• Deux jours après ces 24 heures, je viens de rentrer de mon footing de récupération (54' pour 8,7km sans aucune douleur si ce n'est les restes des échauffements sous les bras et sur la poitrine) et je me mets donc à la tâche : rédiger mon CR.

    Je passerai sur toutes les heures qui ont précédé le départ, j'ajouterai peut-être plus tard un chapitre à ce sujet.

    Donc par une matinée ensoleillée et à peine fraîche, je me rends sur le site du départ où la plupart des coureurs sont déjà agglutinés. Pas besoin d'essayer d'être devant, je ne suis même pas allé reconnaître le parcours, je vais le découvrir au fil de ce premier tour. Ah ! si, j'oubliais que je l'avais vu par l'intermédiaire des photos du blog des 24 heures d'Aulnat et je m'étais amusé à refaire le trajet sur Googgle Earth. C'est ici ! . Mais en vrai, c'est quand même plus parlant.

    11 heures, le top départ est donné et nous passons sous le portique afin d'"initialiser" notre dossard-puce. Suit un virage à droite toujours sur du bitume et après 100m de route bitumée, on rentre sur un stade où nous allons courir pendant plus de 450m sur de la terre plus ou moins sableuse ou parsemée de gravillons puis après un intermède de 30m en virage sur de la route, retour du revêtement terre-gravillons sur plus de 400m. J'ai bien fait de mettre mes guêtres, même si le look n'est pas fabuleux, ça me fera des arrêts en moins. Au sortir de ces parties non bitumées, on tourne une dernière fois, à gauche ce coup-ci, pour retrouver de la bonne route sur à peu près 300m (ceux qui vont me manquer dans le dernier tour) et rejoindre le portique compte-tour précédé des tables de ravitaillement.
    Au total, le tour mesure 1194m et quand j'aperçois sur le tableau lumineux mon N° et ma place ainsi que la distance parcourue, je me dis que c'est chouette, je vais savoir où j'en suis à chaque tour.
    Bon pour ce premier tour, je ne me souviens plus trop, je dois être 70ème environ sur plus de 100 partants auxquels il faut ajouter les équipes des relais, mais ma vitesse est de l'ordre de 10km/h ce qui est trop rapide pour mes prévisions : ça va se tasser d'ici quelques tours.

    J'ai décidé d'enregistrer les temps tous les 4 tours et au premier pointage perso, je vois que j'ai mis 29'16" pour les faire, puis 29'42" pour les 4 suivants. Ma Fc moyenne est un peu haute, 129 avec un maxi à 139, mais ça doit être "normal". Au bout de la 1ère heure, je pointe à la 44ème place avec 9,552km, mais ne sont comptés que les tours complets, ici, 8.

    Ma stratégie de ravitaillement est toute simple : je cours avec ma petite bouteille de 33cl à la main (fixée avec mon système D breveté par moi-même); j'y ai mis 3 sucres bruns (des cubes). Au total, j'en consommerai 75, soit 25 petites bouteilles de 33cl. Je me suis habillé avec le t-shirt bleu du marathon de Nantes sur lequel j'ai passé mon débardeur AE, blanc et bleu (faut bien, pour une fois que je vais dans la région d'où les administrateurs du site AE sont originaires) et j'ai choisi l'option short. Les runnings sont mes Mizuno Alchemy 7. J'ai quand même pris mon buff et mes gants. Le dossard est fixé à une ceinture amovible qui me fera gagner du temps en cas de changement de tenue, mais qui ne m'épargnera pas les brûlures auxquelles je n'avais pas pensé au moment du choix de la manière de le porter.
    La course continue, des coureurs me dépassent (ceux qui me prennent un tour et surtout les relayeurs qui foncent comme de véritables mobylettes), j'en dépasse aussi, ne manquant pas d'encourager ceux que je connais et même les autres d'ailleurs.

    2ème heure terminée, 17,910km, 15 tours entiers, 42ème position, (en réalité j'ai fini mon 16ème tour en 2h00'35", donc ma moyenne est de 9,5km/h, un peu haute, mais j'ai de bonnes sensations et il fait beau, alors j'en profite). J'ai fait mon premier arrêt ravitaillement pour manger quelque chose et cela m'a pris deux à trois minutes.

    La 3ème heure fut marquée par un petit coup de moins bien, le coeur qui s'emballe et qui m'oblige à m'arrêter. C'est fréquent et ça passe au bout de quelques instants, voire de quelques minutes. Là, j'en ai profité pour m'asseoir et prendre le temps de manger  et au total, je n'ai rien perdu ou presque sur ma stratégie. 27,462km et 23 tours complets, 48ème position (le passage du 24ème en 3h03'03", soit encore à plus de 9,5 de moyenne depuis le départ).
    Les heures suivantes vont défiler, la cadence va se maintenir à 7 tours à l'heure (8,358km/h).
    4ème heure = 37,014km, (42ème place) mon passage au marathon est approximativement réalisé en 4h33'.
    5ème heure = 45,372km (39ème place).
    6ème heure et moment du premier bilan : 53,730km, 45 tours complets, mais le 46ème fut bouclé en 6h01'22", soit 54,924km et donc encore à plus de 9 de moyenne générale.(36ème place).
    Miaou est venue me faire une petite visite, ce qui m'a fait très plaisir. Je n'ai pas eu le temps de m'arrêter trop longtemps, hélas, mais j'avais trouvé un tempo régulier. En tout cas j'ai été ravi de faire sa connaissance.

    La 7ème heure = 62,088km (32ème place) puis vient le moment où une nouvelle tachycardie apparaît. j'ai déjà couru 7h30', et là je dois m'arrêter, le coeur étant monté à 180bpm. Je sais gérer ces moments, mais là, il a duré un peu plus longtemps qu'à "l'habitude" : 22' où j'ai quand même réussi à changer de tenue, à manger et à m'allonger un peu. Ce 56ème tour fut effectué en 33'12".
    Le passage de la 8ème heure avec 66,864km m'apprend que j'ai perdu 7 places (39ème position), mais je suis reparti tout neuf, avec une tenue appropriée pour la nuit qui est déjà installée depuis un bon moment : collant + t-shirt + maillot à manches longues (gagné il y a peu au marathon de Vannes), bonnet plus épais, gants, buff sec + ma paire de Mizuno Alchemy 6 (N°4) qui avait déjà fait une partie des 24h Séné et certaines des étapes de la Transe Gaule.

    9ème heure : 75,222km, 37ème place, le tempo a repris aux alentours de 8km/h. J'ai pris le baladeur, la soirée de championnat de foot va me distraire un peu, surtout que nous tournons depuis longtemps autour de terrains où se jouent aussi des matchs de jeunes au début puis de seniors par la suite. Les projecteurs vont rester allumés toute la nuit ce qui avec l'éclairage de la ville va nous permettre d'être constamment comme en plein jour et de bien voir et anticiper les cailloux et autres bosselettes présentes sur les chemins.

    10ème heure, 82,386km, 69 tours de bouclés, 36ème position. Mon rythme de croisière me permet d'espérer franchir les 100km vers 12h10/12h20 de course, ce qui serait plus lent qu'à Séné, mais les 22' de perdues plus tôt dans la journée m'ont bien plombé la moyenne. Sans objectif réel au départ, je suis devenu gourmand au fil des premières heures et souhaitais alors faire mieux qu'en Bretagne cet été (100ème en moins de 12h).

    11ème heure, 90,744km, 76 tours complets effectués, 33ème place. Rien à signaler sinon que je goûte avec plaisir la potion magique distillée par les gentils bénévoles : un gobelet de bonne soupe chaude tous les 3 tours va me réchauffer et m'alimenter car depuis quelques heures, l'appétit n'est plus là en ce qui concerne les barres de céréales et autres riz ou semoule au caramel. Pendant les premières heures, j'ai grignoté des chocos à la vanille, mais même eux ne passent plus à cette heure. De temps à autres, j'ajoute à la prise de la soupe des morceaux de fromage et de jambon, mais je me force aussi à les avaler. J'avais apporté des bananes que je prends plaisir à manger lors de cette partie de la course où la situation va se décanter : la mi-course se fait proche, nombreux sont les coureurs qui vont faire une halte, certains optant pour un court sommeil de quelques minutes à plusieurs heures.

