• Les 10 jours les plus longs de ma vie, sans doute les 10 jours les plus longs de beaucoup des finishers de la TransEurope 2009.

     

    J'aurais pu y être,

    J'aurais dû y être.

    À un doigt près...

    Je n'y ai pas été

    Chez moi je suis rentré

    Avec plein de regrets

    Avant la fin du grand voyage

    Il m'a fallu du courage

    Dans le coeur j'avais la mort

    De ne pas être au Cap Nord.

     

    À l'heure de l'arrivée des concurrents de cette TE-FR09 au Cap Nord, j'étais en train de déjeuner, essayant de ne pas penser à ce que j'ai raté. Je me suis concentré au maximum pour être avec ma famille autour de la table sur ma terrasse et non pas là-bas où je n'irai sans doute jamais.

    « Never say never » , «Ne jamais dire jamais » est pourtant une de mes devises. Un jour peut-être exorciserai-je cet acte manqué et retournerai-je « terminer le travail », je ne sais pas.

    Pourtant, mon esprit sans cesse repartait auprès de mes compagnons Français, Stéphane, Roger, Alain, Gérard et Christophe et aussi auprès de tous les autres coureurs et coureuses que j'ai côtoyés pendant 8 semaines, auprès des accompagnateurs (Nicole et Ian entre autres), ravitailleurs (Uli par exemple), organisateurs avec qui il s'était noué des liens d'amitié.

    Je les admire tous, ces finishers qui vont entrer dans le gotha des courses transcontinentales, chacun à leur niveau, depuis le supersonique Rainer jusqu'aux deux petits bouts de femmes japonaises qui pratiquement tous les jours ont clôturé les étapes.

    Moi aussi j'aurais tant voulu aller au bout, laisser ma trace dans le Grand Livre de ces épopées transcontinentales.

     

    10 jours tels que je les ai vécus, c'est horrible, physiquement en raison de mon opération et de ses suites et psychologiquement car de laisser partir le train sans y être est très difficile à accepter, mais quand je vois les conditions dans lesquelles les rescapés de la TE-FR09 ont couru les 10 dernières étapes, cela a dû être tout aussi horrible pour certains, voire pour une grande majorité.

    Sur les 54 premières étapes je peux considérer avoir eu une certaine chance au niveau des conditions météo, malgré quelques mauvaises journées soit trop chaudes, soit trop froides, soit venteuses, soit pluvieuses ou combinant plusieurs de ces facteurs. Mais il ne faut pas rêver, on ne peut pas avoir le temps idéal tous les jours. Plus on se rapprochait à la fois du Nord et de l'été, plus on pensait que le beau temps allait être de la partie, mais en fait, à partir de la 55ème étape, celle dont je n'ai pas pu prendre le départ en raison de mon opération du doigt, les conditions atmosphériques se sont avérées plus hivernales que celles espérées. Ponchos, coupe-vent, gants, bonnets, collants ... toute la panoplie hivernale de sortie ! Où sont passées les craintes d'avoir trop chaud, d'être la proie des moustiques ou des moucherons proliférant quand les conditions météorologiques sont bonnes ?

     

    Mon matériel est rangé, mes chaussures sont retournées dans leurs boîtes, mes t-shirts dans l'armoire avec les autres affaires nécessaires à la course, les sac de couchage, tente, matelas sont dans le placard du garage... J'ai jeté tout le superflu dont je ne vais pas (plus) avoir besoin.

    Mon rêve s'est achevé hier midi quand l'aventure s'est terminée pour tout le monde. Maintenant, tout oublier pour se remémorer tous les moments merveilleux que j'ai vécus lors de mes 8 semaines de Bari à ... Gällivare.

     

    J'aurais pu y être,

    J'aurais dû y être.

    À un doigt près...

    Je n'y ai pas été

    Chez moi je suis rentré

    Avec plein de regrets

    Avant la fin du grand voyage

    Il m'a fallu du courage

    Dans le coeur j'avais la mort

    De ne pas être au Cap Nord

     

    à+Fab****


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique