• CR de la Via Kalchaki 2023

    Bonjour à tous.
    Comme d'habitude, voici mes CR écrits au jour le jour, transmis d'abord sur FB puis regroupés et réunis ici.
    Pour tout ce qui concerne les photos, voir sur les réseaux sociaux.

    CR de la Via Kalchaki. (17-26/2023)
    Course à étapes de 413km : 1 prologue de 3,4km et 10 étapes de 24 à 50,8km.

    1ère étape terminée. 40km en à peine 4h30. Paysage moyen, ça sera beau à partir de demain. On a couru le long d'une route avec quand même des voitures et des camions. Beaucoup de chiens dans les propriétés (petites maisons un peu délabrées), des perruches dans les arbres, des épaves de voitures du siècle dernier (R12, 304, 404...) roulantes ou pas, et à gauche et à droite des chaînes de montagnes (on est au pied de la Cordillère des Andes). Bonne ambiance sur le groupe, on est 15 coureurs et coureuses et une dizaine d'accompagnateurs et bénévoles.
    Demain on part plus au sud avec 50km au programme.
    Beau temps (27°) qui se couvre cet après-midi.
    À demain.

    2ème étape courue seul devant, pour finir à la 4ème place.
    Je suis parti avec le second groupe à 6h30, 30' après le 1er groupe et 1h avant le 3ème constitué des quatre meilleurs de la veille.
    J'ai rattrapé les coureuses et coureurs de 6h avant le 1er ravitaillement sous un ciel couvert se découvrant peu à peu, on a même eu un petit crachin breton bienvenu l'espace de quelques minutes. La température était parfaite ce qui n'excluait pas le fait que je me sois retrouvé rapidement trempé de sueur. Il faut dire que dès le départ j'ai pris la tête de mon groupe et que peu à peu j'ai trouvé une allure de croisière de 9,7km/h ce qui pour moi était inespéré au vu de mes récents périples.
    Je suis resté en tête tout au long de l'étape alors que je pensais que le 1er, Maurice, allait me rattraper entre le 36ème et le 40ème km et que Stéphane suivrait de peu. Il n'en fut rien.
    Nous avons longé un cours d'eau au large lit mais le courant était faible et n'occupait qu'une petite partie du lit. La terre, les roches et donc le paysage étaient rouges. La route peu fréquentée laissait l'occasion à quelques vaches de venir en brouter les bas-côtés ou à des chiens de venir voir si le coureur représentait un potentiel danger pour lui ou sa maison. D'ailleurs, je dus chasser un de ces canidés un peu trop pressant à mon goût en lui criant un "vade retro satanas !" des plus judicieux à tel point qu'il dut faire demi-tour. Un chien qui comprend le latin, ce n'est pas fréquent.
    Au fil des heures et de notre avancée la circulation devint plus importante et quelques lieux touristiques connaissaient une bonne affluence comme un amphithéâtre naturel ou des gorges et autres curiosités de la nature.
    Le profil de l'étape nous promettait plus de 900m de dénivelé positif, nous n'en eûmes que 600. Je n'ai pas eu l'impression de monter alors que nous étions passés de 1150m à 1500m.
    L'arrivée de l'étape était située à un lieu-dit nommé Santa Barbara, où il n'y avait qu'un petit bouiboui où on pouvait néanmoins se restaurer et s'hydrater.
    Le trajet jusqu'à l'hôtel se fit en navette (38km) pour rejoindre Cafayate et demain matin nous la reprendrons pour repartir de Santa Barbara et effectuer le trajet en courant pour rejoindre le même hôtel.
    Les paysages entrevus lors de ce voyage retour nous promettent de beaux moment pour demain.
    À demain.