    Pour moi, tout va bien : pas d'envie de dormir, pas de douleurs insupportables, justes celles inhérentes aux nombreux km déjà parcourus.
    Quand vient la 12ème heure, je vois que je n'ai fait que 97,908km, (en réalité, je passe mon 83ème tour, soit 99,102km en 12h04'36") et que je suis 31ème. Dans deux tours, j'aurai franchir les 100 premiers km. En fait, je vais passer mon 84ème tour en 12h16'23" (pour 100,296km) puis je vais me mettre en "mode nuit", c'est à dire avec le baladeur branché sur de la musique, celle qui m'a accompagné lors des étapes de la Transe Gaule quand le besoin de s'isoler se faisait sentir.

    13ème heure, 106,266km, 29ème position, puis les autres heures vont défiler.
    14ème heure, 113,430km, 27ème. Le vent s'est levé et va faire son travail de sape d'abord sur le rythme de chaque coureur puis sur le moral des moins "costauds" qui vont en profiter pour faire des pauses plus longues.
    15ème heure, 120,594km, 25ème. Pour moi, tout baigne. J'ai mal ? Oui, quand même, mais j'ai connu pire et je sais ce qu'il faut endurer et que dans les prochains jours ça sera oublié. De toute façon, pour la TransEurope de 2009, il faudra que je "morde dans le bâton" et ne pas m'arrêter au moindre petit soucis. Je pense que ces courses de 24h ajoutées à la Transe Gaule me seront très utiles au printemps quand il faudra traverser l'Italie puis l'Autriche, l'Allemagne et la Suède afin d'atteindre la Norvège via la Finlande. Toutes ces pensées me traversent l'esprit et m'aident à avancer. Parfois, me prend une de ces envies de dormir ! Il ne faut pas sombrer dans la facilité d'aller s'allonger quelques minutes car le risque d'endormissement est grand dans le gymnase chauffé et douillet.
    16ème heure, 128,952km, 17ème... c'est l'hécatombe devant ou c'est moi qui ai des ailes ???
    17ème heure atteinte avec 134,922km. Je suis passé en 4 heures de la 29ème à la 16ème place.
    Je franchis la 18ème heure avec 143,280km au compteur, toujours en 16ème position.

    Plus que 6 heures ! Les calculs rapides me font estimer une fourchette de 42 à 45km à parcourir, donc un kilométrage final autour de 185km, voire 188. Pour les 191 de Séné, il va falloir que je m'accroche, mais cela en vaut-il la peine ? Passons déjà les heures les unes après les autres et on verra à la fin ce que ça donnera.

    Je sais que certains se sont arrêtés, d'où ma progression au classement et je me doute que ce n'est pas fini, car très peu de coureurs me dépassent : seuls les premiers me prennent un tour de temps en temps, quoique certains commencent un peu à fléchir; d'autres se sont mis à marcher de plus en plus longtemps et je vois bien que certains de devant ne sont pas inaccessibles. C'est ce qui va renforcer ma motivation pour continuer de m'accrocher et de garder le rythme. ce qu'il y a de sympa lors de courses de 24h, c'est qu'à chaque fois qu'on double ou qu'on se fait doubler, on glisse un petit mot d'encouragement. On connaît presque tous les prénoms et on se voit régulièrement : je pense à Chantal, Vincent, Momo, Emmanuel, Bruno, Willy, Eric, Robert, Gilles, Alain le Millepattes, Nelly, Bernard, Jean-Pierre, Gilbert, Lolo, Isabelle, Yannick... (mille excuses à ceux que je n'ai pas cité, et mille merci à tous pour leurs encouragements réciproques).

    19ème heure, 150,444km, 14ème. Prochaine étape : le quadruple marathon (168km).
    Le jour commence à se lever et avec les projecteurs encore allumés, ça donne une drôle d'impression, comme si le soleil était déjà de la partie. Le Puy de Dôme, à l'horizon, que j'avais admiré hier au fil des heures qui lui faisait changer de teinte, apparaît coiffé d'une étoffe nuageuse faisant craindre la pluie pour cette matinée. Heureusement il n'en sera rien. De l'eau ? Nous en avons eu hier soir vers 20h, mais nous n'avons pas eu le temps d'en subir les conséquences qu'elle s'était déjà arrêtée de tomber. Il n'y a que le vent pour faire dire que les conditions n'ont pas été optimales, mais on ne va pas se plaindre, elles ont été et restent quand même excellentes.
    20ème heure, 157,608km, 13ème. A chaque heure je gagne une place et je me prends à rêver d'une place dans les 10. Prétentieux ? Je ne sais pas, mais pourquoi ne pas penser que certains de devant ralentissent car n'ayant plus d'objectif particulier ?
    21ème heure, 164,772km, mais le 139ème tour, soit 165,966km est passé en 21h01'26": j'ai encore progressé d'un rang : 12ème. Le Quadruple marathon est en vue ! Objectif suivant : 175km.
    22ème heure, 173,130km, 12ème. Le vent m'a bien usé, ça devient difficile, presque tous les coureurs marchent sauf quelques fusées (les relayeurs) et le parcours s'est peu à peu densifié car beaucoup de ceux qui se sont arrêtés repartent afin de finir leur 24h. Ils sont frais, ou semblent l'être à la suite de quelques heures de sommeil. Le 175ème km est avalé après 22h10' de course. Cela va être dur d'atteindre les 190.
    23ème heure, 181,488km, 10ème, plus qu'une heure ! Je continue d'avancer et de m'alimenter un tour sur trois avec cette bonne soupe qui réchauffe et qui m'a empêché de connaître des soucis de digestion. Peu à peu, le compte à rebours nous rapproche du terme de ces 24h. Que puis-je espérer d'autre que de conserver ma 10ème place ? La 9ème est trop lointaine et je n'ai plus envie de me faire mal pour aller chercher ce qui ne changera en rien mon existence. 2 tours de retard sur les 8ème et 9ème, ce n'est pas jouable, sauf s'ils s'arrêtent, mais à les voir, ils ne caleront pas, surtout la 1ère féminine (Jacqueline).
    Une minute avant la 24ème heure, un signal retentit pour prévenir de l'iminence de la fin de course. Depuis mon dernier passage sur la ligne de départ j'ai accéléré puis voyant que je ne pourrai plus garder ce rytmme je ralentis en me fixant un point de repère et puis c'est le décompte final 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1 stop!
    Je m'arrête juste au début de la partie bitumée (là où Miaou m'avait pris en photo) et une personne de l'organisation vient déposer un petit carton avec mon N° de dossard afin de procéder au mesurage de la distance effectuée dans ce dernier tour et qui viendra s'ajouter aux 159 tours complets déjà effectués.
    Résultat : 190,715km en 24 heures, 10ème place, 1er vétéran 2il me manque 301m pour battre mon record de Séné !
    Tant pis, je suis quand même satisfait de moi et de ma manière de gérer ces 24h que j'ai trouvé très bien organisés.

    Complément à ce CR :
    J'ai analysé pas mal de données depuis le week-end dernier afin d'optimiser mon potentiel pour le prochain 24h.
    - Toutes les 4 heures, j'ai fait une course régulière hormis la période 0/4 où je suis allé plus vite :
    0/4 = 31 tours
    4/8 = 25 tours
    8/12 = 26 tours
    12/16 = 26 tours
    16/20 = 24 tours
    20/24 = 27 tours 3/4
    (Là où il me manque des km, c'est dans la période 4/8, en raison de mon arrêt prolongé aux stands : j'estime la perte à 2 tours).

