• De retour d'une nouvelle course à étapes - ma 19ème depuis 2005 - je vous livre mon CR. Je rédigeais chaque soir quand j'en avais le temps et le courage un petit résumé de ma journée sur la route et je vous les retranscris tels quels sans peu de retouches.

    1ère étape de la Via Iberica : Urdos-Jaca, 45,4km.
    Ça ne s'est pas bien passé pour moi car peu après le 26ème km (lieu du second ravitaillement) j'ai eu un gros coup de barre.
    Jusqu'alors j'avais fait un début d'étape mieux que ce que j'espérai avec une montée au col du Somport en 1h52' (10' environ de plus que lors des éditions précédentes) sans trop de douleurs au talon et au tendon d'Achille. Il faisait beau mais frais et je m'étais bien couvert. Le paysage était somptueux car nulle brume ne venait le gâcher et le soleil éclairait les versants des montagnes faisant ressortir les belles couleurs de l'automne. Arrivé au col, je remplis mes bouteilles et pris une madeleine pour la manger plus tard. Pas trop soif, pas trop faim - était-ce une erreur de ne pas plus me ravitailler ? - je suis reparti. Une bonne dizaine de coureurs et coureuse (Edith) avaient déjà basculé vers l'Espagne. La descente qui me faisait un peu peur s'est bien déroulée jusqu'au 2ème ravitaillement (5'46"/km) je me freinais pour ne pas me laisser emporter par la pente et ne pas réveiller mes douleurs dues à mon épine calcanéenne. Le bas bas-côté était assez large pour cohabiter avec les autos et les quelques cyclistes escaladant le col vers la France.
    Je parvins à Canfran Pueblo, au km 26 après 3h de course, pour me ravitailler et en en repartant, il me fallut quelques hectomètres pour me rendre compte qu'il n'y avait plus de pilote à bord. Plus de jambes, plus d'essence dans le moteur et le cœur qui s'emballe un peu (arythmie). Je marchai un peu puis repartis mais les guiboles devenaient douloureuses et comme une chape de plomb vint m'alourdir les épaules. Mayday! Mayday! Je commençais à me demander ce qui se passait. Bien sûr, comme je ne suis pas un marcheur efficace, les coureurs de derrière m'ont peu à peu rattrapé et dépassé non sans s'être inquiétés de ce qui m'arrivait.
    J'effectuai quelques pauses, assis ou allongé dans une aubette de bus, mais rien n'y fit. Fataliste je me remis en route en me fixant l'objectif d'arriver à Jaca. J'avais été dépanné d'une pâte de fruits par Marie-Jeanne puis accompagné par l'ami Bob Miorin jusqu'au dernier ravito. Il ne restait plus que 7,8km et donc plus d'une heure si je continuais à trop marcher. Mes douleurs s'étaient réveillées et me faisaient de plus en plus mal si bien que les courtes portions courues devenaient de en plus plus rares.
    Je passai l'arrivée bien loin de mes temps habituels (+1h15 environ) et bien loin au classement qui à cette heure n'était plus ma préoccupation première.
    On verra demain si j'ai retrouvé la forme ou si cet état de fatigue va perdurer.
    Il a fait beau toute la journée et il n'a jamais fait trop chaud.
    Demain même distance à peu près avec un départ à 8h15 où il est prévu 3°. Il va falloir bien se couvrir.
    À demain pour de meilleures nouvelles.

    2ème étape de la Via Iberica : Jaca-Fiscal, 45,6km.
    Je n'en menais pas large au départ mais l'étape s'est bien passée. Pas de défaillance comme hier et peu de douleurs au talon, mais des douleurs quand même à certains moments.
    Nous sommes partis à 8h15 après une nuit assez perturbée par le bruit des turbines devant réchauffer la salle. Vers 23h alors que nous étions tous entrés dans une bonne phase de sommeil les "énormes et vieux ventilateurs" se sont mis à chanter pour toute la nuit.
    Un sommeil en pointillés, pas facile de récupérer dans ces conditions, mais j'ai quand même savouré de pouvoir faire la grasse matinée jusqu'à 6h15, heure à laquelle je me suis levé, habillé et mis en route pour le bar restaurant qui nous préparait nos petits-déjeuners. Heureusement que j'y suis allé tôt car l'attente fut longue et le petit petit-déjeuner frugal. De retour à la salle (à 400m de là) je me servis un bol de café et complétais mon repas avec du pain de mie et de la compote.
    Les préparatifs effectués ensuite et ce fut l'heure du départ, dans le froid. Je m'étais bien couvert et les premières foulées se sont avérées encourageantes car le coeur battait régulièrement et mes tendons n'étaient pas encore réveillés. 3 belles bosses à passer dans les 8 premiers km puis ce fut une belle partie de route droite en faux-plat descendant. Mon allure était plus conforme à ce que je souhaitais (entre 9 et 9,5 sur cette partie) si bien que je parvins au ravito 1 à 9,2 de moyenne. Bien sûr quand on s'arrête plus de 3' et qu'on repart en pleine montée à fort pourcentage, la moyenne en prend un coup mais j'étais content d'être là à cette heure-là.
    Béatrice, Ludovic et Jean-Michel m'avaient rattrapé, Sébastien était depuis longtemps passé devant après un départ tranquille, je me situais à mon niveau actuel.
    Peu à peu la bande des trois me lâcha et je la conservais néanmoins à portée de vue sans chercher absolument à les rattraper. On fit la jonction au ravitaillement n°2 et nous avons couru à peu près ensemble jusqu'au tunnel situé à 9km de l'arrivée. La montée s'était terminée 500m avant et notre groupe se disloqua dans les 2600m de ce tunnel. Fabrice Pellefigue nous rattrapa aussi et au sortir du tunnel il s'échappa peu à peu. Je descendais en restant concentré sur ma foulée pour ne pas augmenter la gêne au talon et pour ne pas non plus risquer de déclencher une nouvelle arythmie. Je finis en faisant la jonction avec Ludovic et nous franchîmes la ligne d'arrivée ensemble.
    5h11'23" pour 45,6km, je m'en contentais, même si c'était presque une demi-heure de plus qu'en 2019.
    Demain, je partirai dans le groupe des "7h", le second, celui où il y a les plus rapides. Les autres coureurs se mettront en route dès 6h.
    Ce sera long, très vallonné, il fera froid le matin et peut-être un peu plus que doux l'après-midi, on verra comment ça va se passer mais je ne vais pas prendre de risques, je vais courir à mon allure "actuelle" un peu plus basse que lors des autres éditions.
    À demain.

    3ème étape de la Via Iberica. Fiscal-Alquezar, 76,4km.
    Ça s'est bien passé pour moi malgré beaucoup de douleurs aux pieds mais l'essentiel étant de finir je ne ferai pas la fine bouche sur mon chrono. Je suis 10ème de l'étape.
    Un CR plus complet plus tard.
    De retour du repas, couché au rez de chaussée d'un lit superposé (Merci Gwen d'être allé dormir dans une salle annexe) je prends un peu de mon temps pour compléter mon CR.
    Je suis parti à 7h dans le groupe des rapides et je me suis vite retrouvé en milieu de peloton. Les leaders se détachèrent inexorablement et je creusais peu à peu un écart avec mes poursuivants. Il faut dire que le profil des 20 premiers km s'y prêtait bien car en descente douce pendant de nombreux km. Le seul soucis était de rester vigilant avec la circulation car les bas-côtés étaient inexistants pour s'y réfugier en car de croisement de véhicules. Nous étions tous équipés d'une frontale, d'une lampe rouge et d'un gilet de sécurité. Au premier ravitaillement je me fis rattraper par Edith et Sébastien tandis que Gwen prenait un peu de temps pour se couvrir car il avait froid : 5° au départ , ce n'est pas évident de se réchauffer aux allures auxquelles nous courions.
    Je restai au contact visuel avec mes trois camarades de jeu jusqu'à ce qu'on sorte de la route principale pour en rejoindre une plus tranquille pour... plus de 50km.
    Les montées allaient se succéder et je pris mon temps dans la 1ère pour manger une banane prise au 1er ravito. Je ne pus réussir à refaire la jonction avec Gwen et Edith. Jusqu'au 2ème ravitaillement je pris la mesure de l'alternance montées-descentes et je me rendis compte que mon talon commençait à se rappeler à moi. Je dépassai peu à peu les coureurs partis 1h avant, les encourageai, et continuai ma progression. Le soleil s'était enfin décidé à passer par dessus les sommets et les paysages s'en retrouvèrent encore plus beaux que ceux entrevus lors de la pénombre matinale.
    Les ravitaillements après le 2ème étaient espacés d'une dizaine de kilomètres ce qui me donnait des micro objectifs pour me motiver à toujours relancer et courir. Derrière, quand je me suis retrouvé sur le plateau à mi-chemin, on voyait la chaîne des Pyrénées avec le Vignemale et devant je devinais qu'après le plat reviendraient le dénivelé. Je devais tenir jusqu'au ravito 5 (km 55) car après il y aurait de la descente, mais comme j'avais de plus en plus mal au talon et au tendon d'Achille, ce n'était pas non plus évident de devoir gérer chaque appui. Mes plantes de pied étaient échauffées et je craignais d'attraper des ampoules.
    Fabrice Pellefigue m'avait rattrapé et nous fîmes un bout de chemin ensemble avant qu'il se détache car plus à l'aise que moi dans la longue descente de plus de 15 bornes qui suivait. En fait, il n'y avait pas 15km de descentes car plusieurs fois nous eûmes à remonter suite à un franchissement de pont par exemple. La compensation, c'était de pouvoir admirer cette partie assez aride où les torrents asséchés (ou presque) avaient raviné la vallée. La fin fut longue à arriver et je n'essayais plus de relancer coûte que coûte, les coups de poignard dans mon talon me rappelant à l'ordre très fréquemment.
    Je rejoignis Christian Fouillet (parti une heure avant moi) à 500m de l'arrivée après une rude montée vers Alquezar et nous fînîmes ensemble.
    J'étais content d'être enfin arrivé et je pouvais savourer boissons et collation d'après course.
    Demain, nous serons 10 à partir à 7h, et comme j'ai fini 10ème aujourd'hui, je risque fort de cheminer seul une bonne partie de la journée.
    À demain.

    4ème étape de la Via Iberica : Alquezar-Sariñena , 68,8km.
    L'étape s'est bien passée et comme depuis le 1er jour j'ai dû composer avec les douleurs, mais celles-ci n'ont pas été trop fortes.
    Nous sommes partis à 7h, une heure après les moins rapides de la veille. Il faisait nuit et nous étions équipés en conséquence. Je me suis vite rendu compte que les premiers allaient trop vite pour moi et je me mis à mon allure de croisière le temps de sortir d'Alquezar et de rejoindre la route principale. Je n'étais pas le dernier du groupe mais j'attendais mon heure pour que la hiérarchie se remette en place. Le jour se levait et l'horizon laissait deviner des formes que l'imagination de chacun interprétait différemment. Les km défilaient lentement mais sûrement et je savourais de ne pas avoir mal. Edith et Sébastien me doublèrent enfin et au ravito n°3, Fabrice Pellefigue fit la jonction. Il resta avec moi jusqu'au début du chemin empierré au km 42. Ensuite il se détacha et je ne pus jamais refaire mon retard. J'étais donc le 10ème et dernier de notre groupe. J'ai rattrapé quelques coureurs du premier groupe mais pas autant que ça. Je marquais à chaque fois le coup en les encourageant et leur souhaitant bonne chance.
    Après le ravito 4, au km 49 juste avant de descendre dans les cañons, je pris mon temps et repartis prudemment car il restait 20km et je commençais à m'économiser en prévision de l'étape suivante. Mais m'économiser je ne sais pas trop faire alors une fois la descente effectuée je relançai la machine pour arriver au dernier ravito avec Marie-jeanne Simons partie 1h avant avec qui j'avais fini la dernière montée en marchant et bavardant.
    Il ne restait que 10km maxi et je me suis un peu forcé pour passer sous les 8h, juste comme ça, pour le fun.
    Mission réussie. J'ai fini cette 4ème étape 10ème et au général je passe aussi 10ème. Je ne pense pas en bouger car devant ça va trop vite pour moi. Peut-être que quelqu'un pas loin derrière va me reprendre, on verra.
    À demain, après la longue étape vers Caspe, 77,7km avec de belles portions en ligne droite où la monotonie sera de sortie.

    CR de la 5ème étape de la Via Iberica : Sariñena -Caspe, 78,9km.
    Je n'ai pas eu le temps de faire un CR hier car je suis arrivé tard (16h30 passées) et le temps de prendre une collation, de monter m'installer dans la chambre partagée avec Markus, d'expédier les affaires courantes puis de me reposer, c'était déjà l'heure de dîner puis d'aller se coucher avec la prévision de me lever une heure plus tôt car j'avais été trop lent et mis dans le groupe partant à 6h.
    L'étape avait été longue et monotone, ainsi je me suis installé dans un faux rythme et je n'ai jamais pu augmenter mon allure, au contraire. Le 8,5km/h au passage du 1er ravito, après être sorti de la nuit en laissant désespérément les lumières rouges clignotantes de mes partenaires me distancer sans que je puisse faire quoi que ce soit, ne s'est pas amélioré par la suite, une fois rendu sur les plateaux où plusieurs longues heures de solitude m'attendaient. Je me mis en mode robot avec ma musique dans les oreilles et les morceaux de MC Solaar, Tupac ou autres Santana m'aidèrent à faire passer les km et le temps. Je visais les ravitaillements les uns après les autres et piochais foulée après foulée, luttant parfois contre la douleur quand elle se faisait plus intense. Je rattrapais quelques coureurs partis une heure avant, mais plus tardivement que les autres jours, j'apprenais aussi au fil de l'étape que certains avaient dû abandonner sur blessure ou grosse fatigue. Je n'avais pas à me plaindre, il y avait plus mal en point que moi et je pensais souvent à la journée compliquée que devait vivre Fabrice Pellefigue parti avec ses releveurs inflammés.
    Quand je suis arrivé, j'étais bien marqué et je constatai alors que j'étais 11ème et que j'avais gagné le droit de dormir une heure de moins le lendemain.
    Mais je n'avais pas de blessure invalidante donc pourquoi se plaindre ?

