• CR de la TransEspaña 2023

    Et bien c'est reparti pour un nouveau feuilleton mais cette fois il n'est pas estival.
    Première étape entre Urdos et Jaca avec une petite variante : l'organisateur, Gilles, n'a pas reçu l'autorisation de nous faire courir sur le parcours habituel à partir du km 23 où il nous a fait prendre le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
    Un kilomètre de plus et du trail quasiment jusqu'à la fin mis à part des traversées de village et les 1400m de trottoir nous menant à l'arrivée à la sortie de Jaca.
    Nous sommes partis à 17 plus Gérard et sa trottinette à 9 heures précises. Le temps était couvert mais la température agréable même si le port d'accessoires pour ne pas avoir froid était le bienvenu.
    J'ai démarré dans le groupe de tête avec Rémi, Vincent et Casimir que j'ai suivi jusqu'au 7ème km puis j'ai perdu de vue les trois au fil des virages. Donc j'ai continué seul et j'ai atteint le col après 1h45 de course environ, course entrecoupée de périodes de marche pour récupérer ou grignoter quelque chose. La descente me permit de faire remonter un peu ma moyenne mais je retenais les chevaux car la crainte de déclencher à nouveau une de mes blessures en sommeil me rendait raisonnable et lors de la partie de trail je ne souhaitais pas galérer.
    J'avais prévu de mettre mes chaussures de trail juste au moment d'attaquer le chemin et JB m'avait proposé de lui confier un sac avec mes chaussures.
    Un pit-stop d'une petite minute et j'entamais la descente vers le chemin et les pierriers. Constamment sur mes gardes, il m'arrivait souvent néanmoins de buter sur des grosses pierres et même sur des petites tant qu'on y était mais à chaque fois je redressais la situation. J'atteignis le ravito de Nicole et rapidement m'y restaurai avant de reprendre le fil du chemin vers St Jacques.
    Mathias, un jeune coureur Allemand dont j'avais fait la connaissance sur la Deutschlandlauf me rattrapa peu après et je le suivis en restant à vue pendant plusieurs km et lors de la traversée du dernier village un peu après le 3ème ravitaillement la descente était trop abrupte pour moi et je me résignai à le laisser filer. Les derniers km furent assez éprouvants et heureusement que Stéphane Héloir, un des bénévoles, est venu faire la fin avec moi, de discuter ça me faisait oublier la fatigue et les douleurs naissantes.
    Je finis l'étape en 5ème position, presqu'une heure derrière Rémi le vainqueur du jour. J'ai mis 45 minutes de plus que lors de mes précédentes étapes "Urdos-Jaca" courues lors des Via Iberica mais ne nous faisant pas passer par les chemins.
    À demain pour la suite de cette aventure.

    2ème étape de la TransEspaña : on prend les mêmes et on recommence. À cela près que les 5 premiers de l'étape d'hier (dont je faisais partie) sont partis 1h après les 11 autres coureurs.
    De la fraîcheur pendant la 1ère moitié de l'étape puis peu à peu c'est devenu de moins en moins frais sans pour autant atteindre la grosse chaleur. Mais le soleil omniprésent en a fait rougir quelques uns.
    Pour moi, on va dire que ça a été jusqu'au 30ème km, bon, poussons même jusqu'au 40ème mais peu à peu j'ai commencé à réduire l'allure car mes plantes de pieds me chauffaient. Et j'avoue aussi que j'avais bien donné jusque-là. J'ai pratiquement couru toute l'étape avec Mathias, ne le laissant s'échapper que lors des 5 derniers km où je ne pouvais plus le suivre. Lui, il n'avait pas trop molli, mais moi j'ai fait beaucoup d'alternance course-marche et comme je suis lent à la marche et bien j'ai concédé près de 4' sur le jeune coureur Allemand.
    Après avoir bu quelques rafraîchissements, mangé, lavé mon linge, pris ma douche, étendu mon linge, installé mon matelas dans le gymnase et préparé mes affaires pour demain il ne me reste plus beaucoup de temps pour me reposer et pour écrire un petit CR.
    Mais chose promise, tant que j'assure je rédige.
    À demain pour la suite de la course.

    3ème ex-aequo avec Mathias "Pacman" sur cette courte étape rendue difficile par le vent contraire quasi permanent.
    1 abandon, Casimir, sur blessure au pied.
    Nous étions 7 plus Gérard et sa trottinette à prendre le départ à 8h de cette 3ème étape et tout de suite derrière Rémi et Vincent qui se sont détachés Lionel, Mathias et moi prîmes un bon tempo, environ 9,7km/h. Nous sommes restés à vue jusqu'au ravito de Fred Gallais peu avant le km 15 et comme je ne m'y attardai pas je me détachai et pris une petite avance de quelques centaines de mètres. Le paysage était agréable, les bords des routes étaient pleins de coquelicots et les champs alternaient blé, maïs ou d'autres céréales et parfois des oliveraies et des amanderaies venaient rompre la monotonie qui peu à peu s'était installée. Quelques collines, des éoliennes des villages que l'on traversait ou évitait, il n'y avait pas grand monde à part nous.
    Au second ravitaillement je repartis alors que mes deux compères en étaient encore loin et je me fixai l'objectif d'arriver au 3ème sans trop avoir puisé dans mes ressources. Le vent avait bien entamé l'organisme, les pieds me laissaient tranquille mais quand des bosselettes se présentaient je sentais que ça commençait à piquer un peu. Ces échauffements plantaires arrivent systématiquement après 30/35km et sont assez gênants dans les descentes.
    Après avoir quitté notre petite route tranquille nous prîmes une grande route pendant 2km avant d'en retrouver une plus bucolique. Mais ça devait monter pendant 6km avant de redescendre sur 6km aussi. La montée, succession de bosses et de creux au début, se fit plus forte sur les 3 derniers km. Je ne voyais personne derrière et me disais que j'allais finir seul 3ème mais c'était sans compter sur mes difficultés à redescendre, mes plantes de pieds me chauffaient, et Mathias effectuait une belle remontée (en descente, il faut le faire). Ainsi à 500m du but il me rejoignit et nous fînîmes ensemble.
    Au final, ce fut une belle étape mais il faut que je me mette dans la tête que ça va faire mal tous les jours, chose que j'avais un peu oubliée.
    Cette 401ème étape - et oui, hier j'ai oublié de fêter la 400ème - ne me donne pas plus d'assurance que si c'était la 1ère, il y a juste l'expérience qui peut jouer sur la manière de gérer les mauvais moments. Mais je suis si content d'être là.
    À demain pour la suite de cette aventure ibérique.