    - Il n'y a que les 3 premiers qui ont effectué plus de km que moi lors des 12 dernières heures (temps de passage aux 12 heures pris lors du dernier passage sur la ligne de pointage avant les 12h de course) :
    1er : N° 51 HEUBI Bruno 242,382 km = 127,758 + 114,624.
    2ème : N° 34 FONTAINE Emmanuel 228,467 km = 120,594 + 107,873.
    3ème : N° 87 SALON Gilles 208,754 km = 109,848 + 98,906.
    10ème : N° 44 VIAUD Fabrice 190,715 km = 97,908 + 92,807.
    4ème : N° 55 MILON Franck 202,845 km = 113,430 + 89,415.

    (J'avais déjà constaté la même chose à Séné où j'avais fait le 5ème meilleur parcours lors des 12 dernières heures).

    D'où vient cette différence de gestion par rapport aux autres coureurs ?
    C'est toute la problématique des courses de 24 heures qui certainement aussi peut s'appliquer aux autres courses :
    - partir "lentement" et garder le plus possible de ressources pour la deuxième moitié de la course (le negativ'split du marathon par exemple);
    - l'état de fraîcheur relatif dû à cette économie lors de la première moitié de la course influe sur le physique d'un côté et plus certainement sur le mental d'un autre côté; je sais que je possède des ressources mentales intéressantes pour ce genre de challenge que constituent les courses de longues durées et distances, ce mental a été travaillé lors de mes nombreuses expériences sur tout ce qui atteint et dépasse le marathon (149 courses d'au moins la longueur d'un marathon à ce jour) :

    "Le lièvre et la tortue" et "La cigale et la fourmi" pourraient être les deux fables dont les morales sont tout à fait de circonstance dans le monde de l'ultra.

    à+Fab****


    à+Fab****

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  • Vendée Globe J-14, TransEurope J-175.

    Je viens de lire une interview d'un skipper engagé sur le Vendée Globe et je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle entre sa future aventure autour du Monde à la voile et la mienne du Sud au Nord de l'Europe en courant.

    Toutes proportions gardées, la TransEurope est à la course à pied ce que le Vendée Globe est à la voile.
    Il existe un premier point commun : la fréquence de leur organisation, tous les 6 ans en ce qui concerne la TE-FR et tous les 4 ans pour le Vendée Globe.
    Autre point de ressemblance : le nombre de postulants, même si le double de concurrents prendront le départ de la TE-FR par rapport au Vendée Globe, ça reste des épreuves "à dimension humaine".
    Il existe des compétitions moins longues et qui servent souvent de préparation à ces grandes aventures : la traversée de l'Atlantique (Route du Rhum ou autres) me rappelle la Transe Gaule, la Solitaire du Figaro me fait penser à ces courses de 6 jours ou aux courses à étapes n'excédant pas une semaine. Les régates ne sont pas sans rappeler les 10km ou autres semis et marathons...
    Il y a tant de similitudes entre ce qui est organisé en voile d'un côté et en course à pied de l'autre que d'en faire la liste serait fastidieux.

    Une constante, j'oserai même dire une ressemblance, entre ces deux sports : l'envie de se retrouver seul face à soi-même.

    J'ai repris l'interview de Yann Eliès (skipper de Generali) effectuée par Olivier Clerc, journaliste à Ouest-France (article du dimanche 26/10/2008), pour me mettre à leur place, sans aucune prétention de ma part, juste par envie de m'amuser.
    Je suis l'intervieweur et l'interviewé, j'ai adapté quelques questions et apporté mes réponses sans plagier celles de Yann Eliès dont les réponses dont je me suis inspiré ou que j'ai recopiées intégralement apparaîtront soulignées, même si certaines correspondent à ce que je ressens et ressemblent à ce que j'aurais répondu).

    "Fabrice Viaud, comment appréhendez-vous cette dernière ligne droite avant de prendre le départ  de la TransEurope ? (Nota : imaginons-nous à la mi-avril, juste avant de prendre l'avion pour Bari).
    C'est la semaine des dernières fois avant juin. Dernière fois que tu fermes l'ordinateur de ton bureau; que tu fais ton sac; que tu quittes Rezé et ta petite famille, que tu déjeunes dans ta cuisine, assis à une table; que tu dors dans un vrai lit; que tu prends une vraie douche chaude...
    Toutes ces journées sont empreintes de nostalgie, marquent une sorte de clap de fin. Ce qui est sympa c'est de se dire qu'on tend vers l'objectif fixé avec toute la famille il y a deux ans. Avant d'en découdre, de passer du temps sur la route (la meilleure partie du projet), l'idéal est d'essayer de ne pas regarder ce qui se passe à côté, d'éviter de se laisser influencer. Il y a une soixantaine de coureurs, donc autant de conceptions différentes de la traversée de l'Europe en course à pied...

    La petite musique qui peut gagner l'esprit est dangereuse !
    Il n'est pas bon de s'interroger sur ce dont on était sûr quelques secondes plus tôt. S'il reste le moindre doute dans la préparation, on a tendance à remettre en question certains choix et cela induit du stress inutile. C'est la raison pour laquelle j'ai tout préparé en vase clos, en m'appuyant sur mes propres compétences pour chasser tout risque de doute.
    Les jours qui vont précéder le départ de Bari vont constituer la joie de se retrouver : beaucoup d'entre nous se sont déjà cotoyés sur des courses à étapes, notamment la Transe Gaule et la DeutschlandLauf.
    Tous les choix étant faits, c'est l'occasion de discuter plus librement. Et de faire la fête ce qui est, à l'instar du milieu nautique, une tradition en course d'ultra longues distances.

    Si vous deviez vous qualifier...
    Prudent, méthodique, ne laissant de place ni au hasard ni à l'à-peu-près, bouffeur de kilomètres, dur au mal, expérimenté... tout cela venant compenser des limites physiques certaines. Je suis loin d'être un athlète même si je pratique l'athlétisme. "Prévoir l'imprévisible" est nécessaire sur ce genre de courses à étapes.

    J'ai acquis une certaine expérience lors de mes quatre Transe Gaule. Je suis passé par tous les états :
    - imprudent lors de ma première traversée, en 2005, découvrant ce que c'était que de souffrir en raison d'une mauvaise gestion des premières étapes où "généralement tout va bien avant de rentrer dans le cycle infernal des douleurs et blessures", mais découvrant aussi ma capacité à endurer le mal et à outrepasser les douleurs; c'est néanmoins l'édition dont je garde les meilleurs souvenirs au niveau "humain" et celle où j'ai le plus d'amis;
    - prudent lors de ma seconde Transe Gaule, en 2006, où j'ai appris la frustration nécessaire à ce genre de courses de longue durée afin de terminer frais et sans bobos; courir avec le frein à main n'est pas chose facile, beaucoup ont payé pour ne pas avoir suivi ce passage que je qualifierai d'obligatoire en course d'ultra;
    - serein sur la troisième, en 2007, où, après avoir constaté qu'à vitesse supérieure j'étais moins fatigué que l'année précédente, j'ai pu donner le meilleur de moi-même sans retenue (c'est l'édition dont je conserve les meilleurs souvenirs au niveau sportif, terminant souvent dans le top 5);
    - ambitieux sur la quatrième, en 2008,  où, après m'être rendu compte à nouveau de mon état relatif de fraîcheur après plusieurs étapes courues plus vite que l'année précédente, j'ai encore pu me tester afin d'obtenir des repères qui me serviront lors de la TransEurope; je me suis rôdé, sachant qu'après les dix-huit premiers jours, il y en aura encore quarante-six !