    CR de la 6ème étape de la Via Iberica : Caspe - El Pinel de Brai, 68,4km.
    Partir à 6h dans le premier groupe apporte quelques inconvénients mais aussi des avantages. Moins de sommeil d'une part mais une arrivée plus tôt d'autre part, tout comme le fait de pouvoir faire la course en tête sans guidage lumineux devant.
    Je suis parti devant directement et je n'ai plus lâché l'affaire de la journée ne me faisant dépasser seulement par Stéphane (au km 44) et Markus (au km 57). Je n'ai vu personne d'autre en dehors des ravitailleurs.
    J'ai couru 2 heures dans la nuit qui a bien estompé les difficultés et quand le jour s'est levé j'ai constaté que personne derrière était à vue. Je n'étais pourtant pas très rapide, 8,5km/h de moyenne en quittant le 1er ravito puis 8,5 encore au second. Le dénivelé qui suivit me fit ralentir un peu mais pas de manière significative.
    Je fus le 1er coureur à entrer en Catalogne vers le km 28 et je ne voyais toujours personne derrière. Après le 3ème ravito j'étais encore seul mais Stéphane me remonta dans les 5km suivants et me passa. J'avais hâte d'arriver en haut de la dernière longue montée afin de pouvoir descendre vers Bot et la voie verte et ses 13 tunnels. Beaucoup de cyclistes, des groupes d'ados et leurs encadrants, sillonnaient cette ancienne voie ferrée dans le même sens que moi, ce qui parfois me gênait car ils n'avaient pas d'éclairage dans les tunnels et déboulaient derrière moi sans voir que j'avais une lumière rouge clignotante sur mon sac à dos. J'avais ma frontale pour bien appréhender les éventuels obstacles dans les tunnels. Au sortir de cette voie verte il ne restait que 6km, Markus m'avait doublé au dernier ravito, et je ne lâchai pas prise pour finir en 8h13'. C'est beaucoup plus que lors des autres éditions mais j'étais ravi. J'ai terminé 8ème.
    Demain pour le départ de la dernière étape, j'ai réintégré le groupe de 7h.
    69km pour rallier Riumar sans doute sous la pluie. Je me couvrirai en conséquence.
    À demain.

    CR de la 7ème et dernière étape de la Via Iberica : El Pinell de Brai - Riumar, 69,7km.
    Les prévisions météo annonçaient de la pluie et nous en avons eu, toute la nuit avec le bruit amplifié par le toit de la salle qui nous faisait penser qu'il tombait des trombes d'eau. Certes il pleuvait au petit matin mais pas autant que ce qu'on avait craint.
    Le fait de partir à 7h me donna un peu plus de temps pour organiser mon sac de rechange que je prévoyais de mettre au ravito 4 (km 48). Je suis parti avec la veste de pluie, la frontale, le sac à dos et la lumière rouge clignotante à l'arrière. Les premières foulées étaient prudentes pour ne pas déjà tremper mes chaussures en courant dans les flaques d'eau et pour dépasser le stade de la douleur qui s'estompe après plusieurs longues minutes. Sur les 11 de notre groupe, j'étais 8ème mais les 7 de devant n'étaient plus que de petits points rouges lumineux s'éloignant de plus en plus de moi pour ne plus être visibles. Edith et Jean-Michel me rattrapèrent un peu avant la première ascension mais au pied de celle-ci je plaçai un démarrage dont je suis coutumier et les distançai. Au col, après le ravito n°1 (km 15 environ) je basculai dans la longue descente vers la vallée de l'Ebre. Je dépassai Fabrice Pellefigue en souffrance avec ses releveurs qui le torturaient à chaque foulée et je l'encourageai. Pour avoir connu ces moments de détresse physique et psychologique j'admirai son abnégation et sa détermination, mais un guerrier comme lui ne lache pas prise dût-il aller au bout de ses limites.
    Je me reconcentrai sur ma course et mes soucis physiques me parurent dérisoires bien que constamment présents. Je me ravitaillai rapidement au km 28 et aperçus Edith qui arrivait quand j'en repartis. Elle souffrait d'un de ses releveurs et se fit strapper. Je ne la revis plus. J'encourageai au fil des km Philippe, Florence, Jean-Michel Boiron, Christophe, Bob et Marie-Jeanne avant d'arriver à Tortosa où un mur se présenta à moi. Quelques courtes montées à très fort pourcentage où je dus marcher, quelques relances en descente ou en côtes "normales", j'avais mis ma musique pour me donner du tempo - le rap est parfait pour ces moments là- , et je parvins enfin au bout du bout de la dernière difficulté du jour et de la Via Iberica non sans avoir pris quelques secondes pour encourager Christian et Thomas Steinicke, mon ami de la Deutschlandlauf. Le ravito 3 tenu par Jean-Louis me permit de faire le point et j'entamai la longue descente vers le delta de l'Ebre. Je mentionnai dernière difficulté pour la montée précédente mais les premiers km de la descentes furent plus difficiles encore. Mes pieds venaient buter au bout de mes chaussures et me torturaient à chaque foulée quand la pente était trop forte, et si on ajoute à cela le réveil de mon épine calcanéenne sur son lit d'inflammation du tendon d'Achille on peut imaginer la saveur du menu que je dégustai. Bon, j'arrivai quand même en bas, au ravito 4 (km48) et échangeai ma veste de pluie, devenue inutile depuis longtemps car le temps était redevenu correct, contre mon débardeur. J'étais trempé "dedans" mais avec une température douce ça me rafraîchissait. Il restait 22km et pas forcément les plus beaux ni les plus faciles. Seule la partie sur la piste cyclable le long de l'Ebre fut relativement agréable et le ravito 5 tenu par Jocelyne à 12,5 du but me fit du bien pour appréhender l'interminable fin où plusieurs longues lignes droites donnaient l'impression d'une route sans fin.
    Quand je suis arrivé à Riumar il ne restait que quelques centaines de mètres avant de prendre la passerelle vers l'arrivée située sur la plage.
    Je passai la ligne d'arrivée en moins de 8h30 en ayant ajouté une nouvelle course à étapes à ma collection : 19 pour 390 étapes au total.

    À bientôt pour le récit de nouvelles aventures.
    Fab


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  • Semaine A1

    Lundi 27/09/2021 : (matin)  2h06'20" pour 18,5km (D+ 86m).

    Mardi 28/09 : (matin) 1h57'25" pour 17,6km (D+ 56m).

    Mercredi 29/09 : (matin) 1h30'40" pour 13,6km (D+ 34m).

    Jeudi 30/09 : (matin) 2h25'15" pour 21,6km (D+ 142m).

    Vendredi 01/10 : (matin) 1h49'40" pour 15,9km (D+ 93m).

    Samedi 02/10 : (matin) 1h56'25" pour 17,1km (D+ 57m).

    Dimanche 03/10 : (matin) 41'40" pour 6,1km (D+ 25m).

    Total semaine A1 : 12h27'25" pour 110,4km en 7 séances. Cumul 2021 : 1079h47'55" pour 8843,9km en 352 sorties (dont 31 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km et 1 de 1334,2km).

    Semaine A2

    Lundi 04/10 : (matin) 2h19'55" pour 20,8km (D+ 108m).

    Mardi 05/10 : (matin) 2h16'05" pour 20,1km (D+ 96m).

    Mercredi 06/10 : (matin) 2h13'45" pour 20,2km (D+ 85m).

    Jeudi 07/10 : (matin) 2h17'35" pour 20,1km (D+ 135m).

    Vendredi 08/10 : (matin) 2h18'55" pour 20,5km (D+ 90m).

    Samedi 09/10 : (matin) 2h17'50" pour 20,5km (D+ 77m).

    Dimanche 10/10 : (matin) 58'45" pour 8,7km (D+ 43m).

    Total semaine A2 : 14h42'50" pour 130,9km en 7 séances. Cumul 2021 : 1094h30'45" pour 8974,8km en 359 sorties (dont 31 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km et 1 de 1334,2km).

    Semaine A3

    Lundi 11/10 : (matin) 2h16'10" pour 20,2km (D+ 87m).

    Mardi 12/10 : (matin) 2h17'20" pour 20,6km (D+ 123m).

    Mercredi 13/10 : (matin) 1h48'20" pour 16,5km (D+ 53m).

    Jeudi 14/10 : (matin) 2h15'35" pour 20,4km (D+ 112m).

    Vendredi 15/10 : (matin) 2h19'25" pour 21,1km (D+ 130m).

    Samedi 16/10 : (matin) 2h22'15" pour 21,3km (D+ 108m).

    Dimanche 17/10 : (matin) 2h02'45" pour 18,5km (D+ 73m).

    Total semaine A3 : 15h21'50" pour 138,6km en 7 séances. Cumul 2021 : 1109h52'35" pour 9113,4km en 366 sorties (dont 31 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km et 1 de 1334,2km).

    Semaine A4 : 

    Lundi 18/10 : (matin) 2h19'35" pour 20,5km (D+ 75m).

    Mardi 19/10 : (matin) 2h08'40" pour 19,0km (D+ 99m).

    Mercredi 20/10 : (matin) 1h39'15" pour 14,8km (D+ 73m).

    Jeudi 21/10 : (matin) 1h41'45" pour 15,3km (D+ 75m).

    Vendredi 22/10 : (matin) 1h40'25" pour 15,2km (D+ 56m).

    Samedi 23/10 : REPOS N° 9

    Dimanche 24/10 : Via Iberica, étape 1 = 5h54'55" pour 45,4km (D+ 978m).

    Total semaine A4 : 15h24'35" pour 130,2km en 6 séances dont 1 en compétition. Cumul 2021 : 1125h17'10" pour 9243,6km en 372 sorties (dont 32 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A5 : 

    Lundi 25/10 : Via Iberica, étape 2 = 5h11'33" pour 45,6km (D+ 794m).

    Mardi 26/10 : Via Iberica, étape 3 = 8h49'45" pour 76,4km (D+ 1045m).

    Mercredi 27/10 : Via Iberica, étape 4 = 7h57'49" pour 68,8km (D+ 585m).

    Jeudi 28/10 : Via Iberica, étape 5 = 9h37'23" pour 77,9km (D+ 675m).

    Vendredi 29/10 : Via Iberica, étape 6 = 8h13'00" pour 68,4km (D+ 917m).

    Samedi 30/10 : Via Iberica, étape 7 = 8h28'15" pour 69,7km (D+ 628m). Cumul Via Iberica = 54h12'40" pour 542,2km. 9ème/26 partants et 21 arrivants.

    Dimanche 31/10 : REPOS N° 10

    Total semaine A5 : 48h17'45" pour 406,8km en 6 séances dont 6 en compétition. Cumul 2021 : 1173h34'55" pour 9650,4km en 378 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A6 : 

    Lundi 01/11 : REPOS N° 11

    Mardi 02/11 : REPOS N° 12

    Mercredi 03/11 : (matin) 45'20" pour 6,1km (D+ 29m).

    Jeudi 04/11 : (matin) 49'00" pour 6,8km (D+ 26m).

    Vendredi 05/11 : (matin) 1h00'50" pour 9,1km (D+ 46m).

    Samedi 06/11 : (matin) 1h15'00" pour 10,9km (D+ 48m).

    Dimanche 07/11 : (soir) 1h17'50" pour 10,9km (D+ 62m).

    Total semaine A6 : 5h08'00" pour 43,8km en 5 séances dont 0 en compétition. Cumul 2021 : 1178h42'55" pour 9694,2km en 383 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A7

    Lundi 08/11 : (matin) 1h30'55" pour 13,4km (D+ 71m).

    Mardi 09/11 : (matin) 1h51'55" pour 16,3km (D+ 61m).

    Mercredi 10/11 : (matin) 1h43'50" pour 15,3km (D+ 57m).

    Jeudi 11/11 : (matin) 1h40'45" pour 15,2km (D+ 81m).

    Vendredi 12/11 : (matin) 1h46'30" pour 15,7km (D+ 68m).

    Samedi 13/11 : (matin) 1h46'40" pour 15,6km (D+ 63m).

    Dimanche 14/11 : (matin) 1h45'25" pour 15,6km (D+ 85m).

    Total semaine A7 : 12h06'00" pour 107,1km en 7 séances dont 0 en compétition. Cumul 2021 : 1190h48'55" pour 9801,3km en 390 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A8

    Lundi 15/11 : (matin) 1h43'45" pour 15,2km (D+ 78m).

    Mardi 16/11 : (matin) 1h42'45" pour 15,2km (D+ 62m).

    Mercredi 17/11 : (matin) 1h58'50" pour 17,6km (D+ 51m).

    Jeudi 18/11 : (matin) 1h34'00" pour 13,8km (D+ 55m).

    Vendredi 19/11 : (matin) 1h43'10" pour 15,6km (D+ 60m).

    Samedi 20/11 : (matin) 1h55'00" pour 17,0km (D+ 76m).

    Dimanche 21/11 : (matin) 1h44'10" pour 15,3km (D+ 92m).

    Total semaine A8 :  12h21'40" pour 109,7km en 7 séances. Cumul 2021 : 1203h10'35" pour 9911,0km en 397 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A9

    Lundi 22/11 : (matin) 1h44'00" pour 15,4km (D+ 91m).

    Mardi 23/11 : (matin) 1h45'45" pour 15,5km (D+ 91m).

    Mercredi 24/11 : (matin) 1h40'35" pour 15,2km (D+ 57m).

    Jeudi 25/11 : (matin) 1h42'20" pour 15,1km (D+ 90m).

    Vendredi 26/11 : (matin) 1h39'15" pour 14,9km (D+ 50m).

    Samedi 27/11 : (matin) 1h43'10" pour 15,2km (D+ 80m).

    Dimanche 28/11 : (matin) 1h44'00" pour 15,4km (D+ 94m).

    Total semaine A9 : 11h59'05" pour 106,7km en 7 séances. Cumul 2021 : 1215h09'40" pour 10017,7km en 404 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A10

    Lundi 29/11 : (matin) 1h49'20" pour 16,6km (D+ 47m).

    Mardi 30/11 : (matin) 2h11'10" pour 19,3km (D+ 83m).

    Mercredi 01/12 : (matin) 1h46'10" pour 15,9km (D+ 75m).

    Jeudi 02/12 : (matin) 2h18'10" pour 20,3km (D+ 159m).

    Vendredi 03/12 : (matin) 1h43'20" pour 15,1km (D+ 101m).

    Samedi 04/12 : (matin) 1h43'45" pour 15,4km (D+ 96m).

    Dimanche 05/12 : (matin) 1h45'55" pour 15,5km (D+ 120m).