    4ème étape terminée en 4ème position. J'ai mis tout juste moins de 7h car ce ne fut pas facile du tout, surtout la fin. Je sais que si je veux faire des fins d'étapes sans souffrir je n'ai qu'à aller moins vite avant. Mais j'ai profité de la relative fraîcheur pour tailler la route, accompagné de Matthias Völkel et de Lionel Rivoiretrail avec qui j'ai fait toute l'étape sans toutefois qu'on reste ensemble. On se voyait de loin et on se retrouvait aux ravitaillements et chacun gérait sa course à sa façon.
    Le paysage était verdoyant là où c'était irrigué et j'ai trouvé qu'il y avait moins de zones arides que la veille.
    La température a commencé à monter, 24 à l'ombre, 29 au soleil, heureusement que le vent s'est levé et que certaines routes étaient bordées d'arbres nous apportant de l'ombre. Le vent était défavorable par contre ce qui a fait qu'on s'est un peu plus éreinté à lutter contre.
    Quelques portions de chemins pour éviter les routes à camions ont aussi réveillé les petits échauffements sous les pieds.
    Au final je suis content de ma journée mais j'appréhende celles de demain et de vendredi à plus de 75km chacune et avec des températures au-dessus de 30° de prévues. Il y aura aussi du dénivelé positif.
    3 départs : 5h30, 6h et 7h ( pour moi).
    Le CR de demain sera sans doute plus succinct.
    À demain.

    5ème étape aussi longue que ce CR.
    Nous sommes partis à 7h du matin de Fuendajálon et la température était déjà bien douce. 16,5 km pour atteindre le col mais sur une route qui n'a vraiment monté que sur les 3 derniers km, avec un ravito au 15ème.
    J'étais avec Lionel Rivoiretrail et Matthias Völkel mais comme les autres jours nous ne sommes pas restés groupés. Le tempo était beaucoup moins rapide que lors des jours précédents et la raison en était que les 75km et la chaleur prévue nous a rendus raisonnables.
    Je m'étais fixé des points de repères pour gérer mon étape : 15, 27, 37, 47,57 et 67, là où se situaient les ravitaillements. Facile de programmer, un peu moins de se rendre de l'un à l'autre.
    Il y avait du vent, le ciel était couvert, ça retardait le moment où on allait avoir chaud, mais j'étais trempé de sueur.
    Pas fatigué, ou un peu entamé, mais je n'avais pas la niaque pour relancer.
    Le paysage était beau avec des champs de céréales, de la vigne, des amandiers et encore quelques coquelicots.
    Par la suite on a pris une route avec un peu plus de circulation et ça ressemblait à une déchetterie continue tant il y avait des canettes dans les fossés et des lieux de décharge sauvage.
    Que c'est long quand tu ne cours pas vite ! Mais j'ai pris mon courage à deux mains et ai serré les dents quand il le fallait. Les 20 derniers km nous ont fait prendre un cañon où j'espérais avoir de l'ombre et du vent. Très peu en fait et aux ravitos les boissons étaient tièdes voire chaudes. Par chance au ravito de Françoise une personne est allée nous chercher des glaçons qu'avec Lionel nous avons mis dans nos bouteilles. Après 3km l'eau était redevenue tiède.
    La fin mit du temps à arriver mais elle arriva.
    Un peu plus de 8km/h, 4ème, comme d'habitude, j'étais arrivé très fatigué mais arrivé.
    Nuit à l'hôtel donc pas de temps à s'installer, pas de lessive, on verra demain.
    Même genre d'étape avec un petit peu plus de dénivelé.
    À demain.

    Petit CR de la 6ème étape, car à 7,4km/h de moyenne j'ai mis plus de 10h, mais je finis quand même à la 4ème place.
    75,6km, presque 1400m de D+, un vent défavorable digne des plus grandes régates, du soleil sur la fin et une température moyenne supérieure à 20, atteignant presque les 30 sous abri quand il y avait des arbres, des jambes un peu lourdes de la veille... donc une belle grosse journée de labeur.
    Nous avons quitté l'Aragon pour entrer en Castilla-la Mancha et je comprends mieux la lutte de Don Quichotte contre les moulins à vent. Paradoxalement, les éoliennes étaient à l'arrêt : quel gaspillage de vent !
    Bon, j'ai gagné à nouveau le droit de dormir une heure de plus et je partirai avec Rémi, Vincent et Matthias Völkel .
    Lionel Rivoiretrail a été très gêné par les mêmes conditions météorologiques et est resté très en dedans, sans doute pour mieux repartir demain.
    Un abandon à déplorer : Ludovic blessé au tendon d'Achille.
    À demain.

    7ème étape courue en 7h00'38 pour 56,1km - pile 8km/h. 4ème place à laquelle je suis abonné mais très très loin des 3 premiers. On ne boxe pas dans la même catégorie même si je pars avec eux.
    Aujourd'hui ce fut à " la va comme je te pousse " jusqu'au ravito 1 puis jusqu'au 2 et là ma course a commencé. 8km de montée pour passer de 1050 à 1400m mais en plusieurs épisodes avec des faux plats bienvenus et des montées un peu plus sévères et certaines descentes avec des pourcentages de l'ordre de 13°\°.
    Une fois atteinte l'altitude de 1400m, commença une longue descente mais elle aussi assez irrégulière au niveau pente. Nous étions dans un canyon et en ce samedi il y avait beaucoup de voitures et motos. Dans cette partie de 18km après le ravito 3 je pus faire repasser ma moyenne à 8 alors qu'elle était tombée à 7,5.
    Je n'ai pas eu de problème de douleurs ou autres, c'est juste que les grands moments de solitude ça use un peu.
    Je viens de finir mon entrecôte frites et mon pudding (ce sont des oeufs au lait ) et je vais aller rejoindre mon coloc Matthias Völkel qui est arrivé 1h avant moi.
    À demain.

    8ème étape terminée à la place habituelle, 4ème, mais à plus d'une heure du 3ème.
    Cette étape débuta en montée pendant 3 ou 4km ce qui me permit de me faire distancer rapidement par le trio avec qui j'étais parti. Pas de panique, je ne me souciai plus d'eux sachant que je n'ai pas/plus le niveau pour rester au contact. Alors je me suis mis en mode "Fab tu vas passer la journée tout seul" et j'ai commencé un travail d'introspection si on peut dire. Je n'en oubliais pas d'admirer le paysage, canyon et parois rocheuses où se côtoyaient rapaces et autres bêtes à cornes style chamois, mais locaux les chamois. Fréquemment je consultai le profil de l'étape pour voir quand ça allait remonter ou redescendre. À ce niveau là, mon petit gadget au poignet m'est bien utile (Garmin Fenix 6 pro, en tout cas j'ai la carte de l'itinéraire et ça vibre quand il y a des changements de direction ou si je suis hors parcours).
    1er ravito et déjà 9' de retard, en 15,4km, sur Matthias Völkel mais une grosse dizaine de minutes d'avance sur la tête du groupe parti 1h avant. Faudrait pas que ça me pénalise de partir 1h après les autres coureurs. Et je suis joueur et aime bien savoir où j'en suis. Bon ceux qui me connaissent savent que sans ça, sans cette pression, je ne serais pas motivé. Nous sommes passés sur une route évitant le tunnel et c'était rudement beau malgré une grosse montée et une non moins forte descente.
    Direction second ravitaillement, 16km plus loin où je passai au bout de 3h40 de course. Ma moyenne était autour de 8,5 et il n'aurait pas fallu qu'elle passe sous les 8 car il n'y avait pas trop de dénivelé aujourd'hui. Quelques petites bosses ou faux-plats mais où il ne m'était pas impossible de courir.
    La partie de l'étape qui suivit fut quand même longue et monotone, le soleil était à peine voilé et j'appréciais les plus ou moins longues zones d'ombre. Après le ravito 3, vers le km 45, nous avons quitté la route "nationale" CM 210" pour passer sur un chemin et puis sur une route tranquille et assez agréable. Mes pensées erraient à gauche et à droite et je me surprenais à admirer les fleurs du bas-côté de la route : coquelicots, fleurs violettes, blanches... Autour de moi des petits sommets arides barraient l'horizon, de nombreux champs labourés et ensemencés témoignaient de l'activité agricole de cette région quand même assez peu peuplée.
    À partir du ravitaillement 4, ce furent 10km de chemins un peu caillouteux et il me fallait rester concentré pour ne pas risquer de me tordre une cheville ou de me blesser au tendon tibial postérieur m'ayant bien handicapé l'an dernier.
    Quand je quittai le chemin, il ne restait plus que 6km sur route et j'avais hâte d'arriver.
    Ce soir nous sommes hébergés dans un hôtel dans des chambres de 10 à 12 personnes avec des lits à étages. Bon, j'en ai pris un où je dors au-dessous, mais avec tous nos bagages on ne peut plus trop bouger.
    Demain, 58km au menu avec du dénivelé encore et toujours. On verra.
    À+

