• Quels sont les ingrédients pour réussir un bon marathon ?<o:p></o:p>

    Quels sont les critères à considérer lors du choix d'’un marathon afin d'’y réaliser une performance ?<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Nous passerons sur tout ce qui concerne l’'expérience, l’'entraînement, la gestion de la course et le matériel pour ne nous intéresser qu’'à la course elle-même au niveau de son organisation, c'est-à-dire sa situation géographique et son profil, le type de parcours, en boucles, en navette, en ligne… , son cadre, urbain, rural ou mixte, son revêtement, bitume, chemins, alternances des deux, sa place dans le calendrier et la météo habituelle à cette époque, son horaire de départ, sa notoriété et donc son nombre de participants, etc…

    Nous laisserons de côté aussi les approches « touristiques » ou fantaisistes du marathon pour ne considérer que celles ayant un objectif réaliste de performance.

    <o:p> </o:p>

    Un marathon, ça se prépare, il existe de très nombreux plans correspondant tous à une certaine approche de l’'optimisation de la performance. Globalement il y a une constante qui, si elle n’'est pas respectée, mène droit dans le mur. Il y a une approche mentale, une préparation alimentaire, une préparation matérielle … mais… :

    <o:p> </o:p>

    …il y a des facteurs imprévisibles, des impondérables, et d’autres facteurs connus souvent négligés et qui ne sont pas vraiment sans importance quand vient le jour J.

    <o:p> </o:p>

    Le profil de la course en premier lieu, en rapport direct avec sa situation géographique, dont il faudrait tenir compte dans sa préparation mais peu de coureurs le font, joue son rôle. On n'’abordera pas un marathon vallonné de la même façon qu'un marathon réputé plat. La désignation de « parcours roulant » est tout à fait subjective, certains marathons réputés comme étant plats proposent néanmoins une succession de passages sur des ponts ou dans des tunnels ce qui à la longue confère au profil total de la course un certain dénivelé, apparemment négligeable mais bien usant quand même.

    La présence de nombreux changements de directions, parfois brusques, virages en épingle à cheveux, et celle de longues lignes droites, en faux plats, peuvent avoir aussi un rôle tout comme l’'exposition de l'’itinéraire au soleil et/ou aux vents dominants.

    Les types de parcours varient d’une épreuve à l’'autre. Les parcours en boucles sont intéressants pour celui qui veut des repères et qui a envie de se rassurer sur la suite de la course, pour d’'autres ils s'avèrent d’'une monotonie décourageante. Certains, peu nombreux de nos jours, proposant 3 boucles identiques de 14km, d’'autres plus prisés organisés sur deux tours (Vannes) ou en forme de 8 avec des passages très appréciés là où la foule est très nombreuse (<st1:personname productid="La Rochelle" w:st="on">La Rochelle</st1:personname>). Les parcours en navette, en aller-retour, même partiels (Nantes, Albi) sont aussi en vogue, même si des facteurs climatiques peuvent venir ternir l'’enthousiasme, surtout sur la partie retour quand les vents sont défavorables. La dernière génération si on peut l’'appeler comme ça propose un parcours en ligne (Mont Saint Michel, Côte d’Amour, Transléonarde, Marathon du Bout du Monde, Caen…) ou en une seule grande boucle (Futuroscope ou Paris dans une certaine mesure). Ces deux derniers types de marathons allient un parcours varié au niveau des paysages et la découverte touristique de la région traversée.

    Le cadre dans lequel se situe le marathon que l'on a choisi est important afin d'allier performance et plaisir. Les marathons urbains (Paris, <st1:personname productid="La Rochelle" w:st="on">La Rochelle</st1:personname>) sont-ils plus propices à la performance que les parcours semi-urbains (Nantes, Vannes) ou que d’'autres exclusivement organisés à l’'extérieur des grandes agglomérations, à la campagne par exemple ? Les parcours de bord de mer (Côte d'Amour, Mont Saint Michel, Vannes) très appréciés pour le caractère touristique de l'’événement sont-ils vraiment très favorables à la réalisation des objectifs ?

