• 100 km de Cléder 2015 (12 juillet)

    Préface.

    Quand je suis passé du marathon aux 100km, Cléder fut ma première expérience sur cette nouvelle distance qui fait passer un coureur dans la catégorie « coureur d’ultra ». C’était en 1993 et après 12 marathons enchaînés entre août 1990 et juillet 1993, je passais le cap.

    A l’époque, on n’extrapolait pas les temps, mais d’après les chronos réalisés par quelques coureurs de mes connaissances, je pouvais sans prétention viser un temps aux alentours de 10h. Sachant que mes chronos sur marathon s’amélioraient au fil des épreuves, 5 sous les 3h15’ dont les deux derniers en 3h09’31 en avril et 3h09’10 en juillet, juste 8 semaines avant Cléder, cet objectif n’était pas irréaliste. Me manquait juste un peu d’expérience au-delà du marathon.

    Je me souviens de l’ambiance d’alors, des sensations d’avant course que je retrouverai lors de pratiquement tous mes autres 100km. La chaleur de l’accueil, la découverte de ce « monde à part » des centbornards et le site de la course à la fois à la campagne et au bord de la mer feront de cette édition de 1993 un des meilleurs moments de course que j’ai vécus. Avec ma famille, ma femme et mes deux enfants en bas âge, nous avions loué un mobil-home au camping de Roguennic. J’étais venu la semaine précédente afin de m’imprégner de la région que jusqu’alors je n’avais jamais fréquentée, et dont j’allais faire sans le savoir à cette époque un des hauts lieux de mes futures longues chevauchées.

    Je n’ai plus vraiment de souvenirs précis du déroulement de la course, je suis revenu à Cléder 7 fois jusqu’en 2001 puis une autre fois en 2012. Donc des souvenirs se chevauchent. J’ai néanmoins conservé mes temps de passage de ma première incursion sur la distance, courue en 10h17’56 :

    km 25 : 2h23’53

    km 42,195 : 4h05’18

    km 50 : 4h52’22

    km 75 : 7h38’04

    km 100 : 10h17’56

    Par contre j’ai en mémoire les nombreux extraits des films réalisés lors de cette édition, ainsi que lors de toutes les autres. Ce qui a renforcé la légende de cette course c’est l’arrivée du vainqueur, Martin Daykin, un anglais, qui déploya une bande de pétards pour franchir la ligne d’arrivée… tout comme le fait de s’enfiler un verre de rouge (aujourd’hui on prend plutôt une bière).

     

    Ma dernière participation à ce 100km remonte à 2012 et j’ai galéré ce jour-là. Je me suis rappelé du parcours même si parfois on l’empruntait dans le sens inverse aux éditions du siècle précédent. Mais les châteaux et autres monuments sont toujours présents, tout comme les cultures variées, plus céréalières dans les terres et plus légumières sur la côte. Les bosses aussi sont encore là et d’avoir 20 ans de plus me les a rendues encore plus difficiles.

     

    L’avant-course.

    Parti de chez moi en début d’après-midi de samedi, je touchais Cléder peu avant 17h. Je retrouvais sur place quelques amis avec qui je bavardais quelques instants avant d’aller chercher mon dossard et le trousseau qui est fourni avec. Nous nous sommes ensuite retrouvés au Clédérix, un pub où on a pris une bière (ou deux). L’installation du barda dans le gymnase et la préparation de la tenue pour être prêt assez tôt le lendemain nous prit quelques temps. La météo annoncée n’était pas franchement idéale dans la mesure où de forts risques de précipitations étaient annoncés, accompagnées de vent modéré. J’aviserai au dernier moment pour choisir la tenue adéquate et placer au stand de ravitaillement un sac avec du change.

     C’était l’heure de rejoindre la pasta party, non sans avoir fait une nouvelle escale au Clédérix. La pasta est toujours un moment convivial apprécié d’autant que l’on y retrouve nombre de connaissances. On refait le monde, se remémore les courses passées et on tire des plans sur la comète en annonçant l’objectif de la course du lendemain. En ce qui me concerne, il était assez flou, entre 11h et 12h, plus près des 11 que des 12 quand même, mais il y a trop d’impondérables pour être sûr à 100% de ce qu’on va y réaliser. De toute façon, je ne pouvais pas être plus ambitieux que ça car on ne fait pas un 100km impunément après avoir enchaîné un 24h et un Trail de 56km dans les 4 semaines qui ont précédé la course. Pas le temps de retravailler quoi que ce soit, surtout en terme de vitesse.

    De retour au gymnase, il n’y avait plus qu’à se coucher et essayer de dormir rapidement afin de ne pas trop accuser la fatigue le lendemain. Ce fut comme toujours une nuit en pointillés et quand vers 3h les premiers bruits d’agitation commencèrent, je n’avais pas l’impression d’avoir vraiment dormi.

    La météo semblait bonne, le ciel était dégagé, quelques étoiles scintillaient, l’air était bon, pas trop frais et l’absence de vent me fit rapidement opter pour une tenue « légère ». Une seule bouteille tenue à la main et le petit sac banane avec quelques bonbons et deux-trois bricoles de dépannage me suffiraient amplement sachant qu’il y a un certain confort sur ces courses : les ravitaillements sont espacés de 5km et si l’on fait une petite erreur de ravitaillement, cela n’a pas d’énormes conséquences contrairement aux courses où les postes sont plus espacés (15 à 25km par exemple). Le petit déjeuner à peine avalé, je n’avais pas faim et je me suis forcé à finir le Kouign-amann acheté la veille dont je n’avais mangé que la moitié pour mon goûter.

