• CR de la Gérard Denis

    Quel bonheur, quelle émotion de revoir plusieurs coureurs et coureuses des différentes Transe Gaule que j'ai faites et surtout de revoir Gérard Denis (qui a fait la TransEurope jusqu'au bout), Nicole sa femme qui l'a (nous a) accompagné(s) de l'Italie jusqu'à la Norvège (la Suède pour moi) et aussi de revoir Jean Benoît, l'instigateur de ce rendez-vous festif et sportif de ce week-end breton. Je n'oublie pas non plus le rôle important joué par les amis de Gérard et Nicole dans la réussite de ces deux jours.

    Le principe de cette "course off" était le même que celui de la Transe Gaule : deux étapes "seulement", hébergement la veille au gymnase de Roscoff, le premier soir au gymnase de Brasparts et possibilité de dormir au camping le second soir. Les ravitaillements étaient assurés tous les 20km environ, le petit-déjeuner fourni les deux matins, le parcours fléché comme sur la TG ou sur la TE-FR... Mais pas de dossard, pas de chronométrage officiel, même si beaucoup de coureurs ont quand même pris leurs temps, de la bonne humeur même si la météo n'était pas de la partie ...

    De toute façon, pour que l'hommage à Gérard Denis pour sa réussite sur la TransEurope soit total, il fallait bien que les conditions météo ressemblent un peu à celles que nous avons connues sur la Suède et au-delà, sinon ça n'aurait pas été aussi drôle !

    N'ayant repris la "course" que depuis le 3 juillet de manière laborieuse et douloureuse, à des moyennes effarantes comprises entre 6,5 et 8,7 km/h, avec une autonomie de 1h15' maximum, je me suis quand même décidé à faire partie de la fête et de prendre le départ depuis Roscoff en espérant atteindre au pire Saint-Pol de Léon.

    Ce ne fut pas facile, mais j'ai pris tellement de départs du pied du phare de Roscoff depuis 2005 que je ne voulais à aucun prix rater ce nouveau grand moment, émotionnellement parlant. J'avais hésité à venir me joindre à toute la joyeuse équipée, ayant peur de ne pas pouvoir retenir mon émotion ou mes sentiments, mais j'ai pris sur moi et aujourd'hui je ne le regrette pas.

    Donc le départ fut donné un peu avant 9 heures, et j'ai vite senti que ça allait être très douloureux physiquement, mon bassin, mon quadriceps et mon psoas gauche me torturant à chaque foulée. Mais j'ai appris depuis 5 ans à serrer les dents, c'est ce que j'ai fait jusqu'au départ réel situé 6km plus loin à St Pol de Léon (sur la ligne de départ du semi-marathon St Pol - Morlaix).

    Une fois rendu là, j'étais un peu largué mais pas dernier car certains avaient profité de ce prologue pour prendre des photos et marcher ou trottiner lentement pour me tenir compagnie aussi.

    Le départ réel fut donné à 9h45 environ et tout le peloton se mit en route sur le tracé du début de la Transe Gaule. A tour de rôle des coureurs et coureuses sont restés avec moi à l'arrière pendant que les autres couraient à leur rythme. Il ne faisait pas très beau, la pluie arriva même au bout de quelques kilomètres accompagnée d'un vent soutenu parfois fortement contraire. Au fil des kilomètres, je sentais la douleur s'accroître et je décidai d'aller au moins jusqu'à Penzé (km16) puis de voir si j'aurais assez de ressources pour continuer jusqu'au premier ravitaillement (km 22,2).

    Les 6 derniers kilomètres furent extrèmement difficiles et je n'eus aucun regret à arrêter là.

    Pascale m'emmena jusqu'au poste de ravitaillement N°2 qu'elle devait assurer avec la femme d'un coureur.

    Je pus me rendre compte de ce que c'est que d'être aux petits soins des coureurs d'ultra et à chaque fois que je voyais arriver l'un d'eux, j'avais un petit pincement au coeur de n'être pas à sa place ou avec lui. Mais ça me faisait tellement plaisir de les voir arriver puis repartir regonflés à bloc par le ravitaillement malgré la météo humide ! Cette course avait aussi donné l'occasion à certains couples de bénévoles ou aux conjoints de coureurs de faire l'étape en relais avec eux et donc de participer concrètement à la fête. Certains décidaient de faire les premiers 42 km puis de laisser leur femme terminer l'étape; d'autres avaient opté pour une alternance tous les 5 ou 6 km, l'autre conduisant le véhicule jusqu'au relais suivant. Certains autres coureurs étaient venus pour découvrir le principe des courses à étapes, d'autres pour préparer la Mil'Kil, d'autres pour faire un peu de long...

    Quand le dernier coureur fut passé au ravitaillement, nous avons tout rangé et nous sommes partis en direction de Brasparts où se situait l'arrivée de cette première étape de 58km. J'ai pu voir, au fur et à mesure que nous les doublions, tous les courageux bravant le vent et la flotte. Je ne pouvais hélas poursuivre la route avec eux ou comme eux mais j'étais bien content d'avoir pu courir plus de 20 km (22,2km au total, en 2h53'), ce qui me semblait impossible le matin même avant le départ de Roscoff.