    Ces derniers marathons ainsi que plusieurs autres dont les parcours alternent ville et campagne présentent aussi une grande variété du revêtement : tantôt l’'on évolue sur des routes bitumées et autres sols bétonnés, tantôt on emprunte des chemins plus ou moins bien entretenus, souvent de terre, parfois avec des graviers et on peut aussi y rencontrer quelques flaques d’'eau et portions boueuses. Les routes de campagne sont un peu différentes des rues et boulevards rencontrés en agglomération : la chaussée est bombée, l’'entretien est parfois sommaire et l'’attention doit être décuplée afin de ne pas marcher dans un trou. En ville, la possibilité de « couper » les trottoirs, le nombre important de giratoires qui ont poussé comme autant de champignons et le passage fréquent par des zones piétonnières, parfois pavées, souvent délimitées par des poteaux ou plots de béton interdisant la circulation automobile rendent aussi la course risquée quand vient le moment où la fatigue diminue la capacité de se concentrer sur le parcours.

    <o:p> </o:p>

    Un second facteur indépendant de toute préparation plus ou moins bien accomplie et pouvant fortement influer sur la performance tient au fait qu'’on ne peut être certain de rien en ce qui concerne le temps qu'’il va faire lors de la course.

    Certes, les bulletins météo des jours et heures précédant le départ indiquent dans ses grandes lignes ce à quoi il faudra s'’attendre pendant la course, mais il existe toujours de grandes incertitudes au moment du départ sur ce qui se produira.

    Il est des exemples célèbres et dramatiques qui prouvent que les conditions climatiques ne sont pas négligeables dans l’'accomplissement d’'un marathon.

    Ceux de début d’'année, fréquemment programmés pour le début du printemps, ce qui correspond à la fois à la fin de la saison hivernale et des cross, présentent des risques de temps perturbé. Des matinées froides, avec de la pluie, du vent et pourquoi pas des averses de grêle ou même de la neige peuvent gâcher trois mois de préparation. A la même époque, on peut aussi faire face à une chaleur peu habituelle pour la saison. La localisation de ces marathons dans l’'espace français montre que ceux qui sont organisés près de l’'océan connaissent souvent des épisodes venteux, le vent étant quand même l’'ennemi du coureur quand il est de face. Les marathons de fin de printemps, aux beaux jours comme on a l’'habitude de dire, sont aussi soumis aux aléas climatiques et peuvent rencontrer une situation caniculaire qui anéantira tout espoir de réaliser un objectif chronométrique correct. En bord de mer, les brises côtières de début de matinée ou de fin d'’après-midi peuvent perturber le bon déroulement de la course.

    Les marathons de fin d’'été ou de début d'’automne sont sensibles aux mêmes aléas climatiques : vent, brouillard, pluie d’'un côté contre soleil, chaleur, forte hygrométrie de l’'autre.

    Les derniers marathons de l’'année, peu avant l’'arrivée de l'hiver sont aussi sujets à des conditions climatiques variables d’'une édition à l’autre. La tendance générale est d'’y rencontrer du temps frais, voire du froid, ce qui n’'est pas trop handicapant si ce n’'est la présence éventuelle de vent qui en renforcerait les effets. Ne parlons pas des circonstances exceptionnelles qui verraient se cumuler froid, vent, et précipitations !

    <o:p> </o:p>

    Pour tenter de résoudre certains problèmes dus aux différents états du temps, et notamment aux fortes chaleurs, ou pour essayer de les anticiper, certaines organisations ont déplacé l'’heure du départ de leur marathon. Le plus connu est celui du Mont Saint-Michel dont l’'heure de départ est passée du dimanche matin au samedi après-midi. Mais même en s'’adaptant aux contraintes météorologiques, l’'histoire a tragiquement montré que la formule pouvait comporter certains risques. Une nouvelle adaptation de l’'organisation consista à avancer la course d’'un mois dans le calendrier afin de réduire au maximum tout risque de voir se reproduire l’'épisode caniculaire ayant endeuillé la course.

    D'’une manière générale le départ des marathons est donné en milieu de matinée, entre 8h45 et 10h. Cela permet au moins aux coureurs de ne pas connaître trop de situations de chaleur.

