• Schlanders (Italie) – Pfunds (Autriche) (63,8km) 7 h 22


    Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et que les journées tournent comme d'habitude.

    Et nous pendant c'temps là on ... tourne aussi sur notre circuit en ligne pas très droite qui nous mène lentement mais sûrement vers le Cap Nord.

    Sûrement ? Il ne faut jurer de rien, il y a déjà quelques abandons, dont deux dans nos rangs (JH D et C M) et cela peut toucher tout le monde. Ce que je remarque quand même, c'est que ces abandons ont touché pour une bonne partie des gens qui étaient partis beaucoup trop vite lors de la première semaine.

    Mais la patience, c'est quelque chose qui ne s'apprend pas comme ça, il faut avoir payé une fois pour ne plus refaire les mêmes erreurs, même si certains semblent avoir la mémoire courte à ce sujet.


    L'étape d'aujourd'hui (la 17ème) nous faisant passer d'Italie en Autriche a été superbe.

    Beau temps très frais dès le petit matin, nous sommes tous sortis couverts et le gilet fluo était quasi obligatoire pour franchir les tunnels de fin d'étape. J'ai gardé mon bonnet, mes gants, deux foulards et mon bazar habituel pendant toute l'étape.

    C'était la première véritable étape de montagne et ... quand y a de la côte, je me fais plaisir ! Cela n'a pas manqué, après les 20 et quelques premiers km d'échauffement sur une piste cyclable assez plate, dès que le relief a commencé à pointer son nez, j'ai conservé mon rythme, ne marchant que lorsque la pente devenait trop raide. Peu à peu, j'ai creusé l'écart sur mes poursuivants puis j'ai rattrapé ceux qui d'habitude me collent un gros quart d'heure voire trente minutes et même plus. Je me suis retrouvé avec des gars qui sont d'habitude dans les 15 et ça m'a bien plu de voir que je n'avais aucun mal à les suivre.

    Bon, la prudence m'a quand même fait mettre le frein et j'en ai profité pour prendre un vingtaine de photos (20, ça paraît beaucoup mais comme la moitié sont floues, j'essaie de toutes les doubler)

    J'ai attendu le passage de la frontière pour reprendre un rythme plus rapide, on venait de passer le col et la route (ou plutôt la piste cyclable) avait tendance à plus descendre que monter.



    Après, rendu sur la route principale avec les tunnels à passer, je me suis bien lâché. Oh, ce n'est pas du 20km/h ni même du 16, mais entre du 11 et du 12 pour cette partie en descente. Pas idiot non plus le gars, ça aurait été des coups à se flinguer les releveurs et à suivre le reste de la TE dans la voiture balai ! toujours en "contrôle" de la situation, ce qui m'a permis de me faire prendre une heure par les ceusses partis une heure après nous. Mais aujourd'hui, ils m'ont dépassé plus tard que d'habitude et il y en avait moins.


    Je termine avec Théo, un Allemand avec qui j'ai fait les 5 derniers km à 12km/h sur du plat. Nous sommes 14èmes ex-aequo, et je gagne une place au général.


    Mais bon, de temps à autres il faut décalaminer le pot comme on disait quand on était ados avec nos mobs.


    Le team Français s'est bien comporté aussi, enfin, d'après le échos recueillis ici et là. Après, chacun va sans doute faire un petit cr pour raconter sa journée.

     


    Demain, même genre d'étape, mais je serai plus sage.


    à bientôt.


    à+Fab****

     


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  •  San Michele – Schlanders (Silandro) (64,8km) 7 h 37


    Total cumulé au départ : 1002,8km, à l'arrivée : 1067,6km.

    16/64=1/4, pour les matheux, mais si l'on considère le kilométrage, on est loin du quart de ce qu'on a à parcourir pendant la TransEurope.


    Aujourd'hui nous avons quitté le village de San Michele dans le Tirol Italien sous un temps frais mais découvert. Nous avons été bien accueillis, la municipalité de cette commune de 2400 habitants ayant mis à notre disposition un complexe sportif à en faire pâlir de jalousie certaines communes beaucoup plus peuplées.

    La route vers les Alpes nous a fait emprunter une départementale (si l'on peut comparer avec la France), tranquille, et au bout de quelques hectomètres nous avons descendu ce que nous avions monté la veille : 4km de descente en guise de petit déjeuner, il y aurait pu y avoir pire. La suite fut assez sympathique, car nous avons longé des zones de cultures fruitières, des vignobles, et nous avons pu admirer au passage les nombreuses villas de propriétaires ou d'autres à louer.



