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CR Foulées vertaviennes : accompagner un mal-voyant
Nouvelle expérience dans ma vie de coureur aujourd'hui lors des Foulées Vertaviennes : j'ai accompagné Laurent, un coureur mal-voyant, sur sa première compétition, un 5,5km assez technique et un peu vallonné.
Nous nous étions entraînés déjà à plusieurs reprises, d'abord sur la piste afin de nous régler conjointement et dans la foulée et dans les avertissements que je devais lui donner pour l'informer de l'état du sol ou du changement de direction. Nous avions testé le hors piste, sur des chemins où les difficultés paraissent tellement minimes pour quelqu'un qui possède ses cinq sens qu'il faut apprendre à reconnaître ce qui va pouvoir poser un problème pour un non-voyant.
Le parcours de la compétition d'aujourd'hui a aussi fait partie de nos lieux d'essais.
A l'entraînement, nous avions donc réussi à bien nous coordonner.
Donc le jour J était arrivé pour se rendre compte de la difficulté qu'allait constituer notre participation à une course où il y aurait du monde à courir avec nous.
Après un petit échauffement d'une quinzaine de minutes afin de procéder aux derniers réglages, nous nous sommes placés derrière le peloton d'une centaine de coureurs et coureuses avec qui nous allions courir sur ces 5,5km.
Le coup de feu du départ fut donné et bien vite nous avons trouvé un rythme de course régulier confortés en cela par le fait que les 500 premiers mètres étaient plats. Les difficultés commençaient après. Nous avons couru ces premiers hectomètres un peu rapidement pour Laurent, mais il ne me dit rien à ce sujet. La première côte arriva après un passage sur un chemin herbeux bien entretenu surlequel je devais être doublement vigilant : prévenir des pièges éventuels et faire attention à mes foulées aussi, j'aurais eu l'air malin de me faire une entorse
Nous avons doublé quelques coureurs partis un peu vite et calant dans la première montée, mais je sentais bien que Laurent avait un peu de mal, la corde qui nous liait se tendant plusieurs fois. Au sommet de cette côte, restait un faux plat suivi d'une descente douce au début puis assez raide sur sa fin. Nous en avons profité (surtout Laurent) pour récupérer, connaissant la fin de ce premier tour pour l'avoir révisé plusieurs fois. 15'12" le premier tour, des salves d'applaudissement à notre passage, je n'ai pas osé demander à Laurent ce qu'il avait ressenti à cet instant, mais j'en étais ému tellement je ressentais la sincérité de ces acclamations. Je lui dis de ralentir un peu car il s'était emballé comme on le fait tous en ces occasions, et là il me dit qu'il avait été un peu trop vite depuis un bon moment. Il n'avait pas osé me dire qu'il souhaitait ralentir un peu. On baissa le rythme sur la partie plate du parcours, je lui donnais à boire de ma bouteille car il n'avait pas voulu s'arrêter au ravitaillement, n'ayant pas soif. Nous avons ensuite géré les côtes pour enfin reprendre un bon rythme pour ralier l'arrivée.
Le second tour fut couru en 16'09", une petite minute de plus que le premier tour.
L'arrivée fut aussi émouvante que le passage du premier tour, nous eûmes droit aux applaudissements nourris des spectateurs ainsi qu'aux félicitations de l'animateur micro de la course.
31'21" pour 5,5km, certes, pour moi la moyenne n'est pas habituelle sur ce genre de course, mais c'est le premier chrono que Laurent a réalisé dans sa carrière de coureur qui vient de débuter. Au scratch, nous sommes 88 et 89èmes sur 104 arrivants.
Pour le reste de la journée, c'est anecdotique, j'ai participé à la course des 10,5km que j'ai courue en 44'56", soit une cadence de 4'17"/km et un temps estimé de 42'48" aux 10km (soit mon meilleur temps 2007). Mon objectif était de faire 46' au maximum, mais j'avais des réserves.
à+Fab***
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