    Il fut un temps, quand le marathon n’'avait pas encore son caractère mythique, où le départ de certaines courses était donné à 7h du matin (Saint-André-13-Voies en juin-juillet et Saint-Jean de Monts en août, les deux en Vendée). J’'avoue, pour les avoir courus de nombreuses fois, que ces marathons certes peu fréquentés (150 à 400 coureurs) étaient bien agréables, laissant le reste de la journée pour faire autre chose une fois la douche prise. Il en existe encore certains souvent couplés avec un 100km qui proposent un départ aussi matinal (Chavagnes en Paillers).

    <o:p> </o:p>

    On en arrive à la question de la notoriété de chacune de ces courses. Pour beaucoup de coureurs, c’'est le prestige d’'un marathon qui va guider en premier leur choix. Une grande majorité ne s'’aligne pas au départ dans le but de réaliser un temps au sens de meilleur temps possible, mais simplement pour terminer la course. Mais d'’autres veulent profiter de l'’événement pour « claquer » un nouveau record. J'’ai toujours trouvé étonnant qu’'on puisse espérer réaliser un meilleur chrono sur une course où le nombre de participants est très important (plusieurs milliers de participants) par rapport à une course plus « confidentielle » (quelques centaines d’athlètes).

    Quelques éléments peuvent abonder dans ce sens, mais des arguments contraires existent.

    Un « grand marathon », pas au sens de la longueur car ils mesurent tous 42,195km, mais au sens médiatique de « messe populaire » peut effectivement s'avérer propice à la réalisation d’'un objectif chronométrique. Le plateau proposé par la présence de nombreux sponsors va tirer le niveau vers le haut et la tête du peloton va aspirer les poursuivants et ainsi de suite. Ces organisations proposent aussi des « services d’'aides aux personnes » à savoir des meneurs d'’allure qui guident tous les aspirants et les conduisent vers un certain objectif, et le prêt de puces électroniques qui donneront avec exactitude le temps mis pour effectuer réellement le marathon, temps qu’il faut néanmoins considérer comme officieux car n’'ayant aucune valeur pour un quelconque classement ou une éventuelle qualification. C’est le chronométrage officiel qui détermine la performance réelle, c'’est à dire celui démarré au coup de pistolet.

    L'’ambiance de fête qui règne le jour de la course et même la veille et l’'avant-veille mettent tout le monde dans une dynamique positive qui peut aider à accomplir une performance.

    La ou les récompenses, souvent à la hauteur de l’'événement (mais pas toujours hélas) sont aussi des motifs de dépassement de soi.

    Parmi les arguments qui réfutent l’'idée qu’'on accomplirait une meilleure performance lors des grands marathons il y a celui de la difficulté à trouver son rythme de course rapidement. Le marathon n’'est pas un carnaval, n'’en déplaise à certains, mais c'’est une compétition où certains vont donner ce qu’'ils ont dans le ventre après une longue préparation. Si pour des raisons d’'encombrement de la route par une foule trop compacte de coureurs, dont beaucoup se sont positionnés devant alors qu'’ils auraient dû aller à l’'arrière du peloton puisqu'’ils n'’avaient aucun objectif chronométrique, on met du temps à se régler en prenant aussi le risque de courir par à-coups, il y a de grandes chances pour que l’'objectif de départ soit revu à la baisse.

    Les marathons où l’'on peut franchir la ligne de départ en 30 secondes maximum et où l’'on n’'est jamais freiné par des personnes se trouvant devant et se déplaçant à faible allure permettent de se concentrer au maximum sur son allure et de conserver son ’influx nerveux ainsi que des réserves bien utiles pour la fin de la course.

    La foule aux premiers postes de ravitaillement, avec les écarts faits par certains coureurs non conscients qu’'ils gênent ceux qui arrivent derrière, est aussi un des points pouvant déboucher sur la réalisation d'une contre performance. Tout le monde se précipite, ne prend donc pas le temps de se ravitailler efficacement et risque fort de le payer tôt ou tard quand le besoin de réserves sera plus important.