    Total semaine A10 : 13h17'50" pour 118,1km en 7 séances. Cumul 2021 : 1228h27'30" pour 10135,8km en 411 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A11

    Lundi 06/12 : (matin) 2h21'40" pour 20,7km (D+ 140m).

    Mardi 07/12 : (matin) 2h20'25" pour 20,8km (D+ 106m).

    Mercredi 08/12 : (matin) 1h58'55" pour 17,6km (D+ 93m).

    Jeudi 09/12 : (matin) 2h02'35" pour 18,5km (D+ 61m).

    Vendredi 10/12 : (matin) 1h59'50" pour 17,8km (D+ 69m).

    Samedi 11/12 : (matin) 1h49'45" pour 16,5km (D+ 64m).

    Dimanche 12/12 : (matin) 1h15'10" pour 11,2km (D+ 74m).

    Total semaine A11 : 13h48'20" pour 123,1km en 7 séances. Cumul 2021 : 1242h15'50" pour 10258,9km en 418 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine A12

    Lundi 13/12 : (matin) 2h09'15" pour 19,4km (D+ 116m).

    Mardi 14/12 : (matin) 2h02'35" pour 18,7km (D+ 86m).

    Mercredi 15/12 : (matin) 1h49'20" pour 16,2km (D+ 94m).

    Jeudi 16/12 : (matin) 1h24'25" pour 12,6km (D+ 65m).

    Vendredi 17/12 : (matin) 2h06'40" pour 19,4km (D+ 116m).

    Samedi 18/12 : REPOS N° 13

    Dimanche 19/12 : (matin) 1h59'50" pour 18,7km (D+ 86m).

    Total semaine A12 : 11h32'05" pour 105,0km en 6 séances. Cumul 2021 : 1253h47'55" pour 10363,9km en 424 sorties (dont 38 en 2 compétitions de 500km, 1 de 208km, 1 de 1334,2km et 1 de 452,2km).

    Semaine H1 

    Lundi 20/12 : 

    Mardi 21/12 : 

    Mercredi 22/12 : 

    Jeudi 23/12 : 

    Vendredi 24/12 : 

    Samedi 25/12 : 

    Dimanche 26/12 : 

    Total semaine H1 : 

    Semaine H2

    Lundi 27/12 : 

    Mardi 28/12 : 

    Mercredi 29/12 : 

    Jeudi 30/12 : 

    Vendredi 31/12/2021 : 

    Samedi 01/01/2022 : 

    Dimanche 02/01 : 

    Total semaine H2 : 

    Semaine 

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    Total semaine


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  • 1ère étape

    Seconde partie de cette 1ère étape finie. Au final j'ai mis 5h30 pour 53km et je dois être 6ème juste devant Lionel Rivoire qui est arrivé quelques dizaines de secondes après. L'ambiance est bonne, nous ne sommes que 27 coureurs et avec le staff on doit être au maximum 50. Ça laisse du temps et de la place dans les salles où nous dormons.

    On a eu du beau temps, gris et venteux ce matin avant que le soleil perce les nuages puis de belles éclaircies cet après-midi où les portions de piste cyclable à l'ombre étaient bienvenues. Mon tendon d'Achille droit m'a bien titillé les 3/4 de l'étape ce qui m'a contraint à baisser le rythme mais c'est peut-être un mal pour un bien.

    Demain on part pour 79km peut-être sous la pluie alors ce sera une autre histoire.

     

    2ème étape

    Allez, ça c'est fait ! 4ème de l'étape. Bon, maintenant, bière(s), douche, linge, installation... à+

    Donc je reprends la ligne et fais un petit CR avant le repas et le dessert : test Corona !

    Aujourd'hui j'avais des craintes concernant mon talon droit et mis à part les premiers km je n'ai plus vraiment été gêné. Bon, j'ai fait comme j'avais l'habitude, j'ai sorti mon bâton de bois de mon sac et j'ai mordu dedans. C'est une métaphore bien entendu. En tout cas la douleur est partie se réfugier dans un coin de ma tête et m'a laissé tranquille. L'allure générale fut en baisse car les 79km dès le second jour risquaient de faire des dégâts si on partait la fleur au fusil. Je suis parti avec les gars du top 5, accompagné de Lionel. J'ai suivi de près puis de moins en moins près les 4 premiers du général de la veille et je les ai laissés filer, passant plus de temps au ravito qu'eux. Un long arrêt technique mit fin à mes velléités de les rattraper. Du coup je me suis retrouvé avec Heiko et Lionel Rivoiretrail.

    On ne courait pas vraiment ensemble mais on se voyait au gré des périodes de récupération de chacun.

    La météo a été bonne, pas de soleil, de la fraîcheur avec un petit vent parfois défavorable mais nous avons évité la chaleur et la pluie sauf lors des derniers 5km où le crachin s'est invité. Aux deux derniers ravitaillements j'ai poursuivi sur ma lancée et je suis passé peu à peu de la 7ème place à la 4ème et pour un peu j'aurais pu avoir la chance de revenir sur Didier Da Costa. Mais il n'y avait plus assez de km pour le reprendre.

    Le profil de l'étape était plat et certaines longues lignes droites étaient un peu monotones. Les paysages de la Basse-Saxe et du Schleswig-Holstein étaient agréables, campagnards, avec des prairies, des animaux (vaches, veaux, moutons, chevaux...), quelques belles fermes et maisons aux toits de chaume, des champs de maïs et d'autres cultures. De belles forêts, nous en avons traversé certaines, et des villages quasi désertiques en ce dimanche de la fin août complétaient le tableau.

    Globalement, je suis content de ma journée malgré la survenue d'une ampoule à un des mes orteils dont l'ongle refuse toujours de tomber depuis les dommages subis lors de mes courses de juin et juillet.

    Demain c'est moins long mais tout aussi "boring" (monotone si l'on veut) et j'espère qu'il fera beau et sec tout comme le fait de ne pas souffrir de mon tendon et de mon ampoule.

     

    3ème étape

    Quand Fab fait du jardinage, il n'y va pas de main morte. 3ème au ravito 3 (km42) puis Kolossale erreur de parcours avec visite intégrale de la ville et de ses alentours. Plusieurs coups de fil à Oliver Hoffmann l'organisateur qui m'a aidé à me remettre sur le droit chemin. J'ai perdu 45 à 50' dans l'histoire pour 6km de plus. Je n'ai pas vu la flèche à l'entrée de la ville et la suite fut du grand n'importe quoi.

    Un peu triste ce matin d'apprendre que Didier Da Costa ne prenait pas le départ pour raisons familiales.

    Je vais me doucher et je reviens faire mon CR.

    De retour après avoir traité les affaires courantes.

    Donc ce matin nous sommes partis de Rendsburg sous un beau clair de Lune mais la frontale et le gilet de sécurité étaient obligatoires sous peine de ne pas pouvoir prendre le départ.

    Je suis parti avec les deux premiers de l'étape d'hier et je suis resté dans leur sillage jusqu'au ravito N°1, au km 14. Nous étions à 9,7km/h au moins pour moi mais j'avais des jambes et une fois réglé le différend

    avec mon talon j'ai pu allonger un peu la foulée. Le jour s'est levé peu à peu et la campagne nous a proposé toute une palette de couleurs, d'odeurs et de fraîcheur. À l'abri du petit vent qui soufflait, c'étaient les forêts et le retour à l'obscurité, dès que nous passions cette zone boisée nous retrouvions une bonne fraîcheur et les champs exhalaient diverses odeurs pas désagréables. Parfois une fois le soleil levé nous devions traverser un banc de brume et au détour d'un virage nous pouvions admirer les prairies où paissaient tranquillement des vaches, des veaux, des chevaux ou des moutons. Quelques exploitations voisinaient avec des unités de méthanisation et les odeurs de certaines étables ou de certains centres de stockage des produits végétaux destinés à la méthanisation étaient nauséabondes.

    Une fois le ravito 1 passé, le soleil a fait un dernier au revoir à la Lune et a commencé son règne pour la journée. Les routes et pistes cyclables étaient souvent bien ombragées ce qui rendait la course agréable.

    Peu à peu la circulation se fit plus fréquente, les gens partaient au travail et c'était la rentrée des classes pour les enfants de ce Lander, de cette région.

    Je passe la suite où je fus toujours tout seul jusqu'au ravito N°3, km42, mais sans déplaisir, pour arriver à l'épisode malencontreux qui m'a vu me perdre à cause d'un manque de vigilance. J'ai pourtant traversé la route comme indiqué par le fléchage mais je n'ai pas vu qu'il y avait une marque nous indiquant de prendre le sentier en face; ainsi j'ai pris le trottoir, solution la plus évidente pour moi à cet instant surtout que je semblais reconnaître l'itinéraire de l'édition passée.

    Bon, ceux qui ont déjà été souris de laboratoire dans une autre vie reconnaîtront les sensations d'être dans un labyrinthe et d'en chercher la sortie. Aujourd'hui je devais être le Mickey de service et je n'ai pas trouvé la sortie d'où l'appel à un ami, en l'occurrence Oliver, qui m'a remis sur les bons rails. Le tout m'a coûté ma 3ème place envisageable sur l'étape, 6km de rab et trois-quarts d'heure de présence sur la route en plus.

    Je ne vais pas me plaindre, je n'avais qu'à faire plus attention.

    Voilà. Je suis arrivé à 13h et j'ai eu le temps de me reposer et de préparer mes affaires pour demain où nous allons traverser Hambourg.

     

    4ème étape

    Bien arrivé en moins de 9h pour 76km. Je ne me suis pas perdu et pourtant les occasions de le faire étaient nombreuses lors de la traversée de Hambourg. Pas eu le temps de faire du tourisme, j'avais perdu trop de temps hier en essayant de retrouver mon chemin.

    Je finis 4ème après être resté longtemps avec Steven le 2ème de l'étape et Heiko le 3ème avec qui j'ai traversé Hambourg.

    Les classements du jour, au soir de la 4ème étape. On n'a pas beaucoup de recul, mais je constate qu'il n'y a pas de coureurs avec de gros soucis du type releveurs ou autres, mis à part les sempiternelles ampoules et brûlures dues aux frottements. L'ambiance est très bonne, le staff au top.

    Pour l'étape du jour, nous sommes partis à 5h et vite nous nous sommes retrouvés à 4 devant, les 3 premiers du général + moi (6ème alors). Dans la nuit nous avons serpenté dans des petits chemins où il fallait rester vigilant pour ne pas rater le marquage au sol.

    Le leader Klemenz s'est peu à peu détaché et nous ne l'avons plus revu avant l'arrivée. Mais avec mes deux compagnons de route nous avons couru à vue les uns des autres. C'est comme ça que nous avons traversé Hambourg sans trop de difficultés. Le temps était beau, la fraîcheur bien agréable, les km s'accumulaient. Le tunnel sous le canal de l'Elbe est toujours un moment particulier à vivre car il faut descendre au moins 200 marches, prendre le tunnel et remonter d'autant, le tout avec le port du masque obligatoire. Au sortir du tunnel il y a un ravitaillement et on se dit que le plus dur est passé. C'était sans compter les 10 ou 15 bornes pour quitter l'agglomération le tout en parallèle d'une forte circulation automobile. Heureusement que les pistes cyclables sont omniprésentes et comme de plus elles étaient ombragées cela rendait la difficulté moins ardue. Mes 2 compagnons m'ont tenu compagnie au gré des nombreux feux tricolores puis quand ceux-ci se sont raréfiés ils m'ont peu à peu lâché, je ne les rattrapais qu'aux ravitaillements et ils en repartaient quand j'y arrivais. Je les apercevais au loin mais je n'avais plus les moyens physiques de faire la jonction au risque de le payer très cher les jours suivants.

    À la banderole d'arrivée je vis qu'ils m'avaient mis 10 à 12 minutes. J'avais donc bien fait de rester sage.

    Demain, 2 départs : 5h pour les 7 moins rapides et 6h pour les autres. Encore 76km au menu.

    À demain.

    PS : Lionel Rivoiretrail s'est ajouté quelques km dans Hambourg n'ayant pas vu le fléchage. Mais il est bien arrivé.

     

    5ème étape

    5ème étape finie, 5ème place, mais j'ai beaucoup souffert de mes pieds après le 50ème km. Un fort vent défavorable n'a pas aidé à déplacer ma grande carcasse.

    Je procède aux rituels d'après course et je complète ce CR.

    Bien, un litre de coca et une bière de 50cl plus tard me revoici.

    Au départ de ce matin on nous a annoncé des risques de pluie, alors j'ai foncé au dernier moment sur ma valise pour en extirper mon vêtement de pluie. On est partis à 6h, 9 coureurs avaient pris le départ 1h avant nous parce que moins rapides. Le brouillard s'était bien installé et le lever du jour fut plus tardif, alors je continuai d'utiliser ma lampe. Nous sommes passés par des sentiers semi urbains jusqu'à ce qu'on retrouve la route principale que nous allions suivre - sur la piste cyclable - pendant de longues heures. C'était quand même agréable au début car tranquille et j'essayai de trouver une allure convenable, mais je sentais une petite douleur au talon et au tendon d'Achille qui ne voulait pas partir comme les jours précédents. Je dus laisser les 3 premiers me distancer et je me dis qu'il fallait rester vigilant. Au ravito N°2, je me fis dépasser par Angelika, la 1ère féminine que je gardai à vue quelques km avant de ne plus pouvoir la suivre. Je dépassai un à un ceux à qui j'avais repris 1h et à partir de ce moment je ne revis plus personne.

    Après Rotenburg, nous avons franchi l'Aller puis la Weser et quelques autres canaux. Les éoliennes pullulaient, les tracteurs oeuvraient dans les champs, les fermes sentaient comme peuvent sentir les fermes. Le ciel s'était un peu découvert et le soleil donnait de belles teintes à la campagne environnante. Le vent se fit plus fort surtout une fois sur la zone dégagée sans beaucoup de haies et nous l'avions de face ce qui entravait la course. La douleur ne voulait pas cesser et une fois le ravito du 50ème km passé j'eus maintes difficultés à courir régulièrement. De plus, de gros engins agricoles nous croisaient nous obligeant à nous mettre sur le bas-côté.

    L'arrivée au gymnase fut compliquée parce que des travaux en cours nous dévièrent et nous firent prendre des rues comme dans un labyrinthe.

    Quand je franchis l'arrivée, j'étais content d'être là mais assez fatigué d'avoir enduré mes douleurs aussi longtemps.

