• Voilà le CR ! Tout chaud ! (1ère partie)
    Rappelons d'abord les impressions des quelques heures qui ont précédé le départ : on rembobinne la K7 et on revient le samedi en fin d'après midi...

    Donc j'arrive au gymnase vers 17h30 après une heure et demie de route presque pour cause de "révision d'une partie du parcours de la 5ème étape de la TG qui passera par là le 19 août" et "pour me rendre compte des futures difficultés qui me seront servies demain dimanche" : à la vue des différences avec le parcours de la TG et des chemins pentus que nous allons devoir emprunter sur le 100km, la partie ne s'annonce pas des plus facile
    Sur le site je passe directement à la case "retrait des dossards", je ne touche pas 20 000 francs , et je reconnais quelques coureurs de mes connaissances dans les parages. Plusieurs longues poignées de mains chaleureuses plus tard, je fais connaissance avec trois coureurs dont c'est le premier essai sur la distance mais dont l'expérience en trail en revanche n'est pas négligeable. Ils me demandent plusieurs renseignements et conseils que je me fais un plaisir de leur donner. Leurs objectifs étaient réalistes à la vue de leur pratique : l'un, Stéphane, valant environ 2h45' sur marathon et grand spécialiste des trail et C.O., voulait essayer 8h/8h30'; un autre, Alexandre, aux alentours de 3h au marathon espérait d'abord finir et pourquoi pas en moins de 10h. Il m'a rappelé, dans son approche de la course, Arnbou et Ph-Roland. Le 3ème larron dans l'inconnu tablait sur un résultat entre les moins de 10h et ... finir : c'était le "régional de l'étape".
    Ils avaient opté pour le couchage au gymnase, moi aussi, donc on décide de se regrouper sauf un qui doit dormir dans son mini-bus. Après l'installation des matelas et autres valises et sacs, nous partons à la pasta party située à deux cents mètres de là. Nous nous mettons tous les 4 à la même table (Attention, c'est important pour la suite des événements ! ). Le repas est composé d'une entrée (? dont je ne me souviens plus), d'une assiette de spaghetti Bolognaise, d'une part de fromage, de fruits et de yaourts. C'est à ce moment que se font ou défont les stratégies qu'on a échafaudées de longues semaines auparavant. A écouter les anciens, on peut être tenté de tout remettre en question. Je les renseigne juste sur quelques détails sur lesquels j'ai pris l'habitude de m'appuyer pour gérer la course, surtout au niveau du mental. Bien sûr, pendant le repas je vois plusieurs autres "cent bornards cumulards", à une table, il y a même, réunis, Monsieur Henri Girault (V4), l'homme aux 551 "Cent km", Stéphane Mathieu (un senior) qui en totalise 145 je crois en moins de 5 ans, ainsi que d'autres aux palmarès dépassant largement celui du commun des mortels.
    Le repas terminé, nous retournons au gymnase qui est clos; il fallait bien que les bénévoles aillent manger. Nous attendons tout en discutant sur l'herbe par ce début de soirée tiède.
    20 heures, le gymnase ouvre, tout le monde va préparer son matériel pour demain. Vers 22 heures, le silence est fait, on est tous couchés ou presque, mais il fait encore jour et au loin les clameurs d'un mariage se font entendre. Un coureur pourtant expérimenté s'approche de notre coin couchage pour nous demander où l'on a trouvé nos matelas. Il a oublié le sien, pensant qu'il y en aurait ici. Heureusement, "S.O.S. dépannage des coureurs étourdis" était là je lui prête mon second matelas que j'ai mis dans le coffre de la voiture au cas où. Et bien le Kasoo a bien marché ! Je me recouche, mets quelques longues minutes à m'endormir, mais réussis à tomber dans un sommeil certes peu profond au départ puis assez régulier par la suite, seulement entrecoupé de passages aux toilettes et de musique un peu forte provenant du mariage.

    (2ème partie)
    On est donc le lendemain, je viens de me réveiller définitivement, il est 3 heures. Je décide néanmoins de faire une petite grasse matinée jusqu'à 3h45 pour enfin sortir du sac de couchage. C'est que mes compagnons de la veille piaffent d'impatience d'aller prendre leur petit déjeuner ! On a le temps, le départ est à 5h30 . On y va donc, en ayant soin de commencer à plier auparavant le barda. Restera plus qu'à enfiler la tenue après les tartines. Ce matin, j'ai opté pour un petit déjeuner classique : café au lait, quelques tranches de pain avec de la confiture plus deux morceaux de brioche. Pas de jus d'orange ni de yaourt, pas envie de crier "raoul" sur le parcours . On discute tous les 4 tranquillement, je serre encore quelques mains (ah ! les ampoules ).
    Nous retournons à la salle où déjà beaucoup de monde est arrivé. Je colle mes pansements, me badigeonne les pieds de crème, ajuste les chaussettes blanches (ça ne va pas durer) et mets le short et le maillot. Les runnings, toutes belles (ça ne va pas durer non plus ). Oh ! le cardio, j'allais l'oublier, alors je le place comme il faut, vérifie qu'il est bien réveillé; il a l'air. Le chargement de la voiture et la préparation du sac de rechange pour le déposer au stand de la ligne d'arrivée sont rapidement effectués et déjà 5h15, l'heure du briefing arrive. Nous pouvons rejoindre la ligne de départ située à quelques 400m de là.
    Peu avant le départ, quelque chose d'insolite se produit : personne ne veut se mettre devant, alors que d'habitude tout le monde veut y aller. Avec mes compères, on hésite un peu puis quand même quelques coureurs se dévouent. Nous ne sommes que 80 environ au départ...