    Avoir couru quatre Transe Gaule avec beaucoup des futurs concurrents à la TransEurope constitue un avantage !
    C'est un peu comme si j'avais déjà vu le film. La trame du scénario va être identique à celle de la Transe Gaule. Les avant et après étapes, la convivialité et l'entraide, le respect de chaque compétiteur ne seront pas différents, la communication sera plus facile car nous nous connaissons déjà. Après, les scènes seront différentes car je pars sur des routes que je ne connais pas, dans des pays que je ne connais pas ou peu (l'Allemagne), je ne connais pas non plus les gymnases, je ne pourrai pas systématiquement trouver une épicerie ou tout autre commerce pour refaire le plein de nourriture ou d'autre matériel afin de changer de l'ordinaire.
    J'ai rencontré Ingo, l'organisateur, et son staff. Je sais que l'organisation est très "professionnelle" et que nous ne serons pas lâchés comme ça dans la nature.

    Quelle idée vous faites-vous de la course ?
    Pour ce qui concerne le road-book et le flêchage, je sais à quoi m'attendre, il faudra juste être un peu plus attentif que sur la Transe Gaule où je finis par connaître tous les coins et recoins et autres subtilités de l'itinéraire. Là, en Italie par exemple, il ne faudra pas se râter. Tous les chemins mènent peut-être à Rome, mais la TransEurope n'y passe pas !
    J'ai déjà effectué un prédécoupage "mental" de la TE-FR09 : je me donne les 17 premiers jours, en Italie, pour me régler. C'est un "format Transe Gaule", puis 2 ou 3 autres jours afin de bien franchir les Alpes et enfin les 14 suivants qui vont me faire atteindre la Suède en 33 jours et 2244km (moyenne quotidienne de 68km). Je pense que ça devrait se faire sans trop de soucis pour peu que je conserve ma ligne de conduite qui est basée sur la prudence et la récupération.
    La suite, ce sera une autre histoire : les 25 ou 26 étapes en Suède seront plus longues (72km en moyenne quotidienne, avec 6 à plus de 80km voire plus de 90), le paysage et les routes ne se prêteront peut-être pas facilement à accueillir des coureurs, il faudra sans doute toujours être sur le qui-vive ce qui est exténuant à la longue. Sans parler de la météo, des moustiques, des jours de plus en plus longs...
    Mais pas de panique, on verra ça en temps voulu.

    Je n'ai pas d'ambition au classement pour plusieurs raisons. La première tient au fait que je veux aller au bout de la TransEurope et il ne me servirait à rien de griller mes cartouches prématurément à essayer de "faire une place". J'ai pu observer sur la Transe Gaule que la hiérarchie s'installe dès les premiers jours et que, sauf abandon de certains coureurs, elle ne varie plus beaucoup par la suite. La seule différence  c'est qu'avec la Transe Gaule on peut accélérer après 10 ou 12 jours quand on sait qu'il ne reste qu'une semaine de course, tandis que là, si au bout de deux semaines on se lâche, on risque d'aller dans le mur.
    La seconde raison tient au niveau des performances des coureurs : une grande majorité, en plus d'être très expérimentée sur ce genre de course, possède un palmarès et des références de très bon niveau sur toutes les courses d'ultra. Plusieurs internationaux ou ex-internationaux seront au départ, sans compter les "professionnels".

    Comment vous préparez-vous à cette solitude au long cours ?
    La clé, c'est le plaisir. Il ne faut pas partir comme on partirait au front, en imaginant qu'on va souffrir. On a la chance d'avoir des vies trépidantes. Alors il faut être capable de relativiser la tenue trempée, les chaussures gorgées d'eau, la fatigue, les petits bobos (ampoules, frottements, tendinites...), les petits chagrins, en se disant : "Tu es là où tu as toujours rêvé d'être, donc profites-en." Il faut considérer que c'est comme un rêve éveillé, à faire durer le plus longtemps possible. C'est à dire jusqu'à l'arrivée.
    Cela reprend les deux adages qui figurent en tête de mon blog :
    " Vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie."
    "Les douleurs passent, la fierté reste."

    C'est quoi être coureur d'ultra sur de si longues courses à étapes ?
    C'est un peu comme être un vieux garçon. J'essaie de tout ritualiser dans mes gestes quotidiens : du lever au départ de l'étape, de l'arrivée au coucher. Et même pendant les étapes.
    A chaque poste de ravitaillement je procéderai de la même manière, essayant de ne pas trop y perdre de temps, car "lorsqu'on est arrêté, on n'avance pas" comme se serait plu à dire un certain Pierre Dac, lointain cousin de Monsieur Lapalisse.
    Chaque lieu d'hébergement, gymnase ou salle des fêtes ou autre, sera mon "chez moi" pour le court temps où j'y serai installé et là, personne ne pourra venir me déranger, m'empêcher de récupérer... et me préparer pour la suite de l'aventure."

    Pour ce qui concerne les similitudes entre nos deux épopées, je précise quand même que je ne dispose pas de supports médiatiques et financiers comme ceux de Yann Eliès, mais on peut quand même se prendre à rêver qu'un jour un sponsor s'intéresse à l'ultra et devienne le partenaire d'un coureur.

    à+Fab****

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  • Comme le temps passe vite !
    Dimanche dernier, le 21 octobre, je courais mon 52ème marathon, à Vannes, mon premier en Vétéran 2 soit dit en passant, et l'un de mes plus mauvais chronos (le 50ème sur 52), et cette date correspondait pile poil à une demi-année avant le départ de la TransEurope.

    Comme les kilomètres s'accumulent !
    Aujourd'hui, mercredi, en revenant de ma sortie longue "avec de l'allure marathon dedans" (4,5km puis 4km à 11,8/12), j'ai mis mon blog à jour et fait mes petits comptes.
    Je me suis aperçu que je venais de franchir la barre des 5000km pour cette année. J'ai un peu d'avance sur 2007 où j'avais dépassé ce kilométrage le 3 novembre. si tout se déroule comme prévu dans mon entraînement, j'aurai encore fait plus de 5700km dans l'année.

    Comme l'âge commence à influer sur les performances !
    Le bilan de ma première apparition en compétition depuis que je suis V2 s'est soldé par un record : 3h37'14" sur marathon ! C'est mon record dans cette catégorie, mais il est bien loin des 2h57'17" de 1995 (mon record en senior) ou des 3h06'36" de 1999 (mon record en V1). Il s'agit d'un de mes plus lents marathons, et pour celui-ci, il n'y a pas d'excuse de blessure ou de tempête qui serait venue perturber ma course : non, tout simplement, je n'ai pas bien préparé "la chose" pensant que l'expérience allait me conduire "tranquillement" sous les 3h30', et le fait d'entrer dans cette nouvelle catégorie n'arrange pas l'affaire.
    Et bien, va falloir se remettre à bosser pour rétablir "la chose" et retrouver un certain "standing" .

    Il est vrai que depuis mon arrivée à Gruissan-Plage, le 30 août, je n'ai pas vraiment vu le jour.
    Boulot, boulot et encore boulot !
    C'est pas une vie, ça, pour pouvoir s'entraîner sereinement !

    Mon mi-temps annualisé s'est, en fait, rapidement transformé en "double-temps" de travail, et là, je n'exagère même pas. Et comme je suis aussi perfectionniste au niveau travail qu'au niveau course à pied, je vous laisse deviner le temps passé et l'acharnement quant à la préparation de mon travail.

    C'est certain qu'à partir du 24 janvier 2009 je vais pouvoir me consacrer à plein temps à la préparation de la TransEurope, mais j'ai toujours eu comme principe de construire ma saison "printemps-été" dès l'automne et pendant l'hiver qui précèdent. J'espère que je n'aurai pas à mettre les bouchées doubles pour rattraper un éventuel retard de préparation.

    Comme je suis tenté par un nouveau 24 heures !
     Le week-end des 8 et 9 novembre auront lieu les 24 heures d'Aulnat, dans l'Allier. J'ai grandement envie d'y aller afin de revivre un double tour d'horloge de course à pied.
    je me donne jusqu'au week-end prochain pour me décider.
    Je ne suis pas spécialement préparé, un peu comme quand je suis allé faire les 24 heures de Séné, et ça m'avait assez bien réussi.
    Je vais potasser un mini plan pour les 15 prochains jours et si je ne vais pas à Aulnat (pour un simple problème de déplacement à savoir le trajet retour vers Nantes où j'ai peur d'être trop fatigué pour conduire, alors qu'il faut absolument que je sois au travail le lundi matin) il me servira pour le marathon de La Rochelle, le 30 novembre, où j'entamerai ma 20ème année de course à pied : comme je l'ai écrit en préambule, comme le temps passe vite !