    La course pour ce début d'étape fut relativement reposante et nous avons rejoint une piste cyclable en site propre, c'est à dire loin de la circulation automobile. Seuls les trains venaient de temps à autre nous tirer de ce silence bucolique parfois interrompu par les chants des oiseaux.

    On nous avait dit que ça allait monter, mais à mi-étape, je me demandais encore ce qu'ils voulaient entendre par "monter".

    Je ne tardais pas à me rendre compte qu'il fallait que je sois patient. En effet, le profil allait devenir un peu accidenté vers le milieu de course. Ce n'était pas pour me déplaire car j'adore grimper.

    De jolis panoramas s'offraient à nous au gré des virages et lorsque nous avons eu à redescendre ce que nous venions de monter, nous avons rejoint une nouvelle piste cyclable qui longeait un torrent et qui par voie de conséquence était pentue.

     


    La fin de course nous fit reprendre une partie moins agréable de route à circulation peu importante mais il fallait se méfier des voitures et des camions, surtout dans les virages.

    Les 3 derniers kilomètres nous ont fait passer par des vergers plantés de poiriers tous en fleurs à cette époque.

    Quand je suis arrivé, j'étais fatigué, comme d'habitude, mais aussi très soulagé que cette étape au lendemain d'une longue journée se soit bien passée.


    Le village est joli, le complexe sportif très moderne lui aussi pour un village de 5000 habitants et nous sommes entourés de sommets enneigés.


    Le temps aujourd'hui a été beau, pas trop chaud, avec un peu de vent défavorable sur la fin.


    Une de plus au compteur.


    Seul bémol : Christophe a abandonné, lassé de devoir se battre contre le cut-off (le temps limite fixé par l'organisation, qui est de 6km/h).

    Il l'a pris avec philosophie et recourra dès qu'il sera rétabli.


    Demain, premier col à 1500m d'altitude et premier passage de tunnel (3km), donc tenue de sécurité obligatoire (veste fluo style Lagerfeld).


    à+Fab****

     


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  • Nomi – San Michele (Eppan ou Apiano) (76,9km)  9 h 10


    Longue étape, avec plus de 60 km sur une piste cyclable assez peu fréquentée jusqu'à 9h et qui est devenue une autoroute après cette heure où les Italiens sont allés se promener, faire leur jogging ou faire un peu de vélo.

    Comme cette piste possède beaucoup d'aires aménagées pour pique-niquer, on a vu progressivement les gens s'installer et déjeuner.

    Le paysage était encore très beau à contempler, même si j'ai tendance à regarder le bout de mes chaussures quand la fatigue vient contrarier ma lucidité.



    J'ai couru assez tranquillement jusqu'au marathon, sachant qu'il restait encore 35km à effectuer une fois les 42 km atteints. Après, comme d'habitude, j'ai alterné de longues périodes de course avec de courtes périodes de marche pour me détendre.

    Les ravitaillements, disposés tous les 8 à 10km permettaient d'emporter assez à boire dans mon bidon de 60cl et ma bouteille d'eau de 50cl. A celle-ci, je n'y toucherai que très rarement dans les premières heures, puis au moment où la température s'est élevée, je l'ai utilisée pour m'arroser la tête.

    Le vent a peu soufflé et globalement, même s'il était défavorable, il n'a pas été aussi usant qu'hier.

    La sortie de la piste cyclable pour rejoindre le réseau routier fut épique, et pas uniquement pour moi.

    Le flècheur ayant posé les petits stickers rouge fluo tôt le matin n'a pas anticipé la présence de véhicules type camping-cars devant les marques directionnelles si bien que je me suis trompé de chemin. Pas longtemps, juste histoire de maudire le fléchage, mais j'ai bien perdu 5 minutes dans l'histoire, et j'ai dû demander à des cyclistes s'ils n'avaient pas croisé des coureurs avec des dossards. Leur réponse négative me fit faire demi-tour et j'aperçus alors Takako, coureuse Japonaise avec qui je suis souvent en début d'étape et qui me double la plupart du temps en fin d'étape. Elle me fit signe de revenir et de tourner à gauche là où j'avais pris à droite. Mille mercis à toi Takako.

    Nous fîmes par la suite route ensemble, je n'ai pas souhaité la distancer car je cours plus vite qu'elle, mais elle s'arrête marcher moins souvent que moi et prends moins de temps aux ravitaillements d'où sa moyenne supérieure.