    Pan ! Coup de feu terrible qui traverse la nuit angevine. Quelques plumes tombent du ciel, est-ce un vol de perdreaux interrompu par une décharge de chevrotine ? Non, je déconne , faut bien déstresser !
    Premiers hectomètres. Ils sont fous, où courent-ils tous comme ça à cette vitesse ? Il n'y a pas de prime au premier qui passe devant la boucherie Sansos. M'enfin, on verra bien, plus tard, "c'est à la fin du marché qu'on compte les bouses" comme dit un gars du coin. Certains sont à plus de 15km/h, beaucoup d'autres à plus de 12km/h. Je pars tranquillement, fidèle à ma ligne de conduite non sans avoir au préalable souhaité bonne chance à mes trois compagnons de repas. Ils sont déjà loin devant, partis eux-aussi comme des flèches. Mes premières sensations sont bonnes. Le jour est déjà levé, il fait doux mais pas trop lourd, les jambes vont bien, l'envie de courir aussi.
    Ma stratégie : tabler sur des tranches de 5km effectuées en 30 à 31' en fonction du relief, le plus longtemps possible.
    KM 1 en 6'03", plat sur du bitume : OK.
    KM 2 toujours sur route, pas enregistré, puis vient la première partie "trail" : un chemin plus ou moins boueux avec quelques ornières et une alternance de côtes et de descentes peu prononcées.
    KM 3 en 18'45", j'ai ralenti en raison d'un arrêt "pipi", c'est plus sage. Au sortir de ce premier tronçon de chemin, après un premier ravitaillement, vient la borne KM 5 passée en 30'42". Jusque là, c'est bien. Ensuite viennent 7 km de route dont la fin est assez vallonnée.
    KM 10 en 1h00'09" pile poil comme à Chavagnes, mais là, j'ai la gniac et je me suis arrêté deux autres fois pour pause "pipi".
    Km 12, deuxième tronçon "nature", pas très vallonné mais nécessitant une attention de tous les instants pour les appuis. A la fin de cette partie le parcours se poursuit sur du bitume par une succession de montées et de descentes.
    Ravitaillement puis borne KM 15 en 1h31'24", j'ai mis un peu plus de temps mais il y a deux ravitaillements entre les Km 10 et 15.
    Par la suite, le parcours devient plus "rugueux", les côtes et descentes prononcées se suivent et nous amènent au troisième tronçon "trail". Je tiens un bon rythme de croisière, tous les voyants sont au vert, le KM20 est franchi en 2h00'53" et se situe au pied de la partie la plus difficile de la boucle. Un chemin caillouteux au profil de mur vient rappeler qu'il ne faut pas forcer l'allure. La température est encore agréable, le vent d'Est rafraîchit dès que l'on retrouve la route, pas pour longtemps car un 2ème mur survient où je suis "obligé" de marcher si je ne veux pas voir mon cardio s'emballer et si je ne souhaite pas gaspiller prématurément mon énergie. Remarque : je vais aussi vite en marchant qu'en faisant semblant de courir . La fin de ce dernier obstacle m'amène au km 21,6 environ, il ne reste plus que de la route, pas plate mais au moins je n'aurai pas à essayer d'éviter les trous ou autres bosses ou cailloux ou branches ou flaques...
    KM 25, peu avant le passage sur la ligne d'arrivée, en 2h30'21". La partie "plane" m'a redonné un peu de rythme, je fais alors un long arrêt au stand pour échanger mes gourdes vides par des pleines d'Isostar et en route pour la deuxième boucle que j'aborde dans de bonnes conditions tant physiques que morales, sachant que pendant la douzaine de KM à venir, le parcours n'est pas trop difficile.
    KM 30 en 3h01'06".
    KM 35 en 3h31'26".

    Les km défilent sans que je m'en rende compte. Il faut dire que pour atténuer la solitude j'ai mis le MP3. Il n'y a pas grand monde ni devant ni derrière. Je m'enferme dans ma bulle en écoutant tour à tour 2Pac, Zappa, Santana, Bashung, Renaud et la BO de Kill Bill...
    Tiens, voilà la zone de "montagne" qui se profile à l'horizon, il faut se reconcentrer sur le rythme. Les ravitos, toujours aussi chaleureux, me reboostent, j'atteins le KM 40 en 4h02'58", je franchis les deux murs successifs en alternant marche et course selon le profil, passe le marathon en 4h16'45", puis le KM 45 en 4h33'59".
    Je prends mon temps, je ne stresse pas, l'objectif étant de courir dans les meilleures conditions qui soient en faisant moins de 11h30 (plan A). J'ai de l'avance, mais je sais que plus tard la succession des murs et la météo vont s'allier pour me ralentir.
    C'est la fin du deuxième tour, après un passage au KM 50 en 5h05'36". Je suis plus de 10' moins rapide (ou plus lent ) qu'à Chavagnes, mais je me sens mieux parce que là, j'ai encore faim de KM...

    Après un long arrêt aux stands (3') je reprends mon chemin pour la troisième boucle cruciale pour tout centbornard pour qui veut se préparer une fin de course sans douleurs.
    KM 55 en 5h39'09".
    KM 60 en 6h10'38",
    soit une cadence moyenne de 6'10"/km.
    Entre le 60 et le 65ème KM, deux postes de ravitaillement espacés de 4KM expliquent les 36' mis pour les effectuer :
    KM 65 en 6h46'49".
    La suite, jusqu'à la fin du troisième tour, ainsi que la menace orageuse, vont commencer à marquer mon organisme : athmosphère lourde, l'orage n'a pas éclaté ici mais à une vingtaine de km plus à l'Ouest, donc pas de rafraîchissement en vue. Seul point positif, le soleil ne tape plus au moment de réattaquer une avant-dernière fois la partie "trail d'enfer". Je décide après ce morceau de côtes très éprouvant pour les muscles des jambes d'éteindre mon MP3 et de retrouver des sensations cardiaques meilleures. La FC est montée un peu plus haut signe d'un effort plus important.
    KM 70 en 7h20'08".
    KM 75 en 7h56'58",
    et fin du troisième tour. Déjà beaucoup d'abandons. J'ai eu un gros coup de mou (2h51'22" pour le tour au lieu des 2h30 et 2h35 des deux premiers),mais le moral est encore bon. Un ultime long arrêt aux stands pour me débarrasser de ma casquette, de ma ceinture porte-gourdes, de mon MP3, et je ne conserve avec moi qu'une bouteille de 50cl et une gourde de 12cl d'Isostar concentré. Je n'ai plus de dossard depuis un long moment, il n'a pas supporté la sueur et le papier s'est déchiqueté au fil des heures. Nul besoin d'ailleurs, il n'y a qu'à donner son N° à chaque ravitaillement pour que le pointage soit effectué.
    Allez ! Dernière boucle ! Celle qu'il faut absolument commencer sur un cent bornes si l'on veut aller au bout (Bonjour Monsieur de La Pallice )

    Allez Fab, courage ! Plus qu'une boucle ! Vas-y cool jusqu'au 85ème et le retour des côtes !
    KM 80 en 8h32'36".
    KM 85 en 9h06'22".