    Demain encore une longue étape avec 73km à assurer.

    Les bobos commencent à arriver dans le peloton, ampoules sous les pieds, symptômes précédant les inflammations des releveurs... Mais tout le monde est prudent et à l'écoute.

     

    6ème étape

    J'étais parti avec le groupe des forts en restant une centaine de mètres derrière n'arrivant pas à combler ce petit écart je fus surpris de voir qu'à de nombreuses reprises Steven (le 2ème du général) faisait des pauses pour s'étirer. Et comme je le dépassais au niveau du ravito 1 je me disais qu'il connaissait quelques soucis physiques. Je continuai ma route et me retrouvai avec Lionel à partir du second ravitaillement. Nous courions tout en discutant, c'était bien sympathique et je n'avais pas la force physique et mentale pour essayer de rattraper les 3 coureurs de tête (Klemenz, Angelika et Heiko). Le temps a passé plus vite comme ça et j'essayais de ne pas rester trop longtemps aux ravitos car chaque départ est très douloureux non pas que cela me faisse de la peine de quitter les sympathiques bénévoles, mais mon talon me faisait souffrir à chaque reprise de course.

    Vers le tiers de l'étape nous avons été surpris de rattraper Klemenz le leader de la course qui après avoir mis sa femme sur orbite et l'avoir lancée vers la victoire d'étape, s'est mis à ralentir, touché dans sa chair avec une cheville qui avait doublé en épaisseur. J'étais désolé de voir qu'une fois encore un des favoris était blessé. J'espérais que cela ne durerait pas.

    Nous avons essuyé deux belles averses mais les éclaircies qui suivirent nous séchèrent rapidement.

    Avec Lionel nous avons fini l'étape "pépères" un peu dans le style "les papis font de la résistance" Mocky et Lefèbvre en coureurs.

    Nous sommes montés à deux sur la boîte - expression imagée pour dire que nous étions sur le podium - qui l'eut crû ?

    Pour la récupération ce ne fut pas au top car nous avons passé plus de 2h30 au restaurant. Mais bon, c'est la vie.

     

    7ème étape

    7ème étape, courte, sans doute pas assez pour moi car j'ai fait du rab, environ 2,5km. Donc 63km au lieu de 60,5, à ce rythme je vais largement dépasser les 1400 km entre Sylt et le Zugspitze. Je finis 3ème après avoir longtemps été premier mais quand la première averse est arrivée puis le ravito 2 puis la traversée de Osnabrück je me suis fait rattraper par Angelika et Martin (23 ans, finisher de la DLL 2019 et membre du club des plus de 100 marathons allemand). Avec la succession des feux tricolores que nous sommes obligés de respecter, je n'ai pu conserver l'allure tenue depuis le départ (9,6km/h). J'ai commencé à avoir mal au talon droit et donc à boîter mais j'accumulais les km. J'ai repris les derniers coureurs partis 1h avant au ravito 3 puis je me suis retrouvé tout seul. Aujourd'hui on a eu un peu de dénivelé et quelques parties trail en forêt et les deux ne m'ont pas déplu. Après le dernier ravito, il ne restait que 9km, sans doute pas assez à mon goût et alors que j'avais été attentif toute la journée pour réussir à suivre le fléchage qui avait subi quelques dégâts des eaux en certains points cruciaux j'ai perdu le fil d'Ariane et n'ai pas vu où tourner. Ainsi je me suis retrouvé sur une route indiquant le nom du village mais sans fléchage, peut-être effacé par la pluie. J'ai poursuivi jusqu'à un certain point de non retour (le village était indiqué à 2km et à mon GPS il ne restait que 1 à 1,5km). Donc j'ai visité le petit village de Kattenverne fort pittoresque en soi, mais je ne suis pas là pour faire du tourisme, je reviendrai un jour pour en faire. Donc comme je ne retrouvais pas la salle de sport où était située l'arrivée, j'ai téléphoné à Oliver Hoffmann l'organisateur qui a envoyé quelqu'un me chercher à vélo (pour me guider). Et ce quelqu'un n'était pas n'importe qui : Klemenz le leader de la course jusqu'alors mais qui, sur blessure, n'a pas pris le départ ce matin. J'étais triste ce matin de voir qu'en une étape on avait perdu les 2 premiers du général.

    Malgré mon erreur de parcours je conserve la 3ème place de l'étape de peu avant Lionel Riton . Étape gagnée par Martin juste devant Angelika qui va peut-être prendre la tête au classement général.

    On a pris notre douche mais on attend que le gymnase se libère puis on va aller manger.

    Demain ? À chaque jour suffit sa peine et son plaisir. On en reparle dans 24h.

     

    8ème étape

    Nouvelle étape finie avec Lionel à la 3ème place ex-aequo derrière Angelika et Martin. Étape à rallonge, mais pas de mon fait, une déviation ajoutant 2km portant le total du jour à près de 76km.

    Je vaque à mes occupations et reviens compléter ce CR.

    Bises à ceux d'Éguzon !

    De retour après un buffet chaud dans le gymnase pour cette étape N°8.

    Ici, ce n'est pas l'été, c'est plutôt l'automne. Nous sommes partis en 2 groupes, à 5h et à 6h, sous la pluie. Frontales et gilets de sécurité une nouvelle fois obligatoires, nous avons bravé les intempéries. Je me suis mis derrière Angelika et Martin et j'ai attendu que mes douleurs des premiers km disparaissent peu à peu. Ça a duré un moment mais devant ça n'avançait pas trop vite pour que reste à vue des premiers. La pluie a cessé au bout de 20 bornes et par la suite la course fut moins difficile. Juste avant le premier ravitaillement, nous avons dépassé Heiko qui devait s'y arrêter après avoir couru 500km sur cette course. Je ne cherchai pas à revenir coûte que coûte sur Angelika mais j'essayai de contrôler Martin, le concurrent le plus "sérieux" capable de reprendre les plus de 4h d'avance que je possède sur lui en quelques étapes. Je ne bataille pas vraiment avec Lionel, on a des niveaux similaires même si nous ne gérons pas les étapes de la même façon. Et quand on se retrouve à 20 bornes ou moins de la fin, nous finissons ensemble. Il y a eu quelques passages sur des chemins, dans des forêts, le long de cours d'eau ou d'un canal et la traversée de la très pittoresque ville de Werne. Moi qui suis avec précision mon avancée je fus un peu dépité au dernier ravito d'apprendre que nous allions faire 2km de plus parce que des travaux sur un pont nous avait empêché de l'emprunter. Aux pointages des ravitaillements N°4 et 5 je demandai l'avance que possédait Martin et ceci me redonnait du punch pour ne pas baisser le pied. J'avais mal mais j'avançais. Lionel m'ayant rejoint nous avons uni nos efforts pour limiter le débours qui fut de 12' à l'arrivée.

    Nous terminons 3ème ex-aequo et au général je reste 2ème, mais 1er homme, Lionel étant 2ème juste à un quart d'heure derrière.

    Demain, étape plus courte, les deux départs sont repoussés d'une heure.

    J'ai préparé mes affaires, celles du jour, lavées, ne sont pas sèches. Je ne vais pas tarder à me coucher car je suis fatigué physiquement et nerveusement à force d'encaisser à chaque foulée les douleurs à mon tendon et au talon.

    À demain pour la suite de nos aventures teutonnes.

     

    9ème étape

    38, c'est le nombre d'années qui nous séparent, Martin et moi, et 9 minutes c'est ce qu'il m'a mis dans les derniers 10km, là où le parcours est devenu très accidenté avec des montées à plus de 10%. Il gagne l'étape et je suis second.

    Nous avons eu de la pluie toute la journée mais une fois parti on n'y pense plus.

    Donc quand nous sommes partis, on avait tous nos vêtements de pluie et j'ai rapidement osé prendre les devants suivi de deux coureurs présents pour la journée ou pour trois ou quatre jours. Martin ne tarda pas à faire de notre groupe un quatuor homogène. L'allure n'était pas rapide, une partie dans des chemins ne permettait pas de se libérer, mais ça m'arrangeait car la douleur au talon était assez présente. Nous avons passé le 1er ravito sans nous y arrêter, juste pour s'y faire pointer, puis ce fut pratiquement pareil au second. J'étais trempé mais mes chaussures n'étaient pas gorgées d'eau contrairement à ce que j'avais craint. Le marquage était assez bien visible malgré les effets de la pluie et à aucun moment je n'ai vraiment eu à chercher où aller. Le dénivelé est arrivé peu à peu et mes jambes répondaient tant que les pentes étaient "humaines". Au 3ème ravito je grignotais quelques gaufrettes et pris une demie banane pour la suite. Ces 3 premiers ravitaillements n'étaient espacés que de 10km et le 4ème était prévu après le marathon. On avait pris une voie verte puis débouché sur le début du vrai dénivelé. Après le ravitaillement suivit un tunnel et la traversée de Wuppertal où une longue rue à fort pourcentage permit à Martin de tenter une attaque à laquelle je répondis mais la pente trop forte me fixa mes limites. Je le laissai filer en espérant le rattraper plus loin mais je ne fis que m'en rapprocher sans pouvoir rester sur ses talons. Au ravito 5 il remit une dernière couche et je dus me résigner à conserver la seconde place. Quand j'arrivai, après une succession de montées et descentes avec des portions de chemins plus ou moins boueux, je n'étais pas trop déçu. Finir 2ème de l'étape me convenait d'autant que j'avais limité les écarts avec Martin et augmenté ceux avec mes poursuivants. Angelika avait prévu de faire l'étape tranquille et arriva une grosse vingtaine de minutes après moi après s'être perdue 2 fois.

    Second de l'étape et second au général, le bilan du jour est positif.

     

    10ème étape

    On a fait la moitié, un peu plus même, et cette 10ème étape s'est assez bien passée malgré une grosse baisse de régime après une partie de trail très technique et très accidentée où de nombreux arbres couchés étaient difficiles à franchir au vu de ma souplesse légendaire et je ne parle pas des 200 derniers mètres de cette partie à plus 20% de dénivelé négatif où les appuis étaient très difficiles à trouver. Par la suite, ma moyenne étant passée de 9,5 à 9,2 j'essayai de revenir un peu sur Martin qui avait profité de cette partie trail pour me distancer.

    Ensuite on a eu de la pluie, je me suis fait doubler par Angelika car je passai trop de temps à me ravitailler (pourtant j'ai hyper réduit mon temps de ravitaillement) ainsi je me suis retrouvé seul à limiter les dégâts. Je rattrapai Jürgen parti une heure avant puis Hilmar, du même groupe, et une fois Cologne passée, j'ai longé le Rhin. Je n'arrivais plus à retrouver du rythme et après le dernier ravitaillement situé à mi-parcours de la DLL (les Allemands disent "Bergfest" comme nous on dirait "faire la bascule" ) je suis reparti pour les 16 derniers km en ayant près de 25' de retard sur Martin. L"objectif devenait de perdre moins de 30' au final. C'était un beau challenge. J'y suis presque parvenu en concédant moins de 31'. 7h50'13" pour 69km, 3ème place et toujours second au général.

     

    11ème étape

    Cette étape de 65km, majoritairement courue le long du Rhin, était comme une étape de transition pour certains. Mais pas pour moi. Demain on a environ 80km, aujourd'hui j'ai fait l'étape comme hier et donc je me suis retrouvé en tête après quelques centaines de mètres et j'y suis resté jusqu'à l'avant dernier ravito où Angelika est passée devant, mais je suis resté dans son sillage jusqu'au dernier ravito.

    Entre temps, nous sommes passés par une déviation dans la ville de Sinzig en raison de travaux de réparations suite aux inondations de cet été. C'était impressionnant de passer par ces lotissements ravagés par les eaux, de voir ces maisons pas encore toutes réparées avec les traces témoignant de la hauteurs de ce raz de marée (presque 2m). Ce n'était pas facile de suivre le fléchage mais Félix a fait du bon travail et je ne me suis pas perdu. Félix, le flécheur, est un international Allemand sur 24 heures (et peut-être sur 100km) avec une marque à plus de 260km. D'habitude, il part à 4h en courant, équipé du matériel pour flécher, mais aujourd'hui exceptionnellement il est parti à vélo. Ça se comprend, il accuse un peu le coup.

    Avec Angelika, nous avons quitté Sinzig et retrouvé la quiétude du bord du fleuve rencontrant des promeneurs à pied ou des cyclistes. De temps à autres, il y avait une arrivée de bac traversant le Rhin, des hôtels restaurants, des bateaux de touristes faisant une croisière sur ce fleuve majestueux porteur d'une longue histoire, en témoignent les nombreux châteaux perchés sur ses hauteurs. Nous avons aussi vu les premiers vignobles depuis le début de notre traversée.

    Le ravito 4 s'est fait attendre et j'ai craint un moment que ses 4km de décalage avec ce qui était prévu allaient se rajouter aux 65 initialement prévus. Or il n'en fut rien, les ravitailleurs du poste 5 me confirmèrent qu'il ne restait que 13km conformément aux prévisions.

    Quand je suis arrivé, 7' après Angelika, j'étais content de ma 2ème place et je guettais le temps que j'allais reprendre à mes poursuivants. 13' environ. Je m'en contenterai.

    Demain, on a 15km de plus, je vais gérer comme j'aime à le faire.

     

    12ème étape

    12ème étape courue en grande partie le long du Rhin. Je finis second à 11 minutes d'Angelika et 7 ou 8 devant mes deux poursuivants, Hilmar et Martin, et avec un peu plus d'avance sur Jürgen et Lionel. Après, c'est le trou.

    Cette étape de 80km commença par la traversée de la ville de Mülheim-Kärlich au sortir de laquelle nous devions grimper une longue côte sur route d'abord puis sur chemins. Une fois là-haut, je constatai que j'avais distancé mes poursuivants sauf Angelika qui avait pris 100m d'avance. Ces 100m je les comblai au gré des arrêts aux feux tricolores aux abords de la ville de Coblence. Nous avons rejoint les bords de la Moselle puis atteint sa confluence avec le Rhin (Rein-Ecke). Cette ville est très belle et la quiétude de ses esplanades piétonnières nous faisait accumuler les km sereinement. Le ravito du 11ème km fut vite passé et je me projetai sur le suivant 11km plus loin. Je rattrapai les derniers coureurs du groupe de 5h, les encourageai, et relançai la machine pour essayer de creuser un peu plus l'écart avec ceux de derrière. La voie cyclable et piétonne le long du Rhin permet d'avoir tout le temps une belle vue sur le fleuve et sur les villes de l'autre rive. Sur les hauteurs de nombreux châteaux majestueux dominent le Rhin. Les villes vues de loin ainsi que les routes et voies de chemin de fer me faisaient penser aux trains électriques et aux paysages miniatures qu'on voit chez les maquettistes. Certains villages avaient des maisons dont les façades étaient colorées, avec le soleil de moins en moins timide cela faisait beau comme sur une carte postale.

    Le temps a passé, les km aussi mais pas tout le temps à la même vitesse. Les ravitaillements venaient casser la routine et la monotonie de certaines parties où nous suivions un lacet interminable. De temps à autre des bateaux de croisière nous doublaient mais à une allure telle que j'avais le temps de les regarder. Le soleil se fit de plus en plus présent et les quelques portions ombragées étaient savourées comme autant de moments de fraîcheur. Beaucoup de cyclistes et quelques joggeurs sillonnaient le long du Rhin et certains m'encourageaient.

    À 5 ou 6 km de l'arrivée nous avons quitté les bords du Rhin pour entrer dans Bingen que nous avons traversé d'abord sur du plat puis en escaladant une longue côte interminable à la fin de laquelle il restait toujours 2km au moins avant l'arrivée. La descente sur une petite route d'abord puis dans des chemins entre les vignes ne fut pas facile. La vue était grandiose sur un long lacet du fleuve et sur les vignobles des alentours.

    Je finis la descente rapidement ayant mal aux pieds à chaque appui sur des pierres et je fus soulagé de faire les 300 derniers mètres sur du vrai bitume.

    Les derniers devraient arriver vers 20h30. Nous, entre temps nous allons manger vietnamien, en nous faisant livrer.

    Demain, 60km, une sorte de journée de repos si l'on veut.

     

    13ème étape

    ... Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?

    Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?

    Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?

    Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules

    Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement

    Dans la même prison le même mouvement...

    Petit parallèle avec Melancholia de Victor Hugo, quand on nous voit d'un oeil extérieur avancer péniblement le long des routes et sur les chemins.

    Aujourd'hui nous avons traversé le vignoble et beaucoup couru sur des chemins aux multiples revêtements : graviers, cailloux, terre, herbe, béton, asphalte, mixture entre tout ça à la fois, et le dénivelé ne fut pas en reste.

    Je suis parti avec le groupe de 8h, une heure après les moins rapides, et le soleil était déjà à l'oeuvre. Heureusement que le petit vent nous apportait un peu de fraîcheur car nul doute qu'après midi on allait avoir chaud.

    J'ai suivi le mouvement jusqu'au km 35 puis peu à peu j'ai ressenti le besoin de ralentir et de profiter des côtes à fort pourcentage pour marcher. Angelika s'était détachée depuis les premières hauteurs, j'ai longtemps couru avec Martin jusqu'à ce qu'il se détache lui aussi progressivement. Je n'ai pas cherché cette fois à répondre, mes plus de 5 heures d'avance au classement général me donnant un matelas confortable. Toutefois je ne voulais pas perdre plus de 15'.

    Je finis 3ème de l'étape derrière Martin et Angelika et ne concède qu'un quart d'heure. Lionel n'a pas voulu finir avec moi alors qu'il m'avait rattrapé, il me laissa arriver avant lui.

    Une fois la douche prise et le linge étendu, les affaires placées dans la salle exiguë, nous sommes tous les deux retournés en ville à pieds (600m) pour y déguster des glaces. Cela faisait du bien de se faire plaisir et nous avons pu aussi assister au passage des concurrents suivants.

    Ce soir, c'est restaurant juste derrière la salle. Seules les boissons seront payantes.

    Demain, "étape érotique" avec 69km au menu avant les "deux de 80 et plus" de ce week-end.

     

    14ème étape

    La 14ème étape nous menait de Worms à Angelbachtal : 69km. Certains sont partis prudemment car ce week-end deux étapes de 82 et 79km sont au programme avec du dénivelé. D'autres - dont je fais partie - ont démarré l'étape comme les autres jours, sans calculer. On s'est vite retrouvés à deux avec Martin, suivis de près par un groupe de quelques coureurs dont certains ne couraient qu'aujourd'hui ou ne participeront qu'à quelques étapes.

    Le soleil s'est levé avec notre départ et une certaine fraîcheur subsistait. Des portions de chemins succédaient à quelques portions de rues et de longues lignes droites dans une zone industrielle nous tenaient sur nos gardes car de nombreux camions allaient et venaient.

    Par la suite, nous avons pu être tranquilles sur un beau chemin bien ombragé où je pus régler mon allure. Nous avons rattrapé les coureurs partis 1h avant nous, comme d'habitude à partir du 15ème km puis au ravito N°2, Martin porta une petite attaque à laquelle je ne répondis pas, sans doute incapable de le faire. Au ravito 3, il comptait 5' d'avance et derrière moi je voyais Lionel et Angelika pas très loin.

    Le soleil se faisait plus pressant et je me réhydratais souvent, j'utilisais aussi mon petit brumatisateur de poche.

    Nous avons franchi le Rhin à Mannheim puis longé la rivière Neckar ce qui était sympa car réduisant les effets de la chaleur. Un pont plus tard - tiens, on dirait un titre de film - nous sommes passés au-dessus de l'écluse sur la Neckar, nous étions à Heidelberg, jolie ville, très connue pour je ne sais plus quoi (il me faudrait mon petit guide touristique de l'Allemagne), puis nous sommes repassés dans un nouveau vignoble. Sur notre gauche il y avait des hauteurs au pied desquelles se trouvaient les vignes et quelques arbres fruitiers. Au dernier ravito, nous étions ensemble avec Lionel , j'appris que Martin n'avait que 10' d'avance et était sujet à quelques troubles gastriques. Son avance allait fondre jusqu'à l'arrivée où il conservait néanmoins environ 5' d'avance sur nous.

    Ma journée s'avère très bonne en terme de résultat. Je ne sais pas si je pourrai gagner une étape d'ici la fin, en tout cas je vais essayer mais je ne veux pas d'une étape où on me laisse passer devant exprès.

     

    15ème étape

    Cette étape devait faire 81,9km mais suite à une "confrontation" avec la police locale, il a été décidé que les 10,8 premiers km allaient être neutralisés, chaque coureur ne devant pas porter son dossard. Le chronométrage démarrerait à partir du poste de ravitaillement N°1.

    On avait aussi le choix pour notre heure de départ et la majorité des coureurs opta pour partir à 5h et seulement 6 partiraient à 6h.

    Comme les 10,8 premiers km ne comptaient pas, je décidais quand même de les faire en courant tranquillement ce qui fit que je mis 1h21' pour rallier le ravito 1.

    Une fois là, nous devions reprendre nos dossards et quand nous repartions, notre temps était pris.

    Je suis reparti en 1er et décidai de ne pas m'occuper des autres. La forêt et le dénivelé avec des portions de trail ne me perturbaient pas, on avait assisté à un beau lever de soleil et je profitai de la fraîcheur régnant encore.

    Les postes de ravitaillement se succédèrent et je maintenais mon allure.

    Nous avons passé les 1000km au N°4 et à cet endroit il y avait encore 38km d'étape. Beaucoup de chemins herbeux, d'autres caillouteux ou gravillonneux me génèrent car il fallait rester vigilant et ne pas se tordre une cheville ou s'écorcher avec les ronces et autres buissons. Par la suite nous avons couru dans les vignes montant ou descendant des escaliers pas faciles à négocier ce qui me priva souvent de pouvoir regarder le paysage. On dominait la Neckar et les villes environnantes. Ce vignoble est très étendu et nous avons côtoyé des vignes et des arbres fruitiers ou des champs de betteraves ou de maïs. Parfois je cueillais des prunes qui m'apportaient un peu de variété dans mon ravitaillement.

    Au dernier ravito je rattrapai Oliver qui fléchait le parcours et l ne me restait qu'une grosse dizaine de kilomètres à faire. Pas les plus faciles et c'est là que je perds l'étape, m'octroyant quelques moments de marche.

    Je suis arrivé 1er mais une fois tous les coureurs passés sous la banderole d'arrivée et leurs chronos enregistrés, on m'informa que pour environ 2' j'étais second, la victoire revenant à un des 6 coureurs partis à 6h.

    Tant pis j'aurai essayé.

    Demain, encore 80km environ, toujours avec du dénivelé. On verra.

     

    16ème étape

    16ème étape terminée à la 4ème place. Tout comme hier je n'ai pas du tout apprécié les sections de trail où on ne pouvait pas courir.

    Dès le départ on a dû grimper dans le vignoble de Weinstadt puis prendre des chemins dont un assez long en forêt où lors d'une pause technique je me fis dépasser par tous les coureurs partis avec moi à 6h. J'entrepris une longue remontée et je dus à un coup de chance mon recollement à ce groupe qui s'était trompé de route. Martin était devant et avait pris une belle avance motivé par le fait de ne plus voir personne derrière.

    Je me résignai à rester à un rythme régulier me calant sur le duo Angelika-Patrick qui faisait course commune. Les premiers ravitaillements étaient régulièrement espacés (10/11km) ce qui me laissait la possibilité de ne pas y rester trop longtemps.

    À chaque fois je demandais les écarts avec Martin et j'escomptais ne pas arriver plus de 30 à 45' après. Mes presque 5h d'avance au général peuvent fondre au soleil comme un rien si je me relâche.

    Le summum du déplaisir fut la partie de trail entre le 40ème et le 43ème km. Je marchai à une allure très lente et ma moyenne une fois là-haut était descendue à 7,7km/h. Si je voulais faire moins de 10h pour les 80km théoriquement annoncés ce matin, il faudrait que je puisse courir à 8,5/9 sur les 40 derniers km. Pas évident car le dénivelé n'était pas fini.

    Le soleil était présent mais un petit vent donnait une impression de fraîcheur et les passages à l'ombre ou dans les forêts peu escarpées étaient bienvenues.

    Au dernier ravito, Martin avait plus de 45' d'avance sur moi et il restait 15km au moins jusqu'à l'arrivée sans autre point de ravitaillement. Cette dernière portion était aussi à découvert et une longue partie fut courue en ville car notre arrivée était située à Ulm, au bord du Danube.

    Je finis assez fatigué mais relativement content même si j'ai concédé 1h à Martin.

    Les deux étapes longues sont finies, demain ce sera 55km, le long du Danube pendant 1km puis le long de l'Iller. J'espère pouvoir contrôler mon jeune concurrent.

     

    17ème étape

    Cette 17ème étape était courte, ce n'était pas une raison pour se relâcher. Donc quand nous sommes partis, à 8h, le long du Danube, je suis resté dans le petit groupe constitué d'Angelika, de Martin, de Patrick, de Lionel et de Matthias. À 6, nous sommes restés en peloton jusqu'au 1er ravito où ce groupe s'est disloqué. Je pris la tête de course avec Martin, les autres suivant à quelques dizaines de mètres. Le Danube fut vite quitté pour être remplacé par l"Iller que nous devions suivre jusqu'au 45ème km. C'était ombragé et tant mieux car le soleil donnait donc nous courions dans une relative fraîcheur. Au second ravitaillement, Martin se détacha peu à peu et je ne parvenais pas à faire la jonction le laissant prendre 50m puis 100 puis un peu plus à chaque km. Il m'avait testé plusieurs fois et j'avais toujours répondu mais là, je me suis raisonné et ai décidé de ne pas chercher à le reprendre, je préférai courir à mon rythme. Je me fis reprendre au 3ème ravito par Patrick et Angelika qui tels des métronomes avançaient sur un bon tempo. Eux aussi me lâchèrent et bientôt je ne les plus eus qu'en point de mire.

    De 9,5 ma moyenne était passée à 9,3 et il y avait encore 20 bornes. Au dernier ravito, à 10km de Memmingem notre ville-étape, nous avons quitté le bord de l'Iller et pris des routes puis des chemins nous conduisant vers notre arrivée. La traversée de cette ville était jolie avec ses maisons colorées à colombages, ses canaux faisant penser à une autre Venise verte, puis ses faubourgs industriels jusqu'au complexe sportif.

    À l'arrivée j'ai vu que j'avais plus de 25' de retard sur Martin et que j'étais 4ème. J'ai encore plus de 3h20 d'avance au général pour 3 étapes. Ça devrait le faire mais je reste méfiant.

     

    18ème étape

    18ème étape où je reprends du temps à mes poursuivants les plus proches.

    Nous sommes partis à 6h, le jour commençait à peine à se lever mais rapidement nous nous sommes retrouvés dans la campagne. Un peu de brume accompagnait notre petit groupe de 6, le même qu'hier. Mais après 1km, Martin porta une attaque qui me donna l'impression que j'allais passer une sale journée. Je me résignai à rester au moins avec Angelika et Patrick que je distançai néanmoins peu à peu au train. Au 1er ravito, plus de Martin en vue, il devait déjà posséder plus de 5' d'avance en 10km. Au total, ça risquait de faire une bonne heure à l'arrivée.

    Mais au détour d'un virage j'aperçus un petit groupe de coureurs partis 1h avant dont un vêtu de rouge qui me rappela quelqu'un.

    Peu avant le ravito 2 je fis la jonction avec ... Martin qui n'avançait plus, touché par son étape de la veille et son départ très rapide de ce matin.

    (Je mange et continue ce CR plus tard)

    Bien, je suis de retour après une pizza, 2 bières et une glace avec un panorama agréable.

    Donc, je rattrapai et laissai Martin sur place et continuai sans pour autant accélérer car il restait une cinquantaine de km. Jusqu'à Kempen, j'ai été régulier mais une fois en ville les satanés feux de circulation m'ont bien freiné. Une minute d'attente par-ci, une ou deux autres par-là et Angelika et Patrick m'avaient repris. Je les suivis de loin sauf dans les montées où je revenais sur eux. Mais le "mal" était fait et je ne parvenais plus à relancer la machine pour rester en un contact durable. Mais Angelika n'est pas n'importe qui, elle est internationale autrichienne sur 24h, et sa régularité et sa gestion tout en sagesse de ses étapes en fait une coureuse très forte sur ce type d'épreuves.

    Entre le km 35 (3ème ravito) et le 45ème (4ème ravito), le dénivelé se fit plus rude et les longs chemins en forêt sur du gravier grossier ne m'ont pas encouragé à prendre des risques. Un 3ème larron en profita pour me "dézinguer propre et net" sur sa portion de course favorite - le trail - et me laissant sur place tout en fondant sur Angelika et Patrick qu'il avala en moins de temps que de l'écrire. Il gagnera l'étape d'ailleurs.