    Alors, comment dire, par quoi commencer pour résumer cette 9ème étape ?
    Ce soir on a fait la moitié de la TransEspaña en nombre d'étapes (9/18) et en km (552/1081). Le plus difficile est-il passé ou à venir ? Certes les organismes commencent à être fatigués mais aussi à être habitués à enchaîner quotidiennement ces km. La météo a été jusqu'à présent relativement clémente avec néanmoins des après-midi de plus en plus chauds alors qu'au petit matin il fait souvent frais à froid.
    Pour cette journée, cette dernière avec relativement du gros dénivelé, il y a beau y avoir eu 10km de moins qu'hier, elle ne fut pas moins difficile que les précédentes.
    Nous sommes partis direct droit dans la côte et ça ne fait pas vite avancer le kilométrage. La descente n'a pas été assez longue pour faire remonter mon allure moyenne au-dessus de 9km/h. Et au premier ravitaillement les 15km m'avaient pris 1h43. 6' d'arrêt pour retirer le débardeur coupe-vent, m'alimenter et recharger mes bouteilles et je suis reparti à l'assaut du second "coup de cul" du jour. Les ravitaillements avaient été positionnés au pied de chacune des difficultés du jour (sauf le 3, en pleine descente mais peu de temps après une nouvelle montée). Autant il avait fait très frais quand nous sommes partis, autant dès que le soleil est passé au-dessus des hauteurs environnantes on sentait l'ardeur de ses rayons. Je m'étais badigeonné de crème solaire et protégé bras, mains et tête. Il y avait de nombreux arbres au bord de la route et le tracé de celle-ci était sinueux, donc nous avons eu de l'ombre assez souvent.
    Comme on va vers le sud, le soleil est derrière nous ou sur notre gauche et au fil des heures, il passe de face, mais ça tourne tout le temps ce qui m'a fait jouer avec ma casquette que je mettais tantôt à l'envers tantôt à l'endroit.
    Au ravito 3, quand j'ai recommencé à descendre, j'ai failli me faire bloquer par un troupeau de moutons que le berger déplaçait mais ma vivacité d'alors me fit accélérer à bon escient. Jusqu'à présent j'étais rentré peu à peu dans mon étape et avec la musique dans mon MP3 je savourais ces moments rien qu'à moi. Puissiez vous un jour connaître ces moments d'extase où l'effort est oublié, où les sens sont exacerbés mêlant le visuel au détour d'une courbe où la vue est magique, l'olfactif avec les différentes senteurs des fleurs, genêts entre autres, l'auditif avec une bande-son spéciale Carlos Santana, le tactile où la foulée est si légère que je ne ressentais plus les douleurs passées... un pur moment de bonheur !
    Bien sûr, comme tout rêve, qu'il soit éveillé ou pas, il y a un moment où il faut revenir sur terre mais j'ai "kiffé un max" comme disent les "djeun's".
    Le retour sur terre fut matérialisé par une nouvelle montée et un changement drastique de paysage. Moins d'ombre donc plus de chaleur, revêtement plus rugueux, passage dans un chemin puis longue portion vers une petite ville où se situait le dernier ravitaillement. En ce 1er mai, il y avait la fête de la vierge sans tête avec toutes les animations qui vont avec. Heureusement, j'ai raté la procession mais j'y ai gagné à croiser les beautés locales toutes plus court vêtues les unes que les autres. J'ai traversé la fête sans me laisser trop distraire et là, je l'ai vue ! Grande, longue, interminable, j'en eus les jambes coupées quelques instants avant de réaliser qu'il fallait que je m'y attaque sans tarder : il s'agissait, vous l'aviez compris, de la longue et forte montée qui se présenta à ce moment. J'ai choisi de la déguster avec modération en l'entamant en alternant marche et course puis en la finissant en marchant. Le goudron fit place à du chemin de pierres et cela dura trop longtemps à mon goût avant de repasser sur une portion d'asphalte. Nous sommes retournés sur la route principale pour les 5 derniers km.
    Quand j'ai franchi la ligne d'arrivée j'ai été soulagé car ça commençait à me chauffer un peu partout. Vite une boisson fraîche houblonnée pour épancher ma soif de frais puis un coca.
    Et ensuite, tout reprendre les rituels les uns après les autres afin de pouvoir se reposer.
    Demain, 69km avec peu de dénivelé mais le début de longues lignes droites. Va falloir gérer autrement et compter avec la température qui sera d'au moins 28° en milieu d'après-midi.
    À+

    10ème étape pas facile du tout malgré le faible dénivelé où j'ai encore fini 4ème mais de peu car Milka la Finlandaise partie dans le 1er groupe ne finit que 2 minutes derrière moi.
    J'ai donc gagné le droit de prendre le départ une heure plus tôt demain. J'y gagne au niveau soleil, j'y perds en ce qui concerne le sommeil. Et de partir en "grand groupe" (10 + Wilma et Saïd venus respectivement faire 5 et 9 étapes) ça va donner des points de repères à ceux qui vont essayer de rester au contact avec moi.
    Aujourd'hui je me suis retrouvé seul assez vite, en 4ème position et la course s'est bien passée jusqu'au ravitaillement 2. Route tranquille avec un revêtement assez bon et une fraîcheur que j'aurais aimé garder plus longtemps. Wilma revenait au contact à chaque ravitaillement et quand elle partit avant moi au 2ème (km 24) ce fut pour débuter la partie la plus escarpée de l'étape et ça montait tellement fort que nous avons marché une fois que je l'eus rattrapée.
    Km27, fin du chemin et retour sur la route qui continuait de monter mais tranquillement. À ce moment le soleil était plus vigoureux et je recherchais l'ombre sur le bord de la route. Le revêtement n'était plus si bien qu'avant et je courais souvent au milieu de la chaussée quand il y avait des raccords d'asphalte. Km 34 puis 44, 2 ravitos où je mangeais et surtout refaisais le plein en boissons car il fallait bien s'hydrater. Entre-temps, nous étions passés sur une hauteur avec des pinèdes qui étaient agréables à voir et sentir.
    Pour les 25 derniers km il n'y avait plus qu'un ravitaillement, donc il fallait tenir 13km en espérant trouver une fontaine ou un bar. Une fontaine, j'en ai trouvé une dans un village, mais point de bar. Des bénévoles et des accompagnateurs m'ont dépanné deux fois en eau ce qui me permit de ne pas finir tout déshydraté.
    Content comme toujours d'avoir ajouté une nouvelle étape à ma collection, mais ça a été très difficile.
    On verra pour la suite, mais il ne reste plus que 3 étapes de 60 à 63km, les autres n'en seront pas moins faciles à faire mais dans la tête ça passe mieux.
    À demain.