    3ème étape, pas très longue, même pas de quoi être mise sur DUV, mais il fallait néanmoins la courir.
    On a pris la navette nous remontant 38km vers le départ, là où nous étions arrêtés hier, et à 7h35 nous sommes partis pour revenir à notre hôtel, l'arrivée étant placée juste à côté de la piscine.
    15 au départ mais 14 de la course (1 coureur étant non partant car malade toute la nuit) et une coureuse qui avait fait les deux premières étapes à vélo et qui voulait essayer de faire une étape.
    Maurice est tout de suite parti en trombe suivi de Gérard Habasque et de Jean-Louis Nardin puis de moi. L'allure modérée lors des premiers hectomètres s'accéléra et je me retrouvai à presque 9,8km/h de moyenne au km 10. Il faisait bon, le ciel était couvert et le soleil était encore caché par les montagnes. Nous suivions une route peu accidentée le long d'une rivière à faible débit (celle d'hier) mais dont le lit et la vallée étaient très larges. De nombreuses et variées formations géologiques attiraient le regard car nous ne sommes pas habitués à en voir en France et même en Europe.
    2 postes de ravitaillement étaient prévus (km 14,5 et 29) où je fis le point sur mon hydratation et mon alimentation ainsi que sur la position des coureurs de devant. Un peu avant le second, juste avant de quitter la montagne, je dépassai Jean-Louis qui alternait course et marche et au second ravitaillement je rattrapai Gérard que j'avais toujours eu en vue. Je le dépassai sur une longue ligne droite quand il ressentit le besoin de marcher. Je ne pouvais pas marcher, trop douloureux pour moi, et je suis assez lent quand il s'agit de ne plus courir. Alors je lui ai dit que je filais et qu'il me rattraperait plus loin.
    Au final, il ne me rattrapa pas et je franchis la ligne d'arrivée en seconde position à 25 bonnes minutes de Maurice, le premier, mais avec près de 10 minutes devant Gérard et Lionel qui l'avait rattrapé.
    J'étais satisfait de voir que ma course s'était bien passée et de la façon dont je l'avais gérée.
    Demain, étape 4, la plus courte, 24km au total.
    À demain.

    4ème étape, longue de 24km, c'est-à-dire étape pour les coureurs rapides.
    Le départ à 8h30, 30' après les coureurs moins rapides, nous a vite mis dans l'ambiance et dans la chaleur naissante. De longues lignes droites, peu d'ombre, mais un décor encore gigantesque avec au loin un mont enneigé (à 6380m, c'est le Levado de Cachi) qu'on va voir encore pendant 3 jours.
    Sur ce genre d'étape, il faut partir vite, rester rapide et ne pas flancher sur la fin. J'ai coché les trois cases, mais ma vitesse de croisière étant relativement faible par rapport à ceux qui tournent à 12 à l'heure, j'avais l'impression de bien tourner mais au final je finis 5ème de l'étape à 9,6km/h de moyenne. Content quand même de ma course.
    À l'arrivée, boissons, douches et distribution des chambres puis asado, barbecue géant, où nous avons pu nous délecter de grillades de bœuf, de porc et de légumes.
    Maintenant on a l'après-midi pour nous reposer et nous préparer aux 3 étapes de 49,5km, 42km et 48km sur pistes non goudronnées où la météo annoncée prévoit des moments à plus de 30°.
    Je vais me reposer.
    À demain.

    5ème étape sur 10. On a déjà fait la moitié.
    49,5km dont 45 sur piste caillouteuse, sablonneuse, gravillonneuse, avec tant à gauche qu'à droite des montagnes tantôt proches tantôt éloignées selon la largeur de la vallée et celle du lit du cours d'eau qui l'occupe.
    Paysage bien aride, météo estivale, mais avec un départ à 7h (5h30 et 6h pour les autres coureurs) notre petit groupe de 5 a bien apprécié les quelques portions ombragées dues à la présence d'arbres sur notre droite.
    Au fait, petite question qui me turlupine depuis Salta et dont j'ai trouvé un élément de réponse : comment expliquer simplement le fait d'avoir le soleil dans le dos quand il est midi et qu'on se dirige vers le sud et inversement de face quand à la même heure on se dirige vers le nord ? On est dans l'hémisphère sud ! Et à des latitudes permettant d'observer cela à la fin du mois d'octobre.
    Pour en revenir à la course - on s'occupe comme on peut - j'ai suivi de loin 3 de mes collègues de 7h, ne les apercevant même plus une fois la partie goudronnée passée et la présence de quelques virages.
    Les postes de ravitaillement n'étaient pas trop distants les uns des autres et cela permettait de ne pas se trouver en manque d'eau car nous devions penser à bien nous hydrater pour ne pas subir les effets de la chaleur, malgré un petit vent bien agréable.
    Le relief de l'étape était vallonné sur la fin, nous sommes passés de 1650m à près de 2000m avec deux beaux massifs à franchir dans les 10 derniers km. Mais c'était beau malgré la difficulté de les gravir sur ce genre de piste.
    J'ai couru longtemps près de Lionel et nous avons remonté les coureurs des deux groupes qui fermaient la marche. Après la mi-parcours, j'ai aussi rattrapé Gérard qui marchait avec Saïd et par la suite je suis peu à peu remonté sur Jean-Louis Nardin jusqu'à être avec lui au dernier ravitaillement. Là, il est reparti avant moi et je ne l'ai plus revu jusqu'à la ligne d'arrivée.
    Nous sommes dans une petite bourgade bien sympathique, sorte d'oasis dans un désert de pierraille, dans un bel hôtel.
    Ce week-end, en Argentine, ce sont les élections et les gens n'auront plus le droit d'acheter de l'alcool à partir d'une certaine heure. Espérons que nous pourrons boire quelques boissons rafraîchissantes houblonnées.
    Demain on poursuit sur la même piste mais nous n'aurons que 42km à faire.
    À+

    6ème étape aujourd'hui, 41,7km au programme avec une arrivée à 2050m d'altitude mais sans gros dénivelé positif au final. Juste plusieurs petites côtes plus ou moins raides selon l'état de la piste.
    Je mets moins de 5h, ce qui était l'objectif minimal pour cette courte étape mais j'ai dû comme à chaque fois me rentrer dedans pour atteindre l'arrivée d'autant plus que sur la fin la chaleur de la mi-journée commençait à se faire sentir.
    Pour le déroulement de l'étape, rien de bien différent des autres fois, je suis parti dans le groupe des 7h, 1h après les coureurs moins rapides, et j'ai dû m'accrocher aux trois de tête pour rester à leur contact. Puis j'ai ralenti un peu, me faisant confiance et ne souhaitant pas me mettre dans le rouge. Les effets de l'altitude sur moi sont doubles : sensation d'essoufflement pendant les 5 premiers km et impression d'avoir les jambes lourdes. D'ailleurs, les petites côtes que j'avale d'habitude sans marcher m'ont souvent permis de me reposer en les gravissant en marchant. Le sol fuyant, sablonneux et bosselé à cause du passage de bulldozers, ne me permettait pas de courir en montée sans me fatiguer.
    Aux ravitaillements, je ne pris que du liquide, eau dans mes bouteilles plus plusieurs verres de coca. J'avais sur moi de quoi manger au cas où. J'ai juste pris un tiers de banane et un palmito, c'est dire que la faim ne me guettait pas. D'optimiser chacune des phases de la course, résultante de mes étapes passées, est un de mes principes et ça fonctionne pour l'instant. Pas de place au hasard ou alors c'est que j'ai basculé dans le "lacher prise". Mais jusqu'à présent je n'y ai pas eu recours.
    Au final, je termine une nouvelle fois 3ème et pas trop marqué par la journée.
    Demain on poursuit sur la même piste (N40) jusqu'à Cachi, avec 48km au menu.
    À demain.

    7ème étape
    Après une bonne douche, le lavage du linge et un petit tour dans la petite ville de Cachi, j'ai fait une petite sieste.
    Je suis réveillé et je peux raconter brièvement ma journée. Départ à 7h de devant l'église et le restaurant d'hier soir puis passage dans un chemin dans une sorte de marécage asséché et retour sur notre fameuse RN 40, toujours aussi caillouteuse et poussiéreuse d'autant plus que c'était lundi et qu'il y avait un peu plus de voitures que la veille. Le paysage comme celui des 2 précédents jours avec un peu plus de cactus sur les côtés. On a vu des enfants partir à l'école d'on ne sait d'où pour rejoindre leur lieu d'apprentissage. À pied, en scooter à 3 dessus ou en voiture.
    Cette étape fut assez vallonnée mais en une succession de creux et de bosses pour monter jusqu'à 2340m. Je sens les effets de l'altitude, je suis plus vite essoufflé et l'étape de demain nous fera monter jusqu'à 2965m avant les 3400 d'après-demain.
    J'ai encore bien figuré, 3ème.

    Étape 8, je finis 2ème ex-æquo. Des montées et des descentes et de nouveaux paysages, avec des étendues de cactus (c'est un parc national naturel). De longues lignes droites où on a l'impression qu'on va y passer des heures. Du vent, de la fraîcheur relative car nous étions proches des 3000m.
    Demain, on monte à 3400 avant de redescendre.
    Peut-être à demain si on a du réseau.