    à+Fab****

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  • CRASH 36 ---> semaine du 01/09/2008 au 07/09/2008 : Srécup1 suite à la Transe Gaule.
    Lundi 01/09 : repos
    Mardi 02/09 : soir, 40' pour 6,2km. (FC moy 101, maxi 115)[12">114]
    Mercredi 03/09 : soir, 50'30" pour 7,9km. (FC moy 113, maxi 133)[6'>123>21'>114]
    Jeudi 04/09 : soir, 49'30" pour 8,1km. (FC moy 115, maxi 135)[1'>131>7'>123>23'>114]
    Vendredi 05/09 : soir, 51' pour 8,2km. (FC moy 110, maxi 128)[2'>123>18'>114]
    Samedi 06/09 : repos
    Dimanche 07/09 : matin, 1h36' pour 15,5km. (FCmoy 126, maxi 145) [1'20">140>30'30">131>31'>123>24'>114]

    Total semaine 36 : 4h43' pour 45,9km en 5 séances.

    CRASH 37 ---> semaine du 8/09 au 14/09 : Srécup2.
    Lundi 08/09 : matin, 44'30" pour 7,3km. (FCmoy 115, max 132)[1'>131>9'30">123>13'30">114]
    Mardi 09/09 : soir, 43' échauffement (dont mini test d'allures*)+ VMA courte 10x105m sur pelouse (en 24"4 à 23"2) r=70m + 16' end. Total 1h08' pour 11,5 km. (FC moy 122, maxi 156)[4'15">149>8'>140>9'>131]
    [*Mini test d'allures : (accélération à chaque tour de 2"/100m) --> 2'36"/400m (fcmoy103, max111), 2'29"/400m (fcmoy104, max109), 2'22"/400m (fcmoy105, max119), 2'16"/400m (fcmoy117, max126), 2'08"/400m (fcmoy126, max132), 2'00"/400m (fcmoy133, max139), 1'53"/400m (fcmoy141, max147), 1'44"/400m (fcmoy147, max152) arrêt volontaire à ce palier, c'était juste un test de reprise.]
    Mercredi 10/09 : après-midi, 1h46' pour 18,5km. (FCmoy 128, maxi 151) [7'>140>36'>131>30'>123>25'>114]
    Jeudi 11/09 : soir, 30'échauffement + VMA courte 15x30"/30" (7+8)R'=1'30" + 15'end. Total 1h01' pour 10,4km. (FC moy 124, maxi 166) [5'30">149>7'>140>7'>131>16'>123>7'30">114]
    Vendredi 12/09 : soir, 1h21' pour 13,9km. (FC moy 119, maxi 146) [7'>131>32'>123>30'>114]
    Samedi 13/09 : après-midi, 24' end + 10'  à 12,3km/h + 3'20" end + 12'20" à 12,8 km/h + 2'10 end + 17'30" à 12,6km/h + 22' end. Total 1h31'30" pour 17,1km. (FC moy 135, maxi 169) [1'30">158>16'>149>16'>140>25'>131] (40' à 75/80% VMA)
    Dimanche 14/09 : après-midi, 1h50' pour 19,3km. (FC moy 127, maxi 149) [5'30">140>29'30">131>41'>123>27'>114]

    Total semaine 37 :  9h22' pour 98,0km en 7 séances.

    CRASH 38 ---> semaine du 15/09 au 21/09 : S1/30 TE-FR2009.
    Lundi 15/09 : soir, 1h07' pour 12,0km. (FC moy116, maxi 131) [10'>123>37'30">114]
    Mardi 16/09 : soir, 46' pour 7,9km. (FC moy 117, maxi 139) [3'>131>8'>123>18'>114]
    Mercredi 17/09 : après-midi, 45' échauffement + VMA courte 22x30"/30" (10+12, r=3') + 13' end. Total 1h23' pour 14,9km. (FC moy 135, maxi 166) [7'>158>14'>149>5'>140>18'>131>24'>123>12'>114]
    Jeudi 18/09 : soir, 1h05' pour 11,8km. (FC moy 122, maxi 142) [16'>131>19'>123>18'>114]
    Vendredi 19/09 : soir, 42' échauffement + VMA courte 20x30"/30" + 5' end. Total 1h06'30" pour 12,3km. (FC moy 130, maxi 161) [17'>149>3'>140>6'30">131>14'>123>14'>114]
    Samedi 20/09 : soir, 1h48'30" pour 18,8km. (FC moy 127, maxi 150) [2'>140>39'>131>36'>123>25'>114]
    Dimanche 21/09 : soir, 23' end + 2000m en 9'34" (4'47"/km = 12,54km/h) + 3'10" end + 2650m à 4'39"/km (= 12,9km/h) + 2' end + 3675m à 4'40"/km (= 12,84km/h) + 23' end. Total 1h30' pour 17,1km. (FC moy 138, maxi 162) [2'>158>23'>149>13'>140>25'>131>20'>123>6'>114]

    Total semaine 38 : 8h46' pour 94,8km en 7 séances.

    CRASH 39 ---> semaine du 22/09 au 28/09 : S2/30 TE-FR2009.
    Lundi 22/09 : soir, 1h11' pour 12,8km. (FC moy 122, maxi 141) [7'>131>32'>123>23'>114]
    Mardi 23/09 : soir, piste, 37' échauffement + VMA 12x200m (en 8+4) en 43"6 à 41"8 moy 42"6 r=40" (=60m) R=3' + 12'end. Total 1h08' pour 11,4km. (FC moy 129, maxi 166) [6'>158>9'>149>4'>140>5'>131>10'>123>21'>114]
    Mercredi 24/09 : soir, 1h38' pour 17,4km. (FC moy 122, maxi 142) [14'>131>33'>123>38'>114]
    Jeudi 25/09 : soir, piste, 29' échauffement + VMA longue 4x1000m (en 4'00"/3'58"/3'56"/3'55") r=200m (1'30"/1'40") + 19' end. Total 1h08' pour 12,8km. (FC moy 136, maxi 171) [12'30">158>6'>149>7'30">140>14'>131>9'>123>10'>114]
    Vendredi 26/09 : soir, 1h11'30" pour 12,4km. (FC moy 122, maxi 142) [4'30">131>28'>123>32'30">114]
    Samedi 27/09 : soir, 30' échauffement + 2 x 5,175km en 22'46" et 23'32" (= à 4'24"/km et 4'33"/km vent défavorable et ... fatigue) r= 4' + 30' end. Total 1h50' pour 21,4km. (FC moy 138, maxi 163) [10'>158>33'>149>5'>140>22'>131>29'>123>14'>114]
    Dimanche 28/09 : soir, 1h42' pour 18,4km. (FC moy 134, maxi 153) [12'>140>1h05'>131>21'>123>3'>114]

    Total semaine 39  : 9h48'30" pour 106,6km, en 7 sorties.