    Lors des courses où le nombre de coureurs est moins important on a le temps d’'apercevoir les tables de ravitaillement, de choisir ce dont on a besoin et on ne risque pas de se faire bousculer.

    Le mental joue aussi sur le déroulement de la course : quand il y a plein de monde, certains sont rassurés, ça les booste et ils vont puiser ce qu’il faut pour aller au bout d’'eux-mêmes. Mais quand il y a beaucoup de monde cela signifie que beaucoup vont flancher et par mimétisme ou contagion beaucoup d'’autres seront tentés de ralentir et n’'iront pas chercher à se dépasser. De plus en se faisant doubler certains se découragent. Quand on se retrouve seul, qu'’on n’'a personne qui nous regarde, personne à qui se plaindre et qui pourrait compatir avec nos souffrances ou notre mal-être, on se rentre dedans et on ne se réfugie pas dans le cercle vicieux « je ne suis pas bien à on m’'encourage car on voit ou on me dit que je ne suis pas bien à donc je ne suis pas bien et je ralentis …». Là, seul, on n’'a que la route et on s’'accroche plus facilement.

    Le grand nombre de participants a quelquefois pris les organisateurs de court au niveau des ravitaillements, lors de certaines éditions où les premiers passés avaient pris tellement de boissons aux postes de ravitaillement qu'’il ne restait plus rien ou plus assez pour leurs poursuivants.

    <o:p> </o:p>

    En conclusion, je dirai que le choix d’'un marathon, dans le but d'’y réaliser une performance correspondant à son objectif bien sûr, doit tenir compte de tous ces facteurs pouvant intervenir sur la course, prévisibles ou non, et que le coureur doit être capable de les anticiper et de s'’y adapter.

    <o:p> </o:p>

    A+Fab*** 26/04/2008


    votre commentaire
  • http://www.youtube.com/watch?v=jxNQvurCqFo

    <o:p> </o:p>

    Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'’ai une gueule d’'atmosphère?<o:p></o:p>

    La célèbre réplique d'’Arletty dans Hôtel du Nord, de Marcel Carné (1938).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    Atmosphère des petits matins sous la fraîcheur du printemps ou la moiteur du début d'’été, baignée dans les odeurs champêtres mêlées à celles des pommades chauffantes ou protectrices ; à l'’horizon on devine par-dessus les haies les lueurs pâlottes annonçant l’'aube naissante, sous un brouhaha silencieux parmi lequel on perçoit régulièrement les pépiements d'’oisillons réclamant leur becquée dans les nids ou quelques chants de coqs lointains sans doute éveillés prématurément par l'’agitation inhabituelle de ce coin de campagne, le mouvement des voitures et les aboiements des chiens de fermes dérangés eux-aussi dans leurs habitudes.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    Atmosphère d’'avant course, marathon de campagne ou 100km, plus que quelques minutes et ce sera le départ pour le Grand voyage, celui pour lequel on s'’est tant investi, prêt à tout donner physiquement et surtout mentalement afin de supporter les innombrables souffrances. Il fait encore noir, mais on voit assez quand même la route et ce bitume qui nous fera l’'honneur de nous porter durant maintes et maintes heures. Les prudents ont prévu la frontale ce qui donne au départ des allures de rade avec ses nombreux phares.<o:p></o:p>

    Au clocher du village, la grande aiguille peu à peu se rapproche du 12 et les cloches vont bientôt sonner, coïncidant avec le coup de pistolet donnant le départ.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    Atmosphère de début de course : pan ! Ça y est, c'’est parti ! Le peloton s'’élance lentement au début puis après quelques hectomètres il a trouvé son allure de croisière.<o:p></o:p>

    La traversée du village sous l'oe’œil endormi et les applaudissements de quelques habitants réveillés par l’'agitation, les derniers lampadaires avant de se retrouver dans la pénombre, guidé par les coureurs de devant, puis les premiers reliefs dont on ne se rend pas encore bien compte de l'’importance : on est encore frais à cette heure, il ne s'’agit pas de dilapider inutilement ses forces dont on aura tant besoin dans plusieurs heures.<o:p></o:p>

