• CR des 100 km de Cléder 2015

    100 km de Cléder 2015 (12 juillet)

    Préface.

    Quand je suis passé du marathon aux 100km, Cléder fut ma première expérience sur cette nouvelle distance qui fait passer un coureur dans la catégorie « coureur d’ultra ». C’était en 1993 et après 12 marathons enchaînés entre août 1990 et juillet 1993, je passais le cap.

    A l’époque, on n’extrapolait pas les temps, mais d’après les chronos réalisés par quelques coureurs de mes connaissances, je pouvais sans prétention viser un temps aux alentours de 10h. Sachant que mes chronos sur marathon s’amélioraient au fil des épreuves, 5 sous les 3h15’ dont les deux derniers en 3h09’31 en avril et 3h09’10 en juillet, juste 8 semaines avant Cléder, cet objectif n’était pas irréaliste. Me manquait juste un peu d’expérience au-delà du marathon.

    Je me souviens de l’ambiance d’alors, des sensations d’avant course que je retrouverai lors de pratiquement tous mes autres 100km. La chaleur de l’accueil, la découverte de ce « monde à part » des centbornards et le site de la course à la fois à la campagne et au bord de la mer feront de cette édition de 1993 un des meilleurs moments de course que j’ai vécus. Avec ma famille, ma femme et mes deux enfants en bas âge, nous avions loué un mobil-home au camping de Roguennic. J’étais venu la semaine précédente afin de m’imprégner de la région que jusqu’alors je n’avais jamais fréquentée, et dont j’allais faire sans le savoir à cette époque un des hauts lieux de mes futures longues chevauchées.

    Je n’ai plus vraiment de souvenirs précis du déroulement de la course, je suis revenu à Cléder 7 fois jusqu’en 2001 puis une autre fois en 2012. Donc des souvenirs se chevauchent. J’ai néanmoins conservé mes temps de passage de ma première incursion sur la distance, courue en 10h17’56 :

    km 25 : 2h23’53

    km 42,195 : 4h05’18

    km 50 : 4h52’22

    km 75 : 7h38’04

    km 100 : 10h17’56

    Par contre j’ai en mémoire les nombreux extraits des films réalisés lors de cette édition, ainsi que lors de toutes les autres. Ce qui a renforcé la légende de cette course c’est l’arrivée du vainqueur, Martin Daykin, un anglais, qui déploya une bande de pétards pour franchir la ligne d’arrivée… tout comme le fait de s’enfiler un verre de rouge (aujourd’hui on prend plutôt une bière).

     

    Ma dernière participation à ce 100km remonte à 2012 et j’ai galéré ce jour-là. Je me suis rappelé du parcours même si parfois on l’empruntait dans le sens inverse aux éditions du siècle précédent. Mais les châteaux et autres monuments sont toujours présents, tout comme les cultures variées, plus céréalières dans les terres et plus légumières sur la côte. Les bosses aussi sont encore là et d’avoir 20 ans de plus me les a rendues encore plus difficiles.

     

    L’avant-course.

    Parti de chez moi en début d’après-midi de samedi, je touchais Cléder peu avant 17h. Je retrouvais sur place quelques amis avec qui je bavardais quelques instants avant d’aller chercher mon dossard et le trousseau qui est fourni avec. Nous nous sommes ensuite retrouvés au Clédérix, un pub où on a pris une bière (ou deux). L’installation du barda dans le gymnase et la préparation de la tenue pour être prêt assez tôt le lendemain nous prit quelques temps. La météo annoncée n’était pas franchement idéale dans la mesure où de forts risques de précipitations étaient annoncés, accompagnées de vent modéré. J’aviserai au dernier moment pour choisir la tenue adéquate et placer au stand de ravitaillement un sac avec du change.