    CR de la 9ème étape, mise en ligne 24h après pour manque de réseau internet.
    Nous sommes partis de notre hôtel où nous avions passé 2 nuits en montant dans le minibus de l'organisation afin de retrouver l'aubette de bus où eut lieu l'arrivée de l'étape précédente.
    Départ à 8h, tous ensemble, sur la Recta del Tin Tin, longue ligne droite de près de 12km dont nous avions déjà fait la moitié hier. La température était parfaite, fraîche à souhait en raison de l'altitude (2900m) et le soleil brillait quand même malgré la présence de nuages sur les montagnes environnantes.
    Tout de suite dès le départ j'ai senti que quelque chose ne collait pas, j'avais démarré à une allure modérée et je me suis vite retrouvé asphyxié, en manque d'air, les jambes devenant lourdes comme si l'acide lactique m'empêchait de maintenir ma vitesse, m'obligeant à alterner très tôt course et marche. Je n'étais pas le seul dans cette situation. Certes la pente invisible au premier abord était bien réelle, de l'ordre de 3 à 4 %, mais je pensais être en mesure de courir sur de plus longues portions. Et au premier virage après quelques kilomètres cette pente s'accrut légèrement. Nous devions monter jusqu'à près de 3400m au km20.
    Le paysage était encore somptueux, des cactus à perte de vue, des montagnes tout autour puis des zones où on indiquait aux véhicules de faire attention à la faune qui pouvait traverser. Ici, il s'agissait de guanacos qu'on pouvait observer dans les piémonts, broutant ce qu'ils pouvaient. Une fois passé ce lieu dépaysant nous avons atteint la pampa. Maintenant je vois mieux ce que c'est d'être "perdu" dans la pampa. Pour moi, c'était plutôt "en perdition" dans la pampa tant je ne parvenais pas à courir longtemps sur ce haut plateau, maintenant à 3100m d'altitude. D'autres guanacos en petits troupeaux mais en liberté divertissaient mes pensées. Je n'arrivais pas à suivre le tempo de Jean-Louis Nardin alors que j'étais soi-disant plus sur mon style de terrain, en côte, que lorsqu'il faut descendre. Je parvins au point culminant de notre étape - et aussi de la Via Kalchaki - à 3400m et j'entamai alors la longue descente de 23km et 1200m de dénivelé négatif. 5% en moyenne mais les premiers km étaient plus pentus et heureusement sur route. Après 4km sur bitume, la route devint piste avec ses cailloux et ses déformations dues au passage fréquent de véhicules, voitures, bus, camions, motos. De la poussière, on en a eu à chaque passage d'engin motorisé. Le plus frustrant dans l'histoire c'est de n'avoir pas pu admirer assez le paysage nouveau qui s'était offert à nous parce qu'il fallait sans cesse regarder où mettre ses pieds et aussi parce que de ce côté de la montagne il y avait des nuages empêchant de voir la vallée.
    J'ai pourtant bien descendu car je suis passé de 7,8km/h (moyenne au sommet) à 8,7km/h au final. Mais cela ne devait pas suffire car deux coureurs (Gérard et Lionel) me dépassèrent dans le final une fois revenu sur l'asphalte.
    5ème de l'étape mais content, même si au général je passe de second à troisième, ce qui me pendait au nez depuis quelques jours tant Jean-Louis Nardin me grignotait tous les jours un peu de la maigre avance que j'avais sur lui. Aujourd'hui il me met 25 minutes et du coup, ça va me libérer la tête pour la dernière étape de demain.
    39km quasiment en descente, ça devrait être une étape pour les coureurs rapides.
    L'hébergement de ce soir est assez spartiate mais on s'y fera.
    À+

    10ème et dernière étape de cette première édition de la Via Kalchaki.
    39km au menu avec une centaine de mètres de dénivelé positif et environ 1200m de dénivelé négatif.
    C'est parti vite ... sur 100m puis un petit raidillon de 300m pour nous rappeler qu'il allait falloir quand même cravacher un minimum pour arriver à Chicoana.
    Une fois en haut, une superbe vue s'offrit à nous tout comme une belle descente assez raide pour se laisser transporter mais parfois un peu trop pour ne pas rester vigilant. Mon passage au km10 en témoigne, j'étais à presque 11km/h, 10,8 quand j'atteignis le CP1 (km14) où je ne m'arrêtai que pour compléter en eau une de mes bouteilles à peine entamées. J'étais bien malgré un genou fragilisé par la descente en mode trail d'hier, mais je contrôlais tout comme je scrutais où se trouvaient ceux de devant non pas que j'aurais essayé de les rattraper mais ça me donnait une idée de l'allure à laquelle je dévalais.
    Au second ravitaillement (km26), après un passage en 1h56 aux 20km, ma moyenne avait un peu chuté car la descente s'était faite bien moins forte qu'auparavant. Je remis un peu de charbon dans la locomotive et repris ma longue quête vers l'inutile certes mais vers ce qui constituait mon objectif du jour, à savoir terminer l'étape et par voie de conséquence ma nième course à étapes.
    Je luttai sur la fin quand le profil de l'étape devint plat pour garder au moins une moyenne de 10km/h ce que je parvins à réaliser tout en finissant à la 5ème place du jour, me faisant gratter in extremis par Lionel qui me devança d'une quinzaine de secondes à l'arrivée sur la terrasse de l'hôtel.
    Content de ma course, aujourd'hui comme les jours précédents, avec au final un podium auquel je n'aurais jamais pensé mais que les circonstances de course m'ont offert.
    3ème ici en Argentine après la 4ème place sur la Deutschlandlauf, la 3ème place sur la TransEspaña et même la 5ème sur la MiMil'Kil, je pense que mon année 2023 s'est bien goupillée, après une année 2022 en demie teinte à cause d'une blessure.
    À bientôt.
    Fab

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