    Bientôt l’heure du départ. Je déposais mon sac à la consigne, au cas où, puis je rejoignis la ligne où les quelques 150 à 180 participants étaient sagement à attendre le coup de pétard nous lâchant pour ces 100km.

     

    La course.

    Tout de suite, je trouvais une allure confortable de début de footing et je me disais qu’il fallait que je reste en aisance respiratoire et musculaire. Donc je n’essayais pas de rattraper ou de dépasser les autres, je me contentais d’être à mon allure. J’avais pris la frontale pour les endroits où il n’y avait plus d’éclairage urbain, c'est-à-dire rapidement après une mini boucle de 1km dans Cléder. Ce n’était pas indispensable, mais sait-on jamais, une pierre ou un trou dans le bitume pouvaient provoquer une blessure. Je retrouvais Kristen et Béru avec qui je courus quelques kilomètres tout en discutant.

    Km 5 : 32’44 suivi du premier ravitaillement avant Kerzéan ;

    km 10 : 1h06’29 (+ 33’45) et le ravitaillement au château de Kergounadeac’h dont l’éclairage dans l’aube naissante était un vrai régal pour la vue. Je mangeais un bout de banane, n’ayant pas plus faim que ça.

    Il y avait quelques belles côtes et les ravitaillements se succédaient comme de mini objectifs à atteindre.

    km 15 : 1h38’54 (+ 32’25)

    km 20 : 2h10’45 (+ 31’51)

    km 25 : 2h42’31 (+ 31’46) : passage N°1 à Cléder fin du tronçon « campagne-terre » avant de prendre le second tronçon du parcours « côte-mer ». Les côtes allaient se faire moins vigoureuses, mais il y avait les sentiers côtiers et les chemins de terre.

    Jusque-là, le temps avait été clément, pas trop chaud ni trop frais, le vent commençait à se faire sentir. Je restais régulier dans mon train, alternais marche et course dans les portions un peu délicates et pensais à bien boire entre deux ravitaillements.

    km 30 : 3h15’41 (+ 33’10)

    km 35 : 3h48’22 (+ 32’41)

    km 40 : 4h21’13 (+ 32’51)

    Marathon en 4h37’29 (1er Semi en 2h18‘, le 2ème en 2h19’30)

    km 45 : 4h56’37 (+ 35‘24) légère baisse de régime en raison d’une petite arythmie cardiaque. Cela est arrivé au km 43 et j’ai trouvé un endroit pour m’allonger et faire passer la tachycardie en moins de 2’. Le vent était favorable ce qui permettait la remontée vers Cléder sans trop forcer. Je me fis rattraper par Gwen Quéant qui faisait le 100km en duo, parti à 6h et qui en finissait pour passer le témoin à Gérard Habasque. Petits encouragements et félicitations réciproques, je lui confiais ma frontale dont je n’avais plus besoin depuis très longtemps pour qu’il me la range dans mon sac de ravitaillement.

    A Cléder, je suis passé au km 50 juste avant le départ de la course des 50km (prévue à 10h30) et j’ai eu ensuite tout le loisir de me faire dépasser par ce peloton de coureurs tout neufs parmi lesquels beaucoup de copains : Jean-Benoît, Ronan et Cathy, Dominique …

    km 50 : 5h29’30 (+ 33’13)

    Début de la 3ème boucle, la même que la 1ère, mais de jour cette fois-ci. A peine sorti de Cléder, qu’une nouvelle tachycardie me stoppa 1 petite minute suivie d’une autre que je négociais tout aussi rapidement. Mis à part ces trois petits désagréments, je n’allais par la suite plus être gêné. Mais par prudence, je réduisis mon allure légèrement, tablant sur du 35’ au 5000m.

    km 55 : 6h05’24 (+ 35’34)

    km 60 : 6h40’41 (+ 35’17)

    km 65 : 7h15’45 (+ 35’04)

    La pluie s’était invitée mais faisait beaucoup de bien, tout comme le vent qui permettait d’avoir l’organisme toujours thermo régulé.

    Les côtes étaient toujours aussi délicates à passer, mais je maintenais ma cadence en alternant toujours course et marche.

    km 70 : 7h50’35 (+ 34’50)

    km 75 : 8h27’03 (+ 36’28, dont 2’ passées au ravitaillement)

    Départ de la dernière boucle. Je savais ce qui m’attendait donc je profitais de la partie en descente vers la côte pour reprendre la route avec confiance. J’ai passé un peu plus de temps aux ravitaillements d’où la baisse de la moyenne et mon souhait d’alors était de faire moins de 11h30’. En étant régulier, ça devait le faire.

    km 80 : 9h03’15 (+ 36’28)

    km 85 : 9h39’27 (+ 36’12)

    Je reprenais de plus en plus de coureurs, surtout certains qui s’étaient alignés sur le 50km. A ce moment de la course, le mental joue un grand rôle et il est facile de lâcher prise, mais je suis habitué à ne pas me laisser aller, quitte à regretter après coup de n’avoir pas donné plus, plus tôt.

    km 90 : 10h17’14 (+ 37’47) là, je remarque que j’ai passé un peu plus de temps à me réhydrater aux ravitaillements, ce qui joue sur le tempo global. Cela fait 22 ans, j’arrivais à Cléder. Bon, ça fait 10 bornes de perdues en 22 ans, soit moins de 500m par an. On se console comme on peut.