     C’était l’heure de rejoindre la pasta party, non sans avoir fait une nouvelle escale au Clédérix. La pasta est toujours un moment convivial apprécié d’autant que l’on y retrouve nombre de connaissances. On refait le monde, se remémore les courses passées et on tire des plans sur la comète en annonçant l’objectif de la course du lendemain. En ce qui me concerne, il était assez flou, entre 11h et 12h, plus près des 11 que des 12 quand même, mais il y a trop d’impondérables pour être sûr à 100% de ce qu’on va y réaliser. De toute façon, je ne pouvais pas être plus ambitieux que ça car on ne fait pas un 100km impunément après avoir enchaîné un 24h et un Trail de 56km dans les 4 semaines qui ont précédé la course. Pas le temps de retravailler quoi que ce soit, surtout en terme de vitesse.

    De retour au gymnase, il n’y avait plus qu’à se coucher et essayer de dormir rapidement afin de ne pas trop accuser la fatigue le lendemain. Ce fut comme toujours une nuit en pointillés et quand vers 3h les premiers bruits d’agitation commencèrent, je n’avais pas l’impression d’avoir vraiment dormi.

    La météo semblait bonne, le ciel était dégagé, quelques étoiles scintillaient, l’air était bon, pas trop frais et l’absence de vent me fit rapidement opter pour une tenue « légère ». Une seule bouteille tenue à la main et le petit sac banane avec quelques bonbons et deux-trois bricoles de dépannage me suffiraient amplement sachant qu’il y a un certain confort sur ces courses : les ravitaillements sont espacés de 5km et si l’on fait une petite erreur de ravitaillement, cela n’a pas d’énormes conséquences contrairement aux courses où les postes sont plus espacés (15 à 25km par exemple). Le petit déjeuner à peine avalé, je n’avais pas faim et je me suis forcé à finir le Kouign-amann acheté la veille dont je n’avais mangé que la moitié pour mon goûter.

    Bientôt l’heure du départ. Je déposais mon sac à la consigne, au cas où, puis je rejoignis la ligne où les quelques 150 à 180 participants étaient sagement à attendre le coup de pétard nous lâchant pour ces 100km.

     

    La course.

    Tout de suite, je trouvais une allure confortable de début de footing et je me disais qu’il fallait que je reste en aisance respiratoire et musculaire. Donc je n’essayais pas de rattraper ou de dépasser les autres, je me contentais d’être à mon allure. J’avais pris la frontale pour les endroits où il n’y avait plus d’éclairage urbain, c'est-à-dire rapidement après une mini boucle de 1km dans Cléder. Ce n’était pas indispensable, mais sait-on jamais, une pierre ou un trou dans le bitume pouvaient provoquer une blessure. Je retrouvais Kristen et Béru avec qui je courus quelques kilomètres tout en discutant.

    Km 5 : 32’44 suivi du premier ravitaillement avant Kerzéan ;

    km 10 : 1h06’29 (+ 33’45) et le ravitaillement au château de Kergounadeac’h dont l’éclairage dans l’aube naissante était un vrai régal pour la vue. Je mangeais un bout de banane, n’ayant pas plus faim que ça.

    Il y avait quelques belles côtes et les ravitaillements se succédaient comme de mini objectifs à atteindre.

    km 15 : 1h38’54 (+ 32’25)

    km 20 : 2h10’45 (+ 31’51)

    km 25 : 2h42’31 (+ 31’46) : passage N°1 à Cléder fin du tronçon « campagne-terre » avant de prendre le second tronçon du parcours « côte-mer ». Les côtes allaient se faire moins vigoureuses, mais il y avait les sentiers côtiers et les chemins de terre.

    Jusque-là, le temps avait été clément, pas trop chaud ni trop frais, le vent commençait à se faire sentir. Je restais régulier dans mon train, alternais marche et course dans les portions un peu délicates et pensais à bien boire entre deux ravitaillements.

    km 30 : 3h15’41 (+ 33’10)

    km 35 : 3h48’22 (+ 32’41)

    km 40 : 4h21’13 (+ 32’51)

    Marathon en 4h37’29 (1er Semi en 2h18‘, le 2ème en 2h19’30)

    km 45 : 4h56’37 (+ 35‘24) légère baisse de régime en raison d’une petite arythmie cardiaque. Cela est arrivé au km 43 et j’ai trouvé un endroit pour m’allonger et faire passer la tachycardie en moins de 2’. Le vent était favorable ce qui permettait la remontée vers Cléder sans trop forcer. Je me fis rattraper par Gwen Quéant qui faisait le 100km en duo, parti à 6h et qui en finissait pour passer le témoin à Gérard Habasque. Petits encouragements et félicitations réciproques, je lui confiais ma frontale dont je n’avais plus besoin depuis très longtemps pour qu’il me la range dans mon sac de ravitaillement.

    A Cléder, je suis passé au km 50 juste avant le départ de la course des 50km (prévue à 10h30) et j’ai eu ensuite tout le loisir de me faire dépasser par ce peloton de coureurs tout neufs parmi lesquels beaucoup de copains : Jean-Benoît, Ronan et Cathy, Dominique …

    km 50 : 5h29’30 (+ 33’13)

    Début de la 3ème boucle, la même que la 1ère, mais de jour cette fois-ci. A peine sorti de Cléder, qu’une nouvelle tachycardie me stoppa 1 petite minute suivie d’une autre que je négociais tout aussi rapidement. Mis à part ces trois petits désagréments, je n’allais par la suite plus être gêné. Mais par prudence, je réduisis mon allure légèrement, tablant sur du 35’ au 5000m.

    km 55 : 6h05’24 (+ 35’34)

    km 60 : 6h40’41 (+ 35’17)

    km 65 : 7h15’45 (+ 35’04)

    La pluie s’était invitée mais faisait beaucoup de bien, tout comme le vent qui permettait d’avoir l’organisme toujours thermo régulé.

    Les côtes étaient toujours aussi délicates à passer, mais je maintenais ma cadence en alternant toujours course et marche.

    km 70 : 7h50’35 (+ 34’50)

    km 75 : 8h27’03 (+ 36’28, dont 2’ passées au ravitaillement)

    Départ de la dernière boucle. Je savais ce qui m’attendait donc je profitais de la partie en descente vers la côte pour reprendre la route avec confiance. J’ai passé un peu plus de temps aux ravitaillements d’où la baisse de la moyenne et mon souhait d’alors était de faire moins de 11h30’. En étant régulier, ça devait le faire.

    km 80 : 9h03’15 (+ 36’28)

    km 85 : 9h39’27 (+ 36’12)

    Je reprenais de plus en plus de coureurs, surtout certains qui s’étaient alignés sur le 50km. A ce moment de la course, le mental joue un grand rôle et il est facile de lâcher prise, mais je suis habitué à ne pas me laisser aller, quitte à regretter après coup de n’avoir pas donné plus, plus tôt.

    km 90 : 10h17’14 (+ 37’47) là, je remarque que j’ai passé un peu plus de temps à me réhydrater aux ravitaillements, ce qui joue sur le tempo global. Cela fait 22 ans, j’arrivais à Cléder. Bon, ça fait 10 bornes de perdues en 22 ans, soit moins de 500m par an. On se console comme on peut.

    Je reprenais alors les commandes et ne me posais plus de questions : avancer, coûte que coûte, je me reposerai une fois la ligne d’arrivée passée.

    km95 : 10h53’30 (+ 36’16)

    L’arrivée en 11h28’21 après un dernier 5000m en moins de 35’ et le dernier kilomètre en 6’ et quelques secondes.

    J’étais content de mon chrono parce qu’un peu dans l’incertitude au départ.

     

    L’après-course.

    Bière, congratulations, refaire la course avec les copains, bière, prendre la douche, récupérer le cageot de légumes, aller se restaurer, bière, passer un bon moment à discuter avant de repartir sur Nantes peu avant 20h. Du classique.

    Merci aux organisateurs et à toute l’équipe de bénévoles sans qui une fois de plus on n’aurait pas pu concilier sport et fête.

     

    à+Fab ******€**

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