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    CR des 24h de Rennes 2012 : score final  = 193,896km (nouveau record) classement : 6ème.

    L’avant course

     

    Ce 24h venait dans ma préparation globale pour la TransEurope, mais j’y avais quand même quelques ambitions : essayer de ne pas buter sur les 180/190km comme lors des 24h courus en 2011 (Séné : 179,3, Aulnat : 184,486 et Bouaye en solo sur piste : 182,4). A chaque fois, il y eut un moment où le sommeil est venu perturber ma bonne marche et il fallut attendre plusieurs heures avant que l’envie de dormir disparaisse.

    Cette fois, j’avais bien l’intention de lutter contre l’envie de dormir si elle devait venir me titiller.

    Un autre élément pouvant venir contrer mes objectifs : la possibilité de ne pas être remis de mon traitement antibiotique puis cortisonique que j’avais stoppé 3 jours avant la course suite à une panicullite au froid ou dermatite au froid (pour plus de détail, cf le Vidal). J’ai en effet depuis la mi-mars des séquelles d’une brûlure due à un glaçage trop prononcé d’une cuisse après un entraînement de VMA où j’avais ressenti une légère contracture. Lors du marathon de Nantes, 15 jours avant les 24h, j’avais payé le traitement par une grosse panne d’ « essence » à 12 bornes de l’arrivée, m’empêchant de faire les 3h30/3h35’ escomptés. Je m’étais contenté de 3h42’ (réels et 3h44’ officiels).

    Bien sûr, j’avais vu aussi que la météo allait être agitée, pluvio-venteuse ou vento-pluvieuse, c’est selon la préférence, ainsi j’avais préparé comme à mon habitude une multitude de sacs de rechange. Mon ravitaillement aussi était du même type – il me reste d’ailleurs au lendemain de la course de quoi refaire trois ou quatre autres 24h (lol) – et j’avais réussi à me trouver une petite place sur les tables mises à notre disposition sous un abri néanmoins beaucoup moins étanche qu’un barnum. Ma voiture était à une vingtaine de mètre de là et j’y avais placé mes sacs avec mes étiquettes pour m’y retrouver et savoir quoi chercher et où. Au stand de ravitaillement perso, j’étais en bonne compagnie, installé à la table des Gaulois avec Gérard Habasque, Françoise Perchoc, Fred Borel, Philippe Brunchwick, Bruno Rouiller, petit groupe auquel sont venus s’ajouter Franck Derrien et un de mes copains nantais, Jean-Gabriel  Pradelle.

    Je m’étais placé au bord de l’abri, juste en face du ravitaillement officiel ; j’avais prévu une bâche pour protéger mes affaires de la pluie quand elle commencerait à tomber. 40 petites bouteilles de 33cl remplies de grenadine, 15 mini cocas, 12 jus de raisin, des compotes, et encore mille et une choses que je ne vais pas détailler ici sous peine d’en voir certains parmi vous commencer à piquer du nez.

    Bref, j’étais paré. Ma tenue était composée d’un collant, d’un t-shirt, d’un sweat, d’un coupe-vent et d’une casquette. J’étais chaussé de mes Mizuno qu’il faut que je fasse pour la TransEurope.

     

    La course

    La météo jusqu’alors était plutôt agréable, pas encore de pluie, un léger vent sans aucune mesure avec les coups de vent annoncés, mais je me doutais que cette situation n’allait pas durer. Le départ fut donné et le peloton s’étira lentement pour passer devant la piscine puis emprunter la longue descente vers le Boulevard Coubertin et après 400m un virage arrondi à gauche nous faisait remonter d’abord doucement le boulevard et vers les 750m la pente augmentait légèrement, pas de quoi fouetter un chat, mais après quelques heures de course on allait la sentir. J’avais déjà prévu de marcher à cet endroit-là sur une centaine de mètres où une courbe nous faisait ensuite prendre le vent de face sur 350m environ puis nouveau virage pour 200m et arrivée sur le stade où nous devions emprunter la piste en sens inverse et enfin retrouver le site de l’arrivée ou plutôt du pointage. Le tour faisant 1829m, j’avais préparé ma stratégie en conséquence sachant que je devais tourner en 5 tours à l’heure le plus longtemps possible et que je devais prendre une petite bouteille tous les 2 tours. Les officiels avaient marqué le parcours tous les 100m et il restait les marques de l’année précédents, ainsi je pouvais contrôler mon allure et la moduler selon mon état de fraîcheur.