    Je reprenais alors les commandes et ne me posais plus de questions : avancer, coûte que coûte, je me reposerai une fois la ligne d’arrivée passée.

    km95 : 10h53’30 (+ 36’16)

    L’arrivée en 11h28’21 après un dernier 5000m en moins de 35’ et le dernier kilomètre en 6’ et quelques secondes.

    J’étais content de mon chrono parce qu’un peu dans l’incertitude au départ.

     

    L’après-course.

    Bière, congratulations, refaire la course avec les copains, bière, prendre la douche, récupérer le cageot de légumes, aller se restaurer, bière, passer un bon moment à discuter avant de repartir sur Nantes peu avant 20h. Du classique.

    Merci aux organisateurs et à toute l’équipe de bénévoles sans qui une fois de plus on n’aurait pas pu concilier sport et fête.

     

    à+Fab ******€**


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    CR des 100 km de Chavagnes en Paillers 2012 (19 mai 2012)

    Prologue

    Dans ma préparation à la TransEurope, j’avais prévu de monter sur les distances de manière progressive en essayant d’établir à chaque occasion des chronos du même niveau voire meilleurs que ceux des années précédentes, marquées par une petite régression ou stagnation bien naturelles eu égard à ce que je me suis « enfilé » depuis 2009 (TransEurope 54 étapes, Transe Gaule 2010 et 2011 et de nombreux 24h).

    Le 100 km faisait partie de cet enchaînement, mais en dernier dans la série car les 24h auxquels je devais participer arrivaient plus tôt dans l’année.

    Le cross départemental suivi d’un 10km vallonné (44’24), d’un semi tout aussi bosselé (1h37’48), d’un marathon venteux (3h44’34) ne m’avaient pas permis de battre mes meilleurs chronos en V2, mais j’en m’en suis approché. Le 24h me rassura et m’indiqua que j’étais sur le bon chemin. Restait le 100 km où depuis quelques années je n’arrivais plus vraiment à donner le meilleur de moi-même (il faut remonter à 2007 pour un chrono sous les 11h, à 2005 sous les 10h, quant aux moins de 9h, ça fait déjà plus de 15 ans avec 8h47’ en 1995). Les plus récents m’avaient conduit soit à l’abandon sur blessure soit à une performance tout juste sous les 12h.

    Mon temps de passage aux 100km sur le 24h (11h26’) me donnait l’espoir de faire au moins aussi bien à Chavagnes cette année.

    L’avant-course.

    Arrivé la veille au soir, après dîner, accompagné d’un ami coureur lui-aussi de Rezé, nous sommes allés nous installer au gymnase de la Rabatelière (à 4km du départ) où nous avons rencontré Patate (Noël) et sa petite chienne (Patate aussi). L’installation rapide avec la préparation de tout le matériel pour la course me prit une bonne heure, j’espérais que le sommeil arriverait rapidement et que je ne serais pas réveillé trop souvent pendant la nuit. Le lever étant prévu à 3h, je souhaitais quand même dormir au moins 5 heures. En réalité, ce fut du sommeil en pointillés, tantôt réveillé par les voisins trop bruyants tantôt par le froid de la salle. Vers 3h je me levais et rangeais tout mon barda, préparant mes bouteilles que je laisserai au ravitaillement puis mon sac de rechange dans le cas où il pleuvrait. Pour le moment, le temps était sec et quelques étoiles apparaissaient entre les nuages. Mais comme il faisait nuit, les nuages on les devinait plus qu’on ne les voyait. Nous avons rallié le site du départ vers 3h30 où je me garais près du stand de dépôt des affaires de rechange et nous sommes allés prendre le petit déjeuner. 4h, encore une heure pour peaufiner la préparation, mais on sait que le temps passe très vite dans des moments comme ceux-là… si bien que 5h approchait et il fallait que je me dépêche de tout dispatcher : sac de douche prêt dans la voiture, bouteilles déposées au stand, sac de rechange déposé à la consigne et coup de sifflet nous intimant l’ordre de nous rendre sur le ligne de départ ce que je fis en trottinant. J’étais vêtu d’un cuissard, d’un t-shirt par-dessus lequel j’avais mis un coupe-vent léger car il ne faisait pas froid et le temps était sec, une casquette avec la frontale, mon mini sac à dos avec un poncho et une bouteille de 33cl de grenadine et un sac banane avec MP3 et barres de pâtes d’amandes. Comme toujours, je portais ma petite bouteille de 50cl à la main, elle aussi pleine de sirop de grenadine. J’avais prévu les guêtres par-dessus les running car je savais qu’il est toujours difficile de devoir se déchausser 10 fois pour retirer les graviers.

    La course.