    CRASH 40 ---> semaine du 29/09 au 05/10 : S3/30 TE-FR2009.
    Lundi 29/09 : repos
    Mardi 30/09 : soir, piste, 29' échauffement + VMA courte 10x300m (5+5) en 1'07"2 à 1'05"3 (moy 1'06"1) r=100m (51" à 57") R'=2'30" + 15'end. Total 1h05' pour 11,4km. (FC moy 133, maxi 167) [8'>158>8'>149>6'>140>9'>131>12'>123>16'>114]
    Mercredi 01/10 : soir, 1h44'30' pour 18,4km. (FC moy 126, maxi 152) [4'>140>29'>131>38'30">123>21'>114]
    Dans 200 jours c'est la TransEurope.
    Jeudi 02/10 : soir, 28' échauffement + VMA courte 12 x 30"/30" + 14' end. Total 54' pour 9,6km. (Fc moy 129, maxi 175) [3'>158>7'>149>3'>140>13'>131>7'>123>12'>114]
    Vendredi 03/10 : soir, 51' pour 9,0km. (FCmoy 120, maxi 135) [2'>131>21'>123>22'>114]
    Samedi 04/10 : matin, 18' end + 6,5km à 4'57"/km + 3'end + 5,0km à 4'54"/km + 2'15"end + 4,8km à 4'57"/km + 3'20"end + 4,4km à 4'53"/km +13'end. Total 2h21'30" pour 26,7km dont 20,7km à "allure marathon". (FC moy 145, maxi 161) [2'30">158>1h14'>149>30'>140>16'>131>4'30">123>12'>114]
    Dimanche 05/10 : soir, 1h40'30" pour 17,1km. (FC moy 129, maxi 147)[21'>140>18'>131>28'>123>29'>114]

    Total semaine 40 : 8h36'30" pour 92,2km en 6 séances.

    CRASH 41 ---> semaine du 06/10 au 12/10 : S4/30 TE-FR2009.
    Lundi 06/10 : soir, 54'30" pour 9,6km. (FC moy 122, maxi 138) [6'>131>21'>123>22'>114]
    Mardi 07/10 : soir, piste, 34' échauffement + VMA moy 10x500m (2 séries de 5) en 1'59"0 à 1'55"6 (moy = 1'57"5) r=1', R=2', + 12'end. Total 1h17' pour 13,7km. (FC moy 133, maxi 168) [11'30">158>10'>149>5'>140>12'>131>10'>123>18'>114]
    Mercredi 08/10 : soir, 1h32' pour 16,2km. (FC moy 120, maxi 141) [11'>131>23'>123>41'>114]
    Jeudi 09/10 : soir, piste, 21' échauffement + 3 x 2000m en 8'43"/8'38"/8'24", (= 85%VMA) r=200m (1'37"+/-2") + 12'end. Total 1h03' pour 12,2km. (FC moy 135, maxi 164) [3'30">158>19'30">149>7'>140>14'>131>6'>123>10'>114]
    Vendredi 10/10 : soir, 1h16' pour 13,4km. (FCmoy 121, maxi 142) [5'30">131>32'>123>27'>114]
    Samedi 11/10 : repos
    Dimanche 12/10 : soir, 23'30" end + 2km à 5'05"/km +3'end + 2,6km à 4'51"/km + 2'end + 3,7km à 4'47"/km + 22'end. Total 1h30'30" pour 17,1km. (FC moy 132, maxi 156) [7'30">149>20'>140>28'>131>22'30">123>9'>114]

    Total semaine 41  : 7h33' pour 82,2km en 6 séances.

    CRASH 42 ---> semaine du 13/10 au 19/10 : S5/30 TE-FR2009.
    Lundi 13/10 : repos, trop de boulot !!!
    Mardi 14/10 : soir, piste, 18'end + mini test d'allures* + 4 x 1000m "révisions d'allures" (en 4'59"/4'40"/4'18"/4'47") r= 200m (1'30"/1'40") + 12'end. Total 1h10' pour 12,8km. (FC moy 127, maxi 166) [1'>158>4'30">149>10'>140>15'30">131>9'>123>14'>114]
    [*Mini test d'allures : (accélération à chaque tour de 2"/100m) -->  2'20"/400m (fcmoy116, max119), 2'13"/400m (fcmoy120, max127), 2'07"/400m (fcmoy127, max133), 2'00"/400m (fcmoy132, max136), 1'54"/400m (fcmoy139, max143), 1'45"/400m (fcmoy147, max152), 1'38"/400m (fcmoy152, maxi162) arrêt volontaire à ce palier.]
    Mercredi 15/10 : soir, 1h13' pour 12,6km. (FC moy 123, maxi 141) [18'>131>30'>123>12'>114]
    Jeudi 16/10 : soir, piste, 1h02' pour 10,9km dont mini test d'allures*. (FC moy 121, maxi 159) [2'>149>2'>140>5'30">131>10'>123>29'>114]
    [*Mini test d'allures : (accélération à chaque tour de 2"/100m) -->  2'22"/400m (fcmoy115, max123), 2'14"/400m (fcmoy120, max126), 2'04"/400m (fcmoy127, max130), 1'58"/400m (fcmoy133, max139), 1'51"/400m (fcmoy139, max148), 1'43"/400m (fcmoy147, max155), 1'51"/400m (fcmoy149, maxi159) réduction volontaire d'allure pour le dernier palier.]
    Vendredi 17/10 : soir, piste, 44'30" pour 8,0km dont 5x400m à allure marathon (en 1'59" à 1'50") r = 200m. (FC moy 117, maxi 141) [6'30">131>7'>123>15'>114]
    Samedi 18/10 : repos
    Dimanche 19/10 : MARATHON DE VANNES = 3h37'14" pour 42,195km.Temps puce 3h36'45") (FC Moy 156, maxi 172) (52ème marathon)[1h31'32">158>1h42'46">149>22'33">140>7'57">131>45">123>34">114>1'04"]
    La TransEurope c'est dans 6 mois.

    Total semaine 42 : 7h46'30" pour 86,5km en 4 entraînements et 1 compétition.

    CRASH 43 ---> semaine du 20/10 au 26/10 : S6/30 TE-FR2009.
    Lundi 20/10 : soir, 57' pour 9,6km. (FC moy 123, maxi 138) [6'>131>27'>123>18'>114]
    Mardi 21/10 : soir, 48' pour 8,1km. (FC moy 115, maxi 134) [30">131>7'>123>22'>114]
    Mercredi 22/10 : soir, 36' end + 4500m à 5'08/1000 + 3'30" end + 4000m à 5'02"/1000 + 18' end. Total 1h41' pour 18,3km. (FC moy 129, maxi 158) [45">149>17'>140>29'>131>23'>123>21'>114]
    Jeudi 23/10 : soir, 1h10' pour 12,5km. (FC moy 118, maxi 134) [2'>131>20'>123>32'>114]
    Vendredi 24/10 : soir, 20' échauffement + 10 x 155m (50 plats + 105 en côte) en 39" à 37", r= 32" à 36" (65m) + 20' end. Total 51' pour 8,7km. (FC moy 127, maxi 167) [1'>158>6'>149>4'>140>9'>131>9'>123>14'>114]
    Samedi 25/10 : soir, 2h10' pour 22,2km.(FC moy 124, maxi 142) [1'>140>17'>131>1h02'>123>37'>114]
    Dimanche 26/10 : soir, 1h14'30" pour 12,9km. (FC moy 128, maxi 141) [25'>131>14'>123>28'>114]

    Total semaine 43  : 8h51'30" pour 92,3km en 7 séances.

    CRASH 44 ---> semaine du 27/10 au 02/11 : S7/30 TE-FR2009.
    Lundi 27/10 : soir, 38' end + 10km sur piste en 47'12" en solo (passage en 23'53" aux 5km) + 15' end. Total 1h40' pour 18,8km. (FC moy 132, maxi 155) [15'30">149>31'>140>5'>131>11'30">123>23'>114] 
    [passage à chaque km : 4'45"/4'47"/4'49"/4'48"/4'44"/4'40"/4'40"/4'40"/4'40"/4'39"]
    Mardi 28/10 : soir, 1h58' pour 20,5km. (FC moy 125, maxi 142) [2'>140>26'>131>52'>123>32'>114]
    Mercredi 29/10 : soir, route, 3km end (17'33") + 9km en 43'09" (en accélération progressive de 5'05"/km à 4'33"/km, moy 4'47"7/km) + 3km end (16'48"). Total 1h17'30" pour 15,0km. (FC moy 136, maxi 158) [16'>149>21'>140>17'>131>6'>123>12'30">114]
    Jeudi 30/10 : soir, 1h52' pour 19,5km. (FC Moy 129, maxi 143) [2'>140>53'>131>35'>123>18'30">114]
    Vendredi 31/10 : soir, 46'20 end + 7000m en 34'39" (=4'57"/km) + 15' end. Total 1h36' pour 17,7km. (FC moy 132, maxi 158) [8'30">149>22'30>140>18'>131>21'>123>21'>114]
    Samedi 1/11 : repos.
    Dimanche 2/11 : matin, 1h47' pour 17,5km. (FC Moy126, maxi 148) [3'30">140>32'>131>32'>123>31'>114]

    Total semaine 44 : 10h10'30" pour 109,0 km en 6 séances.

    CRASH 45 ---> semaine du 03/11 au 09/11 : S8/30 TE-FR2009.
    Lundi 3/11 : matin, 58' pour 9,6km. (FC Moy 125, maxi 145) [1'>140>15'30">131>25'>123>13'30">114]
    Mardi 4/11 : repos
    Mercredi 5/11 : matin, 1h20' pour 12,6km. (FC moy 139, maxi 152) [5'>149>38'30">140>29'>131>5'>123>2'>114]
    Jeudi 6/11 : soir, 40'30" pour 6,4km. (FC moy 115, maxi 139) [1'>131>6'30">123>21'>114]
    Vendredi 7/11 : repos
    Samedi 8/11 : 24 heures d'Aulnat, départ à 11h.
    Dimanche 9/11 : 24 heures d'Aulnat : 190,715km, 10ème place au scratch, 1er en V2.

    Total semaine 45 : 26h59' pour 219,3km en 3 entraînements et 1 compétition.

    CRASH 46 ---> semaine du 10/11 au 16/11 : S9/30 TE-FR2009.
    Lundi 10/11 : repos.
    Mardi 11/11 : soir, 54'30 pour 8,7km. (Fc moy 119, maxi 130) [14'>123>36'>114]
    Mercredi 12/11 : soir, 59' pour 9,6km. (FC moy 120, maxi 143) [6'>131>16'>123>27'>114]
    Jeudi 13/11 : repos
    Vendredi 14/11 : soir, 1h11'30" pour 11,6km. (FC moy 119, maxi 145) [11'>131>12'>123>30'>114]
    Samedi 15/11 : soir, 37' end + 1450m à 4'59/km + récup 1'30"end + 2500m à 4'52"/km + 28'end. Total 1h26' pour 15km. (FC moy 131, maxi 172) [3'30">158>8'40">149>7'>140>32'>131>10'>123>13'30">114]
    Dimanche 16/11 : soir, 1h50' pour 18,1km. (FC moy 128, maxi 148) [53'>131>37'>123>12'>114]

    Total semaine 46 : 6h21' pour 63,0km en 5 séances.

    CRASH 47 ---> semaine du 17/11 au 23/11 : S10/30 TE-FR2009.
    Lundi 17/11 : soir, 1h03'20" pour 10,4km. (FC moy 115, maxi 129) [6'>123>38'30">114]
    Mardi 18/11 : soir, piste, 28' end + 3x3000m (en 14'26"/14'05"/13'07") r=400m (3') + 14' end. Total 1h29'15" pour 16,2km. (FC moy 135, maxi 169) [11'>158>13'>149>17'>140>14'>131>4'>123>16'>114]
    Mercredi 19/11 : soir, 1h40'20" pour 17,5km. (FC moy 123, maxi 146) [1'30">140>12'>131>41'>123>34'>114]
    Jeudi 20/11 : soir, piste, 29' end + 3x3000m (en 15'14"/14'45"/14'09") r=400m (2'50") + 14'30" end. Total 1h33'20" pour 16,8km. (FC moy 131, maxi 158) [12'>149>18'>140>17'>131>15'>123>24'>114]
    Vendredi 21/11 : soir, 54' pour 9,2km. (FC moy 120, maxi 140) [8'>131>16'>123>18'>114]
    Samedi 22/11 : repos, traçage du parcours du cross du club de demain.
    Dimanche 23/11 : matin, 27'end + 1500m à 5'08"/km + 4'50"end + 2400m à 4'55"/km + 3'35"end + 2500m à 4'54"/km + 13'30"end. Total : 1h20'30" pour 13,9km. (FC moy 133, maxi 160) [1'>158>14'30">149>13'>140>15'30">131>12'>123>16'>114]

    Total semaine 47 : 8h00'30" pour 84,0km en 6 séances.

    CRASH 48 ---> semaine du 24/11 au 30/11 : S11/30 TE-FR2009.
    Lundi 24/11 : soir, 53'30" pour 9,2km. (FC moy 117, maxi 130) [12'>123>26'30">114]
    Mardi 25/11 : soir, piste, 1h07' pour 11,1km, dont 4 x 400m (en 1'50" +/- 1") r= 100m (40"). (FC moy 125, maxi 167) [45">158>3'>149>5'>140>8'30">131>24'>123>14'30">114]
    Mercredi 26/11 : soir, 1h10' pour 12,4km. (FC moy 122, maxi 140) [10'30">131>27'30">123>19'>114]
    Jeudi 27/11 : 19 ans que j'ai commencé à courir (de manière organisée). Début de ma 20ème année de course à pied. Sortie de ce soir : 47' pour 7,8km, dont 2x400m en 1'52" et 1'53" r=1'20"end. (FC Moy 119, maxi 157) [2'15">140>3'>131>9'>123>22'>114]
    Vendredi 28/11 : repos.
    Samedi 29/11 : repos.
    Dimanche 30/11 : Marathon de La Rochelle : 3h38'59" pour 42,195km. (Temps puce 3h35'51").(53ème marathon) (FC moy 155, maxi 182)

    Total semaine 48 : 7h37' pour 82,7km en 4 entraînements et 1 compétition.


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  • Ce CR, quelque peu différent des trois précédents, ne détaille pas les étapes. C'est voulu et surtout parce qu'au niveau des impressions et des descriptions il ressemblerait beaucoup aux CR de 2006 et 2007.
    Dans un autre article, il y aura les données chiffrées que j'affectionne particulièrement et qui servent de support à mon analyse de la course.


    "It's a long way home" pour nous les SDF de 18 jours (et même 20 en comptant la veille du départ et le lendemain de l'arrivée).
    Cette traversée de notre beau pays, par les bucoliques et tranquilles petites routes de campagne et ce malgré quelques tronçons rappelant la "dure" réalité de la vie en société (entrée et traversée de quelques villes moyennes et de quelques gros bourgs), fut une nouvelle fois une réussite personnelle tout d'abord, mais aussi collective.

    D'abord, je suis allé au bout sans le moindre pépin, j'ai juste eu une étape "moralement" difficile - qui n'a pas eu un jour dans sa vie un passage délicat ?- et une petite ampoule rapidement soignée.
    J'ai ensuite amélioré mon temps de traversée de plus de 3h20' (le temps d'un marathon ! mais en réalité comme il y avait 2km de plus que l'an passé, soit environ une douzaine de minutes, et que mon allure est de beaucoup inférieure à celle sur 42,195km, en t.e.TG (Temps Equivalent Transe Gaule) ça doit donner quelques 34km d'avance sur 2007.
    Enfin, mon classement (12ème) me ravit, ce qui peut paraître paradoxal vu qu'il est moins "bon" que celui de l'an dernier (7ème), mais le niveau des participants était cette année le plus relevé jamais rencontré sur les 7 Transe Gaule qui ont été organisées (sans faire injure aux participants des éditions précédentes bien sûr).

