• 24 heures de Rennes 2013

     

    Samedi 20 avril
    Voilà le jour J, celui qui doit valider ma préparation. Celle-ci a été quand même bien perturbée par le changement d’affectation depuis un mois, l'inspection de vendredi juste avant les vacances ce qui a fait que je n’ai pas réussi à suivre le plan prévu parce que la surcharge soudaine de travail m’a empêché de profiter de temps d’entraînements conséquents. De plus un gros stress et venu s’ajouter à ce sous-entraînement. Comment vais-je gérer les événements ? C’est la question que je me pose avant le départ. J'ai passé de très mauvaises nuits ce dernier mois, tracassé par tout ce changement. Le retour sur Terre après la TransEurope est plus violent que prévu, surtout qu'il se fait à retardement. Mais quand on a survécu à 2009 et ses galères suédoises et quand on a connu tout le bonheur de finir une transcontinentale trois ans après, on se dit que c'est la vie et qu'il y a des hauts et des bas comme lors d'une course d'ultra.
     
    Heureusement, la météo est au grand beau, avec néanmoins un vent soutenu de secteur nord-nord-ouest. On l’aura de face dans la portion montante du circuit. Pas de chance ! Mais c'est mieux que celle de l'année dernière.
    Le départ est donné à 10h du matin et de suite je sens que les jambes sont bonnes, le rythme tranquille, et la tenue un peu trop consistante : à la fin du premier tour je me débarrasse de mon coupe-vent pour ne conserver que le sweat-shirt et le t-shirt au-dessous. Mon cuissard est idéal, il m'avait servi du Danemark à Gibraltar tout comme mon t-shirt et je ne regrette pas en voyant ceux qui ont mis un collant et qui vont avoir un peu chaud. Je cours beaucoup avec Jean Gabriel, un copain nantais, et nous discutons de longues minutes avant de rentrer progressivement chacun dans notre course ; je bavarde aussi beaucoup avec les autres coureurs. Sur 24h, on est amenés à se voir fréquemment et donc de temps en temps on tape la discute ; ça fait passer le temps et les kilomètres. 
    Les quatre premières heures passent donc assez bien, j’engrange les bornes au rythme de plus de 5 tours à l’heure soit environ du 9,5km/h. Je souhaite tenir ce tempo pendant encore quatre autres heures, mais petit à petit je commence à ressentir des lourdeurs aux jambes qui me font ralentir peu à peu. 1h54 aux 10 tours (18,3km), 3h50 aux 20 tours (36,6km), je passe en 6h05 aux 30 tours (54,8km) puis en 8h27 aux 40 tours (73,0km). J’ai donc beaucoup ralenti, perdant 1 tour à l’heure en gros. Par rapport aux temps de passage fixés, ceux de l'an dernier, je prends du retard ou tout au moins je ne prends plus d’avance. Je n’avais pas prévu cette baisse de régime si tôt dans la course. A la 10ème heure, 84km de faits, 8,4km/h (c’est facile à calculer) soit deux marathons (en 2012 j'avais couru 2 tours de plus, soit 87,8km). Peu importe, je serai peut-être moins chronophage cette nuit lors des changements de tenue. 
    Le premier marathon ne m’a pris que 4h30, le second une heure de plus. J’espére ne pas mettre beaucoup plus de 6h pour faire le troisième. Les 100km tont dépassés après 12h24’ de course (1 heure de retard par rapport à l'an dernier) et je me décide à faire une pause afin de changer une partie de ma tenue et de remettre de la pommade de protection et aussi de prendre le temps de manger une soupe tiédasse et une purée au jambon tout aussi froide et fade. De 8,1km/h ma moyenne a chuté à 7,8 quand je reprends le circuit. L’objectif de battre mon record avait déjà du plomb dans l’aile avant mon arrêt, il ne me reste comme objectif de secours que de faire un bon total. C’est là que je ressens le manque de kilomètres surtout ceux des sorties longues de 3h que je n’ai pas pu faire. 
     
    Dimanche 21 avril
    Minuit passé, 14h de course, enfin plus de la marche que de la course ou un mélange amer entre les deux. Un peu de marche athlétique pour préparer le 5000m des interclubs, comme ça je n'aurai pas l'impression d'avoir perdu mon temps. Enfin, façon de parler, la perte de temps sur ce 24h est considérable : presque 10 bornes de gaspillées (107,7km contre 117,1 soit 5 tours) et l'envie de m'accrocher aux branches qui fond de plus en plus. 
    La nuit devient de plus en plus fraîche et de ne plus vraiment courir régulièrement me fait prendre froid. Plusieurs coureurs d’ailleurs se sentent mal parce que refroidis par le vent de face et certains sont pris de nausées, maux de ventre ou vomissements. Je m'arrête une première fois (peu après le passage du troisième marathon en 17h, soit 7h pour les 42 derniers km) pour essayer de dormir un peu sur une chaise, les bras croisés sur une table la tête posée dessus, tout près dus ravitaillement mais je ne réussis pas à trouver le sommeil. Je repars et après une heure de marche, je tente à nouveau de dormir. Mon arrêt dure 70 minutes et quand je veux repartir, je suis frigorifié. Il est plus de 6h du matin, le petit jour arrive et le givre recouvre les voitures. Je dois courir pour me réchauffer. Ma motivation n’est plus très grande et je termine ces 24h en essayant de sauver les meubles en dépassant les 150km. 
    Au final, 157,049km pour cette course où je n’avais pas le niveau pour faire mieux. Dommage que le dernier mois m’ait gâché tout l’entraînement hivernal.
     
    à+Fab******€
     
    PS : comme dans tout CR, il m'arrive d'oublier plein d'anecdotes et de mentionner plein de rencontres. Mais je tenais néanmoins à remercier ma femme, Pascale, et ma soeur, son mari et mon neveu Simon, présents à des moments importants et qui m'ont bien requinqué.
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  • Commentaires

    1
    Franck44blfr
    Mardi 5 Novembre 2013 à 19:30
    Salut Frabrice, Tu aura un bon lièvre à Ploéren, Christian Efflam sera présent sur le 24H Bien récupéré de Rennes ? Moi, c'est OK A+ Franck
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