• Quels sont les ingrédients pour réussir un bon marathon ?

    Quels sont les critères à considérer lors du choix d’'un marathon afin d’'y réaliser une performance ?

     

    Nous passerons sur tout ce qui concerne l'’expérience, l'entraînement, la gestion de la course et le matériel pour ne nous intéresser qu’'à la course elle-même au niveau de son organisation, c'est-à-dire sa situation géographique et son profil, le type de parcours, en boucles, en navette, en ligne… , son cadre, urbain, rural ou mixte, son revêtement, bitume, chemins, alternances des deux, sa place dans le calendrier et la météo habituelle à cette époque, son horaire de départ, sa notoriété et donc son nombre de participants, etc….

    Nous laisserons de côté aussi les approches « touristiques » ou fantaisistes du marathon pour ne considérer que celles ayant un objectif réaliste de performance.

     

    Un marathon, ça se prépare, il existe de très nombreux plans correspondant tous à une certaine approche de l’'optimisation de la performance. Globalement il y a une constante qui, si elle n’'est pas respectée, mène droit dans le mur. Il y a une approche mentale, une préparation alimentaire, une préparation matérielle … mais… …il y a des facteurs imprévisibles, des impondérables, et d’'autres facteurs connus souvent négligés et qui ne sont pas vraiment sans importance quand vient le jour J.

     

    Le profil de la course en premier lieu, en rapport direct avec sa situation géographique, dont il faudrait tenir compte dans sa préparation mais peu de coureurs le font, joue son rôle. On n'’abordera pas un marathon vallonné de la même façon qu'’un marathon réputé plat. La désignation de « parcours roulant » est tout à fait subjective, certains marathons réputés comme étant plats proposent néanmoins une succession de passages sur des ponts ou dans des tunnels ce qui à la longue confère au profil total de la course un certain dénivelé, apparemment négligeable mais bien usant quand même.

    La présence de nombreux changements de directions, parfois brusques, virages en épingle à cheveux, et celle de longues lignes droites, en faux plats, peuvent avoir aussi un rôle tout comme l’'exposition de l'’itinéraire au soleil et/ou aux vents dominants.

    Les types de parcours varient d'’une épreuve à l’'autre. Les parcours en boucles sont intéressants pour celui qui veut des repères et qui a envie de se rassurer sur la suite de la course, pour d’'autres ils s'’avèrent d’'une monotonie décourageante. Certains, peu nombreux de nos jours, proposant 3 boucles identiques de 14km, d'’autres plus prisés organisés sur deux tours (Vannes) ou en forme de 8 avec des passages très appréciés là où la foule est très nombreuse (La Rochelle). Les parcours en navette, en aller-retour, même partiels (Nantes, Albi) sont aussi en vogue, même si des facteurs climatiques peuvent venir ternir l’'enthousiasme, surtout sur la partie retour quand les vents sont défavorables. La dernière génération si on peut l'’appeler comme ça propose un parcours en ligne (Mont Saint Michel, Côte d’'Amour, Transléonarde, Marathon du Bout du Monde, Caen…) ou en une seule grande boucle (Futuroscope ou Paris dans une certaine mesure). Ces deux derniers types de marathons allient un parcours varié au niveau des paysages et la découverte touristique de la région traversée.

    Le cadre dans lequel se situe le marathon que l’on a choisi est important afin d’'allier performance et plaisir. Les marathons urbains (Paris, La Rochelle) sont-ils plus propices à la performance que les parcours semi-urbains (Nantes, Vannes) ou que d’'autres exclusivement organisés à l'’extérieur des grandes agglomérations, à la campagne par exemple ? Les parcours de bord de mer (Côte d'’Amour, Mont Saint Michel) très appréciés pour le caractère touristique de l’'événement sont-ils vraiment très favorables à la réalisation des objectifs ?