    Consolation minime, je profitais du paysage de cartes postales qui nous était offert depuis le matin.

    La suite ? Je suis arrivé 4ème sur 15 survivants avec une belle avance sur Martin que je repousse à plus de 4h au général maintenant. Lionel peut aussi souffler un peu en ayant repris un quart d'heure lui aussi à notre fougueux jeune concurrent pour le podium final.

    Demain, 70km avec un peu moins (?) de dénivelé et une arrivée à Garmisch, au niveau du tremplin de saut à ski olympique.

     

    19ème étape

    19ème étape bien terminée en 5ème position. Les parties de trail ont encore tout pourri ma journée, heureusement que les paysages ont été beaux. Et dans les vallées la chaleur s'est faite plus gênante.

    Je m'installe, me douche, me restaure, me réhydrate XXL, et je poursuis mon CR.

    De retour pour le CR.

    Départ à 7h pour notre groupe de 7, à la fraîche ce qui ne dura pas car des volutes d'air tiède vinrent rapidement se faire sentir. J'ai senti tout de suite que j'aurais du mal à suivre le rythme pourtant tranquille donné par le duo Angelika- Patrick. Je me débarrassai de ma douleur après quelques km puis laissai tout ce petit monde prendre un peu d'avance. Sur les 12 premiers km, on a longé le lac sur un chemin caillouteux qui ne me mit pas franchement à l'aise puis lorsqu'on retrouva le bitume des pistes cyclables ce ne fut jamais pour très longtemps. Un avant le ravito 1 j'ai pu admirer un beau château du style de ceux qu'on rencontre dans les contes de fée. Et après ce moment nous avons cheminé dans la campagne avec ses champs cultivés, ses pâturages, ses petits bois, ses fermes...

    Vers le 30-35ème km le dénivelé arriva d'abord sous forme de bosselettes, puis de bosses et enfin de vraies côtes.

    Et bien sûr, du trail bien pentu et limite dangereux avec des chaussures de course sur route. Là encore, j'en ai bavé. Quand je croyais que ces sentiers escarpés étaient terminés, d'autres survenaient un peu plus loin. Mes pieds et mes jambes n'en pouvaient plus mais je réussis à les remotiver pour éviter de passer trop de temps sur cette étape.

    Je parvins enfin à en venir à bout mais ce fut long.

    Demain, c'est l'étape finale, avec la montée presque jusqu'au Zugspitze. Les temps seront arrêtés au Sonnalpin puis les volontaires et courageux qui le souhaiteront pourront gravir le km restant jusqu'au Zugspitze.

    Départ 6h avec contrôle des sacs car là-haut il ne fera pas chaud et il n'y aura pas de ravitaillement sauf éventuellement si on s'arrête à un des deux restaurants-refuges pour se restaurer. On verra.

     

    20ème étape

    Le podium de cette 3ème édition de la Deutschlandlauf-das Original 2021 : 1ère Angelika Huemer-Toff 2ème moi, 3ème Lionel Rivoire.
    Cérémonie de remise des diplômes bien sympathique dans ce lieu chargé d'Histoire sportive.
    La dernière étape courue hier fut difficile en raison des 2000m de dénivelé positif pour 23km. Certes, les 15 premiers n'étaient pas effrayants bien que la 1ère montée à près de 20% me scotcha au bitume mais la suite fut moins ardue.
    À partir du km 15 la vraie montagne commença et ma moyenne de près de 6km/h jusqu'alors chuta de manière vertigineuse car là on ne parle plus en km/h mais en D+/h.
    J'étais souvent en difficulté car malgré mes chaussures de trail je dérapais fréquemment ou je butais sur des grosses pierres.
    Après environ 4h de crapahutage - à ce niveau on ne peut plus appeler ça de la course à pied - je m'arrêtai à un refuge-restaurant où je mangeai une assiette de charcuterie accompagnée de 50cl de coca et d'1l d'eau gazeuse. 25' après je repris la suite et la fin de mon avancée, il ne restait que 3,5km que je mis plus d'1h10 à faire. Les paysages étaient grandioses mais je ne pouvais trop les savourer, assez occupé à trouver où poser mes pieds et m'orienter pour ne pas me tromper de sentier.
    J'apercevais au loin le lieu de l'arrivée, si lointaine et si proche à la fois.
    Je franchis quelques névés où je prenais plaisir à mettre de la neige dans ma casquette et sous mon maillot pour me rafraîchir et au détour d'un nième virage je me remis à courir pour franchir la banderole d'arrivée.
    5h15', ça plombe une moyenne générale, mais c'est ma meilleure de mes 3 DLL. Normal peut-être car je finis 2ème au général contre 4ème il y a deux ans.
    Maintenant un peu de repos sera le bienvenu car j'ai souffert de ma bursite au talon droit depuis le début de cette aventure.

    à+Fab

     

     


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  • CR de l’U2B 2021. 17 et 18 juillet. 208Km et près de 5000m de D+.

    Qu’est-ce qui est le plus difficile, courir 3 épreuves de 208 à 500km en un mois à peine ou rédiger les CR de ces 3 aventures ?
    Je préfère être sur la route à courir, mais j’aime partager ces doux moments – très souvent difficiles aussi – où je me retrouve seul face à moi même.
    Le but : aller au bout ; les moyens : mon entraînement et mes accompagnateurs, qu’ils soient tout au long du périple à mes côtés (Jean-Paul) ou qu’ils m’aient accompagné jusqu’au départ et revu une seule petite fois sur l’U2B (Pascale, ma femme).

    Au retrait des dossards, tout comme les jours précédents, je n’en menais pas large car la météo avait été très fortement pluvieuse et quand Christophe l’organisateur et sa femme Nathalie m’ont remis le pack dossard, t-shirt et programme des festivités du week-end, je pensais déjà à l’état dans lequel je risquais fort de me retrouver à peine parti si les trombes d’eau ne décidaient pas de faire une pause.
    Au camping de Munster où Pascale et moi avions profité d’une accalmie, la veille, pour planter notre tente il y avait déjà quelques amis du monde de l’ultra qui étaient installés ; Guillaume et sa famille, Gérard et Nicole, Maurice et sa femme ; d’autres encore allaient arriver dans le courant de la journée et même le lendemain. Après avoir acheté une bâche car la pluie de la première nuit avait profité de petits trous dans notre toit pour s’inviter à l’intérieur de notre habitacle, je préparais fébrilement mes drop-bags ne sachant pas combien je devais en prévoir avec autant de tenues de rechange. Au final, je tablais sur un coup de chance et une météo moins perturbée et je ne prévoyais donc que deux sacs placés aux ravitaillements du milieu de course (km 104) et à celui du Hohneck (km 168) qui devait correspondre à peu près – j’étais quand même un peu optimiste – à mon passage aux 24h voire 25h. Au lever du jour quoi !
    Après un repas dans une pizzeria où le hasard fit que nous n’étions pas les seuls coureurs comme clients, nous sommes allés nous coucher assez tôt pour un vendredi soir de juillet mais il fallait prévoir une nuit blanche pour celle de samedi à dimanche. Je préparais tout le matériel de protection des orteils et des pieds là où en juin et juillet il y avait eu quelques ampoules et zones irritées. Je préparais aussi mes tenues pour le départ, une pour temps sec et une pour temps très humide.
    4h, la mélodie de mon téléphone programmé pour me réveiller me sortit d’un de ces rêves dont on ne se souvient plus ce qui montre que j’avais néanmoins passé une bonne nuit. Le rituel de la préparation des pieds, de la mise en tenue et du petit-déjeuner m’amenèrent rapidement à l’heure où il fallait rejoindre le lieu du départ qui n’était pas loin et faisable à pied.
    Il ne pleuvait pas, l’atmosphère étant toutefois humide. J’optai pour le vêtement de pluie alors que beaucoup d’autres coureurs étaient en t-shirt. Après un court briefing nous sommes allés rejoindre la statue de Poséidon pour le départ réel de cette aventure où il n’allait pas falloir se déballonner.
    5h30’ tout le peloton d’une grosse quarantaine de coureurs se mit en route pour un enchaînement d’une grosse quinzaine de cols ou de ballons.
    Le premier col le col du Petit Ballon en guise d’échauffement me permit de voir rapidement si j’avais du jus et ce ne fut pas trop mal après quelques hectomètres de plat une fois la montée entamée. J’alternai course et marche afin de bien m’échauffer et de tester le bonhomme avant d’entreprendre de ne plus trop marcher. Le revêtement était grossier et l’humidité se faisait ressentir au fil de la montée. La brume ou les nuages bas vinrent renforcer cette impression pas désagréable au demeurant. Au moins, il ne pleuvait pas, je fus vite trempé mais plus par l’addition de ma transpiration et du taux d’hygrométrie élevé. Je reconnus plusieurs passages où j’étais allé la veille en guise de promenade en voiture, promenade vite abrégée au col du Petit Ballon par de fortes pluies qui ne me permirent que de prendre une photo. Mais le jour de la course, on pouvait dire que nous étions chanceux. Je franchis le col en 1h41’ pour 11,7km et j’entamai la descente en restant prudent au niveau de mon allure et de mes appuis. Je n’avais pas trop de séquelles des deux fois 500km effectués lors des Lilo et MiMilKil, mes orteils étant quand même un peu fragiles au niveau des ongles. Les 10km de descente furent engloutis en 1h02’ et je pointais au CP9 (ravitaillement N°1) en 2h43’ pour 21,7km. À peine 5’ pour me ravitailler et je commençai à gravir les premières pentes de la montée vers le Grand Ballon. En fait, ça grimpait fortement pendant 7km environ (entre 8 et 9 % en moyenne) et une fois au col du Platzewaesel, la route des crêtes s’avéra n’être qu’une succession de faux-plats descendants et montants. Seuls les 1500 derniers mètres refirent gonfler le pourcentage pour atteindre le col du Grand Ballon. 2h51’ pour monter là-haut à 7,5km/h de moyenne, je m’en tirais bien. 43,2km en 5h38’, ce ne sont pas mes 6’ d’arrêt au ravitaillement qui allaient plomber ma moyenne. Jusqu’ici, ça avait bien été pour moi. Le temps était toujours couvert, mais l’humidité ne se faisait plus trop sentir. J’avais côtoyé plusieurs coureurs depuis Munster et à ce petit jeu de l’accordéon le temps avait vite défilé.
    La descente fut difficile au début, il fallait réadapter sa foulée à amortir les 8 % de pente moyenne sur près de 7km et essayer de préserver les orteils. Avec le col d’Amic passé, le dénivelé s’adoucit et le parcours redevint plus bosselé jusqu’au col de Herrenfluh où la descente fut à nouveau assez forte. Le CP 7 était placé à l’entrée de Uffholtz, au km 64. J’y arrivai en 8h02’ soit après une descente à 9km/h de moyenne (2h18’ pour 20,7km). Pascale m’y attendait. Le ravitaillement fut assez long afin que je reprenne des forces et que je fasse le point sur mes pieds qui, je pensai alors, avaient de nombreuses ampoules tant j’en ressentais les échauffements. J’ôtai mes chaussures et constatai avec étonnement que je n’avais rien ou presque, en tout cas aucune ampoule comme celles que j’avais eues lors de la MiMilKil. Je renfilai mes chaussettes et mes chaussures et repartis rassuré mais tout de même en claudiquant assez fortement le temps de ne plus ressentir les douleurs. Pascale m’avait aidé à retirer mon vêtement de pluie dans lequel j’avais chaud et elle le fourra dans la poche arrière de mon sac à dos. Le quart d’heure d’arrêt m’avait fait du bien, je m’en rendis compte sur toute la partie courue sur la voie verte où le dénivelé était peu prononcé. Jusqu’à la sortie de Thann, nous allions jouer à saute Thur en franchissant plusieurs ponts sur cet affluent de la Lauch ou de l’Ill. Après cet intermède d’une grosse douzaine de bornes où l’ombre commençait souvent à manquer, les choses sérieuses allaient recommencer avec la montée vers le col du Hundsrück qui démarra dès la sortie de Bitschwiller-les-Thann. 5km de côte de 7 à 8 % puis une portion plutôt en descente pour mener au CP 6 situé à Bourbach-le-Haut au km 85,4 après 11h17’ de « ballonnade ». 3h pour faire 21,5km ce qui me permit de prendre un nouveau quart d’heure pour me ravitailler. J’ai souvent été avec Pierre Zürcher, je voyais Sébastien devant, savais qu’Angel n’était pas loin non plus, je n’étais pas isolé. Le prochain CP constituait le moment pour moi de faire le point, de mettre les choses à plat et d’orienter ma stratégie de course dans une certaine direction selon l’état dans lequel j’en repartirais. La mi-course, c’est la moitié du travail de fait en distance, mais on est loin du compte en ce qui concerne le chrono. Le mental à l’instar des véhicules hybrides devait prendre le relai si le physique défaillait. J’avais rechargé mon mental et il me restait encore un peu de carburant dans l’organisme. Après le Hundsrück, il y avait un autre petit col à franchir, mais tout aussi difficile que les plus prestigieux en raison de la fatigue accumulée : le col du Schirm. Ensuite, la descente à bien négocier devait mener à nouveau sur une voie verte où la tranquillité devait me permettre d’arriver à Sewen avant la remontée vers le CP 7. En fin de voie verte, je fus interrompu dans ma chevauchée par un mariage. On me proposa une bière que j’acceptai avec grand plaisir et je la bus si vite que je fus applaudi par les invités. Je repartis regonflé à bloc pour aller jusqu’au pont sur l’Alfeld, km 104. 14h07’ de course, 2h36’ pour faire les 18km inter-CP, j’étais encore sur du 7km/h. Le ravitaillement tenu par Stéphanie et Esther me permit de me reposer tout en me ravitaillant d’une soupe et de petits toasts au fromage et saucisson et j’appris que plusieurs coureurs avaient abandonné. Je m’équipai pour la nuit qui allait me cueillir avant le prochain CP qui était placé 13km après le Ballon d’Alsace lui même distant de 8km du CP5. J’étais resté plus d’un quart d’heure à ce CP et je devais repartir sans trop perdre de temps. J’enfilai donc une chasuble de sécurité et préparai l’éclairage pour la soirée et la nuit. Je rechargeai aussi mon GPS avec un chargeur mobile placé dans une poche de mon sac à dos. Là, la musique allait quelque peu changer. Quand j’avais réussi à courir dans les montées lors de pratiquement tous les ballons ou cols précédents, maintenant j’étais comme scotché à la route, comme si au ravitaillement j’avais mis des semelles de plomb dans mes chaussures. Je tentai quelques relances mais le corps ne suivait plus la tête alors je me résignai à marcher. Je mis 1h34’ pour effectuer les 9km menant au sommet du Ballon d’Alsace et lorsqu’il fut question d’en redescendre, le corps n’était pas très chaud pour le faire en courant. Le mental reprit un peu le dessus et je « dévalai » à 7km/h les 13km jusqu’au CP 4. Mais je souffrais. Les plantes des pieds ainsi que les orteils me lançaient à chaque foulée en descente, alors qu’en montée ils me laissaient tranquille. Courir la nuit ne me déplaisait pas tant que ça parce que le trafic routier allait en diminuant et les quelques véhicules me croisant était audibles de loin et visibles de par leur éclairage quelques virages avant notre rencontre. Ce n’était pas comme dans la journée où à maintes reprises je dus changer de côté de la chaussée pour éviter les véhicules motorisés, autos et motos, et les non motorisés – vélos et parfois skis à roulettes ou autres engins roulants – certains prenant leur virages tellement près de la corde que j’eus souvent la crainte qu’on s’accroche. Et je ne parle pas des « as du volant » qui se prennent pour des cadors avec leurs motos ou autos de course et qui vous passent à côté à des vitesses telles que le retrait à vie du permis ne serait pas une peine suffisante.
    Bussang, CP 4 au km 125 avec les 13 derniers à 7 de moyenne en descente avec quelques moments où le sommeil m’appelait si fort que je dus m’arrêter souvent quelques secondes pour me réveiller et garder les sens en éveil. Le chant des sources alternait avec le silence des forêts en ce début de nuit et je me fis peur parfois en entendant ou en voyant un animal sortir des fourrés ou d’un chemin, un quelconque cervidé ou un renard ou encore un lièvre dont les yeux brillaient dans la lueur de ma frontale… Enfin, eux aussi étaient tellement surpris qu’ils s’enfuyaient. Encore donc un gros quart d’heure d’arrêt à Bussang pour me ravitailler et surtout prendre un café qui me tiendrait – j’espérais – jusqu’au CP 3. Quand je quittai Bussang, ça faisait déjà 18h que j’avais pris le départ de cette U2B et minuit n’était pas encore passé. J’allais peu à peu passer du mode coureur en côte en mode zombie ce ne sont pas les presque 4h (3h52’) mises pour rallier le CP 3 à Wildenstein au km 148, soit après seulement 22,5km du CP d’avant, qui allaient témoigner du contraire. Je rêvais d’un banc sur lequel je me serais assis pour piquer un petit roupillon, mais – heureusement ? - je n’en trouvai point. Le col du Page fut pour moi le plus difficile à passer de toute la course et la descente vers Wildenstein fut aussi la plus difficile descente jusqu’alors de toute mon U2B. Mais il restait encore le Hohneck dont je n’avais pas encore fait la connaissance.
    Près de 20’ d’arrêt à Wildenstein puis ce fut la montée vers le col de Bramont à 5 % où je courus la plupart du temps afin de ne pas m’endormir malgré un Nième café au CP précédent. Puis ce fut une brève mais douloureuse descente aux enfers vers la Route des Américains et une nouvelle franche remontée vers la Route des Crêtes où la suite menant au Hohneck fut relativement tranquille. Sauf qu’au pied du dit Hohneck, il fallait se coltiner une de ces côtes à 8 % où je ne pus même pas envisager une seule seconde d’en courir ne serait-ce que 10m. 8 lacets avec le vent tantôt de face tantôt de dos. Il faisait jour depuis un moment, la fraîcheur de l’air se faisait ressentir surtout exposé au vent. Je mis 18’ à monter à la table d’orientation, pris un quart d’heure à manger un Bolino et des gâteaux de riz ainsi qu’à m’hydrater et quand je repris mon chemin vers Munster, je marchai jusqu’à la route au pied du Hohneck. Total aller-retour 45’ pour 3km ! 25h40’ pour 168km plus 15’ qui nous firent presque 26h. Vivement la Schlucht ! Et la suite qu’on en finisse. Car une fois que le soleil est sorti de derrière les nuages, la chaleur remplaça la fraîcheur. 4km plus loin, le col de la Schlucht puis la route en direction du col du Calvaire. Allai-je en vivre un pour ces 36 derniers kilomètres ? Jusqu’au col, la route alternait une fois encore des montées et des descentes, mais j’avais réussi à me rebooster et mon allure certes peu rapide me permettait d’accumuler les bornes et de me rapprocher de l’arrivée. Le CP1 au Lac Noir fut long à atteindre et quand j’y suis passé, mon arrêt ne dura que 5’ et je me remis en route. 3 km de galère car le début grimpait à 9 % pour ensuite amener sur une route très mal entretenue où les appuis faisaient mal et la cerise sur le gâteau fut la descente à 16 % sur seulement 400m mais qui fut sans doute la partie paradoxalement où je mis le plus de temps au km tant je devais me retenir afin de ne pas fusiller définitivement mes pieds et finir en rampant. Une fois passé ce moment douloureux, s’en suivi un autre pas plus plaisant, le reste de la descente qui piquait aussi puis la remontée vers le col de Wettstein puis le Collet du Linge au km 197 qui devait marquer la fin du dénivelé positif de cette U2B. La route vers Munster via Hohrodberg tout en descente, sous un soleil de plus en plus prégnant, avec une circulation un peu plus fréquente que plus tôt ne fut pas de tout repos. Patrick, un des 3 patrouilleurs qui m’avait dépanné à plusieurs reprises en boissons me proposa à nouveau de remplir mes bouteilles, ce que je fis sachant qu’après je devrais tenir jusqu’à l’arrivée. Au dernier village avant Munster, j’aperçus quelqu’un devant en tenue de course et vis que c’était Popol que je rattrapai. Il n’allait pas bien, les quadriceps endoloris ne lui permettaient plus de courir. Il me dit de poursuivre ma route ce que je fis en lui souhaitant bonne chance. La fin de la descente principale nous fit passer par un chemin goudronné évitant de rester sur la route principale afin d’éviter la circulation. Pour rejoindre la piste cyclable il fallait encore s’armer d’un peu de courage, serrer les dents pour descendre une petite portion à 11 % et enfin retrouver le plat pays ou tout au moins le faux-plat pays en légère descente. Je me laissai porter par mon élan jusqu’à l’intersection finale me dirigeant vers la piscine puis la statue de Poséidon dont l’arrivée se faisait au pied… que j’eus du mal à toucher au risque de tomber dans le bassin du parc de la Fecht. Depuis le Hohneck, j’avais mis 6h soit presque du 7km/h.
    31h41’, le contrat était rempli, certes avec 2h30’ de plus que l’année passée, mais le principal était bien de terminer ma trilogie estivale : LILO (500km), MiMil’Kil (500km) et l’U2B (208km). Challenge tenté, challenge réussi.
    À l’arrivée je retrouvai Pascale, Christophe, Nathalie, David qui m’avait souvent filmé ou pris en photos pendant l’épreuve et que je remercie pour tous ses encouragements, des coureurs qui avaient terminé, d’autres abandonné. Je reçus mon t-shirt de finisher et pus déguster une bière fraîche commençant à réaliser. J’allais pouvoir enfin aller me doucher puis dormir un peu afin d’être vaillant lors du repas de clôture du soir.