    Ce qui m'a beaucoup touché, ce sont toutes les marques de sollicitude de la part de des personnes présentes et je fus encore plus ému quand je fus moi aussi félicité pour ma TransEurope et quand Jean-Benoît m'offrit en cadeau un exemplaire de la saga des pédestrians "Les géants de la course à pied" qu'il m'a dédicacé.

    La petite soirée qui suivit fut très conviviale car permettant de discuter avec tout le monde, chose qu'on n'a pas beaucoup l'occasion ni le temps de faire sur la Transe Gaule, récupération oblige. On a aussi pu goûter les produits du terroir apportés par certains (le vin de noix de Laurent par exemple, et que je salue au passage pour sa bonne humeur contagieuse).

    Enfin, il fallait quand même penser à l'étape N°2 du dimanche et à ses 63,2km. Dans ma tête, j'avais le fol espoir de pouvoir la faire en entier, mais beaucoup m'ont conseillé de faire très attention, de ne pas prendre de risques, de bien me reposer afin de guérir mes douleurs au bassin et que j'aurai le temps de courir d'autres longues distances plus tard. Ils connaissaient le désarroi dans lequel je m'étais trouvé (et dans lequel je me trouvais encore un peu) pour me suggérer de continuer à être raisonnable et prudent. Mais l'ultra est-il raisonnable ?

    La nuit fut animée car certains ont fait la fête un peu plus tard que d'autres, mais nous avons pu bien nous reposer.

    Au réveil, je me suis rendu compte que je ne souffrais pas plus que les autres matins et je me suis préparé comme si de rien n'était, afin de prendre le départ avec comme objectif d'atteindre le premier poste de ravitaillement puis d'arrêter là (km 20,4).

    Quand l'étape fut lancée, je me suis senti "bien", c'est à dire que le niveau de douleur était acceptable. Je me suis dit, au bout de quelques kilomètres, que soit elle allait augmenter et donc que j'allais arrêter avant mon objectif, soit qu'elle allait diminuer et alors que je serai en mesure d'aller un peu plus loin que prévu.

    Au premier ravitaillement, au km 20,4 donc, je suis arrivé, après 2h30' de course relativement peu douloureuse, avec des sensations assez agréables de ne pas souffrir autant que je l'avais craint. Je n'étais pas dernier et je savais que je pouvais me raccrocher à ceux qui me rattraperaient en cas de défaillance de ma part. Je me suis arrêté, j'ai réfléchi, je me suis ravitaillé, j'ai un peu hésité et au bout de 10' je suis reparti en me fixant le prochain poste de ravitaillement comme objectif (km 40,7). La raison aurait pu me dire que j'étais en train de commettre une grosse erreur, mais j'avais trop envie, j'avais tellement besoin de prolonger la fête que ça a été plus fort que moi.

    J'ai été dépassé par une dizaine de coureurs au ravitaillement N°1 pendant que j'hésitais, et je l'ai un peu regretté car je me suis retrouvé vite fait tout seul sur la route et incapable de faire la jonction avec ceux qui me précédaient mais je n'avais pas trop de douleur. Les moments les plus douloureux étaient quand je devais me remettre à courir suite à un arrêt ou à une période de marche et je mettais parfois 3 ou 4 minutes avant de retrouver une foulée un peu moins douloureuse. J'avais presque réussi à rattraper Gérard Denis (il était à 200m devant) quand j'ai commencé à avoir à nouveau plus mal que le matin et à partir du km 32 (passé en 4h05') je me suis fixé le ravitaillement N°2 comme réel point final à ma journée de course. 40,7km en 5h20', ça allait pour une reprise de l'ultra, surtout ajoutés aux 22,2 km de la veille, mais il me manquait les 1500m pour faire la distance du marathon : j'ai donc décidé de faire les 1500 derniers mètres avec tous les autres coureurs quand tout le monde serait arrivé là.

    C'était prévu de tous s'attendre devant chez Gérard et Nicole et de faire le tour jusqu'à la Pointe de Mousterlin pour une arrivée collective : on aurait dit une manifestation devant les yeux médusés des touristes. Les voisins et amis de Grérard, les copains de son club, ses amis de l'ultra, tout le monde s'est joint au cortège en courant et en chantant. La fête quoi !

    Le club de Gérard a offert à toutes les personnes présentes (coureurs, accopagnateurs...) un pot de l'amitié au bar du camping, cela nous a tous fait très plaisir et on voit à quel point Gérard et son groupe de coureurs forment une belle et grande famille, comme celle de l'ultra.

    Le soir, nous avons passé la soirée chez Gérard : nous avons installé notre tente de camping dans son jardin et nous avons bien festoyé (bières, grillades, glaces, champagne...) et beaucoup parlé ... mais de quoi au fait ?

    D'ultra bien sûr !

    à+Fab****

     

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