• C.R. Marathon de La Rochelle 2007

    Deux jours avant mes 18 ans de course à pied, j'ai pris part à mon 50ème marathon. Ce fut le Marathon de La Rochelle qui servit de support à ce nouveau cap dans ma pratique.

    Par chance, j'ai pu partager cette fête de la course à pied avec des coureurs que je connaissais déjà comme Damien (gourdoda), Arnaud (arnbou), Renaud (rinox)... et d'autres dont je fis la connaissance "en vrai" et pas sur le forum tels les deux Eric (le rochelais et morales), pgaz ...

    Le retrait des dossards et le pot commun pris à l'Aquarium de La Rochelle furent des moments très sympas à vivre. Mais comme il fallait rejoindre nos lieux respectifs d'hébergement, nous nous quittâmes plus tôt qu'on l'aurait souhaité.

    Après une bonne nuit, le réveil ne se fit pas trop difficilement. Seul petit bémol, il pleuvait. Certains l'avaient prévu, d'autres étaient encore sceptiques la veille, comme moi. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence : nous allions être mouillés avant le départ et pendant la course. La température en revanche n'était pas trop fraîche et on allait vite se réchauffer une fois la course lancée.

    Les dossards de couleur permettaient de trouver une place dans l'un des sas prévus à cet effet, j'étais dans le bleu ce qui augurait que je franchirais la ligne en moins d'une minute après le coup de feu de départ. Tout le monde s'agglutinait peu à peu, la chaleur humaine permettant aux organismes de rester à bonne température. Deux ou trois minutes avant le départ, quand les sas s'ouvrirent, un troupeau de sac poubelles et autres t-shirts nous survola pour aller s'échouer sur les trottoirs environnants : ça allait être l'heure !

    Compte à rebours : 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1 PAN ! La course était lancée, mais je n'avais pas avancé d'un pouce. Je franchis la ligne de chronométrage officieux après 45", mais ce temps-là ne m'intéressait pas, c'est le temps officiel qui compte pour moi. J'avais prévu de rattraper ces dizaines de secondes sur les 10 premiers kilomètres, donc rien ne servait de se stresser et de se dépêcher.

    Je me fis dépasser par "le ballon" (ou plutôt la "manche à air") des 3h30' et me demandais ce qui se passait. Le coureur à qui je posais la question me répondit qu'il souhaitait le plus rapidement possible être dans les temps, soit 5'/km d'où son accélération. Je le laissais filer, le gardant néanmoins à vue, une cinquantaine de mètres devant moi. C'est alors que gourdoda et arnbou ainsi que leurs deux copains me dépassèrent. Je les laissaient filer sachant que nous n'avions pas les mêmes objectifs ni la même gestion de course : j'avais opté pour un negativ'split avec une accélération à partir du 30ème kilomètre. J'avais le temps.

    Le passage prévu au km5 se fit en 24'50" soit une minute de gagnée par rapport aux prévisions (26'), je me calais sur un tempo de 4'48/4'50 au kilo, mais je me retrouvais vite "coincé" derrière le gros paquet des 3h30' dont le meneur avait trouvé la juste allure. J'étais plus rapide qu'eux et décidais, après avoir un peu été ralenti, de les dépasser et de profiter du ravitaillement du 10ème km pour les distancer puisque je ne m'y arrêtais pas. J'avais déjà "zappé" le premier ravitaillement, transportant mes bouteilles à la main, et j'en fis de même. Les douleurs aux jambes que j'avais eues depuis le départ avaient disparu depuis deux ou trois kilolmètres. Le km10 fut passé en 48'58", soit avec 2' d'avance sur mon programme, je n'allais quand même pas m'arrêter et attendre. Le profil du parcours et les boulevards plus ou moins exposés aux vents faisaient osciller ma cadence entre 4'37 et 4'51" au kilo, le km15 fut passé en 1h12'30" (avec 2'30" d'avance), je m'étais débarrassé de ma première bouteille au ravito, et je me retrouvais avec une envie pressante : je m'arrêtais et repartis en n'ayant laissé que 25" de débours pour cet "arrêt aux stands". Les 10 kilomètres suivants ont été courus avec une assez bonne régularité : entre 4'42" et 4'54" suivant la présence de ravitaillements ou non. Passages aux km20 : 1h36'48", semi : 1h42'03", km25 : 2h00'43".

    Aux alentours du km27, je m'aperçus que les km avaient tendance à "être plus longs", je ne les courais plus qu'en 4'50 ou 5'. Etaient-ce les prémices du mur ? Non, je pense que c'est cette partie du parcours qui était la moins intéressante et la plus "vallonnée" si l'on peut dire, mais les quelques faux-plats étaient amplifiés par l'accumulation des kilomètres. Je décidais donc de reprendre le contrôle de ma course et de ne pas me laisser endormir par un rythme "pépère" qui m'aurait fait perdre du temps : le km 30 en 2h24'57" (avec un dernier kilo en 4'29") marqua le début d'une accélération qui durera 6 kilomètres, histoire de tester jusqu'où je pouvais maintenir ce ryhtme. Des douleurs abdominales (pubalgie) et au niveau des adducteurs s'étaient réveillées, ainsi je préférais tout donner maintenant, puisqu'il restait 12km, soit moins d'une heure de course, quitte à exploser sur la fin, j'aurais toujours quelques ressources pour m'arracher et atteindre mon objectif : ça, c'était mon état d'esprit sur le moment, et comme j'avais prévu d'accélérer au 30ème, je voulais garder ma ligne de conduite.

    Km 35 en 2h48'31", soit 23'34" sur les 5 derniers km, ça allait, même si je souffrais de plus en plus, ayant du mal à allonger la foulée tellement les adducteurs étaient douloureux. Mais je sais "mordre dans le bâton" quand il faut et je m'accrochais, me débarrassant au passage de ma ceinture porte-bidons pour desserrer l'étreinte autour de mes hanches. A partir du km 37, les kilomètres devinrent plus difficiles à courir, mais comme je doublais beaucoup de coureurs je ne faisais pas trop attention au rythme qui était descendu à 5'10"/5'15" au km, et j'ai eu un gros trou de mémoire, ne sachant plus où j'en étais de ma course : cela dura le temps de repasser devant une borne, celle du km38 où je m'aperçus que mon avance fondait peu à peu sur mes 3h25' escomptés. Je repris le contrôle et effectuais les derniers en me disant " plus que 3,2km soit 8 tours de piste, puis 2' après, plus que 7 tours ... C'était ma façon de gérer cette fin de course qui était devenue extrèmement difficile pour moi. Le km 40 en 3h13'58" ne me laissais guère le temps de flâner : j'avais 11' pour les faire, ça devrait passer.

    La fin de course, toujours magique à La Rochelle à cause des très nombreux spectateurs présents, se passa bien, même si les douleurs étaient maximales, mais "un marathon sans souffrir, ce n'est plus un marathon" comme j'ai pu entendre ici et là, en tout cas, pour mon 50ème, j'avais donné ! Je terminais en 3h24'41", temps officiel (à confirmer) et en 3h23'56" temps puce (à confirmer aussi).

    Je mis quelques minutes avant de bien récupérer, de rendre la puce, de mettre mon nouveau coupe-vent rochelais, d'attraper mes huîtres au passage, de discuter avec des coureurs puis de rejoindre les copains et ma femme qui m'attendaient.

    J'étais content pour gourdoda et pour arnbou pour leurs records respectifs, n'ayant pas pris part au jeu des pronostiques sur lequel des deux allait arriver avant l'autre. Bravo aussi aux autres AE qui ont réalisé moins de 3h20'. Il ne restait plus qu'à attendre les deux Eric (le rochelais et morales) ainsi que jérôme et son copain pas encore arrivés.

    Mais j'avais trop froid, les mains blanches, les lèvres violettes, je décidais de rentrer à l'hôtel pour prendre une bonne douche et surtout pour me réchauffer, alors je quittais les amis avec un peu de regret de n'avoir pu rester discuter autour d'une mousse ou d'un chocolat chaud.

    En tout cas, ce fut une belle journée pour moi, à la hauteur de ce que j'espèrais pour ce 50ème marathon.

    J'espère en vivre d'autres comme ça. Normalement, le prochain sera Nantes en avril 2008.

    à+Fab***

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