    Avant de détailler ma course, je tiens quand même à remercier Jean Pierre Richard, mon pote des deux dernières Transe Gaule. J’avais lu et relu son CR de ses 24 heures record du Portet et je m’en étais imprégné. C’est ce qui m’a poussé à m’arracher quand il y eut des moments de moins bien. Moi aussi je suis passé par tous les stades physico-mentaux et j’ai essayé de positiver à chaque fois, je le répète en m’appuyant sur son CR : encore merci et bravo JP. Du coup je m’étais dit qu’en m’accrochant, je pourrais essayer d’atteindre les 200km, objectif non annoncé avant la course, mais tant espéré si tout se passait bien. Mais tu avais placé la barre un peu haut pour moi mon grand ! Qu’à cela ne tienne, j’avais des sous objectifs tels qu’améliorer ma meilleure marque qui commence à dater (2008, Séné, 191,015km), 195km, 192km…

    A la fin de la première heure, j’avais fait mes 5 tours (9,145km) et je me situais en 34ème position ce qui ne signifie pas grand-chose sur un 24h, il y a tellement de kamikazes, mais j’était dans le bon tempo et je me sentais bien. Il fallait que je tienne cette allure jusqu’aux 6h puis passer les 100km en moins de 12h avec une mi-course aux alentours de 104/108km connaissant ma possibilité de m’arracher sur la fin d’une telle épreuve quand il y a quelque chose à chercher.

    2ème heure : 31ème et 18,291km

    3ème heure : 32ème et 27,437km

    4ème heure : 28ème et 36,582km (Passage du marathon : 4h33’)

    5ème heure : 27ème et 45,728km (Passage du km 50 : 5h27’)

    6ème heure : 24ème et 54,874km

    Là, j’étais encore bien et la météo était encore bonne ce qui était inespéré. Les coureurs du 6h nous avaient rejoints depuis la 2ème heure et ces « mobylettes » nous distrayaient quelque peu. J’avais couru mes 6 premières heures la plupart du temps avec mon copain Jean Gabriel dont c’était la seconde participation. Il était bien et j’espérais qu’il tienne pour au moins faire 160km ou plus même.

    A partir de la 7ème heure, je m’alimentais un peu plus, prenant un peu plus de temps de marche. J’avais prévu de changer de tenue, mais pour le moment rien ne m’y contraignait ce qui était déjà ça de gagné. J’ai juste échangé la casquette trempée contre un bonnet sous lequel j’avais mis le MP3 pour m’isoler un peu et me transposer sur les routes de la Transe Gaule par l’intermédiaire des morceaux que j’écoutais. Mon tempo maintenant devait, en théorie me faire faire 4,5tours à l’heure, soit 9 tours toutes les 2 heures  jusqu’à la mi-course voire jusqu’à la 14ème heure. J’étais en plein dedans. Ma sœur qui réside à Rennes m’avait apporté un flan (souvenirs de la TG 2005) et me dit qu’elle reviendrait dans la soirée. Ça me faisait très plaisir de savoir qu’elle reviendrait.

    7ème heure : 24ème et 62,190km

    8ème heure : 22ème et 71,336km

    9ème heure : 23ème et 78,653km

    10ème heure : 20ème et 87,798km (moyenne facile à calculer : 8,78km/h)

    11ème heure : 18ème et 95,115km

    Passage du km100 : 11h26’

    12ème heure : 104,260km (en 11h57’52) à distance finale facile à calculer : 208,5km (Oups ! faut pas rêver !)

    J’étais dans mes temps et je décidais de changer de tenue, mais juste le haut car les chaussures étaient bien et je ne voulais pas changer le collant, la pluie ne l’ayant pas trempé. De plus, ce n’était pas commode car j’ai dû tout faire à ma voiture, en plein courant d’air et je ne m’imaginais pas encore devoir m’asseoir pour retirer les chaussures, les chaussettes, recrémer, changer le collant remettre crème et vaseline et pour finir reprendre la course avec difficultés sachant qu’tel arrêt m’aurait pris plus d’un quart d’heure. Je décidais que j’attendrais que la pluie et le vent soient vraiment trop forts pour faire ce genre de changement de tenue.