    Ces derniers marathons ainsi que plusieurs autres dont les parcours alternent ville et campagne présentent aussi une grande variété du revêtement : tantôt l’'on évolue sur des routes bitumées et autres sols bétonnés, tantôt on emprunte des chemins plus ou moins bien entretenus, souvent de terre, parfois avec des graviers et on peut aussi y rencontrer quelques flaques d'’eau et portions boueuses. Les routes de campagne sont un peu différentes des rues et boulevards rencontrés en agglomération : la chaussée est bombée, l’'entretien est parfois sommaire et l’'attention doit être décuplée afin de ne pas marcher dans un trou. En ville, la possibilité de « couper » les trottoirs, le nombre important de giratoires qui ont poussé comme autant de champignons et le passage fréquent par des zones piétonnières, parfois pavées, souvent délimitées par des poteaux ou plots de béton interdisant la circulation automobile rendent aussi la course risquée quand vient le moment où la fatigue diminue la capacité de se concentrer sur le parcours.

     

    Un second facteur indépendant de toute préparation plus ou moins bien accomplie et pouvant fortement influer sur la performance tient au fait qu’'on ne peut être certain de rien en ce qui concerne le temps qu'’il va faire lors de la course.

    Certes, les bulletins météo des jours et heures précédant le départ indiquent dans ses grandes lignes ce à quoi il faudra s'’attendre pendant la course, mais il existe toujours de grandes incertitudes au moment du départ sur ce qui se produira.

    Il est des exemples célèbres et dramatiques qui prouvent que les conditions climatiques ne sont pas négligeables dans l'’accomplissement d'’un marathon.

    Ceux de début d'’année, fréquemment programmés pour le début du printemps, ce qui correspond à la fois à la fin de la saison hivernale et des cross, présentent des risques de temps perturbé. Des matinées froides, avec de la pluie, du vent et pourquoi pas des averses de grêle ou même de la neige peuvent gâcher trois mois de préparation. A la même époque, on peut aussi faire face à une chaleur peu habituelle pour la saison. La localisation de ces marathons dans l'’espace français montre que ceux qui sont organisés près de l’'océan connaissent souvent des épisodes venteux, le vent étant quand même l’'ennemi du coureur quand il est de face. Les marathons de fin de printemps, aux beaux jours comme on a l'’habitude de dire, sont aussi soumis aux aléas climatiques et peuvent rencontrer une situation caniculaire qui anéantira tout espoir de réaliser un objectif chronométrique correct. En bord de mer, les brises côtières de début de matinée ou de fin d’'après-midi peuvent perturber le bon déroulement de la course.

    Les marathons de fin d’'été ou de début d’'automne sont sensibles aux mêmes aléas climatiques : vent, brouillard, pluie d’'un côté contre soleil, chaleur, forte hygrométrie de l'’autre.

    Les derniers marathons de l’'année, peu avant l'’arrivée de l’'hiver sont aussi sujets à des conditions climatiques variables d’'une édition à l’autre. La tendance générale est d'’y rencontrer du temps frais, voire du froid, ce qui n'’est pas trop handicapant si ce n’'est la présence éventuelle de vent qui en renforcerait les effets. Ne parlons pas des circonstances exceptionnelles qui verraient se cumuler froid, vent, et précipitations !

     

    Pour tenter de résoudre certains problèmes dus aux différents états du temps, et notamment aux fortes chaleurs, ou pour essayer de les anticiper, certaines organisations ont déplacé l'’heure du départ de leur marathon. Le plus connu est celui du Mont Saint-Michel dont l’'heure de départ est passée du dimanche matin au samedi après-midi. Mais même en s'’adaptant aux contraintes météorologiques, l’'histoire a tragiquement montré que la formule pouvait comporter certains risques. Une nouvelle adaptation de l’'organisation consista à avancer la course d’'un mois dans le calendrier afin de réduire au maximum tout risque de voir se reproduire l'épisode caniculaire ayant endeuillé la course.

    D’'une manière générale le départ des marathons est donné en milieu de matinée, entre 8h45 et 10h. Cela permet au moins aux coureurs de ne pas connaître trop de situations de chaleur.

    Il fut un temps, quand le marathon n’'avait pas encore son caractère mythique, où le départ de certaines courses était donné à 7h du matin (Saint-André-13-Voies en juin-juillet et Saint-Jean de Monts en août, les deux en Vendée). J'’avoue, pour les avoir courus de nombreuses fois, que ces marathons certes peu fréquentés (150 à 400 coureurs) étaient bien agréables, laissant le reste de la journée pour faire autre chose une fois la douche prise. Il en existe encore certains souvent couplés avec un 100km qui proposent un départ aussi matinal (Chavagnes en Paillers).

     

    On en arrive à la question de la notoriété de chacune de ces courses. Pour beaucoup de coureurs, c'’est le prestige d'’un marathon qui va guider en premier leur choix. Une grande majorité ne s'’aligne pas au départ dans le but de réaliser un temps au sens de meilleur temps possible, mais simplement pour terminer la course. Mais d'’autres veulent profiter de l’'événement pour « claquer » un nouveau record. J’'ai toujours trouvé étonnant qu'’on puisse espérer réaliser un meilleur chrono sur une course où le nombre de participants est très important (plusieurs milliers de participants) par rapport à une course plus « confidentielle » (quelques centaines d'athlètes).

    Quelques éléments peuvent abonder dans ce sens, mais des arguments contraires existent.

    Un « grand marathon », pas au sens de la longueur car ils mesurent tous 42,195km, mais au sens médiatique de « messe populaire » peut effectivement s’'avérer propice à la réalisation d’un objectif chronométrique. Le plateau proposé par la présence de nombreux sponsors va tirer le niveau vers le haut et la tête du peloton va aspirer les poursuivants et ainsi de suite. Ces organisations proposent aussi des « services d’'aides aux personnes » à savoir des meneurs d'’allure qui guident tous les aspirants et les conduisent vers un certain objectif, et le prêt de puces électroniques qui donneront avec exactitude le temps mis pour effectuer réellement le marathon, temps qu’'il faut néanmoins considérer comme officieux car n'’ayant aucune valeur pour un quelconque classement ou une éventuelle qualification. C’'est le chronométrage officiel qui détermine la performance réelle, c’'est à dire celui démarré au coup de pistolet.

    L’'ambiance de fête qui règne le jour de la course et même la veille et l'’avant-veille mettent tout le monde dans une dynamique positive qui peut aider à accomplir une performance.

    La ou les récompenses, souvent à la hauteur de l’'événement (mais pas toujours hélas) sont aussi des motifs de dépassement de soi.

    Parmi les arguments qui réfutent l'’idée qu’'on accomplirait une meilleure performance lors des grands marathons il y a celui de la difficulté à trouver son rythme de course rapidement. Le marathon n’'est pas un carnaval, n’'en déplaise à certains, mais c’est une compétition où certains vont donner ce qu'’ils ont dans le ventre après une longue préparation. Si pour des raisons d’'encombrement de la route par une foule trop compacte de coureurs, dont beaucoup se sont positionnés devant alors qu'’ils auraient dû aller à l’'arrière du peloton puisqu'’ils n'’avaient aucun objectif chronométrique, on met du temps à se régler en prenant aussi le risque de courir par à-coups, il y a de grandes chances pour que l’'objectif de départ soit revu à la baisse.

    Les marathons où l’'on peut franchir la ligne de départ en 30 secondes maximum et où l’'on n’'est jamais freiné par des personnes se trouvant devant et se déplaçant à faible allure permettent de se concentrer au maximum sur son allure et de conserver son ’influx nerveux ainsi que des réserves bien utiles pour la fin de la course.

    La foule aux premiers postes de ravitaillement, avec les écarts faits par certains coureurs non conscients qu'’ils gênent ceux qui arrivent derrière, est aussi un des points pouvant déboucher sur la réalisation d’'une contre performance. Tout le monde se précipite, ne prend donc pas le temps de se ravitailler efficacement et risque fort de le payer tôt ou tard quand le besoin de réserves sera plus important.

    Lors des courses où le nombre de coureurs est moins important on a le temps d’'apercevoir les tables de ravitaillement, de choisir ce dont on a besoin et on ne risque pas de se faire bousculer.

    Le mental joue aussi sur le déroulement de la course : quand il y a plein de monde, certains sont rassurés, ça les booste et ils vont puiser ce qu'’il faut pour aller au bout d'’eux-mêmes. Mais quand il y a beaucoup de monde cela signifie que beaucoup vont flancher et par mimétisme ou contagion beaucoup d’'autres seront tentés de ralentir et n’'iront pas chercher à se dépasser. De plus en se faisant doubler certains se découragent. Quand on se retrouve seul, qu’'on n’'a personne qui nous regarde, personne à qui se plaindre et qui pourrait compatir avec nos souffrances ou notre mal-être, on se rentre dedans et on ne se réfugie pas dans le cercle vicieux « je ne suis pas bien à on m’'encourage car on voit ou on me dit que je ne suis pas bien à donc je ne suis pas bien et je ralentis …». Là, seul, on n'’a que la route et on s’'accroche plus facilement.

    Le grand nombre de participants a quelquefois pris les organisateurs de court au niveau des ravitaillements, lors de certaines éditions où les premiers passés avaient pris tellement de boissons aux postes de ravitaillement qu'’il ne restait plus rien ou plus assez pour leurs poursuivants.

     

    En conclusion, je dirai que le choix d’un marathon, dans le but d’'y réaliser une performance correspondant à son objectif bien sûr, doit tenir compte de tous ces facteurs pouvant intervenir sur la course, prévisibles ou non, et que le coureur doit être capable de les anticiper et de s’'y adapter.

     

    à+Fab***


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  • 3h28'08" ! Au-delà de la déception sur le coup, mais qui est passée maintenant, c'est plutôt la manière dont j'ai abordé et couru ce marathon qui m'ennuie un peu. Je raconte...

    Je passe sur le récit des heures précédant la course, c'est d'un banal que je ne vais pas vous faire perdre de temps à lire ça

    Donc calons la K7 directement sur les derniers instants avant le départ.

    Plein de monde déjà sur place au moment où je me pointe sur le site de départ, quelques connaissances à qui je ne pouvais pas éviter de dire bonjour, j'essaie de grapiller quelques mètres pour ne pas me retrouver au fin fond du peloton, mais peine perdue. Tant pis, ça me fera partir prudemment. Pan ! Enfin, je ne l'ai pas bien entendu, mais du haut de mes 1,90m j'ai vu que devant ça se trémoussait, alors j'en conclus que le départ devait être donné. 51" pour franchir le tapis de départ avec initialisation des puces, ça faisait déjà un handicap certain pour mon objectif qui était d'accrocher les 3h20', peut-être un peu ambitieux, mais j'avais les jambes normalement pour.
    "Enfermé" au départ, j'ai pris mon mal en patience et j'en ai profité pour regarder le paysage et faire attention aux brusques variations d'allure de ce bon gros peloton de plus de 1500 coureurs et coureuses. La visite de Nantes-centre est sympa à faire, mais on était quand même dans un marathon et je pourrais revenir un autre jour si je voulais vraiment visiter l'île de Nantes. Donc, avec tout ça, je n'ai pas vraiment pu me régler avant le 8ème km, quand on est sorti de la ville et entré sur les bords de Loire et une fois que j'ai réussi à dépasser le ballon des 3h30 ce qui était aussi difficile à faire que d'effectuer un dépassement lors du Grand Prix de f1 de Monaco : obligé de passer sur les bas côtés, là où c'était gadouilleux. De plus, le marquage des premiers km était pour le moins "fantaisiste", mais c'est dû aux travaux en cours dans cette partie de Nantes. Donc, une première partie de course ne m'ayant pas facilité les choses. Passage au km 10 en 48'04" quand même, donc j'avais rattrapé un peu.

    Par la suite (km15 en 1h11'50", km20 en 1h35'28") et jusqu'au km23, j'ai tourné à mon allure "cible", celle pour faire entre 3h20 et 3h25, avec un passage au semi en 1h40'38" (soit en réalité 1h39'47", vu que j'avais franchi la ligne de départ à H + 51"). Lors de cette partie du parcours, je n'ai pas été gêné par le vent comme je le craignais, mais je sentais bien qu'il n'était pas favorable non plus, donc je m'étais fixé le pont de Mauves (km23) pour essayer d'accélérer un peu. Mais en fait je me suis retrouvé avec un vent défavorable et j'ai été contraint de rester à 4'50/km, même qu'à un moment j'ai marché pour essayer de faire le point sur la stratégie avec mon coach (c'est moi mon coach ). Restons patient jusqu'au 30ème et on verrait alors si ce vent allait continuer ou tourner et enfin souffler dans le bon sens. (km 25 en 1h59'54")
    Jusqu'au km 30 j'ai maintenu une cadence de métronome (6km entre 4'51 et 4'49/km), mais je voyais bien que les pulsations augmentaient de plus en plus. Oh, certes, pas de beaucoup, de 150/153 jusque là, elles sont passées peu à peu à 154 puis 156 pour rester aux alentours de 158/159.
    Au ravitaillement du 30ème km (2h24'07") je pris un peu de temps pour bien remplir ma bouteille et marcher quelques dizaines de mètres, mais je sentais bien que le ressort était un peu cassé. Que faire ? Continuer, de toute façon mis à part une blesssure ou une chute d'enclume sur la tête, je ne voyais pas ce qui pouvait m'arrêter.
    Jusqu'au 35ème km (2h49'39") ma vitesse était redescendue sous les 12km/h alors que d'habitude c'est là où je produis mon effort.
    Mais c'était sans compter avec l'enclume que je ne reçus pas sur la tête mais qui alla se fourrer dans mes bagages : une enclume dans chaque chaussure, vous vous rendez compte ! Et il y en a qui appellent ça se prendre le mur !

    La fin ? Désagréable alors que j'étais venu réviser cette portion qui devait être sympa : mais trop de vent de face, motivation quasi évaporée dans la chaleur, et je doublais quand même plein de coureurs qui étaient encore plus scotchés que moi, qui sprintais à fond de mes 11km/h avec quand même une petite pointe à 12 !!!

    L'arrivée qui devait être sompteuse s'avéra être un soulagement : c'en était fini de cette course où j'avais imaginé de meilleures sensations.
    Quelques douleurs étaient venues s'ajouter au mal être des 10 derniers km : celles qui me rappelèrent une ancienne pubalgie, il y deux ans quand j'avais dû finir mon marathon à vitesse 100km et exploser mon record du plus lent jamais couru. Impossible de lever les jambes pour allonger la foulée (bon, j'en vois qui rigolent et qui disent que de toute façon quand je cours, je ne les lève presque pas mes jambes ). Et bien là, imaginez ! La même chose en pire !

    Mais ce soir, à H + 7, tout baigne.
    Demain, j'essaie la récup active : petit footing et je verrai si j'étais dans un jour sans ou si j'ai accumulé trop de fatigue avec mon entraînement de bûcheron .

    à+Fab***

    Complément au CR en réponse à une question de Renaud (Rinox):

    rinox a écrit:
    Bravo à tous les 2 et j'attends également vos CRs que je lirai avec plaisir.
    Pour Fab, dommage car tu semblais confiant dans la tactique que tu souhaitais adopter...... En plus, tes derniers chronos étaient prometteurs....
    Alors, pas si roulant que cela ce marathon ?
    Sinon, dites nous vos impressions sur ce nouveau parcours.
    Pour ma part, j'ai hâte de le courir.


    Rebonjour Rinox
    Sympa ce samedi après-midi d'avoir le temps de bavarder au stand de ton club.
    Pour en revenir à tes questions, et après une bonne nuit de sommeil, disons d'abord que ma tactique prévue était celle que je mets en place habituellement, mais que cette fois-ci, l'adversaire a su contrer cette tactique .
    Je pense, et après en avoir discuté avec d'autres coureurs depuis, que la première partie du parcours constituait un bon piège et ne permettait en aucun cas de trouver sa cadence. Je m'explique.
    D'abord, le départ, sur un grand boulevard qui se rétrécit pour nous faire emprunter le quai, certes magnifique mais peu propice à ce déferlement humain, qui plus est avec un secteur pavé et d'autres pièges à éviter du style de grandes flaques d'eau, des rails de train et d'autres petites choses qui ne sont visibles qu'au dernier moment quand on est en peloton. Bilan, passage en 6'08" au 1er km (dont les 51" de franchissement de ligne de départ).
    Ensuite, après un peu plus d'1km, le premier pont qu'il fallait passer, donc une petite grimpette de 50m au moins suivie par une longue portion assez droite mais où il était néanmoins difficile de dépasser sans faire d'à-coups. Le km 2 ne devait pas être très bien placé car je le passais en 4'21", puis le km3 en 4'41".
    Au bout de la ligne droite me rappelant l'ancien, le très ancien tracé, celui des années 90, et où l'on croisait la tête de course puis tous les poursuivants, il fallait faire demi-tour et croiser à notre tour nos poursuivants.
    Le km4 passé en 5'21" me prouva que l'année prochaine l'organisation devra être un peu plus rigoureuse au sujet de l'information kilométrique car je n'avais pas du tout ralenti, au contraire, et je me retrouvais avec 40" de plus que le km précédent. J'espérais à ce moment que le km 5 allait quand même être bien positionné.
    Peu avant ce km5, il fallait remonter sur un deuxième pont ce qui a encore une fois constitué une difficulté, et là je vis que mon chrono affichait 5'11" !! Soit 25'42" depuis le départ : de quoi perdre toute confiance dans l'indication du kilométrage. j'étais un peu perdu même si je me disais que bientôt ça allait rentrer dans l'ordre quand même. Il le faudrait bien car beaucoup devaient se trouver dans mon cas, un peu désabusés de voir ces kilomètres élastiques.
    Par la suite, la traversée d'un quartier en rénovation, avec de nouveaux passages de pont, un coup au-dessous, un coup au-dessus, des travaux, et ce vent qui jusqu'alors ne se faisait pas trop sentir, tout était réuni pour que les sensations tardent à venir.
    Heureusement, nous arrivions enfin sur les bords de Loire. Le km 6 était étrangement absent (peut-être quelqu'un l'avait-il volé , je passais au km 7 en 34'03", ce qui voulait dire que j'avais fait les deux derniers km en 8'21" ! La bonne blague ! du 4'10" au kilo, mais faut pas rêver, moi qui n'avais pas bougé mon allure d'un pouce, restant avec le même groupe de coureurs depuis le km5.
    Dans la foulée, je me retrouvais coincé derrière le groupe des 3h30' conduits de main de maître par Titi*, Transe Gaulois 2006, qui m'encouragea quand je dépassais son charter en profitant d'une partie dégagée mais boueuse. Je trouvais déjà que ce groupe était en avance par rapport à mon chrono et aux temps de passage pour faire 3h30', mais je me dis qu'ils avaient aussi subi les aléas du marquage pour le moins fantaisiste des premiers km.
    Cette partie du parcours n'était pas si agréable que ça : passe encore pour faire une sortie longue le dimanche, mais dans le cadre d'un marathon, c'était limite surtout quand on voulait dépasser ne serait-ce qu'un coureur. Il fallait mettre les pieds dans de la gadoue par moments ou alors on devait attendre un peu avant de doubler. Il n'y avait qu'à regarder les mollets des arrivants pour se dire que le parcours avait ressemblé à une course nature et n'avait pas été bitume-bitume sur 42,195km. (km 8 en 4'32")

    Pour la suite de la course, du km 10 au km 30, j'étais en territoire connu, sur le tracé des éditions précédentes, donc j'ai enfin pu courir comme je le souhaitais, à un rythme régulier. Les km semblaient être plus réguliers dans leur indication. Seul le vent vint jouer son rôle destructeur, ajoutant à la préfatigue nerveuse et physique des 10 premiers km "yoyo".

    La fin de la course, plutôt la partie retour par le chemin boueux, ne fut pas très agréable (cf les deux enclumes que je transportais et l'apparition de douleurs au niveau de mon ancienne pubalgie) et je me démotivais peu à peu surtout que par la suite nous allions emprunter des portions de chemin mal entretenu à cause de travaux en cours, alors qu'à ce moment de la course j'avais plus envie de mettre le "pilote automatique", cet état où je cours en regardant défiler les traits blancs de la route sans penser à autre chose. Là, il fallait sans cesse regarder où mettre ses pieds, et surtout les lever, pour ne pas se prendre un caillou ou une flaque d'eau ou quelqu'autre cochonnerie.
    Je n'avais qu'une hâte, que cela se finisse, et je savais qu'il restait un pont à passer, je décidais de le franchir en marchant ce que je fis jusqu'à ce que j'aperçoive Xav qui m'encouragea. Mais le ressort était cassé. Et dire qu'il restait 3km et demi en pleine ligne droite, face au vent, à 11km/h, je ne profitais même pas de l'éléphant qui était en marche (pour ceux qui s'étonnent de la présence d'un éléphant à ce moment de la course, soyez rassurés : le Fab*** n'avait ni fumé la moquette ni pété un câble ni abusé des amphétamines, mais il s'agit d'une animation (vous connaissez la troupe Royal De Luxe ?) sur le site de l'île de Nantes).
    Bref, l'éléphant était en marche mais ça ne m'a pas plus changé les idées que ça. Trop envie d'arriver pour enfin marcher et calmer ces douleurs pubiennes qui étaient apparues au fil des derniers 10 km.

    Donc pour répondre à la question de départ, et tant pis si vous avez dû vous coltiner un deuxième CR , Alors, pas si roulant que cela ce marathon ? , et bien non, pas si roulant que ça. Il est usant au début (les 10/12 premiers km) et à la fin (les 10/12 derniers km), et dans la partie du milieu, les 20km environ où l'on doit courir à sa vitesse de croisière, il faut réussir à s'économiser, ce qui n'a été possible qu'en partie en raison des vents tournants qui ont continué leur travail de sape.

    On ne jettera pas la pierre aux organisateurs, nul doute que la prochaine édition sera meilleure : les travaux seront achevés, les kilomètres plus précisément indiqués, et il n'aura peut-être pas tant plu les jours précédant la course. Par contre, le vent, lui, sera toujours présent, c'est le lot des marathons où l'on suit de longues portions dans une même direction.

    Mon chrono décevant par rapport aux dernières compétitions peut venir de cette accumulation de petits détails, mais je pense sincèrement que cela vient plus de ma préparation non adaptée au marathon et plus spécifiquement orientée vers les 42,195km + 57,805km = 100km.

    J'ai rencontré des copains qui ont battu leur record, j'en ai vu d'autres (plus nombreux) qui ont explosé, le premier gagne en 2h29', chrono dans la tradition à Nantes quand il n'y a pas de grosse pointure au départ. La première féminine met 2h42' et finit 17ème au scratch.
    Les meneurs d'allure de 3h et de 3h30 se sont retrouvés progressivement de moins en moins suivis, les coureurs lâchant prise peu à peu dans les 10 derniers km.

    à+Fab***


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