• 54ème étape

    A l'heure où j'ai écrit ce compte-rendu sur mon cahier, j'étais loin de me douter que je le recopierai sur l'ordinateur avec ma seule main gauche, moi qui suis droitier, plus de 36 heures après, depuis ma chambre d'hôpital.

     

    Jeudi 11 juin, 54ème étape, Jokkmokk – Gällivare : 94,4km.

    La seconde plus longue étape de la TRANSEUROPE ne pouvait pas plus mal commencer : il pleuvait à notre départ de Jokkmokk. Les ponchos étaient de sortie et notre long cortège se mit en route à 6 heures précises pour une non moins longue journée.

    Mes sensations étaient bonnes, un peu de mal à me mettre en route comme tout le monde, mais peu à peu la course se fit sans trop de douleurs. J'avais enfilé deux maillots, mon coupe-vent, mon camel bag, ma banane avec mes en-cas, deux bonnets l'un par-dessus l'autre et le tout recouvert par le poncho jaune : un look d'enfer ! Mais j'étais bien.

     

    Ma stratégie : courir le plus longtemps possible en effectuant le moins d'arrêts possible ou les plus brefs qui soient aux ravitaillements ou « ailleurs ».

    A ce rythme, je tenais une bonne cadence entre 8,5 et 9km/h et les postes de ravitaillement arrivaient assez rapidement.

     

    J'ai souffert vers le 25ème kilomètre (3h de course) et j'ai dû serrer les dents. De toute façon, mieux vaut souffrir à 9 à l'heure qu'à 7, les douleurs vont durer moins longtemps.

     

    Nous avons rencontré plusieurs lacs de barrage avec leurs centrales hydroélectriques. La végétation toujours majoritairement composée de sapins fut aussi à nouveau mixte avec la présence à nouveau de nombreux feuillus. Le sol des forêts est jonché d'énormes rochers arrondis par l'érosion et charriés par les glaciers il y a des milliers d'années. Et aujourd'hui, ils sont recouverts de mousses et et de lichens et entourés de minuscules plantes ou arbustes d'une trentaine de cm de haut. J'ai été surpris aussi de voir un nombre important de tout petits sapins (10 cm de haut pas plus) qui poussent sur les bas-côtés de la route, sur les bords des larges fossés.

     

    J'ai couru seul la seconde moitié de l'étape, ayant lâché les coureurs avec qui j'étais à vue au début, seul un japonais m'a suivi et m'a distancé lors de mes deux plus longs arrêts aux ravitaillements, le n°6 (la soupe de Thomas) et le n°9 (la bière d'Uli).

     

    J'ai fini un peu difficilement, mais content d'avoir fait une nouvelle étape dans la lignée de ma période « d'avant blessure et coup de pompe ».

     

     

    Petit changement ce soir, dès l'arrivée j'ai été conduit à la salle distante de 6km en véhicule puis je suis allé au restaurant que les organisateurs avaient réussi à trouver dans la journée.

    J'ai eu le temps de refaire quelques courses car on va arriver dans des endroits moins peuplés avec peut-être peu de magasins, et j'avais besoin de refaire le plein de boissons et sucreries.

     

    Maintenant, place aux soins (glace et Voltarène sur mon ischio gauche toujours sensible mais en voie d'amélioration), à la préparation des affaires pour demain (dont le départ a été repoussé de 30 minutes pour avoir le temps de nous transférer en bus jusqu'au départ situé à 6km) et dodo.

     

    J'avais prévu de taper ce CR le lendemain après l'étape.

    Il n'en a pas été comme prévu : « La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. », le mien était « empoisonné », c'est pas de chance.

     

    à+Fab****

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