    Premiers hectomètres autour du complexe : rien à signaler, tous les voyants sont au vert. Il n’y a plus qu’à s’engouffrer dans le noir de la route qui mène à Benaston où on a déjà fait 2km et qu’on est accueillis sous une volée de cloches. Passage au-dessus de l’autoroute où le trafic est quasi inexistant à cette heure puis virage à gauche toute pour s’imprégner de l’air de la campagne. Un peu sinueux, le paysage étant encore invisible, on arrive bientôt à la forêt de Graslas où la frontale est bien utile sur les chemins certes balisés mais où subsistent des branches tombées ou des parties boueuses. Premier ravitaillement puis nouveau chemin avant de sortir de la forêt et de prendre une partie de la grande ligne droite d’antan (mais en sens inverse). Cette route dégagée permet alors de se rendre compte qu’il ne devrait plus tarder à pleuvoir et progressivement cette impression va devenir concrète. Je n’ai pas le courage de sortir le poncho, ça me ralentirait alors que je suis dans un bon rythme (9,8 à 10km/h) et je me décide d’attendre le passage au stand en fin de premier tour pour voir ce que je ferai. Le parcours s’infléchit et une légère montée suit un virage qui nous fait revenir vers Chavagnes au lieu de rentrer dans les Brouzils et je me souviens que cette côte légère le paraît de moins en moins au fil des tours. Donc si je dois marcher, ce sera au moins ici. Les kilomètres suivants s’accumulent lentement mais sûrement et la pluie s’est  vraiment installée. Le ravitaillement des Kékés, toujours aussi animé fait du bien, à cet endroit on sait qu’il ne reste que 4km avant les stands. Mais quels 4km ! Un coup dans le zig, un autre dans le zag, heureusement que je ne cours pas vite, j’aurais le mal de mer. A l’amorce du dernier kilomètre, on passe par un petit chemin le long d’une ancienne piste d’athlétisme en terre et la pluie n’a pas encore rendu l’endroit trop boueux, mais on se doute qu’au fil des passages s’il pleut encore comme ça, cela deviendra un vrai bourbier, surtout les 50 derniers mètres qui me rappellent les terrains de cross et leur changement d’aspect au fil des courses : herbe, boue, gadoue, Nutella (pour la couleur et la consistance). Les 800 derniers mètres de la boucle sont les bienvenus, on passe alors sur le tapis de pointage et devant les stands.

    Allez ! Un tour de fait, plus que cinq ! J’échange au stand mon coupe-vent perméable contre un vêtement protégeant de la pluie, je me déleste de la frontale, échange ma bouteille de grenadine et me ravitaille avant de repartir sur la route pour une seconde boucle : il fait jour, il pleut, mais tout va bien.

    Mes temps de passage :

    5km : 30’22

    10km : 1h02’14 (+ 31’52)

    15km : 1h33’36 (+31’22)

    20km : 2h08’03 (+ 34’27 dont 3’ perdues lors du changement de tenue)

    Le tour suivant fut plus régulier, avec pour seul ralentissement le passage en forêt où le sol commençait à devenir spongieux.

    Semi : 2h15’50

    25km : 2h41’19 (+ 33’16)

    30km : 3h13’16 (+ 31’57)

    L’homme de tête me prend un tour peu après : quelle foulée !

    Le troisième tour dans la continuité du précédent : pluie, pas de vent et les premiers du marathon qui me dépassent aussi.

    35km : 3h45’17 (+ 32’01)

    40km : 4h17’12 (+ 31’55)

    Marathon : 4h31’32 (second semi : 2h15’42)

    45km : 4h49’31 (+ 32’19)

    50km : 5h23’51 (+ 34’20) le temps passé au ravitaillement des kékés plus celui à marcher m’ont fait baisser le rythme et je commence à me dire que pour me réserver une fin moins laborieuse que certaines autres fois il faut que je commence à alterner course et marche plus fréquemment.

     

    Quatrième et cinquième tours : les moins faciles.

    Je suis passé sous les 9km/h, essayant en vain de maintenir un rythme de 7’/km. Je calcule que si j’arrive à rester dans ces allures je pourrai faire moins de 11h30’ voire 11h15’. Donc pas de panique, de toutes façons la météo s’est décidée à rester maussade, le vent s’en mêle, alors on va continuer de travailler le mental. Quand je serai sur les routes de l’Europe, il faudra que je sois capable de m’accrocher, alors si je n’y parviens pas là, qu’est-ce que sera dans trois mois jour pour jour !

    55km : 5h59’05 (+ 35’14)

    60km : 6h34’32 (+ 35’27)

    65km : 7h11’18 (+ 36’46)

    Je démarre mon 5ème tour avec d’autres coureurs qui eux en sont à leur dernier.

    70km : 7h47’14  (+ 35’56)

    75km : 8h24’00 (+ 36’46)

    Je passe devant le lieu où j’avais connu quelques soucis l’an dernier, là où mon cœur s’était mis à battre la chamade me contraignant à l’abandon 3km plus loin. Je reste concentré et file sans me retourner : ouf ! L’endroit ne me semble plus maudit. J’arrive au ravitaillement des kékés pour déguster une crêpe chaude et commencer à boire eau gazeuse et coca ce dont je me suis abstenu depuis le départ. Ça fait du bien et je repars en pleine forme.

    80km : 9h01’26 (+ 37’26)

    Plus que 20km, le décompte va se faire petit à petit mais sûrement.

    Un avant dernier passage en zone boueuse, un dernier devant les stands où je laisse mon petit sac à dos et mon sac banane et je file en essayant de courir un peu plus vite.

    J’aperçois des petits groupes de coureurs ou des coureurs isolés seulement accompagnés de leurs suiveurs à bicyclette. Ça me fera des petits challenges de les rattraper, me dis-je alors et à ce jeu-là, je ne suis pas « manchot » !

    85km : 9h36’47 (+ 35’21)

    90km : 10h12’14 (+ 35’27)

    95km : 10‘46’23 (+ 34’09)

    Et enfin l’arrivée en 11h20’09 (+33’46).

     

    Content et soulagé à la fois de ne pas avoir connu de soucis majeurs dans des conditions peu avantageuses, mais je me souviens que l’année précédente avec un grand beau temps un peu chaud et sans vent, je n’avais pu aller au bout. Donc quelles conditions sont-elles les meilleures ? A chacun de voir. Mais les conditions idéales de course sont rares et souvent on se replie sur des détails comme ceux-là pour expliquer une contre performance.

    Mes 11h20’ n’en sont pas une pour moi, ils constituent mon nouveau temps de référence en catégorie V2, et j’ai malgré moi conservé de la marge pour l’améliorer. On verra ça soit à Cléder en juillet si j’y vais ou l’an prochain en préparation à la Transe gaule 2013.

     

    L’après course

    La récupération de mes affaires puis de ma voiture pour rejoindre les douches et me décrasser totalement fut un peu difficile : j’avais froid et j’étais ankylosé et la sortie du parking fut assez particulière : j’ai failli m’enliser dans la boue que les véhicules précédents avaient rendue bien collante et glissante.

    Les douches étaient chaudes et ravigotantes. La collation avant de prendre la route du retour sur Nantes me permit de revoir quelques connaissances. Mon copain rezéen, sans entraînement spécifique, a mis 10h40’. Avec de l’entraînement le podium V3 aurait été à sa portée (là il est 4ème).

    A+Fab******

    PS : ce matin, à moins de 18h de la fin de la course, je suis retourné trottiner et je n’ai pas conservé beaucoup de séquelles physiques de ma journée vendéenne, à peine un petit mal aux jambes en début de footing et un manque de rythme évident, mais cette heure de récup m’a fait un bien fou.

    Je sais que d’autres doivent maudire leurs escaliers à cette heure, les miens ne m’effraient pas et je les monte et descend sans soucis.


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    L’avant course

    Je suis arrivé à Chavagnes le vendredi soir, vers 19h30 et je suis allé directement prendre mon dossard et rejoindre mon lieu d’hébergement où, une fois installé, j’ai pu manger ma pasta-party personnelle : taboulé, salade de riz au crabe et deux sandwiches jambon-beurre. Plus de place pour le dessert (riz au lait et tarte aux poires et amandes) que je gardais pour le petit déjeuner du lendemain matin. J’ai dîné en écoutant le match de tennis entre Federer et Djokovic puis en écoutant le match (en était-ce un vu le niveau de jeu proposé ?) entre la France et la Biélorussie.

    Il faisait encore jour et je préparai alors toutes mes petites affaires pour ne pas à avoir à les chercher le lendemain matin : pansements, tenue avec dossard fixé, runnings avec puce accrochée, sac de rechange à déposer au ravitaillement situé sur la ligne de départ, sac de douche pour  être efficace après la course,  etc.

    Je me couchai ensuite et suivis la fin du match sur mon portable puis mis de la musique pour m’endormir.

    La nuit fut bonne, je fus réveillé par une alarme de montre vers 2h, mais décidai de rester faire la grasse matinée jusqu’à 3h et même 3h30 car je ne souhaitais pas déjeuner trop tôt avant le départ.

    Quand je me levai, je me mis en tenue et chargeai les sacs dans ma voiture puis je rejoignis le site du départ près duquel je me stationnai : juste derrière le barnum où l’on allait stocker nos sacs de rechanges. Je me rendis au gymnase pour prendre mon petit déjeuner : café au lait, un morceau de brioche et un gâteau de riz, sans oublier ma part de tarte de la veille. Je rencontrai Anne-Cécile et Emmanuel avec qui je bavardai quelques instants et on se souhaita bonne chance réciproquement.

    Je retournai à mon véhicule déposer les affaires inutiles et pris le chemin vers la ligne de départ. Je me joignis aux coureurs au nombre de 250 environ et attendis le coup de feu du départ qui eut lieu à 5h précises.

    La course

    J’eus à peine le temps de voir Bérurier, on se dit bonjour, on s’encouragea et nous fîmes les quelques deux ou trois premiers kilomètres ensemble. Puis chacun ayant pris son rythme, lui 6’40/km et moi plutôt 6’20/km, nous nous souhaitâmes bonne chance et à plus tard. La température était douce, l’atmosphère déjà un peu lourde en raison de l’absence de vent.

    Le passage du 5ème km en 31’49 (fc moy 118) précéda la traversée de la forêt où ma frontale fut très utile comme sur les premiers kilomètres effectués en rase campagne où peu de zones éclairées étaient rencontrées. J’étais bien et j’en oubliai d’enregistrer mon temps au km10 (par extrapolation en consultant le GPS à la maison je vis que j’y étais passé en 1h05’30, soit 33’41 pour les 5 derniers km : la baisse d’allure correspondait aux nombreux arrêts pour uriner, signe que les reins fonctionnaient bien) et je continuai comme ça à mon petit rythme franchissant le 15ème km en 1h37’53 (+32’23) (fc moy 120).

    Au passage du premier tour j’en profitai pour me débarrasser de ma frontale et pour installer mon MP3 avec lequel j’allais effectuer les nombreux kilomètres suivants.

    Km 20 en 2h08’33 (+30’40), le jour était levé, le soleil aussi mais encore caché par les haies bordant le circuit. Les nuages couvrant une partie du ciel, style chape, se déplaçaient et laissaient augurer un fort ensoleillement pour la journée. Il fallait donc penser à s’hydrater régulièrement et fortement dès à présent. Ma consommation théorique de 50cl/5km, soit environ d’1l/h allait passer à 50cl/2,5km, pas loin des 2l/h.

    Au quart de l’épreuve, km25 atteint en 2h41’12 (+32’39) mon objectif de réaliser moins de 11h, voire 10h40, était encore d’actualité d’autant plus que mon allure prudente du début ne m’avait pas fatigué. Les jambes étaient bonnes, je ne ressentais aucune douleur, je me tenais à ma ligne de conduite, me permettant parfois de discuter avec des coureurs quand les hasards des allures nous mettaient à cheminer côte à côte. Je me rendis compte aussi que les premiers ne m’avaient toujours pas pris un tour contrairement à l’an dernier où les fusées étaient lancées sur du « moins de 7h » et moi sur du « plus de 11h ».