    Quel est le chemin le plus court pour aller d'un point à un autre ? Aujourd'hui, ce fut le sujet de notre travail dans le cadre de la 11ème étape. Vous avez 12h pour répondre.
    Bon, déjà je n'ai mis que 7h36 pour répondre à la question posée au départ. C'était la 11ème étape.
    Pourquoi partir dans ce délire ? Et bien nous sommes dans une région où les routes semblent avoir été tirées au cordeau. Une fois quittée notre ville étape de la veille (Pedro Muñoz) nous avons pris la route toute droite pendant plus de 6km puis, miracle, un virage pour passer au-dessus de la LGV espagnole et nous voilà repartis pour plus de 17km de "va tout droit, tu ne peux pas te tromper".
    En définitive, étant parti avec le 2ème groupe ( je rappelle qu'il y en a 3, le 1er partant à 6h, le 2ème à 6h30 et le 3ème à 7h30) j'ai pu profiter de la fraîcheur 1h de plus et comme le vent nous était aux 3/4 favorable le premier tronçon de ligne droite s'est bien passé. J'avais pris la tête dès le départ et ne comptais pas la céder. Sur le second tronçon, je fus rattrapé par une envie pressante qui me contraignit à m'arrêter un assez long moment, camouflé derrière des oliviers. Quand je repris le cours normal de mes pérégrinations vers le sud, j'avais été dépossédé de mon leadership par 4 coureurs. Je fis une extraordinaire remontada, quitte à prendre quelques risques mais cela paya car au ravito 2, j'arrivai quand seule Milka, la coureuse Finlandaise, en repartait. Je fis un bout de chemin avec Lionel Rivoire jusqu'à ce qu'on rattrape Milka qui se mit à rester à mon contact. Aux très longues lignes droites ont succédé des lignes droites moins longues mais comme le parcours devenait bosselé on s'en rendait moins compte. Nous allions globalement à la même allure mais nous ne faisions pas nos pauses marchées au même moment et nous ne courions pas à la même vitesse selon le dénivelé certes très peu marqué.
    Au ravito de Nicole, le 3ème, nous étions encore tous les trois ensemble avec Lionel et Rémi arriva, bien que parti une heure après, et nous dépassa. Il restait 25km et un seul ravito était prévu au km 50 soit 13km avant l'arrivée, et bien sûr en ligne presque droite.
    Avec Milka nous avons joué à "cours après moi que je t'attrape" et mine de rien c'est quand même plus efficace que de s'attendre car là, on ne perd pas de temps. Tantôt elle prenait 200m d'avance tantôt c'était moi. Et à la fin, dans la ville de La Solana, nous avons conclu un accord comme quoi on terminait ensemble.
    Bien content d'être là, c'est la ritournelle quotidienne de fin d'étape, mais à chaque fois c'est ce qu'on ressent.
    Pour moi ce sera, demain, la 410ème étape de toutes les courses à étapes que j'aurai faites, dont 400 supérieures à la longueur du marathon.
    Nous aurons 5km de moins à faire qu'aujourd'hui mais avec encore quelques restes de portions rectilignes.
    à+Fab

    12ème étape de La Solina à Castellar de Santiago, 58,4km.
    Je mets moins de 7h, c'était l'objectif N°1 car je ne savais pas si cette étape sans beaucoup de dénivelé allait être chaude ou tempérée et les organismes ayant déjà commencé à puiser dans les réserves personne n'est, au moment du départ, certain à 100% que cela se passe bien.
    Dans mon cas, je n'ai pas à me plaindre, je ne suis pas blessé malgré les séquelles des pépins qui, il y a encore peu de temps, me faisaient douter. Quand je débute l'étape, je suis assez rapidement rassuré, ou au moins fixé, sur ce que sera la journée sachant que les états physiques et psychologiques sont des variables mouvantes.
    Ce matin, il faisait à peine frais, la pleine lune rouge venait tout juste de disparaître derrière l'horizon ouest et le parcours nous emmena dans la direction opposée. Deux bornes pour sortir de la ville, pour s'extirper des différents giratoires et passages dans des zones industrielles et nous voilà sur - promis juré avait dit Gilles l'organisateur - la dernière longue ligne droite de la course. Cette ligne droite s'est laissée se faire dévorer par notre groupe, amputé d'un élément (Luc qui avait terminé à l'heure du dessert hier soir, blessé et trop handicapé pour repartir ce matin). Il fallait faire attention au traffic car le matin les gens partent au travail et ne s'attendent pas forcément à croiser des coureurs. Le soleil s'est levé redonnant de belles couleurs au paysage : champs, vigne, amandiers, oliviers... friches.
    Au loin nous fînîmes par apercevoir une église, réplique de celle de St-Jacques de Compostelle. Cette ville marqua la fin de la ligne droite et j'y pénétrai en 1er car les trous coureurs du groupe suivant ne m'avaient pas encore rattrapés.
    Après cette ville, la route proposa un peu de dénivelé et nous la quittâmes ensuite pour traverser de vastes étendues oliveraies. Ça faisait du bien de revoir quelques bosses et virages. Au gré des arrêts techniques individuels nous sommes retrouvés à 3 avec Lionel et Milka. Nous avons cheminé presque groupés jusqu'au second ravitaillement où Françoise nous avait préparé un ravitaillement plein de bonnes choses (tourte au thon, houmous, petits canapés au fromage ou autre) si bien que quand nous en sommes repartis les petites montées ne nous même pas effrayés.
    Quand ça monte, j'aime "envoyer la sauce" et je laissai peu à peu mes deux compagnons pour m'échapper. Je me sentais bien malgré les voitures et camions et surtout le très étroit bas-côté alors je dus rester concentré car dans tout pays il y a toujours un chauffard (honnêtement, ça m'a coûté de rester poli dans ce CR, mais il a dû comprendre en langage des signes ma pensée).
    Remi me déposa sur place peu avant le marathon, ayant brillamment comblé son heure de décalage et quand j'arrivai au ravito 3, il en repartit aussitôt. J'en fis de même quand j'aperçus arriver au loin Lionel et Milka. Je savais que la fin d'étape allait me convenir, un ravitaillement à 8km et il en resterait 8 autres avant l'arrivée, les montées allaient se faire un peu moins douces, donc seul le soleil et la chaleur pourraient mettre leur grain de sable pour enrayer la mécanique. J'eus de la chance des nuages et un peu d'air avaient décidé de se relayer pour m'aider à bien finir. Matthias Völkel me rattrapa à 2km de la fin, nous nous encourageâmes mutuellement et il me laissa sur place me servant néanmoins de guide à distance une fois entré dans la ville.
    Je franchis la ligne ne sachant pas que j'étais 3ème de l'étape suite à une défaillance de Vincent (4ème) très marqué par la répétition des efforts et des blessures qui viennent le gêner. J'espère qu'il va récupérer et bien repartir demain.
    Il n'y aura qu'un seul départ à 7h30 pour tout le monde, pour cause de petite étape 48,5km mais un peu plus de dénivelé). Ouf, je vais pouvoir dormir une heure de plus.
    À demain.