    Nous avons passé l'Emile après le dernier ravitaillement. L'Emile ? Les 1000km depuis Bari, alors au dernier ravitaillement nous avons eu le droit à une petite coupe de vin mousseux pour marquer le coup et atteindre cette marque dans la bonne humeur.



    Le reste de l'étape fut pénible en raison de dénivelés assez importants, d'une circulation plus grande (les Italiens s'en allaient passer les dimanche après-midi au bord d'un lac que nous avions aperçu du haut d'une des premières hauteurs.

    Le paysage ressemblait beaucoup à celui des Vosges, côté Alsacien, avec les vignes et les routes ou chemins serpentant dans le vignoble. Les villages sont un peu différents car on est arrivé dans le sud du Tyrol.


     


    La fin mit du temps à arriver, mais quel soulagement de franchir main dans la main avec Takako cette 15ème ligne d'arrivée.

    Hier, c'était avec Christian Fatton, international Suisse de 24h, aujourd'hui avec une japonaise très sympathique qui se moque de ma foulée et de mon allure, elle qui "trotte menu" toujours bien droite.


    La récupération ? Pas encore vraiment eu le temps :

    • d'abord j'ai mangé, des oeufs avec une saucisse et deux yaourts, arrosés de bière et de Fanta;

    • Je suis allé me faire soigner mes deux ampoules qui ont remis ça;

    • J'ai passé une IRM, comme tous les 4 ou 5 jours;

    • J'ai passé la prise de sang du 1000ème km;

    • Je me suis fait pesé, prendre la masse grasse un peu partout (jambes, bras, dos, ventre...);

    Bref, le temps d'écrire de CR et c'est déjà l'heure de dîner.


    Les copains vont assez bien:

    Gérard, Roger et Alain ont terminé éprouvés comme tout le monde, mais contents de leur étape.

    Roger a un peu souffert car Alain avec qui il fait route quotidiennement n'a pas arrêté de ronchonner; il a un début de tendinite derrière le genou et ça ne doit pas être agréable d'où ses ronchonnements; Gérard est heureux, il avait ses bières aux ravitaillements;

    Christophe vient d'arriver après près de 14h sur la route. Il y a encore une heure courait un bruit comme quoi il se serait égaré. On a espéré que non, lui qui flirte tous les soirs avec le cut-off.

    Jean-Benoît a franchi aussi la Mil'Kil Italienne et semble bien revenir en forme pour effectuer les 20 étapes qu'il s'était fixées;

    Pour Stéphane, ça revient bien, il retrouve un tempo plus en rapport avec son niveau.



    Au moins deux abandons aujourd'hui, celui d'un japonnais et celui de Sigrid Eichner.


    Moi ça va, je ne me plains pas, j'ai des bobos, mais il y a pire.

    Il reste aussi 49 étapes, alors....prudence et attention aux ampoules ! Qu'elles sèchent vite !


    à+Fab****

     


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  • Pescantina – Nomi (69,4km) 8 h 05


    Aujourd'hui nous sommes entrés dans les Alpes. Certes pas d'une manière très violente car le dénivelé total n'a pas été important, de l'ordre de 250 à 300m sur l'ensemble de l'étape, les seuls raidillons ayant été les parties franchissant les ponts autoroutiers ou au-dessus du canal ou de la rivière Adige.

    Le paysage a été à la hauteur de ce qu'on attendait tous depuis Bari et qu'on apercevait déjà depuis deux ou trois jours. La vallée de l'Adige, avec la rivière et son canal parallèle, son autoroute, sa ligne de chemin de fer, ses routes secondaires, sa piste cyclable et ses nombreux villages devenant assez typiques de la région.


    Notre route a commencé sur une départementale, peu fréquentée en ce week-end du 1er mai et si tôt à l'aube. Le chant des oiseaux, le bruit de la rivière, le paysage avec un lever de soleil sur les sommets puis dans la vallée, toutes les conditions étaient réunies pour passer une bonne journée.

    C'était sans compter avec le vent descendant de la vallée que nous avons trouvé au bout d'une heure de course.

    Là, ce fut une autre histoire car il était assez soutenu et on a dû lutter tout le reste de l'étape contre ce vent tiède. Le soleil fut aussi de la partie, mais heureusement, après 35km nous avons rejoint une piste cyclable que nous n'allions plus quitter jusqu'au dernier pont sur l'Adige qui nous menait à l'arrivée.

    Sur cette piste cyclable, toujours avec le vent contraire, nous avons néanmoins pu profiter de nombreuses parties ombragées.

    La fin d'étape fut difficile car le travail de sape d'Eole avait bien usé les organismes.