    Km 30 : 3h13’39 (+32’27) puis fin du second tour où je fus alors dépassé par les trois premiers qui filaient sur des bases de 7h08’ (dépassement après 3h34 de course au niveau du panneau km50 pour eux) et  nouvel arrêt aux stands pour prendre mes lunettes de soleil suivi du passage au km35 en 3h46’29 (+32’50).

    L’objectif d’atteindre le marathon en 4h30 était tenable, je passai au km40 (dans la forêt) en 4h17’53 (+31’24), au marathon en 4h32’42,

    Km45 : 4h50’56 (+33’03) j’étais dans la partie de la boucle où l’ombre était très rare, le soleil étant plus haut et les haies quasi absentes. Du bocage de la première partie du parcours on passait progressivement en paysage de champs ouverts une fois sortis de la zone forestière.

    La fin du second tour, avec le passage un peu avant de la mi-course (km50 en 5h24’18 (+33’22)) fut le moment de faire le point. J’étais toujours sous les « 11h » si je ne mollissais pas et comme je me sentais bien, il n’y avait pas de raison pour que cela change, sauf … en cas de coup de barre imprévu.

    Km55 : 5h57’19 (+33’01) et entrée dans la forêt pour la quatrième fois. Au ravitaillement, km57, je perdis ma lucidité et ne fis pas attention à ce que je bus, de l’eau gazeuse, et mangeai, deux morceaux de banane, ce qui provoqua comme souvent quand je stoppe la course brusquement une tachycardie. Le cœur monta quelques instants à 180 et ne voulut pas redescendre tout de suite. Je marchais alors quelques hectomètres (le cœur à 150/160) afin de rejoindre un banc que j’avais déjà repéré près d’un parc aménagé avec des jeux pour enfants, désertique encore à cette heure matinale de la journée. Je m’allongeai  une dizaine de minutes jusqu’à la fin de ma tachycardie, levant mes jambes, réajustant ma tenue, soufflant profondément, et quand le cœur reprit un rythme « normal », je repris la course, d’abord prudemment en analysant bien mes sensations puis en reprenant ma vitesse de croisière d’ « avant ».

    Bien sûr, mon temps de passage au km60, en 6h42’22 (+45’03), avait fait baisser mon chrono objectif final : maintenant je me fixais 11h/11h15 à la condition de ne plus m’arrêter comme ça « fainéanter » sur un banc public, banc public, banc public…

    Km 65 en 7h16’15 (+ 33’53) puis fin du 4ème tour, et je repartis pour mon avant dernier passage. Je déroulais mais m’octroyais plusieurs fractions marchées et j’atteignis le km70 en 7h51’52 (+35’37). La suite me vit ralentir encore un peu car je mis 38’41 pour faire les 5km m’amenant aux trois quarts de la course : km75 en 8h30’33. Mon objectif en avait pris un bon coup, mais je ne désespérais pas de poursuivre sur un tempo de 8,5 à 9km/h et donc de rester sous les 12h. Au-dessus de 12h, ça ne m’intéressait pas ; pour être classé FFA, il fallait réaliser un temps de moins de 12h. Je me suis déjà fait avoir à Séné où il fallait faire plus de 180km ; là, j’avais décidé de lutter pour tenir au moins cette marque.

    Mais, et oui, avec moi il y a souvent un « mais », je connus un nouvel épisode de « plombage de course » : je rattrapais un coureur dont c’était le premier 100km et qui marchait, me portais à sa hauteur, me mettant à marcher pour lui demander comment il allait, et là, soudain, mon cœur se remit en mode tachycardie. La fc passa à 186 et je décidai de m’allonger le long d’une haie, à l’ombre afin de faire passer ce petit moment de malaise. On était au km 77 et je me reposai pendant 30 minutes, allongé dans l’herbe, à me demander ce que j’allais faire une fois le cœur redescendu à un rythme normal. Mais celui-ci continuait de battre la chamade et j’entrepris de me relever et de marcher jusqu’au ravitaillement des kékés du bocage situé à deux ou trois kilomètres de là. Je mis 30 autres minutes pour l’atteindre et décidai d’arrêter les frais ici, le cœur n’étant toujours pas revenu à son rythme de repos. Temps total sur le parcours : 9h42’ pour 79,7km, dont une heure « arrêté » au total (dixit mon GPS).

    L'après course

    Une fois rapatrié sur le site d’arrivée, je me rendis sous la tente de la protection civile afin de procéder à quelques examens médicaux : tension, relevé de FC, saturation du sang en O2 … Les demoiselles qui s’occupaient de moi me placèrent deux serviettes froides, une sur la tête l’autre sur les jambes afin de faire baisser la température corporelle encore assez élevée. Une fois remis sur pied, je pris la direction des douches, allai retirer mon lot de participant non finisher et repris le chemin vers mon domicile en voiture. La chaleur à ce moment de la journée était très forte (33° à certains endroits du parcours) impression renforcée par la montée du temps orageux et lourd.

     

    1

    00:31:49

    5.10

    06:14

    KM5

    2

    01:06:04

    10.06

    06:34

    KM15

    3

    00:30:40

    4.90

    06:15

    KM20

    4

    00:32:39

    5.16

    06:19

    KM25

    5

    00:32:27

    5.08

    06:23

    KM30

    6

    00:32:50

    5.06

    06:29

    KM35

    7

    00:31:24

    5.07

    06:11

    KM40

    8

    00:14:51

    2.22

    06:40

    MARATHON

    9

    00:18:12

    2.84

    06:24

    KM45

    10

    00:33:22

    5.05

    06:36

    KM50

    11

    00:33:01

    5.06

    06:31

    KM55

    12

    00:45:03

    5.08

    08:52

    KM60

    13

    00:33:53

    5.05

    06:42

    KM65

     

    14

    00:35:37

    5.03

    07:05

    KM70

    15

    00:38:41

    4.99

    07:45

    KM75

    16

    01:11:27

    01:18:48

    4.76

     

    16:34

    KM79.7

     

    à+Fab*****


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    <o:smarttagtype name="metricconverter" namespaceuri="urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags"></o:smarttagtype>

    C.R. des <st1:metricconverter productid="100 km" w:st="on">100 km</st1:metricconverter> de Chavagnes en Paillers, le 15 mai 2010 : 11h58’41.

    <o:p> </o:p>

    Je n’étais pas revenu à Chavagnes depuis les championnats de France 2007 où j’avais couvert la distance en 10h51’11’’. Entre temps, le parcours a été modifié : les 4 boucles de 25km d’autrefois ont été remplacées par 6 boucles de 16,5km environ. En soi, ce n’était pas très important, la distance à parcourir restant de 100km. Aussi, j’allais découvrir de nouveaux tronçons et en emprunter certains « à l’envers » par rapport aux éditions auxquelles j’avais participé.

    Le lieu départ n’a pas changé, mise à part la première petite boucle de 734m à effectuer avant de s’élancer dans la nuit noire. Rapidement on atteint le hameau de Benaston où tous les ans on a droit à un concert de cloches de la chapelle, puis on passe par-dessus l’autoroute avant de tourner à gauche pour traverser les lieux-dits la Duranderie (poste d’épongeage N°1), la Joussetière et on file ensuite vers la forêt de Graslas où nous devons courir sur des chemins gravillonneux mais bien entretenus. Le ravitaillement N°1 est situé dans la forêt qu’on quitte à l’entrée des Brouzils non sans l’avoir longée un bon moment dans le sens inverse de l’ancien parcours. Le poste d’épongeage N°2  suivi d’un virage très serré nous renvoie vers Chavagnes. C’est toujours à contre sens de l’ancien tracé sur une petite route de campagne aux noms évocateurs (Bois Joli, Bel Air, Belle Noue) qu’on va courir jusqu’à ce qu’on rejoigne la fin « habituelle » du tour avec le ravitaillement N°3 tenue par les Kékés du bocage où il règne une ambiance permettant aux coureurs de se refaire une santé morale et physique pour finir le tour dans de bonnes conditions. Les <st1:metricconverter productid="4 kilom│tres" w:st="on">4 kilomètres</st1:metricconverter> restants pour terminer le tour traversent une plaine sur laquelle on aperçoit les autres coureurs, certains en avance d’un bon kilomètre. Quand on arrive sur le site du départ et de l’arrivée, il y a du monde et les encouragements permettent alors d’entamer la boucle suivante avec envie.

    <o:p> </o:p>

    Ma course fut … longue et parfois, souvent même, douloureuse. Je traîne une tendinite d’Achille, depuis la mi-janvier, qui évolue en bursite (gonflement de la partie antérieure du talon, rougeur et chaleur). J’arrive à courir à des allures d’endurance sans trop ressentir le mal, mais dès que je veux allonger la foulée, l’inflammation me rappelle à l’ordre. Néanmoins, j’arrive parfois à courir plus vite sans trop de douleur.

    Je suis parti sur des bases de 11h, soit à 6’15’’ au kilomètre au début sachant qu’au bout d’un certain temps je m’arrêterai aux ravitaillements ou je ferai une alternance course-marche. Il faisait frais, mais pas froid comme la veille, le ciel étant couvert, la température devait être de 8/9°. Le bonnet sur la tête, les gants, deux t-shirts, des manchons pour protéger mes bras et le short, ma tenue était légère. J’avais aussi pris mon holster avec une petite gourde de sirop et tenais à la main une petite bouteille de 25cl qu’il était prévu que je remplisse à chaque point d’eau (épongeage et ravitaillement) soit tous les 3 à <st1:metricconverter productid="4 kilom│tres" w:st="on">4 kilomètres</st1:metricconverter>. Mes temps de passage pris tous les 5000m m’ont informé que ma marge de sécurité n’était pas grande pour l’objectif de réaliser moins de 11h :

    5km : 31’07 

    10km : 1h05’13 (34’06 pour les derniers 5km)

    15km : 1h37’07 (31’54)

    Cela paraît irrégulier comme gestion, mais j’ai dû passer plus de temps à me ravitailler, à retirer les graviers des chaussures et à effectuer des arrêtes techniques entre le 10ème et le 15ème km.

    Au passage sur la ligne de fin du premier tour (km 17,3) je m’arrête pour changer de tenue : le bonnet est remplacé par … rien, plus de lampe électrique, le MP3 prêt à être utilisé, si bien que j’ai perdu quelques précieuses secondes en plus de celles passées au ravitaillement.

    20km : 2h12’14 (35’07)

    25km : 2h44’42 (32’28)

    Et c’est là que je me suis fait prendre un tour par l’homme de tête qui passait le marathon.