    La route de chaque côté bordée de fossés la séparant des haies et des champs où paissent tranquillement quelques vaches qu'’on devine plutôt qu'’on ne voit, les odeurs fortes d'’épandage, d'’étables ou de porcheries, celles plus agréables des champs de choux, de blé ou des prairies, et puis ce silence où seuls résonnent la foulée et le souffle du coureur se retrouvant vite seul. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    Atmosphère ! Ce grand voyage prend vite l'’allure d'’une promenade touristique, les paysages changeant au gré de l’'itinéraire, ici, point de place à la monotonie. On a beau connaître un parcours par coeœur, il y a toujours quelque chose à y redécouvrir. Il y a aussi le plaisir à y retrouver des éléments oubliés depuis la dernière édition et qu'’on se remémore quand vient le moment de passer à côté. C'’est le petit calvaire situé à l’'embranchement de deux petites routes, c'’est la petite ferme et son étang bordé d’'arbustes qui d’'année en année s’'embellit plutôt que ne vieillit, c’'est le vieux tracteur qui sert d'’éclairage au carrefour où l'’on n’a pas intérêt à perdre son chemin en empruntant une mauvaise route, c'’est le petit lotissement qui encore il y a peu - l’'an dernier par exemple - était en construction et qui aujourd’hui est habité, c'’est la route toujours aussi cabossée, parfois raccommodée, jonchée de ses éternelles bouses de vaches…<o:p></o:p>

    Déjà le panneau du 5ème kilomètre, comme le temps passe vite quand notre esprit vagabonde, quand le corps a trouvé son équilibre, son aisance dans l'’allure, celle qu’'on pourrait tenir des heures et des heures … Premier ravitaillement, retour à la civilisation, ambiance chaleureuse, encouragements et c'’est reparti pour la seconde partie de la visite. Bientôt un nouveau village sera traversé, le jour ayant commencé à se lever, les cloches ayant sonné la demie, on aperçoit le clocher et les premières habitations au détour d’un virage. Quelques matinaux sont là aussi pour regarder cette étrange cohorte bariolée qui souffle et avance en silence.<o:p></o:p>

    La sortie d'’un village, comme lors d'’un passage de frontière, laisse apparaître un nouveau paysage, parfois plus vallonné, et plus boisé peut-être aussi. Finis les champs, les vaches ou autre fermettes, place à la forêt, aux rivières, aux petites demeures nichées dans les bois. La route monte, le souffle se fait plus court, la foulée plus laborieuse, mais au sommet de la côte, un nouveau paysage se découvre. Après la descente sinueuse et le passage de la rivière, une plaine s'’étend à perte de vue. Seule la mer au loin vient trancher avec les coloris jaunâtres de l’'aube brumeuse éclairée par les premiers rayons du soleil. <o:p></o:p>

    Le vent lui aussi s'’est réveillé, traduisant la proximité de la côte. Au loin, un village par lequel on passera tout à l’heure, dans une heure ou deux. D'’ici-là, il faudra continuer à avancer sans penser à l’'effort, juste en équilibre sur ce fil ténu que constitue son propre rythme de croisière.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    Une fois le village aperçu au loin, il y a quelques heures déjà, atteint, la matinée est bien entamée. Les odeurs, les sensations, les bruits, la luminosité, la chaleur … en un mot : l’'atmosphère n'’est plus comme avant, comme lors de ces deux ou trois heures « magiques » de début de course.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    Sur marathon, la course est bientôt finie, sur 100km elle n'’est qu'’à peine commencée. Sur marathon, il faut composer avec les premiers doutes, les premiers signes précurseurs d'’un possible fléchissement. Mentalement le décompte s'’est installé et ce contre-la-montre, ce « contre-soi-même » va rendre la fin du voyage difficile. Le paysage ne compte plus guère, l'’atmosphère sera ressentie de manière plus excessive, le peu de chaleur devenant « canicule », le moindre vent se transformant en vent violent, la simple petite dénivellation prenant la dimension de grosse côte… Tout sera amplifié, l'’atmosphère sera déformée. Mais quel soulagement quand la ligne d'’arrivée sera franchie !<o:p></o:p>