    à+Fab


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  • CR de la MiMil’Kil 2021. (du 3 juillet au 9 juillet maximum)
    Remettre le couvert pour un festin de 500km moins de 10 jours après le précédent, beaucoup devaient penser que j’étais un peu fou de tenter le challenge et sans doute plusieurs croyaient que j’allais me planter. Moi-même, je ne savais pas trop comment j’allais réagir physiquement et psychologiquement à cette nouvelle aventure pédestre. Mais j’avais la certitude que les nombreux kilomètres effectués depuis le début de l’année – plus de 6000 – allaient m’aider à passer les caps difficiles qui n’allaient pas manquer se se présenter à moi.

    L’avant-course.
    Même location de camion, certes un peu moins spacieux que le premier, même équipage avec Jean-Paul comme fidèle accompagnateur, ravitailleur, motivateur … même lieu de départ, à savoir Lignac, place de la mairie.
    Au lieu de nous installer au camping de Chaillac, nous avions le droit de poser notre véhicule autour du terrain de football de Lignac et dans l’après-midi du vendredi veille du départ, le site ressemblait fort à un terrain de camping. Une vingtaine de véhicules étaient stationnées, du fourgon aménagé ou non au camping-car des plus sophistiqués en passant par la simple automobile.
    Les retrouvailles avec les autres participants avaient l’air d’une grande réunion de famille car dans ce microcosme de coureurs d’ultra chacun des membres fait partie de la famille. Certains allaient courir en solo et bivouaquaient sous l’abri situé près des vestiaires comme ils le feront tout au long des 500km.
    Le briefing en fin d’après-midi, puis le repas du soir et enfin le coucher après avoir bien préparé la tenue pour le lendemain.

    Le jour J.
    La pluie s’est invitée au moment du départ. Jusque-là, le ciel était couvert et la plupart des coureurs avait revêtu le t-shirt rose donné par JB et que nous devions mettre pour la photo du départ, libre à chacun par la suite de le conserver ou d’enfiler une autre tenue. J’avais le mien, par dessus mon vêtement de pluie – on n’est jamais trop prudent et j’avais l’expérience de la semaine précédente où la pluie m’avais surpris au bout d’une heure de course. 7h sonnèrent au clocher de l’église, c’était le signal du départ et la cohorte de plus de 50 coureurs s’élança. Je m’aperçus que j’étais donc un des seuls à avoir mis le vêtement de pluie et comme il faisait assez bon, je savais que j’allais vite transpirer. Mais quitte à être mouillé « dedans » autant se protéger « dehors ». C’est parti vite et devant j’avais du mal à compter combien de coureurs s’étaient envolés, en tout cas plus de 25. Je m’élançai prudemment avant de trouver l’allure de croisière qui me convenait. J’étais moins rapide que lors de la LILO où j’avais fait les 10 premiers kilomètres avec Alex Forestieri mais j’avançais quand même. Je profitai de me retrouver avec des connaissances pour discuter un peu, chacun allant de ses compliments à mon égard concernant la LILO et au fait que je remettais ça. Je parlai aussi avec des personnes que je ne connaissais pas ; nous n’étions pas encore rentrés dans nos bulles respectives.
    Chaillac passé, direction Beaulieu où la pluie continuait toujours de tomber, mais pas comme il y avait 9 jours où elle survint d’un coup peu après le 10ème kilomètre et me trempa m’obligeant à me changer rapidement. Là, elle tombait depuis le départ mais je n’étais pas complètement trempé et l’intérieur de mes chaussures restait sec. La route vers Saint-Sulpice était toujours aussi fréquentée en ce samedi matin, il fallait donc se méfier. Je décidai de ne pas faire d’arrêt à Saint-Sulpice et de continuer en direction de la Souterraine.
    Chacun ayant trouvé une allure – son allure – j’avais dépassé quelques coureurs et d’autres m’avaient à leur tour doublé. Toujours la pluie. À Bussières-Madeleine, après un petit ravitaillement nous empruntâmes une petite route peu fréquentée et nous eûmes une vingtaine de minutes de tranquillité. Mon premier « gros » ravitaillement était prévu à St Priest-la-Feuille au km 46,5 soit un peu plus loin que lors de la LILO où je m’étais arrêté à la Souterraine. Je voulais grignoter petit à petit sur mes temps de pause. La pluie se calma peu à peu et devint intermittente puis disparut aux abords de Bourganeuf laissant parfois de belles éclaircies réchauffer l’atmosphère et sécher la tenue. J’avais près d’une heure d’avance à Bourganeuf par rapport à la LILO où un orage m’avait immobilisé 45’ dans le camion avant que je reparte. Je retardai d’autant mon second ravitaillement que je pris une fois la cité aux tours Zizim traversée et le raidillon de plus de 700m qui démarrait la montée vers Royères-de-Vassivière passé. Il était environ 18h, j’étais au kilomètre 88. Pendant ma collation, Markus et François me dépassèrent ; ça allait être mes compagnons de route lors des prochaines heures où nous avons joué au yo-yo au gré des arrêts de chacun. D’autres avaient fait une halte à Bourganeuf, mais je ne les avais pas vus. Je changeai de chaussures et mis aussi des chaussettes sèches après avoir soigné mes pieds et mis de la crème. À ce moment, point d’ampoule ! Juste des ongles meurtris et douloureux en descente.
    La montée vers Royères n’est pas uniforme et souvent la route descend avant de remonter ce qui permet d’engranger les bornes sans trop taper dans les réserves. Le km 100 au Compeix fut passé en 12h48’ soit avec près d’une heure d’avance sur mon dernier passage ici même et je voulais faire fructifier cette heure et la transformer en une dizaine de kilomètres de plus pour mettre un terme à ma journée. Pour cela je me devais de rester régulier et ma forme physique me le permit ou tout au moins elle me donna la possibilité de bien avancer sans problèmes particuliers. Lors de la descente vers le lac de Vassivière je m’équipai de ma tenue de nuit avec gilet de sécurité, lampes rouges clignotantes à l’arrière et à l’avant en plus de ma frontale que je n’allumai toutefois pas encore, l’obscurité n’étant pas franche. Autour du lac il semblait y avoir quelques animations en ce samedi soir et je croisais plusieurs véhicules. Ensuite, sur la petite route montante en direction de Faux-La-Montagne je ne vis plus personne, seuls les chiens de garde des troupeaux de moutons aboyaient et me suggéraient de ne pas m’attarder dans le coin. À la lueur de la frontale je cheminai rencontrant parfois de petites zones de brume qui réduisaient la portée du faisceau lumineux de mon éclairage. Les bruits et les bêtes de la nuit, que j’ai appris à apprivoiser, maintenaient mes sens en éveil et comme je n’avais pas sommeil, j’étais prêt à aller beaucoup plus loin, au-delà de Faux-la-Montagne, point d’arrêt de la 1ère journée sur la LILO. J’avais envoyé Jean-Paul au camping de Faux afin qu’il prenne une douche si cela lui convenait et je devais le retrouver peu après le camping pour un dernier petit repas. 23h passées, je voulais avancer et c’est ce que je fis en me donnant comme point final à la journée au moins le pont sur le lac de Chammet. Mon coéquipier stationna sur une aire de repos au kilomètre 128,5 et comme il m’avait préparé une casserole d’eau chaude – devenue tiède entre-temps – je m’arrêtai pour la nuit, fis une petite toilette et me couchai.