    La reprise de course après cet arrêt ne fut pas très facile, mais je retrouvais néanmoins un rythme de 4 tours à l’heure qu’il me faudrait conserver jusqu’à la 16ème heure de course si je ne voulais pas me retrouver une fois de plus à rater mon record. Dans ma tête, le rêve des 200km, un peu présomptueux je crois aussi, s’est envolé quand la pluie et le vent annoncés sont vraiment arrivés. C’était déjà bien humide comme ça avant, mais sur les coups de la 14ème heure, ce fut vraiment pourri. Mais ma ténacité m’a fait avancer coûte que coûte. Mis à part une petit coup de mou dans la 15ème heure (arrêt au stand des secouristes pour un repos de 5’ allongé pour faire passer une petite baisse de tension accompagné d’une forte montée des pulsations cardiaques, je repris la route sur mon rythme de 4 tours à l’heure. J’engrangeais les bornes et restais au-dessus des 8km/h de moyenne ce qui était au moins le minimum pour faire 192km. La pluie ne cessa pas avant la levée du jour où j’avais fait un bond dans le classement : 8ème après 20 heures de course.

    13ème heure : 109,748km

    14ème heure : 117,064km

    15ème heure : 122,552km

    16ème heure : 131,698km

    17ème heure : 137,185km

    18ème heure : 144,502km

    19ème heure : 151,818km

    20ème heure : 159,135km

    Bon, là il restait 4 heures à courir et au moins 32km à faire : un rapide calcul me donna la motivation. 8km/h et le record personnel serait battu. Ça devait être faisable à condition de ne pas traîner.

    J’augmentais doucement la cadence pour ne pas à avoir à terminer au sprint, mais je n’en conservais pas moins ma ligne de conduite : marcher aux 750m là où la pente est plus forte, ce que j’avais tout le temps fait depuis la deuxième heure. Ma façon de marcher en a étonné plus d’un, mais quand ils me voyaient repartir en courant, ils devaient trouver ça efficace : c’est la bonne vieille méthode de « la mémé qui cherche ses lunettes » que je fais sur une centaine de mètres puis quand je me redresse, un élan m’est redonné et je recours détendu du dos et des jambes. Pas très esthétique mais efficace !

    J’avais même trouvé un ou deux autres endroits pour marcher de cette façon notamment sur la piste inondée au niveau de la corde et qui m’obligeait à courir dans le couloir 4 ou 5 pour ne pas gorger d’eau mes chaussures.

    A la 21ème heure, j’étais passé à la 6ème place et j’avais preque atteint mon 4ème marathon.

    21ème heure : 166,451km

    22ème heure : 175,597km

    23ème heure : 184,743km

    24ème heure : score final   193,896km, classement 6ème (4ème V2)

    J’avais réussi à finir un 106ème tour complet à 8 secondes de la fin des 24h.

    Mon objectif d’en faire 109 + 700m (pour les 200 km) n’a pas été atteint, mais j’étais ravi d’avoir pu battre mon record surtout que les conditions météorologiques n’avaient pas aidé à courir sereinement.

     

    Je n’ai pas parlé des autres coureurs mais je tiens à tous les remercier pour leurs encouragements et à les saluer aussi pour leur persévérance, notamment  Thierry Dehais et Jeff Harruis qui ont fait une belle marque compte tenu des conditions. Franck Derrien aussi a été épatant tout comme Jean Claude Perronet, non-voyant qui a eu beaucoup de mérite sur certaines parties du parcours piégeuses. D’ailleurs, Didier Laridon qui était en tête du 12h s’est fait une entorse à la cheville pour n’avoir pas vu un des pièges du parcours, une plaque d’égout cachée dans l’ombre d’un arbre un peu après deux poteaux anti-stationnement entre lesquels il fallait slalomer.

    D’une manière générale, le parcours était bien quoique pas assez large parfois, en partie bitumé mise à part la portion de 350m sur la piste, et pour ceux qui le souhaitaient, il était possible de courir sur l’herbe ou sur terre au bord de la partie bitumée. Certains endroits, avec la pluie, se sont retrouvés inondés et il fallait faire attention à ne pas tremper encore plus les chaussures qui étaient bien assez humides comme ça.

    L’ambiance a été bonne même si les spectateurs ont sans doute eu froid. Le staff d’organisation et les bénévoles comme chaque fois ont été super, toujours prêts à servir une assiette de purée-jambon ou une soupe chaude ou encore un thé ou un café.

    Des séquelles de la course, j’en ai conservé quelques unes après une journée : courbatures aux quadriceps, une ampoule à un pied et plein d’irritations dues au port de vêtements mouillés pendant toute la course malgré un fort crémage des parties sensibles aux frottements. Mais ça va passer et il ne me restera que les bons souvenirs.

    A+Fab******


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