• CR 24h de Ploeren (Téléthon 2012)

     

    CR 24h de Ploeren (Téléthon 2012)

     

    Pas le courage ni la force mentale de me concentrer pour écrire un CR hier après-midi quand je suis rentré de Ploeren (prononcez Plérin pour ne pas avoir l'air d'un touriste égaré) je profite de mes "vacances-forcées-après-la-TransEurope" pour essayer de relater brièvement mes 24h du Téléthon.

    D'abord, je m'étais inscrit incognito, mais "y a du avoir des fuites". J'ai attendu jusqu'au dernier moment pour me décider à venir, la liste des mauvaises excuses pour me faire porter pâle étant la suivante :

    - la météo-qui-aurait-pu-être-pourrie-mais-qui-ne-le-fut-pas;

    -  "j'ai encore mal aux genoux suite à mon stage d'entraîneur "Sauts" du début de semaine" (mais comme les trois footings qui ont suivi m'ont montré que je pouvais courir, alors...);

    - "ma voiture est en panne" (c'est vrai en plus, mais les garagistes ont tout donné pour me la remettre à disposition pour partir à temps pour la région vannetaise);

    - je n'ai pas vu ma famille pendant 10 semaines et me v'la encore barré;

    - faudrait quand même penser à récupérer;

    -etc (qui sera complété ultérieurement)

     

    Après avoir tout pesé, le pour, le contre et le "je m'abstiens", à la grande majorité fut adopté un voyage pour Ploeren.

    Il y avait de l'argumentaire sur le second plateau de la balance :

    - le Téléthon, comme l'an dernier où j'avais fait mon 24h solo, avec une équipe de relayeur pour me distraire, réveiller ou m'accompagner (c'est selon) à chaque fois qu'elle me doublait);

    - le plaisir de revoir beaucoup de Transe Gaulois et "assimilés" : Gwen**, Patrick DG* et Patrick R* et sa femme, Sam*, Bruno* et Anne So, Stéphane M*, François F* entre autres;

    - le même plaisir de revoir des ADDM : la famille Tot (juste les adultes), Bérurier, Francky le funambule (qui sait aussi bien jongler avec les horaires SNCF qu'avec le calendrier des ultras et que je refélicite pour sa belle NFL), Hervé B (le spartathlète) ...

    - le plaisir tout aussi grand de serrer la main de beaucoup de personnes qui m'avaient envoyé des messages d'encouragement pendant la Grande Traversée dano-germano-franco-espagnole;

    - le toujours aussi grand bonheur de revoir des coureurs ou anciens coureurs croisés sur différentes autres courses : Paskal LN, Hubert G le kéké du Bocage, ...

    - la joie d'être à nouveau dans la course afin de tester s'il me restait un peu d'"élixir de bagarreur" quand serait venu le moment des douleurs ou celui qui détermine si cela vaut le coup d'accélérer pour chercher une marque ou une place;

    - l'envie de limiter la casse dans la course organisée sur le forum par JB parti en Inde et qui courra plus de 1000 bornes d'ici la Saint Sylvestre et qui va sans doute la gagner;

    - etc... (qui sera complété ultérieurement)

     

    La course (enfin les quelques minutes juste avant):

    Comme à mon habitude, rien ne fut laissé au hasard sinon l'emplacement où j'aurais à entreposer mon ravitaillement personnel. Mes petites bouteilles de grenadine (24x33cl) et leurs recharges (3x1,5l), mes petites canettes de coca, mes compotes, mes KitKat (pas la bouffe pour chat), mes BN à la vanille (ceux avec le petit bonhomme qui fait des clins d'œil dessus et qui sont fabriqués à côté de chez moi), mes quatre sacs de tenues de rechange, tous organisés selon l'évolution de la météo, mon sac à pharmacie avec les crèmes, pansements etc...

    Bref, l'emplacement était légèrement juste, mais comme mes voisins ne s'étaient pas étalés, j'ai réussi à tout placer sur et sous la table. Seul petit bémol, pour y accéder et prendre mes bouteilles au vol, j'avais un crochet en épingle à cheveux à effectuer ce qui n'allait pas être évident à certains moments. Mais comme les organisateurs m'avaient attribué un dossard comme celui des cadors, je n'allais pas me plaindre. Dans mon quartier des VIP , Hervé B (TG 2013), Jimmy Boubakeur, Christian Dilmi (le champion de France et parrain de cette édition) et d'autres encore à plus de 200km.

    Le petit déjeuner pris chez moi sur les coups de 8h était loin et une fois préparé, j'avais faim, très faim même mais je n'avais pas prévu ça. Que faire ? J'ai pris ma petite foulée et suis allé à la boulangerie du bourg pour m'acheter un sandwich et du far que j'ai dévorés juste avant le départ prévu à midi.

     

    La course

    80 personnes au départ, relayeurs inclus (5 équipes) et la première traversée de la salle pour ensuite entamer la boucle de 1000m qu'on aurait à effectuer le plus grand nombre de fois. Pas de problème de comptage : X x 1000m = X000m, en espérant que X soit le plus important possible. Objectif inavoué d'avant course : X>ou+ 200 (mais j'avais dû rêver qu'on m'avait greffé de nouvelles jambes avec des genoux qui plient plus qu'à 90° et qui ne font pas mal au bout de 20 bornes), objectif plus réaliste X compris entre 175 et 190 si l'appel du sommeil n'était pas trop fort, sinon, X= quelque chose d'acceptable en respectant la notion de plaisir : je n'avais pas trop envie de me faire mal.

     

    Les trois premières heures se passèrent au-delà de mes espérances et j'avais bien avancé : 29km en bavardant avec plein de coureurs qui me félicitèrent pour ma TEFR, qui me demandaient comment je récupérais et à qui je répondais qu'on verrait ça demain à midi selon le déroulement de ces 24h. Mais vraiment j'ai encore senti l'admiration qu'avait suscitée ma TransEurope. La météo jusqu'en ce milieu d'après-midi avait été belle, ensoleillée et presque douce.

    Les trois heures qui suivirent, où le ciel se couvrit un peu rafraîchissant l'atmosphère progressivement, me virent ralentir la cadence : 52km à la 6ème heure, j'avais bien baissé le rythme, les douleurs aux jambes avaient réapparu, le bassin lui aussi se faisant plus lourd me courbant un peu plus qu'à la normale. J'avais l'impression que j'étais rentré dans la partie galère de ces 24h, avec 6h d'avance. Le froid n'était pas encore arrivé malgré la fraîcheur, et j'attendis le plus longtemps possible avant de changer totalement de tenue et me mettre en configuration "nuit froide voire nuit polaire". J'attendis les 10h de course où j’effectuais mon 85ème tour. Verdict : 8,5km/h de moyenne, jusque-là, j'étais dans mes prévisions.

    Changement presque total de tenue, sauf les chaussures (qui avaient fait 7 étapes de la TEFR, soit 450km), je repris la course mais ce n'était plus comme avant : difficultés à courir sur toutes les portions du circuit qui comportait deux ou trois endroits en légère montée (qui de légère passe progressivement à forte selon l'état de fatigue de chacun), une portion face au vent frais à froid, je me retrouvais à me demander si j'allais aller me reposer ou pas. Je n'avais pourtant pas envie de dormir, et il fallut que je lutte contre le choix facile d'aller m'allonger et celui plus difficile de continuer à raboter mes semelles sur le bitume de plus en plus froid de Ploeren.

    Je réussis à me motiver en me disant que j'allais au moins attendre le départ des 12h et que cette arrivée soudaine de bolides pouvait me permettre de reprendre de l'allure et de l'envie.

    Passage aux 12h avec 96km, ce n'était pas si mal même si cela ne faisait que 44km pour les 6 dernières heures (52+44=96).

    Les deux heures qui suivirent furent longues, très longues et je les ai faites pratiquement à la marche ce qui m'empêcha de pouvoir me remettre à courir quand j'avais trop froid. Je décidais alors d'aller m'allonger, j'en étais au 113ème tour et je ne voulais pas que ces 24h deviennent trop une galère. Je n'étais même plus en sueur. Les lits mis à notre disposition dans une salle chauffée me rappelèrent certaines étapes de la TEFR où les conditions spartiates d'hébergement nous mettaient "les uns sur les autres", mais là, il n'y avait pas grand monde à les occuper.

    Je restais à somnoler puis à dormir jusqu'à 5h30, heure à laquelle je me décidai à me lever, au moins pour manger et boire un café. Ensuite j'aviserais.

    Je repris la course juste au moment du départ des 6h et après un calcul rapide, je me dis que "6x8=48km, alors avec un peu de tempérament je pourrais très bien aller chercher un petit 160km". Les jambes allaient mieux et je me surpris à courir comme si je n'avais pas fait déjà les 113 km de ma première partie de course. Le froid avait disparu, mais il faisait encore frais, pas comme vers 2h où le givre commençait à recouvrir les pare-brises des voitures.

    Il y avait de plus en plus de monde sur le circuit et plus l'heure de la fin de ces 24h approchait, plus certaines portions étroites étaient encombrées. Ce n'était pas gênant pour moi, mais les relayeurs qui tournaient chacun une heure depuis la veille à midi, à près de 15km/h pour certains, ont dû être perturbés parfois dans leurs trajectoires. Même ceux qui étaient en tête du 6h ou du 12h devaient être un peu gênés. Mais c'était le Téléthon, la fête de la course à pied, et la performance recherchée était plus pour "les petits malades" que pour soi-même.

    L'ambiance autour de cet évènement fut chaleureuse, j'avais oublié de le préciser avant et j'en profite avant la fin de la course, et les nombreux bénévoles ainsi que toutes les personnes qui sont intervenues lors de ce Téléthon (chanteurs, démonstrations de différents sports...) lui ont donné des allures de fête.

    A 5 minutes de la fin, on nous stoppa à quelques dizaines de mètres du tapis de pointage afin que nous puissions tous entrer dans la salle ensemble.

    Au total, j'ai fait 156 tours, soit autant de kilomètres. Cela me convient vu les circonstances générales de cette journée et de ces derniers mois. J'ai encore "la fibre" et ça, c'est positif. Pour les douleurs, on verra avec le temps.

     

    Lors de ce Téléthon, beaucoup de coureurs ont réalisé leur meilleur kilométrage que ce soit sur 24h, sur 12h ou sur 6h ce qui montre que course officielle ou pas, tout le monde a essayé de faire son maximum.

    Bérurier bat son PB sur 12h avec 101km, Gwen Q** aussi avec 116 et une belle 2ème place, le vainqueur des 24h aussi améliore son record tout comme Ronan L sur 12h (et qui le gagne avec 121km), les femmes de la famille Tot aussi ont brillé : Stéphanie 63km sur 6h (1ère féminine et 3ème au scratch) et Alex 179km (nouveau record et 1ère femme du 24h)...

     

    L'après course avec les copains devant une petite mousse bien méritée puis le repas que j'ai dû abandonner pour rentrer chez moi avant que le sommeil ne me rattrape, et voilà un grand week-end de course à pied qui se termine.

    Ce matin, un peu (beaucoup même) mal aux cannes, peut-être irai-je courir cet après midi pour récupérer, mais en attendant je vous laisse.

    à+Fab******€

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