    2ème jour.
    Malgré un coucher tardif la veille (fin de course minuit 20, couchage à 1h) je n’eus aucun mal à me lever quand le téléphone de Jean-Paul sonna vers 4h30. Le temps de me préparer, de crémer mes pieds, d’enfiler ma tenue, je pris mon petit déjeuner : une tasse de café noir et un bol de lait froid avec des céréales. Je repartis à 5h15 pour essayer de passer Peyrelevade avant les 24h de course. 2 coureurs étaient passés pendant que je me préparais, ils avaient passé la nuit au camping de Faux et étaient repartis depuis plus d’une heure : Stéphane Clément, en solo, et François que j’avais vu plusieurs fois la veille. Après Peyrelevade je proposai à Stéphane un café si ça lui disait et il accepta. Ça devait lui permettre de rejoindre une autre commune où il pourrait peut-être trouver quelque chose d’ouvert pour se ravitailler. Je franchis les 24h avec environ 140km au compteur. Le prochain point de ravitaillement pour manger, je l’avais fixé à Combressol, au km 167, soit une quarantaine de kilomètres après notre lieu de repos. Il fallait passer Millevaches puis Meymac. Mentalement j’imaginais le parcours, me projetant souvent bien plus loin connaissant les lieux et je m’étais fixé comme nouvel objectif d’arriver au pont de Saint-Projet sur la Dordogne afin de prendre une nouvelle collation. À cet endroit se situait le km 200. Auparavant j’avais profité de l’absence de douleurs aux pieds pour aller un peu plus vite dans les descentes comme celle pour aller jusqu’à Meymac puis cette autre 7km après Neuvic débouchant sur le pont. Km 200 franchi au bout de 32h32’ de course depuis Lignac.
    La remontée vers Mauriac était ombragée au début et j’en profitai car la température montait au fur et à mesure que le ciel se débarrassait de ses nuages. Ma tenue était sèche, mes pieds n’avaient pas trop mariné sur mes semelles qui avaient été très humides à un moment. Je sentais néanmoins quelques petites gènes au niveau des orteils et sur le bord du talon gauche. Avec mon coach ravitailleur nous édifiâmes une stratégie : aller jusqu’au col de Legal pour y prendre une douche et y passer la nuit. Pour cela il ne fallait pas musarder. Alors nous passâmes Mauriac sans nous y arrêter puis nous nous fixâmes des points intermédiaires afin d’effectuer des remises à niveau des bouteilles. Il faisait encore jour au passage à Salers et la descente sur Fontanges ne me fit pas trop mal au bout des pieds. Nous avions convenu d’effectuer un dernier gros ravitaillement avant l’ascension des deux cols, celui de Saint-Georges puis le Legal et quand je repartis, j’avais des jambes pour monter en courant le plus possible. Jean-Paul me laissa une fois le premier des deux cols franchi pour rejoindre directement le Legal où il pouvait aller se reposer en m’attendant. J’ai apprécié la montée dans la nuit, écoutant les bruits des troupeaux ou des sources ou des animaux nocturnes. Des nuées de petites bestioles s’affairaient autour du faisceau de ma frontale, échappant comme par miracle aux chauve-souris qui les pourchassaient. Des petites bêtes lumineuses m’intriguaient sur la route, ce n’étaient pas des lucioles mais plutôt des mouches ou des araignées réfléchissant ma lumière. Bref, encore un bel épisode de la vie des animaux en live ! Et aussi quelques frayeurs quand un bruissement suspect venait d’une haie.
    J’arrivai au Legal à 23h35’ soit après plus de 18h de course depuis mon lever.
    Accueilli par Jean-Paul et Gilles qui tenait ce point de contrôle et de ravitaillement je profitai de la possibilité de me doucher et par la même occasion je soignai mes ampoules : deux aux orteils (les voisins des pouces) et sur le côté du pied au niveau du haut du talon. Pendant que je mangeais, Jean-Claude Le Gargasson arriva au refuge et s’y arrêta pour se restaurer avant de repartir courir de nuit vers Aurillac. Il avait fait sa pause à Salers quelques heures auparavant.
    Nous nous couchâmes peu après minuit, moi plutôt vers une heure, et je dus m’endormir assez rapidement.

    3ème jour.
    Au réveil, ça allait ; je me mis en tenue et allai prendre mon petit-déjeuner au refuge avant de reprendre la route : il était 5h20, j’avais encore grappillé quelques minutes sur mon temps de repos mais je me sentais bien. Le début de la descente ne fut pas aisé car les bobos commençaient à me titiller mais mon ampoule sur le côté du talon n’était plus douloureuse du tout. C’étaient plutôt du côté de mes ongles que ça « piquait ». Pendant que je courais sur la route des crêtes le jour fit peu à peu son apparition et j’espérais que la traversée d’Aurillac allait être tranquille vu qu’il était plus tôt que lors de mon passage précédent. Elle le fut. J’avais franchi les 48h de course au kilomètre 260 environ et je possédais encore plusieurs heures d’avance sur mon programme. Un arrêt ravitaillement était prévu à Arpajon-sur-Cère au km 280 puis un autre à Cassaniouze (km 310). Passage des 300km entre temps en 54h29’. L’objectif de cette troisième journée était d’arriver à Rodez (km 363) pour y dormir. Après Cassaniouze la longue descente vers le Lot fut assez agréable car ombragée et je ne ressentais pas les douleurs aux pieds autant qu’il y avait une dizaine de jours. Le passage sur le pont de Coursary marqua le début d’une partie assez difficile car le soleil et la hausse de la température allaient faire leur travail de sape et me rendre l’avancée moins aisée que ne l’aurais souhaité. De plus, la circulation peu dense restait néanmoins dangereuse en raison du comportement bestial de nombre de conducteurs qui dépassaient allègrement la vitesse limite de 90km/h et qui débouchaient au détour d’un virage en serrant le bas-côté. En plus ces abrutis protestaient de voir quelqu’un courir sur le bon côté de la chaussée et plusieurs d’entre-eux me klaxonnèrent.
    Marcillac, km 344, atteint vers 21h soit plus de 2 heures avant mon passage en juin, ça me laissait la possibilité de monter sur le plateau de jour et de poursuivre ma route jusqu’au chemin empierré situé à une dizaine de kilomètres de Marcillac. Jusqu’au chemin, ça avançait bien, ma frontale m’aidant de temps en temps à éclairer ma route. Quand je parvins au chemin, il y eut comme une cassure dans mon rythme et dans mon envie d’aller beaucoup plus loin vers Rodez. Je mis un temps fou à passer sur les pierres comme si parfois on était dans le lit d’un torrent asséché. Mes appuis étaient précaires et je risquai plusieurs fois de me tordre la cheville ou même de chuter. Interminable chemin qui connut quand même une fin quand je parvins à rejoindre la route. Je cherchai Jean-Paul qui s’était garé un peu plus loin mais à mon goût trop près des habitations. Je lui suggérai de poursuivre quelques centaines de mètres plus loin voir si une aire de repos pouvait nous accueillir. On en trouva une au km 358 peu avant la piste cyclable.

    4ème jour.
    Il a plu pendant la nuit et au petit matin, vers 4h30 quand nous nous réveillâmes, on entendait toujours les gouttes sur la carrosserie du véhicule. Rituels d’avant course puis attente que la pluie cesse. Je suis reparti peu avant 6h, soit 45’ après les prévisions. 500m de route dangereuse, même à cette heure, surtout à cette heure où les gens partent bosser sans penser une seule seconde qu’ils pourraient croiser des piétons, puis la piste cyclable et son confort de ne rien risquer de la part des automobilistes. Avec Jean-Paul nous avons décidé de nous revoir un peu avant l’entrée dans Rodez puis de se donner rendez-vous après le Monastère. Je passai les 364km en 72h dans la descente vers le Monastère. La suite allait s’avérer quelque peu délicate en raison du retour de la pluie et de l’augmentation du trafic routier sur des routes où les bas-côtés sont inexistants. Jean-Paul m’attendait à l’entrée de Flavin (km 372) et je m’abritai dans le camion quelques minutes. J’étais assez trempé, mais pas encore totalement. Il fallut que je reparte et rencontre un violent orage à peine deux kilomètres plus loin. Obligé de m’arrêter afin de m’abriter sous des sapins qui ne m’empêchèrent pas de recevoir des tonnes d’eau sur le coin du museau. Comme si cela ne suffisait pas, à chaque passage d’un véhicule je recevais une gerbe d’eau m’arrosant copieusement. Complètement déprimé, en état de choc, je ne savais pas quoi faire, comme tétanisé par ce qui m’arrivait. Je repris le contrôle et me remis en route sur une route transformée en gigantesque rivière et peu à peu l’orage cessa. Je préférai ne rien changer de ma tenue et d’engranger les bornes, je verrais plus tard si toutes ces perturbations allaient cesser ou non. L’objectif suivant étant de passer les 400km. Mon avance sur mes temps de la LILO avait fondu et je n’avais plus qu’une heure vingt de marge lors du passage à Trémouilles qui portait aussi bien un nom de circonstance. La route descendait vers Canet-de-Salars, je franchis le pont sur le lac de Pareloup avant de remonter vers Salles-Curan. Entre-temps j’étais passé au kilomètre 400 en 77h20’, m’y étais arrêté près de trois-quarts d’heure afin de procéder à un changement complet de tenue et au soin de mes pieds dont les ampoules avaient bien trinqué. Je m’étais aussi copieusement ravitaillé. En repartant, mon avance avait diminué et je n’avais plus que 30 minutes de marge. Mais le moral était meilleur et je pus me fixer de nouveaux petits challenges : aller jusqu’à Bouloc, puis au col de Vernhette km 414 où je fis un petit somme d’une dizaine de minutes car le sommeil me rattrapait. La descente vers St-Rome-de-Tarn se passa bien, je n’eus pas aussi mal que 10 jours auparavant et me surprenais à passer des kilomètres en 7 minutes au lieu de 8 minutes 30 voire plus. Jean-Paul me tenait au courant de l’avancée des autres coureurs et cela me rassurait de voir que je n’avais pas été le seul dans la difficulté pendant cet épisode orageux. À Saint-Rome, je fis une pause pour me restaurer et pendant ce gros quart d’heure Louis me dépassa, revenant de loin après une seconde journée difficile. La reprise de la course en montée me redonna de l’allant et je ne fis pas beaucoup de pauses pour marcher avant d’arriver à Lauras puis d’attaquer la remontée vers Roquefort au km 443,5. Je poussai jusqu’au col des Aiguières et même un peu plus loin où Jean-Paul m’attendait au croisement avec la route de Fondamente. La partie qui suivit fut longue mais pas trop désagréable car sur une route plate et la nuit n’était pas encore installée. Je dépassai sans le savoir Louis arrêté dans son camping car pour manger et se reposer. Le lieu-dit le Vialaret me rappela que nous avions fait étape ici au km 456. Mais je n’avais pas encore sommeil ainsi je repris la route me fixant Fondamente comme prochain village pour faire le point (km 464). un autre petit somme d’une dizaine de minutes accompagné d’un café me remit sur pied et je poursuivis dans la nuit ma quête vers les moins de 4 jours. Je me répétais : « 36km quand même, ça ne devrait pas me prendre plus de 6 ou 7h et donc ça devrait passer ». La température était encore agréable, le ciel couvert masquait les étoiles et le vent était encore absent.
    Dans la nuit, je ne me rendais plus trop compte si la route montait ou descendait mais une fois le col de Pérail passé puis Le Clapier la route se pencha un peu plus pour arriver au pont sur l’Orb qui marque la limite entre l’Aveyron et l’Hérault. J’alternai course et marche lors de la remontée vers Roqueredonde où il ne fallait pas se tromper de route pour tourner vers Lodève et gravir à nouveau la route vers l’endroit où nous allions nous séparer mon accompagnateur Jean-Paul et moi. Les véhicules ne pouvant pas descente par la même route que la nôtre pour raison de travaux, il devrait faire le tour par la déviation. Juste avant de prendre des itinéraires différents, je fis un dernier petit somme d’une dizaine de minutes avant de prendre un dernier café et de recharger mes bouteilles en eau sucrée. Il ne restait plus que 15km, il était environ 4 heures du matin et j’avais 3 heures pour terminer la course pour rester sous les 4 jours. La longue descente fut belle au niveau paysage en cette nuit sans Lune, malgré le ciel couvert. J’apercevais au loin à l’horizon les lumières des villes côtières, reconnaissant Sète et le Mont Saint-Clair, point d’arrivée de ma MilKil de l’an dernier. Je traversai la zone de chantier, d’un pas prudent et mis plusieurs dizaines de secondes à en franchir les barrières et autres obstacles devant empêcher le passage du public. Une fois sorti de cette zone, j’essayai de calculer combien de kilomètres il me restait mais je ne savais pas vraiment à un ou deux près. Ce fut long d’autant plus que la pente était forte et je dus à maintes reprises me freiner pour ne pas me laisser entraîner. J’avais de plus en plus mal aux pieds mais serrais les dents. À environ 5 km de l’arrivée, j’appelai JB pour lui annoncer mon arrivée prochaine et je parvins enfin au lever du jour à Lodève où je retrouvai Jean-Paul. Plus que 3 km avant l’arrivée, je me délestai de mes lumières et repris la course vers le camping où se terminait l’épreuve.
    Après 3 jours 23 heures 15 minutes et 24 secondes je passai la ligne d’arrivée, en 5ème position et vraiment ravi d’avoir réussi à améliorer mon chrono de la LILO d’environ 6 heures. C’est dû aux dernières 24 heures où je ne me suis pas arrêté dormir et à mon accompagnateur, Jean-Paul qui a su me rebooster aux moments où ça aurait pu coincer. Merci une nouvelle fois à mon binôme. 3 traversées et trois résultats au-delà de mes espérances.
    Je fus accueilli par JB, Xavier, Jean-Paul et Henri le patron du camping qui était admiratif de me revoir une seconde fois franchir la barrière de son camping après un périple de 500km à deux semaines à peine d’intervalle.

    à+Fab


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