    Plusieurs facteurs expliquent cette élévation du niveau :
    - le nombre plus important de coureurs expérimentés, ayant déjà une ou plusieurs traversées à leur palmarès, en France, en Allemagne ou ailleurs);
    - la présence de coureurs ayant des références sérieuses sur les courses d'ultra (internationaux, coureurs de 24h à plus de 200km, jeunes de grand talent, Spartathlètes et autres "Badwateristes" confirmés...), en résumé, des coureurs ayant des vitesses de base supérieures à 10km/h ainsi qu'une âme de guerriers, des combattants quoi ! Pour terminer dans les 20 premiers, il fallait ce supplément d'âme et surtout ne pas sombrer dans le cycle vicieux "douleurs-blessures-déplaisir", enfer qui en aura déstabilisé plus d'un.
    - Les très nombreuses informations circulant sur les forums et les blogs démystifiant grandement l'aventure et conduisant beaucoup de coureurs à une extrème prudence en début de TG.

    Cette 4ème étoile va m'apporter quelques certitudes pour le printemps 2009 quand arrivera l'heure de la TransEurope (TE-FR 09).
    Des certitudes au niveau physique d'abord. je termine en bon état et j'aurais (presque) été prêt à faire d'autres étapes, mais le travail devait reprendre dès le surlendemain de l'arrivée.
    Des certitudes au niveau du matériel utilisé : chaussures, tenues (shorts, T-shirts, chaussettes...) course avec mes bouteilles aux mains (d'où le surnom d'"écureuil" donné par certains observateurs), matelas, sac de couchage et tout le reste. Il faudra veiller néanmoins à ce que mes bagages soient moins lourds (<30kg) sous peine d'une surtaxe par l'organisation.

    Comment en suis-je arrivé à continuer de progresser ?
    D'abord, contrairement à certains, je ne me lasse pas d'effectuer tous les ans le même parcours, je pense que c'est même un avantage car le souvenir de très nombreux endroits traversés m'a plutôt servi. Je savais où je devais courir tranquillement, où je pouvais accélérer, je me rappelais qu'en 2ème semaine, l'organisme s'étant acclimaté, je ne risquais plus d'attraper des tendinites d'achille ou des lésions aux releveurs.
    J'ai donc rapidement décidé (au bout d'une douzaine de km dans la 1ère étape, à Penzé, après le premier ravitaillement) de hausser le rythme et de courir à 10km/h. Les 6 premières étapes m'ont vu gagner environ 30' par jour et je savais que jusqu'à l'étape 10, voire la 11, je pouvais soit conserver ces 3h d'avance soit même les augmenter. L'an dernier, j'avais accéléré dès la deuxième semaine et cette année, j'ai fait la même chose si bien qu'au terme de la 11ème étape je possédais 3h42' d'avance tout en étant 16ème au classement général.
    Je pensais qu'alors ce matelas de minutes allait diminuer lors des 7 étapes suivantes, d'ailleurs, dès le lendemain (12ème étape) j'avais "perdu" une dizaine de minutes. Mais je suis quelqu'un qui aime quand même prendre des risques et faire des tests, ainsi, à chaque étape qui suivit, je me fixais un "cut off" personnel : le temps mis l'an dernier. Et cette course contre moi-même me servait de moteur pour avancer.
    Si j'ai repris 4 places lors de cette dernière semaine, ce n'est pas parce que je voulais dépasser les coureurs de devant à tout prix, mais c'est parce que certains ont faibli (blessures, fatigue, prudence...) et que j'ai aussi accéléré un peu plus encore.

    Le fait de toujours courir près de son "maximum" (j'entends par maximum, une vitesse de croisière raisonnable sans retenue, sorte d'équilibre à la frontière entre l'endurance et la résistance) n'est pas éprouvant physiquement et permet d'effectuer un bon déroulé du pied lors de chaque foulée (même si la mienne est assez peu aérienne) ce qui à mon avis permet d'éviter les blessures (releveurs, achille...).
    En revanche, nerveusement on ressort un peu lessivé de chaque étape (un peu comme après un marathon ou un 100km), mais la décompression se fait rapidement et la joie d'avoir atteint son objectif prend le dessus.

    Sur une course comme la Transe gaule, il faut essayer de ritualiser certaines actions :
    - Boire dès l'arrivée, eau plate, gazeuse, bière avec ou sans alcool, coca ou autre boisson...
    - Ralier rapidement le gymnase (ou la salle d'hébergement);
    - Chercher et enfin trouver une place si on vous en a laissé une où s'installer, de préférence près d'un mur, avec un tapis de sol (tatamis), pas loin des commodités;
    - Se doucher;
    - Laver son linge;
    - Trouver un endroit où l'étendre, de préférence au soleil ou là où il y a de l'air;
    - Trouver des glaçons pour 15' de "rafraîchissement" des jambes : en position allongée, sur le dos, les jambes en l'air, je passe la glace (qui est dans de petits sacs à congélation étanches) du gros orteil vers le genou, le long des releveurs et du tibia, puis je la passe le long des tendons d'Achille et autour des genoux qui ont subi tant et tant d'impacts. Enfin, je termine par les adducteurs et la sangle abdominale afin de limiter les douleurs générées par un reste de pubalgie et qui apparaissent au bout de 3h de course environ;
    - Noter mes temps de passage sur mon carnet de bord et comparer avec ceux des années précédentes;
    - Envoyer un SMS à Pascale avec temps, place et impressions;
    - Aller acheter à manger (Yop ou Cacolac, eau gazeuse, jus de fruits, yaourts style Flamby et/ou flans ou autres pâtisseries selon l'arrivage) ou aller dans une brasserie se faire servir un steak, une pizza ou des galettes...
    - Manger;
    - Me reposer, allongé avec le MP3, dormir ou essayer de dormir, mais pas trop pour bien dormir la nuit suivante;
    - Préparer le matériel pour le lendemain;
    - Ranger un peu la valise afin de tout retrouver du premier coup;
    - etc...
     Et c'est là qu'on s'aperçoit qu'arriver tôt permet de ne pas se précipiter et de ne rien oublier.

    Autre rituel, celui du matin :
    - Réveil;
    - Boire;
    - Aller aux WC pour ne plus devoir y aller quand tous les autres coureurs voudront eux aussi y aller, au dernier moment;
    - Rouler le sac de couchage;
    - Dégonfler l'oreiller et le matelas;
    - Les rouler et les ranger dans le sac;
    - Prendre le petit déjeuner;
    - Faire un brin de toilette;
    - Se mettre en tenue;
    - Positionner les pansements de protection et se badigeonner des crèmes protectrices (pieds, aisselles, aines, tour de taille);
    - Enfiler les chaussures choisies selon les caractéristiques des étapes (courte, longue, avec ou sans chemins, avec ou sans dénivelé, selon la météo...);
    - Remplir les bouteilles de 50cl d'eau en y ajoutant 3 ou 4 sucres suivant les besoins;
    - Préparer la sacoche-banane avec PQ, gels, barres énergétiques, paracétamol, argent);
    - Prendre le road-book miniaturisé et plastifié;
    - Préparer le sac à déposer dans la caisse de ravitaillement R3 (km40) ou R4 (km50) suivant la longueur et la difficulté de l'étape;
    - Fermer la valise et le sac à dos;
    - Les charger dans le camion;
    - Ecouter le briefing du directeur de course;
    - Se rendre sur la ligne de départ à pied ou en navette;
    - Profiter des dernières minutes avant le départ pour boire et se concentrer
    Et puis ... c'est le départ, tranquille les premiers km puis une fois bien échauffé la vitesse de croisière est atteinte et contrôlée par les premiers temps de passage (bornes kilométriques).

    Pendant les étapes, un autre rituel se déroule : on double les mêmes coureurs à peu près dans le même ordre tous les jours, et on se fait dépasser par d'autres aussi de la même manière.
    Certains ne sont pas constants tous les jours et vont jouer les baroudeurs une étape pour le payer cash le lendemain et '"trainailler" dans le peloton.
    Quelques téméraires de début de Transe Gaule ou de début d'étape vont peu à peu ne plus faire partie de ce rituel : blessures, lassitude, relâchement physique et mental, relief ... vont progressivement venir les perturber.

    à+Fab****


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