    Cette 13ème levée fut une très belle étape en ce qui concerne le paysage et cela a correspondu aussi au fait que nous sommes passés en Andalousie, notre dernière région d'Espagne à traverser.
    Il faisait encore un peu frais quand nous sommes partis tous ensemble à 7h30, le soleil était déjà levé mais subsistait un petit banc de brume dans une oliveraie située sur notre itinéraire. La campagne était belle, les reliefs alentours un peu plus prononcés que lors des épisodes en Castilla-Mancha et c'est d'ailleurs en haut de la première vraie montée de la journée que nous allions changer de région. Pas de gros bouleversement dans le paysage, mais cela marqua le retour de parties montagneuses, donc de routes sinueuses. La descente m'a permis de dérouler et comme j'avais fait le trou avec mes poursuivants, sauf les 2 premiers qui l'avaient fait à mes dépens, je ne les voyais plus, je basculai au 1er ravitaillement en 3ème position. Je pris le temps de bien me ravitailler et je repris ma route en solitaire, ce que je préfère car je n'arrive pas à me relâcher quand je suis avec d'autres coureurs. La descente devait durer jusqu'au km 20 puis après avoir traversé un village une longue montée de 6km se présenta. Je l'entrepris comme d'habitude en courant car la pente me le permettait et en me fixant des petits objectifs pour marcher quelques dizaines de mètres. Comme il y avait des zones d'ombre, souvent je me les fixait pour marcher. Ainsi, j'arrivai au ravitaillement n°2, la montée n'était pas totalement terminée, mais je remis les bouteilles à niveau, mangeai quelques petits toasts et me remis en route sans voir personne derrière, mais je soupçonnai aux applaudissements entendus un peu plus loin que Milka n'était pas loin. La fin de la montée, 2 ou 3km plus loin, laissa la place à une longue et très sinueuse descente. De beaux lacets, comme certains rencontrés lors de la dernière ascension, mais avec un paysage qui dévoilait ses atours au fil de mon avancée. Je pointai au dernier ravito, celui de Fred Gallais toujours prompt à échanger quelques blagues, et j'en repartis au moment où Gérard et sa trottinette arrivaient. Il y avait encore 10km dont 6 de descente avant d'atteindre la partie finale en montée jusqu'à la ville étape de Santa Elena. Au bas de la descente magnifique et très sinueuse, aux nombreux lacets dignes de ceux de l'Alpe-d'Huez, nous nous sommes retrouvés à devoir slalomer entre les pieds d'un long viaduc qui me fit penser à Millau. La dernière longue côte fut plus exposée au soleil que ne le fut la partie précédente, je commençais à avoir bien chaud mais avec mes boissons et mon petit pulvérisateur de poche je me maintenais à une certaine fraîcheur.
    Dans le village, une petite et rude descente, dont des escaliers, nous mena dans un endroit improbable où était placée l'arrivée. C'est là que nous dormirons ce soir et au final la salle bien que rustique est relativement fraîche. Dehors il fait plus de 30°. C'est la fournaise. Heureusement que tout le monde est arrivé.
    Tout le monde ? Non car Vincent n'a pu aller au-delà des 3 premiers km et a donc arrêté la course. Ça m'a fait mal au coeur, comme à chaque fois que quelqu'un que j'apprécie est contraint à l'abandon. Mais ses soucis de santé étaient trop sérieux pour continuer l'aventure sans risques.
    Et petit coup de théâtre : c'est Matthias Völkel qui remporte l'étape du jour. Remi arrivant 2 minutes après. Bravo aux deux.
    Demain, 63km mais ce sera moins vallonné.
    A+

    14ème étape.
    "L'adversaire est l'ami(e) qui te fait progresser".
    C'est le résumé de mon étape du jour où avec Milka, la jeune coureuse Finlandaise, nous n'avons cessé de nous attaquer et de contre-attaquer. Bien entendu, rien à voir avec les grands duels qui ont fait la légende du Tour de France cyclisme, mais quand elle est arrivée et qu'elle est venue me remercier, me devançant dans la démarche, je lui ai répondu que moi aussi je la remerciais.
    Toute la journée elle m'a eu en point de mire ou inversement, au gré des arrêts aux ravitaillements ou autres.
    Ainsi, nous avons fait une belle étape en ce qui concerne nos moyennes respectives, et si je la devance de 5 minutes à l'arrivée, c'est que j'ai placé une attaque progressive là où elle semble moins à son affaire, à savoir quand ça monte.
    Je passe sur le début de l'étape, le long de l'autoroute sur un chemin caillouteux parallèle, puis sur la traversée de Linarès où grâce à mon GPS je me repérai sans hésitations, et sur la sortie de cette ville pour atteindre le ravito 3.
    À ce moment je constate que je ne l'ai pas distancée et elle repart même juste avant moi de ce poste de remplissage de bouteilles et autres. Nous allons nous poursuivre jusqu'au suivant puis sur le plateau où nous étions cernés d'oliviers et où parfois on pouvait apercevoir la blancheur typique de ces villages andalous sis sur les hauteurs environnantes. Ce plateau se termina par une plongée brusque vers le Rio Guadalquivir puis la route se remit à monter tout aussi fortement. C'est à la fin du plateau que j'avais accéléré un peu, ayant consulté sur ma montre le profil restant d'ici l'arrivée. Pour chacun des 5 derniers km je pris environ 1 minute d'avance sur Milka et je me forçai à ne plus alterner course et marche même là où ça piquait les jambes.
    L'arrivée sur la place du village fut un bon moment pour savourer le travail accompli ce jour où rien ne m'y obligeait mais où comme dans tout bon plat, s'il n'y a pas d'assaisonnement c'est fade. Or je suis joueur et j'aime m'amuser et ne pas enfiler les étapes comme de simples perles d'un collier.
    On finit 3ème (moi) et 4ème (Milka).
    À demain.

    Cette 15ème étape de 58km fut une belle étape en ce qui concerne la beauté des paysages. Des oliveraies au début, avec des montagnes en guise d'horizon, puis ce fut au tour de jolis villages de se montrer sous de belles couleurs selon l'éclairage. Nous étions sur le plateau et le parcours était assez bosselé. Je fis un arrêt technique où me dépassèrent mes trois poursuivants, Philippe Mora, Milka et Lionel. Je les perdis de vue et tentai de les rattraper, mais en vain car je n'avais plus de jus. Je poursuivis ma route en me disant que dès que le relief proposera des montées je les rattraperai. J'ai attendu le km 31, le second ravitaillement, pour faire la jonction et je restai au contact quelques centaines de mètres avant de retrouver un peu plus d'allant et de monter à ma façon et surtout de me détacher progressivement. Nous entamions la partie montagnarde de l'étape.
    Au ravito 3, tenu par Fred Gallais, je repris ma route en solitaire et constatai que derrière mes poursuivants n'étaient pas loin. Ça avait commencé à grimper puis après 3 ou 4km à redescendre avant de remonter plus insidieusement plus on se rapprochait du ravito 4 tenu par JB. Je repris l'heure de décalage sur Thomas Steinicke et avec lui je discutai brièvement de la ressemblance du paysage avec celui de la dernière étape de la DLL, qui menait au Zugspitze. Il ne restait que 10km, dont 3 de montée, et je ne marchai plus que je ne courut.
    Enfin arrivé au col à plus de 1250m d'altitude, la descente qui débuta fut raide et je mis du temps à contrôler mon allure afin de ne pas me blesser, mon genou droit me titillait et les orteils commençaient à venir toucher le bout de la chaussure. De temps à autres je regardais derrière pour vérifier que personne n'était en train de revenir sur moi. Il restait un dernier gros kilomètre tout en montée forte avant l'arrivée où je terminai une nouvelle fois 3ème, de peu avant Milka qui avait dû faire une grosse descente, et Lionel qui la suivait de peu.
    Il a fait chaud sur la fin et demain on pourrait avoir 30° pour la fin d'étape.
    À demain.

    16ème étape, 53,4km, plus de 1000m de D+, un temps doux au départ devenant chaud sur les coups de midi.
    Parti avec le deuxième groupe, à 7h30, j'ai couru avec le frein à main les deux premiers km car la descente était trop forte en guise d'échauffement. Dès les prémices de la première montée je rattrapai Lionel, Milka et Philippe et me détachai peu à peu et quand on eut atteint le col, la descente me fit du bien et je pus alors me laisser porter par la gravité. Au ravitaillement 1 je repartis quand Milka arrivait et comme je n'y avais passé que 2 minutes, j'eus l'impression d'avoir creusé un petit trou. Mais la coriace Finlandaise ne se laissa pas distancer et elle me gardait en point de mire.
    Au ravitaillement 2, peu avant Alcala del Real, je repris la course après un arrêt de plus de 6 minutes et Milka y arrivait tout juste. La traversée de cette ville pittoresque fut difficile avec des rampes à 15% et je fus contraint de la faire en marchant la plupart du temps.
    Cette étape faite d'une succession de bosses et de creux, à l'image d'un chameau avec plus de 2 bosses n'était pas pour me déplaire car les montées ne duraient jamais trop longtemps et les descentes aussi.
    Les paysages encore et toujours en Andalousie étaient agréables et permettaient de tempérer les moments de moins bien. On a pu admirer la Sierra Nevada, mais sans savoir exactement quels en étaient les sommets tant nous étions cernés par les montagnes.
    Des oliveraies, des amandiers, des figuiers, des genêts...
    Moins d'ombre sur la fin, les 30° promis étaient là, il ne restait qu'une dernière montée avant la redescente de 1500m vers l'arrivée.
    3ème, à plus d'une heure du 2ème (Remi), après la douche et le lavage du linge, il fallait patienter jusqu'à 19h avant de pouvoir s'installer. Je suis allé dans un bar à tapas me restaurer et m'hydrater... et taper ce CR.
    À Demain pour l'avant-dernière étape de presque 60km.

    17ème et avant-dernière étape de cette TransEspaña 2023, 59,6km et plus de 900m de D+.
    3 groupes de départ avaient été constitués pour cette étape où la chaleur était annoncée : 2 coureurs sont partis à 6h, 7 à 6h30 et les deux premiers du classement général à 7h30.
    Il faisait encore nuit quand je débutai ma course, mais je n'avais pas prévu de frontale, et je n'en ai pas eu besoin même si par endroits on ne voyait pas bien la chaussée. Rapidement avec Philippe Mora nous avons pris les devants suivis de pas très loin de Lionel et Milka. Nous tenions un rythme de 10km/h au gré des descentes et des rares remontées peu difficiles. Nous allions passer les 10km quand je dus m'arrêter effectuer une pause technique où je perdis 5 bonnes minutes et 2 places. Comme souvent ces derniers temps j'entrepris une longue remontée et je parvins à dépasser Milka puis à rattraper Lionel. Pas de Philippe en vue, sauf au ravitaillement n°1 où je le vis partir alors que nous y arrivions avec Lionel. Je savais que le parcours allait devenir vallonné à partir du ravitaillement n°2 situé au km 28 et que la traversée de la ville de Loja allait sans doute me permettre de faire la jonction avec Philippe. En attendant, les km défilaient et parfois une petite côte donnait l'occasion de marcher un peu pour mieux repartir après. Après le km 19, nous devions quitter la route et en prendre une autre dont le revêtement n'était pas très bon, m'obligeant à lever un peu plus les pieds ce qui, compte tenu de ma foulée plutôt rasante, me procurait quelques gênes. De plus la route montait, parfois assez fortement. Une fois au sommet de cette partie laborieuse où le soleil commençait à taper un peu plus fortement, une longue descente se présenta vers Loja. Au gré des lacets sur cette route assez fréquentée j'apercevais Philippe qui comptait plus de 500m d'avance. Au ravitaillement n°2, nous fîmes la jonction avec Lionel et nous repartîmes quasiment ensemble. La traversée de la ville fut une nouvelle fois assez technique mais comme le fléchage était au top et que ma montre m'indiquait les changements de direction, je n'eus pas beaucoup de difficultés à me guider. Au sortir de cette ville de bonne taille, on avait fait plus de la moitié du chemin. Restait la partie la plus escarpée avec 25km de montée en une succession de bosses plus ou moins longues sur des routes avec un peu de circulation et des croisements de camions où il fallait rester vigilant. Au km 33, sur la route était indiqué : 1000ème km de la TransEspaña. Plus que 27 à peine avant l'arrivée ! Peu avant le ravitaillement n°3, Matthias Völkel me dépassa, m'ayant repris une heure en 36/37km puis peu après ce fut au tour de Remi de me dépasser. Tous deux avaient une foulée largement plus souple que la mienne, comme si ça ne grimpait pas. Au ravitaillement, je vis Matthias partir et quand j'y arrivai, Remi finit de se restaurer et repris sa route à la poursuite du jeune et très à l'aise coureur Allemand.
    Lionel arriva quand à mon tour je quittai cet avant-dernier ravito et je dus m'escrimer sévèrement pour retrouver un semblant d'allure de coureur. C'est que ça commençait à devenir difficile et il y avait encore un semi-marathon à faire. Je savais que la montée jusqu'à l'altitude de 1035m environ allait prendre fin au km 54 donc la patience était de mise. Je me ravitaillai rapidement chez Nicole et décidai de porter une petite attaque histoire de pimenter ces presque 12km restants. Je serrai les dents, raccourcis les temps de pauses marchées et ainsi je basculai dans la dernière descente soulagé d'avoir réussi à remettre les gaz. Un dernier faux-plat avant d'atteindre le village et ce fut l'arrivée. 3ème une nouvelle fois, toujours 3ème au classement général, il n'y a plus qu'à savourer la dernière levée prévue demain avec l'arrivée sur la plage de Malaga.
    À demain.

    18ème et dernière étape de la TransEspaña. Pas la plus facile car il y a eu du dénivelé sous forme d'une mutitude de bosses à passer et avec de longues descentes parfois supérieures à 10%.
    Nous sommes tous partis à la même heure, 7h30, et une fois la ville de départ traversée, je comptais plusieurs centaines de mètres de retard sur les 2 leaders et un bon hectomètre sur un groupe de 4 constitué de Philippe, Lionel, Luc et JB (ces deux derniers n'étant pas dans le classement). Je courais sans être véritablement relâché, je me retenais dans les descentes et alternais course et marche dans les côtes. Au ravitaillement 1, km 11, je n'avais pas bu plus qu'une petite bouteille de sirop de citron et je repris ma route non sans avoir bu et m'être restauré d'un bout de banane. Le ravito suivant n'était qu'à 8,5km plus loin et j'y passai plus de temps. Au loin j'aperçus Philippe qui n'était pas lâché et personne d'autre. Le col mit du temps à se présenter, je l'attendais avec impatience afin de pouvoir dévaler dans la descente.
    Ce ne fut pas facile car mon genou droit était douloureux et je devais contrôler chaque foulée pour ne pas chuter d'autant plus qu'à certains moments le pourcentage avoisinait les 13 à 17%.
    Au ravitaillement 3 je constatai que Philippe s'était rapproché ainsi je m'attendais à ce qu'il me dépasse. Ce fut chose faite un peu plus loin. Je rattrapai Jb avec qui j'allais faire une grosse dizaine de kilomètres. Je profitai des dernières bosses surprises pour continuer à courir et il ne me suivit plus jusqu'à ce qu'on atteigne la plage. Il n'y avait plus que 500m à faire sur une sorte de sable gris où avaient cheminé les engins de chantier redonnant une allure meilleure pour accueillir les futurs touristes.
    Je fus content d'être enfin arrivé au bout de cette TransEspaña, ma 17ème course de plus de 1000km, ma 16ème lors de courses à étapes.
    Comme à chaque fois il y eut des embrassades, des félicitations, des moments de joie, mais je sais que je ne réalise pas encore la portée de ce que j'ai fait. Avec du recul, la fierté reprendra le dessus, mais avant il faut savourer.
    Je finis cette aventure par un podium : 3ème place au général, à plus de 63 ans, va peut-être falloir que ça se rajeunisse dans le peloton.

    À bientôt pour de nouvelles aventures.

    Total : 130h17'07" pour 1079,8km. Classement : 3ème sur 10 arrivants (16 partants).

     à+Fab******€**&*δ~~δ~!Ɛ;;δ~Ɛñ

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