    J'ai mis 8h05'20 à la 22ème place, j'ai donc fait la même moyenne qu'hier. Je reste 26ème au général.

    Deux petites ampoules au bout de chaque gros orteil sont venues ternir ma journée. Je les ai soignées avec l'aide de Ian, pompier volontaire Allemand, afin de repartir demain sans boiter. Il faut qu'elles sèchent pendant la nuit.


    Tout va bien, toujours la même impression le matin de n'avoir pas couru la veille, mais les kilomètres s'accumulent et je ressens quand même une grande fatigue générale surtout lors des deux heures qui suivent l'arrivée. Aujourd'hui, je me suis couché après la douche, la lessive, les soins et une petite collation, il faisait entre 25 et 30°, mais j'avais froid.

    Deux heures de repos plus tard, c'était passé.


    J'ai couru avec l'appareil photo que j'ai souvent utilisé. Je les mettrai en ligne plus tard, demain on a une grande étape de 77km environ et je serai sans doute encore plus fatigué que cet après-midi.


    A bientôt : Fab****

     

    Gérard et ?

     


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  •  Ostiglia – Pescantina (67,9km) 7 h 59


    Suite à notre courte journée de course d'hier, 50km, considérée par beaucoup comme un jour de récupération, on attaquait aujourd'hui une petite série d'étapes nous menant vers les Alpes.

    Ah ! Les Alpes, si proches quand on aperçoit leurs sommets enneigés et si lointaines encore car la route qui y mène n'est pas droite. Que de détours, et que je tourne à gauche puis à ,droite, puis encore à gauche... et que je file vers l'ouest, puis vers le nord et vers l'est puis à nouveau vers le nord. Un vrai labyrinthe cette étape !


    Les Alpes se laissent désirer et l'étape dans son ensemble fut plate.



    Comme à mon habitude, je suis parti prudemment, laissant la tête de course en tête (l'autre jour j'avais envie de m'amuser, mais je ne veux plus prendre de risques), et je me suis calé sur une allure tranquille d'environ 9 à 9,5km/h. J'avais calculé que pour mettre 8h sur ces 68km, il fallait que je fasse une moyenne de 8,5km/h, j'avais donc de la marge, destinée aux arrêts ravitaillements et autres (graviers dans les chaussures, pauses toilettes, prise de photos...).


    Cette partie de l'Italie, quitte tranquillement la plaine du Pô mais on continue de voir des champs cultivés et des zones fruitières sans oublier les nombreuses rizières et de la jeune vigne, sans doute en attente d'être replantée une fois arrivée à maturation.


     



     

    Quelques élevages sont progressivement apparus se faisant plus nombreux plus on avançait vers le nord.

    Des canaux d'irrigation nous ont aussi accompagnés tout le long de l'étape, apportant une sensation de fraîcheur qui se faisait plus pressante au fil des heures en raison du beau temps qui régnait sur cette partie de l'Italie.

    Au loin, toujours les Alpes, mais avec l'impression qu'elles grandissaient au fil des heures et des kilomètres.


    La fin d'étape fut un peu moins intéressante car nous faisant transiter par une route à grande circulation. Heureusement en ce jour de 1er mai, jour de fête chez les Italiens aussi, le trafic était peu important.

    L'arrivée à Pescantina, en passant par Bussolengo, fut agréable malgré l'accumulation des kilomètres : des ponts sur des rivières, un pont-canal, des bâtiments de toute beauté.


     

     

     

     

     

     

     


    J'ai eu un petit coup de mou à 15km de l'arrivée, un coup de chaud ou de fatigue ou de je ne sais pas trop quoi, et je fus contraint de stopper deux fois 5 minutes pour m'asseoir et récupérer.

    Quand je suis reparti, je rattrapai Elke et Marcel son copain avec qui je terminai l'étape, tout en prenant des photos.

     


    Je tenais à faire moins de 8h : 7h59'55 environ, objectif atteint et même sans sprinter à la fin !


    Voilà, maintenant, je vais poursuivre ma récupération, il est 17h30, on dîne à l'heure des poules (18h), mais comme on se réveille à 4h du matin, cela équivaut à un dîner à 20h.


    A bientôt pour la suite des aventures TransEuropéennes.


    Au fait, un nouvel abandon, Kaz (le N°47)le japonnais très sympa et fan de foot européen (il porte le maillot du Barça avec son nom dessus). A noter qu'il a à son palmarès la transAmerica 2004 dont il fut finisher à la 4ème place.

    Il reprendra certainement la course plus tard quand il en aura fini avec ses bobos.

    à+Fab****

     


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