    Lors d’un 100km, cet état n'’apparaît pas ou pas si tôt dans la course, c’'est qu'’il reste encore plus de 50km à parcourir et l'’écoute de ses sensations doit se poursuivre tout en profitant de l'’ambiance environnante. Quand le parcours propose deux boucles on repasse là où le matin on avait ressenti quelques frissons devant la beauté de l’'éveil du jour. A cette heure, ce ne sont plus les mêmes frissons, la fatigue et une certaine lassitude jouant de concert pour perturber la perception des éléments environnants. Le matin paraît loin, comme s'’il s’agissait d'’un autre jour, d’'une autre course. L’'atmosphère a encore changé. On serre les dents. Jusqu’'à quand vais-je tenir sans trop de difficultés ? Comment vais-je supporter les premiers signes de fatigue et les douleurs qui vont les accompagner ? Mieux vaut ne pas y penser et profiter du temps présent.<o:p></o:p>

    Deux tiers de la course sont passés, les gens déjeunent pendant qu’'on continue notre lente et laborieuse progression. De temps à autre, à la belle saison, les grillades des barbecues se font sentir quelques mètres avant de passer devant un pavillon où les occupants nous encouragent tout en prenant l’'apéritif. On se demande ce qu’'on fait là, mais c’'est notre choix de vie. Dans deux ou trois heures nous aussi on aura le loisir de prendre notre temps, une fois la course terminée, mais là en attendant, il ne s'’agit pas de fléchir ni de se laisser aller, il faut s'’accrocher, continuer, malgré les difficultés croissantes, la foulée plus lourde, la stature de plus en plus courbée sous le poids des kilomètres. Sur les parcours en trois ou quatre boucles, on revoit des gens croisés tôt le matin. Nous reconnaissent-ils ? Nous, oui, car le format de la course développe notre capacité d'’attention et de mémorisation de certains détails, parfois insignifiants. Celui qui tondait sa pelouse lors de la 2ème boucle est entrain de ramasser l'’herbe et de la mettre dans sa remorque lors de notre 3ème passage et quand on en sera au dernier passage, il n'’y aura plus trace de ce qu'’on a observé le matin.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    Atmosphère des derniers kilomètres, de la dernière heure, quand on est seul. Dans les haies on entend les insectes bourdonner, parfois un bruissement dans les fourrés nous surprend comme la fuite d’un lézard ou d’'une vipère au bruit de notre approche. La recherche de l’'ombre des arbres, nous fait aller tantôt sur la droite de la chaussée tantôt sur la gauche et ce long zigzag est parfois entrecoupé de course sur le milieu de la chaussée. Au loin, on aperçoit un compagnon de galère qu'’on va peut-être rattraper et avec qui on va peut-être décider de terminer la course.<o:p></o:p>

    La hâte d’'en finir va redonner des ailes et on se retrouve alors dans la même configuration que lors des derniers kilomètres d’un marathon. Mais, la capacité à accélérer pour finir n’'est pas la même et les kilomètres paraissent interminables.<o:p></o:p>

    L'’arrivée approche, l’'euphorie gagne du terrain, on retient ses émotions, on n'’a pas envie de tout lâcher avant d’avoir franchi la ligne, on revient progressivement sur Terre, comme si l’'on revenait d'’un voyage interstellaire, les spectateurs nous encouragent, nous redonnent ce dernier coup de fouet pour achever notre périple.<o:p></o:p>

    Là, ça y est, on est arrivé ! Quel bonheur ! Le chrono va peut-être parfois laisser des regrets, mais la première réflexion est de se dire qu’'on en a terminé.<o:p></o:p>

    Atmosphère des fins de courses où tout reste à faire : se ravitailler, aller rechercher ses affaires dans la voiture, aller prendre une douche, et puis une fois tout cela fini, prendre son temps, assister à l’'arrivée des poursuivants, discuter avec d’'autres coureurs … puis à un moment, il faudra bien penser à rentrer, c’est qu'’il y a du travail demain ou c'’est qu'’on a une petite famille qui nous attend à la maison.<o:p></o:p>

    Avec beaucoup de regrets, on doit s'’en aller, comme à la fin d’'une fête, laissant les autres « invités » continuer sans nous. <o:p></o:p>

    Mais c’'est décidé, pour revivre ça, pour retrouver cette atmosphère bien particulière de ces courses sur les routes de campagne, je reviens l'’an prochain.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p><o:p></o:p>

    A+Fab***<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • L'ultra sera considéré dans cet article comme abréviation d'ultra-marathon, c'est à dire toute distance supérieure à la distance du marathon (42,195km).

    A ce jour,  19/09/2023, j'ai couru 519 compétitions d'ultra.

    28 "100km" terminés;

    4 "6 heures" (55,841km, 59,8km, 58,8km, 62,070km (6h09')~60,7km en 6h)

    1 "10 heures trail" (76km)

    1 "6 jours" (628,980km)

    4 "100km" non achevés mais avec au moins la distance du marathon de parcourue; (45km, 53km, 75,2 et 79,7km)

    165 étapes de la Transe Gaule (6 éditions à 18 étapes, 3 éditions à 19 étapes toutes supérieures ou égales à 48km, sauf 3 de 40km seulement mais comptabilisée malgré tout);

    17 étapes de la Loire Intégrale 2015 (dont 1 de 24km comptée quand même)

    78 étapes des DeutschlandLauf 2017, 2019, 2021 et 2023 (dont 1 de 24,3km , 1 de 29km et 1 de 23km comptées quand même)

    18 étapes de la TransEspaña 2023

    28 étapes des VIA IBERICA 2017, 2018, 2019 et 2021.

    118 (54 étapes de la TransEurope 2009 (1 édition à 64 étapes toutes supérieures ou égales à 44km et où j'ai dû abandonner après 54 étapes) + 64 étapes de la TransEurope 2012, dont 1 de 39km seulement mais comptabilisée malgré tout)

    12 étapes de l’Etoile Verte d’Eguzon (dont 2 de 29,1km et 28,9km)

    1 MilKil + 1 LILO + 2 MiMil’Kil (1002 + 500 + 500 + 500)

    24 courses de 24 heures (191,015km puis 190,715km, puis 177,074km, 69,8km, 137,458km, 157,315km, 179,265km, 184,486km, 182,400km, 193,896km, 156,000km, 157,049km, 180,000km, 170,649km, 163,018km, 149,028km, 174,470km, 181,288km, 138,777km, 162,750km, 146,164km, 164,330km, 156,813km, 155,922km).

    12 Raid/Trail (2 Semi-Raid du Golfe) 86km + 90km + Armorbihan 190km + Intégrale de Gérard Denis 243,2km +  Ultrathlétic Ardèche 208km + 3 Trail du Golfe 56,3km, 56,8km et 58,1km + Grand Raid du Golf 177km + 2 U2B (204 et 208km) + 10h du TVN (77,7km) + Ultr'Ardèche 222km.

    3 Raid/Trail (non terminés mais à + de 42,2km) UA 72,3km + 1 Mil'Kil non terminée 110,6km + 84,7km de la MiniMilKil 2009.

    Si l'on ajoute les "sorties" de plus de 42,195km, il faut ajouter X séances d'entraînement de plus de 42,195km. (X > 20)

    Pas comptée : la "Gérard Denis" (dnf km 42,2).

    Distance totale parcourue en compétition d'ultra :

    (28x100) + (45+53+75,2+79,7) + ( 1149+1150+1150+1151+1151+1151 +1190 + 1190 + 1190) + (191,015) + (190,715) + (177,074) + (3764,8) + (84,7) + (69,8) + (137,458) + (157,315) + (179,265) + (184,486) + (182,400) + (193,896) + (4175,9) + (156,000) + (157,049) + (86) + (180,000) + (170,649) + (190) + (90) + (243,2) + (163,018) + (149,028) + (174,470) + (56,3) + (1025) + (55,841) + (181,288) + (56,8) + (628,980) + (138,777) + (59,8) + (1319,6) + (446,1) + (162,750) + (77,7) + (58,8) + (208) + (58,1) + (452) + (146,164) + (62,07) + (72,3) + (177) + (1328) + (451,9) + (164,330) + (121,905) + (1002) + (204) + (297) + (500) + (500) + (208) + (1334,2) + (452,2) + (110,6) + (295,7) + (156,813) + (155,922) + (1079,8) + (222) + (500) + (1221) = 40721,878km

    Marathons :

    A ce jour, j'en ai couru 64, soit une distance totale de : 2700,480km.