    30km : 3h16’24 (31’42)<o:p></o:p>

    Pendant ces 10/15km, l’allure est plus régulière, je n’ai pas gaspillé de temps avec des arrêts et j’ai pu découvrir le parcours au grand jour, ce qui n’avait pas été le cas dans la première boucle. Je me suis fait dépasser par d’autres coureurs me prenant un tour et cela allait continuer jusqu’à mon avant-dernier tour.

    Au passage sur la ligne de fin du second tour, je constatai qu’il en restait encore 4 à faire, et psychologiquement ce fut assez désagréable à appréhender d’autant plus que mes douleurs se faisaient de plus en plus présentes et m’empêchaient de courir sereinement. L’arrêt au ravitaillement et au sac pour échanger mon MP3 défaillant par un autre me prit beaucoup de temps mais je devais avoir besoin de ce temps de non course pendant lequel la douleur ne me titillait pas.

    35km : 3h51’46 (35’22)

    40km : 4h23’53 (32’07)

    Passage au marathon : 4h38’34

    45km : 4h57’23 (33’30 pour les derniers 5km)

    50km : 5h33’33 (36’10)

    Passage sur le tapis de pointage puis stand de ravitaillement où je décidais de mettre mes talonnettes en Sorbothane afin de soulager le tendon de plus en plus endolori. Depuis quelques kilomètres, j’avais de beaucoup baissé l’allure et mes temps d’arrêts aux ravitaillements ou postes d’épongeage s’éternisaient. Je restais plus longtemps en profitant pour discuter aussi avec les bénévoles avant de me relancer sur le bitume dur et traumatisant.

    55km : 6h11’16 (37’43)

    60km : 6h47’36 (36’20) (NB : le premier était en passe de terminer les 100km en 6h49’22)

    65km : 7h22’55 (35’19)

    J’étais à plus de 7’/km et après un rapide calcul, je me dis que mon objectif de faire moins de 11h avait du plomb dans l’aile. Déjà à mi-course où je comptais 3’33 de retard je m’étais fait une raison car doutant de pouvoir accélérer ou même de maintenir cette cadence de 9km/h.

    Tant pis, et pas question d’abandonner, c’est une mauvaise habitude qui devient trop fréquence ces derniers temps.

    La fin du 4ème tour fut laborieuse avec deux autres tours à faire encore alors que beaucoup de ceux qui me dépassaient à ce moment n’en avait plus qu’un à faire. Le moral en prenait un coup, mais ça allait me fortifier pour le reste : la fierté d’aller jusqu’au bout, même en 12h, on n’allait pas me la retirer comme ça ! Et cela allait constituer une bonne répétition avant les futures étapes de la Transe Gaule d’août 2010.

    Au stand de ravitaillement, je prenais tout mon temps, refaisais le plein de sirop, m’alimentais un peu en prévision des 4 ou 5 prochaines heures.

    70km : 8h05’16 (42’21)<o:p></o:p>

    75km : 8h44’07 (38’51)<o:p></o:p>

    80km : 9h25’34 (41’27)<o:p></o:p>

    Ce fut le tour-galère par excellence : plus de 8’/km arrêts compris, mais reconnaissons que je prenais plaisir à flâner afin de retarder le plus possible le moment où il fallait reprendre la douloureuse course. A l’amorce de l’ultime boucle, je décidais de changer de tenue, de ne conserver qu’un seul t-shirt et de ne plus porter mon holster, n’ayant plus que mon petit-sac banane dans lequel je plaçai une petite gourde de sirop et mon portable. L’arrêt aux stands dura plusieurs minutes, pendant lesquelles je bavardais avec des coureurs déjà arrivés, en moins de 10h puis je repris le chemin de mon calvaire.

    Je n’étais pas seul sur la route et au loin je pouvais apercevoir mes futurs compagnons de galère que je rattrapais au fur et à mesure des kilomètres. Seule Katia, une néophyte sur la distance, restera à portée de vue, tantôt devant tantôt derrière. Cela faisait trois tours environ que nous faisions l’accordéon et elle finira mieux que moi, sa petite foulée économique et sa bonne gestion de course lui apportant une relative « fraîcheur » sur la fin.

    85km : 10h08’50 (43’16)<o:p></o:p>

    90km : 10h46’36 (37’46)<o:p></o:p>

    Un challenge me motiva pour terminer ces derniers kilomètres : essayer de faire moins de 12h. J’ai eu du mal à le réussir, mais j’y suis parvenu, entraînant dans mon sillage un jeune, dont c’était la première expérience sur la distance, et que j’avais rencontré aux 24h de Rennes où il avait couru les 12h. Je l’ai motivé pour s’accrocher et faire un « moins de 12h » pour son premier 100. Pari gagné. On finit les deux derniers km en 12’19, et le précédent km, je l’avais couru en 6’33.

    95km : 11h24’25 (37’49)

    100km : 11h58’41 (34’16).

    <o:p> </o:p>

    En comparaison, lors de ma dernière étape de la TransEurope, longue de 94km, j’avais mis 11h18’41, soit à quelques secondes près, mon temps de passage au km94. Mais là, j’avais à l’époque parcouru plus de 3600km et je sortais d’une sérieuse période de doute et de blessures.

    A Chavagnes, j’ai pu retrouver les sensations de lutte contre la douleur, la force mentale pour continuer et aller au bout. J’étais dans la peau d’un débutant et j’ai été bien servi.

    En réalité ce fut mon 21ème 100km terminé (je compte trois abandons) et mon 3P (Presque Personal Pire), le RPP (Réel Personal Pire) restant les 100km du Loire Béconnais 2006.

    <o:p> </o:p>

    A+Fab****


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