    Peu après, une fois la Nième partie "nature" terminée, je me fais rattraper par un coureur d'Ancenis, Jean-Paul. Nous restons ensemble quelques temps au ravitaillement où j'aperçois le gars que j'ai dépanné hier soir en lui prêtant mon deuxième matelas (pour ceux qui n'ont pas suivi, relisez le début ). Il a calé, perclus de crampes. Encouragements de rigueur et je repars avec JP. Nous discutons, il me connaît de nom, nous devisons sur notre expérience réciproque sur ces longues distances et nous nous apercevons que nous sommes capables de courir de concert et donc décidons de finir ensemble, sauf si l'un de nous devait caler. Pour moi, le rythme convient, pour lui aussi. De discussions en discussions parfois ponctuées de moments de silence, nous avançons.
    KM 90 en 9h47'18".
    Nous nous consultons et optons pour un "moins de 11h" si cela ne doit pas être trop douloureux. Tantôt il me sert de lièvre, tantôt c'est moi qui l'encourage à me suivre. Ainsi les dix derniers KM vont-ils passer plus vite.
    Nous franchissons le KM 95 en 10h23'50" et arrivés au KM 96 après en avoir fini avec les chemins escarpés, place au bitume ! Nous retrouvons aussi nos deux petites accompagnatrices qui se sont proposées de nous suivre à partir du KM 90. Nous n'avons pas pu refuser, elles nous rappellent un peu nos filles respectives de par leur âge (14 ans). Comme ça , on a d'autres sujets de discussion, on répond à toutes leurs questions, elles semblent un peu timides car impressionnées. En tout cas, pour ne pas les décevoir, il a fallu repiocher dans le "sac de courage" pour aller jusqu'au bout sans paraître trop abîmés. Nous nous faisons dépasser par la camionnette de secours dans laquelle a pris place le coureur plein de crampes de tout à l'heure. Dommage pour lui, si près du but.
    A 1500 m de l'arrivée, nour rattrapons Shigeko, une cent bornarde de Paris dont c'est la fin du ... 3ème tour. Quelques encouragements réciproques et nous poursuivons notre route.
    Jean Paul et moi arrivons ensemble, mais il tient absolument à me laisser franchir la ligne devant car il veut me remercier de lui avoir redonné envie de se battre jusqu'au bout (moi aussi, de terminer avec lui, ça m'a boosté).
    Soulagés d'avoir fini tous les deux notre
    20ème cent bornes en 10h57'12" , nous avons droit à des applaudissements puis à l'interwiew de tout arrivant.
    Peu après, Shigeko arrive à son 75ème km et décide d'en rester là. Imaginez à 16h30 par un temps qui redevient chaud, ce petit bout de femme repartir pour un tour de plus de 4heures ! Cette fois-ci, comme elle est seule sur la course, elle décide d'arrêter. A Chavagnes, je l'avais doublée dans les 5 derniers km et elle finissait son 3ème tour et allait repartir pour un 4ème tour.

    Les premières impressions sont agréables, j'ai vu que Chavagnes n'avait été qu'un accroc et je suis satisfait d'avoir couru celui-ci, même si le chrono final constitue mon deuxième moins bon résultat sur un 100km. Je ne pouvais décemment pas retrouver une vitesse de base en trois semaines, même si entre les deux courses j'ai effectué 200km d'entraînement environ.
    Sous le barnum près de l'arrivée, Jean-Paul n'en finit pas de me remercier, il va aller au massage, moi je préfère aller prendre ma douche pour être prêt à voir les copains de la veille et connaître leurs résultats...


    Epilogue, 6ème et dernière partie, celle qui explique pourquoi il y en a qui ont bien fait de manger à ma table.
    Le trajet pour me rendre à la voiture n'est pas long, pas trop douloureux non plus. J'ai pris le temps de bien boire (trop !  ) de l'eau gazeuse, de la bière, enfin tout plein de boissons pour me désaltérer. Les jambes ont durci, les quadriceps se font sentir, mais ça va.
    Mon sac "spécial douche" ayant été préparé depuis la veille, je le prends et retourne au gymnase. Arrivé aux douches, quelques coureurs assis sur les bancs me font tout de suite penser que ça va être aussi difficile que de faire un 5ème tour que d'aller sous l'eau froide se laver : en plus, il y en a besoin, je ne reconnais ni mes chaussures ni mes chaussettes, tellement il y a de poussière et de terre dessus. Et les jambes !
    45' pour prendre ma douche et me changer. Remarquez, je suis le seul courageux (ou bargeot  :?    ) à oser prendre un shampooing. De toute façon, une fois le shampooing mis sur la tête, on est obligé de se rincer. L'habillage est aussi assez folklorique à faire : il y a tellement d'eau sur le sol qu'il faut escalader les bancs pour ne pas mouiller les affaires.

    Je sors enfin des vestiaires et vais rejoindre mes trois compagnons de la veille. Et là, de la même façon que les résultats d'Arnbou et ph-roland m'avaient épatés, mes trois potes m'annoncent leurs scores : 9h43 pour Stéphane, 9h57 pour Alexandre et 10h38 pour David. Pour une première expérience, ce fut une réussite. Même pour Stéphane à qui je dis que son chrono sur un cent km plat avec des conditions météo moins chaudes se serait transformé en un moins de 9h. Nous discutons quelques minutes avant que je ne sois contraint de descendre de la mezzanine en urgence, mon estomac ne supportant plus l'énorme quantité de boisson ingurgitée. Une fois cet épisode peu romantique passé, comme mes potes ont faim, nous nous rendons vite fait au repas d'après course : il est 18 h et la remise des récompenses est à 18h30. Comme ils restent là ce soir, ils veulent y assister. Le repas ne passe pas bien, la salade de surimi est bonne, mais le reste ne me donne pas d'appétit. Je grignotte le bout de fromage qui est difficilement assimilable car je n'ai plus de salivation. Je me rabats sur la tarte aux pommes qui passe mieux.
    18h30, remise des prix.
    Le podium du scratch est composé de vétérans, puis vient celui des seniors. Surprise, Stéphane est 1er senior, il ne s'y était pas attendu, mais avec sa 9 ème place, moi ça ne m'a pas étonné. Le 2ème senior est Stéphane Mathieu, et son 146ème 100km, et le 3ème, oh surprise également : Alexandre ! Lui aussi n'en revient pas. Je suis content : j'ai dîné avec des champions hier au soir ! Tout comme j'avais pris le petit déj avec Arnbou et ph-roland à Chavagnes !
    Serais-je un porte bonheur ?
    Le troisième larron, David est aussi appelé comme premier de la catégorie "régional du Loire Béconnais".
    Les récompenses sont belles : coupe, coupe-vent ou veste technique plus divers autres lots.
    je prends les gars en photo sur le podium et sur le site d'arrivée puis il est temps de penser à rentrer sur Nantes.
    Je quitte tout le monde le coeur rempli de bonheur de voir que ce dimanche à la campagne fut une belle journée de course à pied et de convivialité, comme à Chavagnes il y a déjà 3 semaines.

    Des journées comme ça, j'en redemande ! C'est pour cela que je n'hésite pas quand je peux m'inscrire sur des événements tels que ceux-là, au mépris de toute logique de récupération physique : le bien être mental est primordial.


    à+Fab**

    PS: pour réserver une place à ma table pour les pasta-party ou petits-déjeuners "porte-bonheur" veuillez vous adresser directement à mon agent  :lol:


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  • Deux sentiments prédominent ce matin, lendemain des 100km de Chavagnes : déception quant à mon chrono par rapport à l'objectif "bas" de 10h30 et surtout pour le manque de sensations dès le départ de la course, et joie et admiration face aux performances réalisées par Arnaud (Arnbou) et Philippe (ph-roland) dont il s'agissait de la première expérience sur la distance.

    Revenons à la veille du départ, le vendredi 18 mai.

    Parti à 16 heures de chez moi, pour une cinquantaine de kilomètres de route (45' environ), j'arrivais sur le site des "départ/arrivée/retrait des dossards/pasta-party/et autres animations/ tournant autour de cet événement : c'est aussi la Foire à la Brioche, spécialité vendéenne, avec ses exposants, ses baraques à frites et autres manèges. Donc, l'ambiance et le décors étaient déjà plantés pour passer deux jours de fête.

    Naturellement, qui dit "cent bornes" dit habitués et je ne tardai pas à en rencontrer plusieurs : poignées de mains chaleureuses, questions : "T'as fait quoi depuis la dernière fois ?" ou "T'es en forme, tu vises combien ?" ... Mon portable se met à vibrer, un message de Philippe Roland, je le rappelle pour lui dire que j'arrive juste et il me dit qu'il est pile poil sous l'arche près des interwiew des coureurs. Je suis à 50m de là lui dis de se retourner, et oui, c'est bien lui que j'aperçois untéléphone à l'oreille, on lève un bras pour vérifier qu'on ne se trompe pas de bonhomme (ç'aurait pu être quelqu'un d'autre qui téléphonait)... poignée de main, bonjour à sa femme et à ses enfants, et nous restons là quelques minutes à discuter, à faire connaissance. Sympa. Nous nous disons à plus tard parce qu'il faut que j'aille retirer mon dossard et trouver mon lieu d'hébergement et Philippe doit aller chercher un emplacement pour son camping-car.

    Dossards, puce, brioche, divers documents et je vais voir au stand "hébergement" : chance ! Mon lieu de repos ne sera situé qu'à quelques centaines de mètres du site, je n'aurai pas à faire de longues navettes en voiture pour déposer mes affaires et revenir à la pasta. C'est une petite salle mise à la disposition des coureurs par la paroisse (?) il n'y a pas beaucoup de places, 60 en trois pièces, mais ça sera mieux comme ça, on ne sera pas entassés. J'arrive à placer mon barda (valise, matelas, chaise pliante, sacs) et je m'étale un peu pour réserver la place pour Arnaud et Manu son accompagnateur. Un petit coup de fil m'apprend qu'ils en ont encore pour une heure de route avant d'être là, j'ai donc le temps de préparer mes petites affaires pour ne pas avoir à me précipiter plus tard quand il fera sombre.

    Je retourne au complexe sportif pour la pasta, j'en profite pour déposer la pub pour la course que mon club organise (un 10 et un 20km le 16 septembre). Quelques poignées de main plus tard (Ah ! la notoriété) je fais la queue pour prendre mon plateau repas et je m'installe à quelques mètres du stand de retrait des dossards comme ça je ne raterai pas Arnaud et Manu. Le repas se compose d'une salade de blé puis d'une viande blanche accompagnée de coquillettes "baignant" dans une sorte de sauce tiède au début froide à la fin. Un 1/8ème de camembert et une tarte aux fruits plus tard, je me rends compte que mon protable avait sonné mais avec le bruit du haut-parleur rendant un hommage à tous les anciens vainqueurs des 19 éditions précédentes je ne l'avais pas entendu. Du coup, je le rappelle et il me dit qu'il est venu chercher son dossard, qu'il ne m'a pas vu et qu'il est avec Philippe au terrain de sport près des douches et non loin de l'arrivée. Rendez-vous à 20h/20h30 là-bas. Naturellement, j'ai le temps sauf que j'ai rencontré une foultitude de centbornards connus ainsi que des forumers (du site de Bruno Heubi) que je ne connaissais que par avatar ou post interposés. J'en avais rencontrés certains à Belvès l'an dernier. Je passai aussi faire un petit bonjour à Thierry Viaux*, Transe Gaulois 2006, qui était installé non loin de Philippe. Je m'éclipse pour aller au camping-car de Philippe où Arnaud, Manu, Philippe et sa petite famille finissaient de dîner. Nous avons passé un moment sympa de veille de 100km à discuter pour évacuer le stress et les inquiétudes bien naturelles avant une telle épreuve.

    21 heures, il est déjà l'heure d'aller à la salle pour dormir. les lumières sont éteintes, de nombreux coureurs sont déjà couchés, il fait encore assez jour pour y voir quelque chose mais peu à peu la luminosité décroît et l'on n'y voit plus rien. On est installés côte à côte et les premiers ronflements se font entendre. Il fait chaud, le sommeil ne vient pas, les heures défilent, longues, interminables. J'ai dû dormir en pointillés, mais de toute façon, c'est toujours comme ça les veilles de courses en hébergement collectif ... avec les ronfleurs, ceux qui ont des matelas qui grincent, ceux qui se lèvent en pleine nuit pour aller aux WC et qui slaloment discrètement dans la salle pour éviter de piétiner quelqu'un et qui font grincer la porte, laissent un filet lumineux passer par l'entrebaillement et quine se rendent pas compte que la chasse d'eau va en réveiller plus d'un ... Ce sont des tranches de vie "inoubliables"...

    Vers 2 heures du matin, quelques coureurs se lèvent,déjà !, c'est trop tôt à mon avis, mais à force de tournicoter sans trouver le sommeil, je décide moi aussi de me lever : 3h, ça me laisse 2h avant le départ. Je commence à ranger, à plier les matelas et duvet. l'interrupteur pourtant bien caché a enfin été découvert : du coup, c'est bon, tout le monde se lève, fini la grasse mat', il faut se mettre en tenue, se protéger (crèmes, pansements), charger la voiture et se rendre au parking, un grand champ situé à 50m du départ et de l'arrivée.

    Nous nous rendons au petit déjeuner. Je n'ai pas très faim, même mon Gatosport ne m'inspire pas. Aurais-je déjà un pressentiment sur la suite des événements ? ça semble pourtant aller. C'est toujours comme ça, alors ça va aller mieux quand on sera partis. 4h30, derniers préparatifs, 4h45 feu d'artifice, nous allons sur la ligne de départ. la météo semble bonne, pas besoin de coupe-vent, le maillot à manches courtes avec le débardeur "club" par-dessus devraient suffire. Mes bouteilles sont solidement rivées à mes mains, j'ai fait le choix de ne pas prendre de ceinture porte-gourdes, je salue nombre de connaissances,nous nous regroupons avec Arnaud et Philippe et c'est le moment du départ : 670 coureurs environ, c'est pas mal, surtout que nous partons vers le village faire une première petite boucle avant de nous enfoncer dans le noir.

    Avec Arnaud et Philippe, nous n'avons rien décidé de particulier concernant notre marche à suivre, sinon celle de faire les premiers kilomètres ensemble et après on verrait. Eux partaient dans l'inconnue, moi je connaissais ces départs, mais bien vite je m'aperçus que je n'étais pas dans "la course", pas de sensations, la Fc était correcte, le temps de la stabiliser une fois le premier km parcouru, et ça devrait aller mieux. 1er km en 7' environ, 2ème en 13', 3ème en 19 ou 20' (voir Arnbou pour la précision), donc notre départ fut prudent. Le passage au 5ème km en 32' nous indiqua qu'on pouvait peut-être accélérer un peu,pas brusquement, mais pour nous retrouver sur des bases de 6' au kilo. 10ème km en 1h00'09", on a bien géré, 15ème en 1h29'51", c'est toujours bien, mais pour être sous les 10h, il va falloir commencer à se faire un petit "matelas" d'avance, sachant que les derniers km seront difficiles. Nous sommes encore ensemble au 15ème, mais je sens bien que je n'y suis pas, je profite des ravitaillements pour marcher un peu, je m'arrête uriner plusieurs fois, je ne souffre pas, mais je n'ai pas de sensations positives. Je n'ai pas de prise sur les événements, un comble pour moi qui aime gérer mes courses là je la subis. Arnaud continue son petit bonhomme de chemin à son rythme, Philippe prend des nouvelles et m'attend après les ravitaillements, je pense qu'il ne sait pas s'il doit m'attendre ou s'il doit filer, et je lui fais signe de continuer, quand ça ira mieux, je reviendrai. Cela m'ennuyait un peu de laisser Philippe se "débrouiller" tout seul, mais j'aurais été un boulet pour lui si j'avais continué à m'accrocher à sa foulée.

    Dans la tête, l'objectif "moins de 10 heures" a vite été abandonné (excès de confiance des quelques dernières semaines), même si jusqu'au 40ème km je suis encore dans les temps mais je n'arrive pas à creuser l'écart sur le 10km/h pour me constituer un "matelas" de 12' au 60ème km que je voulais passer en 5h48', afin de gérer la fin de course qui est toujours très difficile.

    10ème km en 1h00'09", 20ème en 1h58'15", 30ème en 2h55'44", 40ème en 3h55'37", marathon en 4h08'20" (combien seraient heureux avec un chrono pareil !   ), 50ème en 4h54'36" puis à l'amorce du 3ème tour, je me mis à prendre de plus en plus de temps aux ravitaillements. Un petit caillou dans la chaussure qui d'habitude ne m'aurait pas géné devenait, là, une bonne excuse pour m'arrêter et m'asseoir sur un rebord de fenêtre d'une maison à l'ombre pour me déchausser et le retirer. donc, la moyenne en prit un coup (55ème en 5h27'22", 60ème en 5h59'23") : en dix kilomètres j'avais mangé mon maigre matelas d'avance sur les "10h". Alors, maintenant qu'il ne restait plus qu'à peine un marathon à courir je me mis à douter de ma volonté et de mes capacités à faire moins de 10h30', ce qui était l'objectif "réaliste" de mon niveau actuel.

    Oui, mais du 60ème au 75ème, pour m'assurer un dernier tour à peu près correct, je ralentis l'allure : 65ème en 6h32'37", 70ème en 7h07'05", 75ème en 7h42'43". Au ravitaillement après le 75ème km, je pris vraiment tout mon temps. Entre temps, Gourdoda était venu m'encourager et me il donna du courage quand il m'informa qu'Arnaud était passé en 7h environ au 75ème et que Philippe le suivait à une vingtaine de minutes. J'étais content pour eux, les débutants sur la distance qui allaient arriver à boucler leur premier 100km. Mais, je n'avais plus d'essence "mentale" (en avais-je eu ne serait-ce qu'un peu aujourd'hui ?   ), je n'avais plus envie de m'accrocher à un chrono hypothétique sous les 10h30. Du 75ème au 97ème j'ai tourné à moins de 9km/h, vitesse Transe Gauloise par excellence, ça m'a fait une bonne révision pour cet été, mais je m'en serais bien passé !

    Allez grand ! Courage ! Je décidais d'arrêter de me faire doubler à partir du 97ème et la fierté prit un peu le dessus : j'alignais les km en 5'48", 5'45" et 5'42". A l'arrivée, un sourire pour la forme, mais une grande déception au fond de moi. Même si beaucoup de coureurs aimeraient réaliser ce temps de 10h51'. Heureusement, l'annonce des chronos de mes deux compères m'apporta un peu de réconfort : 9h37' pour Arnaud (que j'aurais tant apprécié pouvoir accompagner), 10h07' pour Philippe (lui aussi, j'aurais bien aimé pouvoir le suivre). Pour une première expérience, ils ont réussi quelque chose de formidable. Et au bout du compte, vu les difficultés de beaucoup de coureurs à terminer, je ne vais pas me plaindre et accepter avec fierté ce résultat. Je m'étais mis la pression tout seul, je pensais que ça allait se courir tout seul, comme ça, et cela montre que j'ai eu la mémoire courte sur le coup.

    C'était "Mission Foupoudav' " : je paie entre autres les conséquences de mauvais choix à l'entraînement. Je vais revoir où ça a coincé, ce qu'il va falloir ne plus refaire. 24 heures après, je n'ai pas beaucoup de courbatures, il s'en est fallu de peu pour que j'aille trottiner cet après-midi, mais il pleut et je préfère assurer la récupération encore jusqu'à demain soir ou peut-être mardi. Le fait de courir une heure de plus que prévu m'a fait attraper plein de coups de soleil : nuque, bras, mollets.

    La malédiction de Chavagnes se poursuit donc : après 2003 et sa célèbre canicule et mes laborieux 10h34', puis 2004 et mes difficiles 10h12' suite à un malaise suivi d'un gros coup de mou et 2005 et ses 10h42' suite à un gros malaise, voici 2007 et ses 10h51' sans excuse cette fois-ci, car la météo était presque idéale, ni trop fraîche ni trop chaude (sauf à la fin), ni trop venteuse (le vent qui apportait de la fraîcheur au bon moment), le parcours impeccable même avec ses quelques passages en forêt sur des chemins gravillonneux, l'ambiance de fête d'un championnat de France où je ne me suis jamais retrouvé seul. A chaque fois, dans les mois qui suivirent j'ai réussi à faire un chrono de moins de 10h. Pas cette année, ce n'est pas au programme, mais j'ai quand même un nouveau 100km dans 3 semaines, pour "le fun".


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  • Certes…

    Certes je n’ai pas eu une préparation optimale pour ce 100km (deuil familial, bases de préparation axées sur le 24 heures, retour de blessure…) ;

    Certes je restais sur un échec (mon abandon sur blessure à Belvès, mes 3h40’ au marathon de Nantes…) ;

    Certes mon objectif était prudent, considérant à la fois ma préparation bouleversée, le profil de la course, le temps chaud des jours précédents, mon objectif futur et principal (<?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Transe Gaule"><st1:PersonName ProductID="la Transe">la Transe</st1:PersonName> Gaule</st1:PersonName>) ;

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    Mais, je m’étais préparé mentalement à passer un peu plus de temps que d’habitude, sachant que mes anciennes douleurs pouvaient aussi revenir assez rapidement lors de la course.

    <o:p> </o:p>

    Alors, que s’est-il passé pour que je mette 2 heures de plus que mon ancienne moins bonne performance sur 100km (10h42’) et près de 4 heures de plus que mon temps record (8h47’) ? (Record qui date du siècle dernier, mais tout de même !).

    <o:p> </o:p>

    Chapitre 1 : la veille de la course.

    <o:p> </o:p>

    Arrivé vers 18 heures le samedi, je suis allé retirer mon dossard et les « cadeaux » offerts par l’organisation à tous les participants : une bouteille de vin d’un producteur local, un t-shirt, un porte-document de bonne qualité contenant plusieurs bricoles et prospectus. En tout cas, ça fait toujours plaisir de recevoir quelque chose avant la course. L’accueil a été très chaleureux, et ce sans jeu de mots, même si ça pouvait constituer un signe prémonitoire sur le lendemain qu’on se préparait à subir.

    Déjà 19 heures. Il faut que je file à la pasta-partie qui était organisée dans un village voisin, à Saint-Georges sur Loire, qui se trouve être aussi une des villes étapes de <st1:PersonName ProductID="la Transe Gaule."><st1:PersonName ProductID="la Transe">la Transe</st1:PersonName> Gaule.</st1:PersonName> J’en ai donc profité pour aller « réviser » les dix derniers km de cette étape (Châteaubriant-StGeorges/Loire) prévue  le 20 août.

    A la pasta, je fis connaissance de plusieurs coureurs (néophytes pour beaucoup) et je revis avec grand plaisir les habitués de ces distances, qui ont un palmarès de participation rendant le mien tout petit.

    De retour au gymnase où j’allais dormir, j’installai tout mon petit barda, j’étrennai par la même occasion la valise à roulettes offerte par ma femme, et je préparai tous les petits détails afin de me rendre l’avant-course du lendemain plus « facile » et moins stressant.

    Je me couchai dans ce gymnase surchauffé par les rayons du soleil de la journée et l’air un peu plus frais qui parvenait à entrer dans la salle par les portes laissées grandes ouvertes me fit beaucoup de bien. Pour m’endormir, je pris le walk-man afin d’écouter le match Italie-USA. Je m’endormis sans doute assez rapidement une fois la fin du match sifflée…

    <o:p> </o:p>

    Chapitre 2 : la nuit fut courte et le réveil…brusque.

    <o:p> </o:p>

    Les lumières de la salle s’allumèrent vers trois heures du matin pour permettre aux coureurs retardataires de prendre leur dossard.

    Je me levai, me préparai suivant un rituel bien rôdé depuis le temps que je procède comme ça : pansements de protection, crèmes anti-frottements, tenue à ajuster correctement pour éviter les « faux plis » qui brûlent, boissons, sac de rechange… la routine, quoi !

    Je n’oubliai pas non plus d’aller prendre le petit déjeuner, vers 4 heures, qui se composa de trois morceaux de pain avec de la confiture, d’une tranche de brioche, et de deux cafés noirs légèrement sucrés. De retour au gymnase, je fis les derniers préparatifs, les derniers ajustements, et je mis toutes mes affaires dans la voiture garée à 20m de la ligne d’arrivée, par laquelle on allait passer trois fois ; je déposais sous un banc mon sac de rechange, afin de le retrouver dès la fin du premier tour.

    L’heure du départ approchait, tous les coureurs durent rallier la ligne de départ située à 800m de là, à pied.

    Sur le site du départ, je retrouvai des habitués, et je fis connaissance de Romain Valle*, Transe Gaulois 2004, qui remet « le couvert » lui aussi pour l’édition 2006. Nous décidâmes de partir ensemble, ayant confronté nos objectifs pour la journée. Le mien était de partir sur les bases de 32’30  aux 5km pour rester dans un tempo de 11 heures au final. Le sien en était très proche : faire moins de 12 heures sans « taper dedans » afin d’être prêt pour le Tour du Golfe du Morbihan au début du mois de juillet.

    <o:p> </o:p>

    Chapitre 3 : le départ… là où je vis que cela n’allait pas être si facile que ça.

    <o:p> </o:p>

    Le départ fut donné à 5h03. Le jour se levait, le ciel était clair, une demie Lune nous accompagnant dans la campagne aux alentours. Premiers hectomètres et premières côtes, gentilles à ce moment de la course, atténuées par la semi obscurité. Le temps passait vite à discuter avec Romain : 5ème km atteint en 32’27, quelle précision ! On est dans les temps ! Les portions planes, les côtes, les descentes se succèdent, les ravitaillements arrivent au bon moment, l’allure était maintenue un petit peu au-dessus des prévisions, mais si peu… 1h03’43 au km10, 2h07’09 au 20ème. La partie la plus vallonnée du parcours arrivait ; elle allait nous faire ralentir un peu, nous avions décidé d’alterner course et marche dans les longues montées : le 30ème km fut passé en 3h15’20, et la fin du premier tour en 3h40’environ. J’étais 44ème je crois. La cadence pour faire 11 heures était respectée, mais déjà l’ardeur des rayons du soleil commençait à entamer les réserves. Il faisait chaud et il fallait continuer de boire régulièrement (au moins 50cl tous les 5km, voire <st1:metricconverter ProductID="2 litres">2 litres</st1:metricconverter> tous les 15km, ou si vous préférez, <st1:metricconverter ProductID="1 litre">1 litre</st1:metricconverter> à l’heure, c’est selon le mode de calcul et la vitesse de déplacement !).

    Le passage au marathon eut lieu en 4h38’, petit à petit la fatigue commençait à se faire sentir, m’obligeant à laisser Romain partir devant : c’est ce qu’il fit au ravitaillement du 45ème km. Ma cadence allait baisser pour passer de <st1:metricconverter ProductID="33’">33’</st1:metricconverter> aux 5km environ à 38’/40’ aux 5km, et ce jusqu’au 60ème km passé en 6h54’ (C’est facile de calculer une vitesse à partir du temps mis au 60ème km : 6h54’=6’54 au km, soit un peu plus de 8,5km/h). Depuis un moment, les périodes de marche s’étaient allongées ainsi que les arrêts aux postes de ravitaillement : cela faisait tellement de bien de s’attarder avec toutes ces personnes bénévoles très sympathiques et qui étaient aux petits soins pour nous, les forçats du bitume. Je ne les remercierai jamais assez d’avoir su relancer ma motivation et ma détermination.

    Ce deuxième tour fut néanmoins une véritable galère physique si on le compare au premier, et quand je le finis, mon ami Romain m’annonça qu’il préférait stopper là pour ne pas risquer le coup de chaleur et compromettre sa participation au Tour du Golfe du Morbihan.

    J’ai hésité à en faire de même, d’autant que les abandons étaient nombreux à cette heure (il était 13 heures environ et la chaleur avait fait beaucoup de dégâts). Je changeai ma casquette pour en prendre une de type « Saharienne », changeai mes bandeaux et autres mouchoirs me servant d’éponge, renouvelai mon ravitaillement personnel, et je repartis, seul, vers ce que j’espérai être un dernier tour sans trop de souffrances.

    <o:p> </o:p>

    Chapitre 4 : un dernier tour… d’enfer.

    <o:p> </o:p>

    Je décidai au début de ce dernier tour d’accélérer un peu, pour rattraper le temps mis à hésiter entre arrêter ou continuer, et je passai au 70ème km en 8h24, au 75ème en 9h et au 80ème en 9h40’.

    Plus que 20 bornes ! Là, je me mis à calculer le temps qui me restait : plus possible de maintenir cette cadence pour faire moins de 12 heures, ou alors à quel prix ? Je me décidai donc à ne pas m’exposer à une fin trop douloureuse, et je continuai mon petit bonhomme de chemin en coupant les longues périodes marchées par des fractions courues (alors qu’avant c’était l’inverse). Du 6km/h pendant <st1:metricconverter ProductID="10 km">10 km</st1:metricconverter>, en comptant les longs arrêts aux postes de ravitaillement pour me faire masser et réconforter.

    Au 90ème km, passé en 11h20’ environ, je me dis qu’à ce rythme j’allais dépasser les 13 heures et que surtout j’allais inquiéter ma famille qui devait penser que j’étais déjà arrivé et même sur le chemin du retour. Alors, je repris un rythme de course plus constant pour atteindre le km95 en presque 12heures. Plus que 5km ! et une heure pour les faire ! Je continuai donc quand même à courir jusqu’au 98ème km où je rattrapai 2 coureurs qui … marchaient. Je décidai de terminer avec eux, à la marche moi aussi : nous franchirions ensemble la ligne d’arrivée.

    Ces <st1:metricconverter ProductID="20’">20’</st1:metricconverter> pour faire 2km ne me parurent pas très longues, chacun racontant ses petits états d’âme, son passé sportif… L’un d’eux est un marcheur belge qui a fait presque toute la course en … marchant (à près de 8km/h, il faut le faire, mais c’est un habitué de la chose). L’autre coureur est un « rescapé » de la vie : il y a 8 ans, le corps médical le déclarait perdu pour le sport ; il souffrait d’une maladie qui devait lui faire perdre ses deux jambes. Lui, il refusa avec une énorme volonté de se faire amputer, et décida de lutter pour prendre le dessus. Ses mots furent « Je veux montrer que je suis plus fort que la maladie », et le fait d’aller au bout de son premier 100km en est une preuve.

    Nous arrivâmes main dans la main en 12h43’55, classé 25, 26 et 27ème sur un nombre de partants d’environ 80.

    Quels encouragements nous reçûmes ! Vivas de la foule, applaudissements, nous eûmes droit aussi de livre nos premières impressions au micro.

    <o:p> </o:p>

    Epilogue.

    <o:p> </o:p>

    Alors, au bout du compte ?

    Et bien, aussi paradoxal que cela puisse paraître, je suis aussi heureux, sinon plus, d’être allé au bout de cette course, qu’au bout de toutes les autres faites auparavant.

    Pour moi, c’est comme si ça avait été mon premier 100km.

    <o:p> </o:p>

    La lecture des résultats m’a aussi permis de relativiser ce que j’ai appelé une contre-performance :

    Le vainqueur met 8h33’, il y a 7 coureurs sous les 10 heures, 7 autres entre 10h et 11h, 6 entre 11h et 12h, 7 entre 12h et 13h…

    Tous les coureurs arrivés, et dont ce n’était pas le premier 100km, ont mis en moyenne 10 à 15% sinon plus encore, que d’habitude. Donc, en extrapolant, d’après cette formule (que j’ai « inventée » d’après ce que j’ai observé), un temps de 10 heures se transforme en 11h30, un 11h équivaut à 12h40, etc…

    La chaleur et le profil vallonné du parcours ont donc été déterminants dans ces temps situés bien au-delà des chronos habituels.

    <o:p> </o:p>

    Maintenant, place à la récupération. Il y a <st1:PersonName ProductID="la Transe Gaule">la Transe Gaule</st1:PersonName> dans moins de deux mois, il faut que j’y arrive frais, non blessé, mais il faudra que je récupère un peu de vitesse, afin d’avoir un peu de marge.

    En tout cas, ça m’a fait une bonne révision, à la fois physique et mentale pour ce qui m’attend.

    <o:p> </o:p>

    A+fab*


  •  Lieu et date (maj 14/07/15)

    (100km terminés)

     championnat  temps  place  arrivants  inscrits seniors V1 / V2

     1/ Cléder 1993

     

    10h17'56"

     78è

    195

    >350 

     28è

     

     2/ Cléder 1994

     

    9h39'37" 

     61è

     230

    >426 

     31è

     

     3/ Chavagnes 1995

     d'Europe

     8h47'22"

     101è

     458

     >650

     43è

     

     4/ Cléder 1996

     d'Europe

     9h26'54"

     147è

     471

     >725

     62è

     

     5/ Cléder 1997

     

    9h53'29"

    60è

    268

    >484

    19è

     

     6/ Cléder 1998

     interceltique

    9h51'47"

    72è

    312

    >532

    19è

     

     7/ Chavagnes 1999

     du Monde

    9h41'14"

    356è

    953

    >1241

     

    149è 

     8/ Cléder 1999

     

     9h51'46"

    53è

    275

    >482

     

    26è 

     9/ Cléder 2000

     interrégional

     10h38'55"

    162è

    342

    >536

     

    79è

     10/ Cléder 2001

     du Monde

    9h28'55"

    367è

    1327

    >1706

     

    160è

     11/ Chavagnes 2002

     

     9h48'10"

    70è

    204

    >262

     

    37è

     12/ Chavagnes 2003

     de France

     10h34'38"

    155è

    399

    >622

     

    51è(chF)

     13/ Sologne 2003

     

     9h42'57"

    35è

    119

    >140

     

    13è

     14/ Chavagnes 2004

     

     10h12'21"

    80è

    240

    >300

     

    nc

     15/ Loire-Béconnais 2004

     de France

     9h54'54"

    115è

    269

    >

     

    87è (45.chF) 

     16/ Chavagnes 2005

     

    10h42'00"

    116è

    266

    >350

     

    56è 

     17/ Ponthieu-Marquenterre 2005

     de France

     9h53'08"

    89è

    186

    >262

     

    76è (38.chF) 

    18/ Loire-Béconnais 2006

     

    12h43'55"

    27è

    52

    >80

     

    14è

    19/ Chavagnes 2007

    de France

    10h51'11"

    244è

     

    >660

     

    128è (83.chF)

    20/ Loire-Béconnais 2007

     

    10h57'13"

    20è

     

    <90

     

    21/ Chavagnes 2010

    de France

    11h58'41"

    183è

     

     

     

     

    22/ Chavagnes 2012

     

    11h20'09"

    114è

     

     

     

     

    23/ Cléder 2012

     

    12h07'23"

     

     

     

     

    24/ Cléder 2015

     

    11h28'21"

    58è

    134

     

     

    24è

     

     100km en moins de 9h

     entre 9h et 10h

     plus de 10h

     Abandon

     1

     11

     12

     4

     

     

     8h30/9h00

     9h00/9h30

    9h30/10h00

    10h00/10h30

    10h30/11h00

    plus de 11h

     1

    2

    9

    2

    5

    5

     

    Hit-parade des 24 courses de 100km terminées (+ 4 abandons) :

    Cléder -------------------------->  10 (record 9h26'54")

    Chavagnes --------------------->  9 (record 8h47'22") + 2 abandons (km45 et km79,7).

    Loire Béconnais --------------->  3 (record 9h54'55") + 1 abandon (km75)

    Sologne -------------------------> 1 (record 9h42'57")

    Ponthieu-Marquenterre --------> 1 (record 9h53'08")

    Belvès ------------------------ --> 0 + 1 abandon (km53).


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  •  Lieu et date 25,000 42,195  50,000  60,000  75,000  100,000  2ème 50
     Cléder 1993

     2.23.53

    4.05.18

    4.52.22

    5.54.52

    7.38.04

    10.17.56

    5.25.34

     Cléder 1994

    2.15.23

    3.50.59

    4.34.36

    5.33.37

    7.07.02

    9.39.37

    5.05.01

     Chavagnes 1995

    2.05.45

    3.31.16

    4.10.09

    5.00.53

    6.23.14

    8.47.22

    4.37.13

     Chavagnes 1996

    2.01.10

    3.34.18

    Abandon

     

     

     

     

     Cléder 1996

    2.12.37

    3.42.55

    4.25.04

    5.21.37

    6.51.15

    9.26.54

    5.01.50

     Cléder 1997

    2.08.10

    3.40.10

    4.25.04

    5.25.26

    7.03.48

    9.53.29

    5.28.25

     Cléder 1998

    2.10.54

    3.51.49

    4.36.00

    5.34.53

    7.08.28

    9.51.47

    5.15.47

     Chavagnes 1999

    2.14.23

    3.44.30

    4.28.13

    5.25.56

    7.03.37

    9.41.14

    5.13.01

     Cléder 1999

    2.18.20

    3.53.08

    4.38.36

    5.38.24

    7.09.23

    9.51.46

    5.13.10

     Cléder 2000

    2.22.24

    4.01.15

    4.47.12

    5.48.38

    7.38.54

    10.38.55

    5.51.43

     Cléder 2001

    2.18.41

    3.49.49

    4.34.39

    5.30.31

    7.01.01

    9.28.55

    4.54.16

     Chavagnes 2002

    2.18.16

    3.53.26

    4.36.45

    5.35.39

    7.09.52

    9.48.10

    5.11.25

     Chavagnes 2003

    2.17.56

    3.51.57

    4.35.52

    5.33.10

    7.22.12

    10.34.38

    5.58.46

     Sologne 2003

    2.15.04

    3.51.11

    4.37.41

    5.37.12

    7.05.29

    9.42.57

    5.05.16

     Chavagnes 2004

    2.20.03

    3.52.52

    4.36.54

    5.35.07

    7.18.53

    10.12.21

    5.35.27

     Loire-Béconnais 2004

    2.20.31

    3.54.57

    4.39.46

    5.39.20

    7.13.22

    9.54.54

    5.15.08

     Chavagnes 2005

    2.24.19

    4.02.04

    4.45.50

    5.47.07

    7.19.53

    10.42.00

    5.56.10

     Ponthieu-Marquenterre 2005

    2.17.37

    3.54.10

    4.38.10

    5.37.46

    7.13.56

    9.53.08

    5.14.58

    Belvès 2006

    2.31.14

    4.44.48

    5.51.23

    Abandon

     

     

    Loire-Béconnais 2006

    2.41.22

    4.38.18

    5.35.57

    6.54.34

    8.59.41

    12.43.55 

    7.07.58

    Chavagnes 2007

    2.26.50

    4.08.20

    4.54.36

    5.59.23

    7.42.43

    10.51.11 

    5.56.35

    Loire-Béconnais 2007

    2.30.21

    4.16.45

    5.05.36

    6.10.38

    7.56.58

    10.57.13 

    5.51.37

    Loire-Béconnais 2008

    2.37.35

    4.31.42

    5.23.12

    6.30.07

    8.58.34

    Abandon. 

     

    Chavagnes 2010

    2.44.42

    4.38.34

    5.33.33

    6.47.36

    8.44.07

    11.58.41

    6.25.08

    Chavagnes 2011   2.41.12 4.32.42 5.24.18  6.42.22 8.30.33 Abandon  
                   
                   

                                                      


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