    Distance totale parcourue en compétition d'ultra + marathon :

    Total global : 519 + 64 = 583 courses d'au moins la longueur d'un marathon.

    Soit : 43422,358km.

    Courses à étapes : 436 étapes pour 28115,2km (dont 10<marathon)

    Plus longue distance parcourue sans jours de repos :

    En compétition : 4175,9km en 64 jours. Temps réel couru : 445h50'26".

    A l'entraînement + compétitions : 13798,9km en 798 jours (Temps = NC)

    Plus longue distance parcourue en 1 an (365 jours) :

    du 09/09/2020 au 08/09/2021 : 11928,4km (en 1411h07'31", 478 sorties dont 30 en compétition).

    Plus longue distance parcourue en 1 année civile :

    2021 : 10551,0km 

    Plus longue distance parcourue en 1 mois (31 jours)  :

    du 12/05/2009 au 11/06/2009 : 2195,9km (en 266h06'01", 31 sorties toutes en compétition)

    NB : mai 2009 : 2175,2km ( 249h33'36", 31 sorties toutes en compétition)

    Plus grand nombre de jours de course consécutifs :

    du 03/12/2012 au 08/02/2015 : 798 (série terminée) 13798,9km

    Plus longues courses en ligne : Armorbihan = 190km, Intégrale de Gérard Denis : 243,2km, Ultrathlétic Ardèche 208km, Grand Raid du Golfe 177km, U2B (204km et 208km)+ LILO 500km + 2 MIMILKIL 500km + MILKIL 1002km + Ultr'Ardèche 222km

     

    48h : 243,128km (MilKil) 260 (MiMil’Kil) 264 (MiMilKil 2023)
    72h : 346,563km (MilKil) 356km (LILO500km) 364km (MiMil’Kil) 376km (MiMilKil 2023)
    96h : 450,640km (MilKil) 465,7km (LILO500km) 500km en 95h15’24’’ (MiMil’Kil)
    120h : 556,192 (MilKil)
    6 jours : 628,98km (officiel) puis 656,015 (MilKil)
    une semaine (7j) 764,229km (MilKil)
    192h : 865,470km (MilKil)
    216h : 984,614km (MilKil)
    10 jours : 1002km (MilKil)
    1 jour (24h) : 193,896km

    TABLEAUX DE MES MEILLEURES PERFORMANCES (Officielles et Officieuses (temps puce ou temps de passage))

      10KM SEMI Marathon 6 H 100KM 24 HEURES
    Senior 37'24"/39'16" 1h23'43"/ 2h57'17"   8h47'22" NEANT
    V1 41'10"/41'20" 1h28'38" 3h06'36"   9h28'55" 191,015km
    V2 43'48" 1h33'57" 3h35'02"/3h34'24" 59,8km 11h20'09" 193,896km
    M3     3h55'49"/3h53'57" 60,7km 12h19'20"/ 162,750km
    M5         11h31'00" 164,330km

     

    Marathon <3h 3h à 3h15 3h15 à 3h30 3h30 à 3h45 3h45 à 4h 4h à 4h15 4h15 à 4h30 4h30 à 4h45 >4h45
    64 1 20 28 7 6 1     1
    100 km <9h 9h à 9h30 9h30 à 10h 10h à 10h30 10h30 à 11h 11h à 11h30 11h30 à 12h 12h à 12h30 >12h30
    28 1 2 9 2 5 3 3 2 1
    24 heures >200km 190 à 200 180 à 190 170 à 180 160 à 170 150 à 160 140 à 150 130 à 140 <130
    23 0 3 4 4 3 4 2 2 1

    Fab******€**&*δ~~δ~!Ɛ;;δ~Ɛñ;δ


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires